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Lettre à mes enfants
éloignés de l'Église
pour leur raconter ma foi

Antoine Nouis


Ed. Labor et fides

118 pages – 15 €


 
Recension Gilles Castelnau

 

31 mai 2023

Le pasteur Antoine Nouis écrit de manière bien sympathique à ses enfants - et à ses petits-enfants - pour leur raconter comment, à telle occasion de sa vie, il a connu une expérience qui mérite de ne pas être contournée.

Ce n’est en rien un catéchisme systématique avec des paragraphes et des notes en bas de page, avec des versets bibliques à apprendre… C’est la relation très humaine et honnête, du sens qu’a pris, un certain jour, les mots que l’on entend souvent à l’église. Il y en a huit :

La transmission, la foi, la vocation, la grâce, la liberté, l’amour, l’espérance, la mort.

Tous ceux qui, comme ses enfants, se sont détournés de l’Église, seront ainsi placés devant la réalité vivante qui a animé un pasteur, désormais en retraite, et qui est toujours proposée à tous par Celui qui est l’Éternel.

En voici des passages.

 

La foi

 

Avec Karl Barth, je suis invité à ne pas mesurer tous les matins la température de ma ferveur mais à poursuivre le chemin de la fidélité. Vous vous souvenez peut-être que sur mon bureau, j'ai un petit morceau de bois que j'ai acheté un jour dans un monastère sur lequel est écrit : « Ma grâce te suffit ! » De l'autre côté de ce morceau, j'ai écrit : « Tais-toi et rame ! » Selon les jours je m'appuie sur l'une ou l'autre de ces paroles.

Est-ce qu'il m'arrive de douter ? Bien sûr, le doute appartient à la foi, sinon cette dernière ne serait pas une croyance, mais une connaissance. Je doute parce que je suis un homme, je doute parce que ceux qui n'ont que des certitudes sont agaçants, je doute parce que la première exigence que je me dois à moi-même est l'honnêteté radicale. Je doute comme des psalmistes ont douté, comme Jérémie a douté, comme Jésus même a douté sur la croix. Je reprends à mon compte cette parole d'Élie Wiesel : « Je crois et je doute en Dieu, mais jamais en dehors de lui. » 

[…]

Qu'est-ce qui fait qu'on croit ? Cela relève du mystère de l'intime de chacun. La foi ne m'appartient pas, en revanche, ce qui m'appartient c'est ma fidélité. Si je suis fidèle, c'est parce que j'ai confiance que ma fidélité nourrit ma foi. Louis Évely a écrit : « La foi est toujours un mélange de lumière et d'obscurité. Croire, c'est être fidèle dans les ténèbres à ce qu'on a vu dans la lumière. » N'oubliez jamais les éclats de lumières que vous avez vus !

 

 

La grâce

 

Un des personnages les plus ignobles de la littérature est Marmeladov, l'ivrogne de Crime et Châtiment. Dostoïevski met en scène cet homme qui a conduit sa fille à la prostitution pour assouvir son vice et nourrir sa famille. Un soir de beuverie, quand l'alcool conduit à la lucidité, l'ivrogne raconte :

L'unique et notre seul Juge, viendra au jour du Jugement et demandera : « Approchez, approchez, vous aussi les ivrognes, approchez, les faibles créatures éhontées ! » Nous avancerons tous sans crainte et nous nous arrêterons devant Lui et il dira : « Vous êtes des porcs, vous avez l'aspect de la bête, mais venez aussi. » Et alors vers Lui se tourneront les sages et les intelligents et ils s'écrieront : « Seigneur ! Pourquoi reçois-tu ceux-là ? » et Lui dira : « Je les reçois, ô sages, […l c'est qu'aucun d'eux ne s'est jamais cru digne de cette faveur. » Et il nous tendra ses bras divins et nous nous y précipiterons… et nous fondrons en larmes... et nous comprendrons tout... et tous comprendront

Une sentence du Talmud déclare : « À l'endroit où les repentis se tiennent, les justes parfaits ne peuvent pas se tenir. »  Celui qui a péché et qui a été pardonné est plus près de Dieu que celui qui n'a jamais fauté.

 

L'amour

 

L'amour ne relève pas du sentiment, mais de l'engagement d'une personne en faveur de son prochain. Martin Luther King a fait remarquer à juste titre :

Pour ma part, je suis heureux que Jésus n'ait pas dit : Ayez de la sympathie pour vos ennemis, parce qu'il y a des personnes pour lesquelles j'ai du mal à avoir de la sympathie. La sympathie est un sentiment d'affection et il m'est impossible d'avoir un sentiment d'affection pour quelqu'un qui bombarde mon foyer. Il m'est impossible d'avoir de la sympathie pour quelqu'un qui m'exploite. on, aucune sympathie n'est possible envers quelqu'un qui jour et nuit menace de me tuer. Mais Jésus me rappelle que l'amour est plus grand que la sympathie, que l'amour est une bonne volonté, compréhensive, créatrice, rédemptrice, envers tous les hommes.

Aimer son prochain, c'est lui donner de la vie, l'aider à grandir dans toutes les dimensions de sa vie. C'est la raison pour laquelle l'amour peut se commander. On ne peut commander de désirer car le désir ne nous appartient pas, mais on peut commander d'œuvrer pour aider son prochain à grandir. Dans la vraie vie, l'amour vécu est un panachage des deux, mais il est bon de distinguer pour mieux penser.

 



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