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Un petit catéchisme

Gilles Castelnau

 

Le Dieu qui rend humain


1
ère partie
 

.

 

Jésus-Christ

.

Prière

Notre Père, parce que tu les aimes libres,
ils disent que tu ne parles pas.

Parce que tu prends visage humain,
ils disent que tu te caches.

Parce que tu mises sur les faibles,
ils disent que tu es mort.

Parce que tu es un Dieu du coeur,
ils disent que tu endors.

Parce que ta Présence est insaisissable,
ils disent que tout va mal.

Parce que tu ne saurais être complice,
ils disent que tu ne sers à rien.

Parce que tu n'es pas n'importe quel Dieu,
ils disent n'importe quoi.

Mais nous, ô Père,

Nous croyons au soleil
même quand il ne brille pas,

Nous croyons en l'amour
même quand il ne nous entoure pas

Nous croyons en toi
même quand tu te tais.

 

.

 

Une préoccupation fondamentale

 

28 juin 2002

Tous les hommes, quelle que soit leur origine, leur formation, leur religion, sont dans le même bateau de la vie, affrontés à toutes les souffrances de notre monde : la maladie, le deuil, l'angoisse, le chômage. Il y a aussi les problèmes de couples, les relations entre parents et enfants.
Et pour vivre dans ces conditions, tout le monde a un idéal, un élan, une foi. Nous sommes en fait tous des partenaires ; ce n'est pas parce qu'on a des options différentes que l'on est adversaires. En tout cas les chrétiens n'ont pas d'ennemis car Dieu n'a pas d'ennemis, étant le Père de tous les hommes

Cet idéal, cette foi, ce « Dieu », pour ainsi dire, peut être pour l'un la solidarité internationale, pour l'autre son pays, son parti, la réussite, une maison ou des enfants ; pour certains l'islam ou le Christ ou le Bouddha. Cela peut sans doute être aussi, pour les uns le fascisme, pour d'autres le communisme...
Un dialogue est possible lorsqu'on cherche ensemble à rendre compte de cet élan qui nous anime et nous motive.
Sans doute la préoccupation la plus fondamentale pour chacun est-elle de répondre à l'angoisse de la mort et à celle de l'exclusion.

L'angoisse de la mort n'est pas seulement celle de notre départ final ou celui de nos proches. C'est aussi l'angoisse de sentir la mort faire continuellement son oeuvre en nous : le passé s'écoule et nous grignote peu à peu. Notre enfance s'éloigne, ce que nous avons été disparaît et cela, les jeunes le ressentent aussi  : il nous faut du courage pour résister à la mort qui agit en nous, pour vivre quand même.
Cette angoisse fondamentale est partagée par tout homme. Jésus l'a connue, rapportent les évangiles, dans la nuit de son arrestation. Les bêtes aussi sentent cette crainte.

L'angoisse de l'exclusion : chacun a besoin d'un espace, d'un carré de sol, d'une place au soleil, une situation, un pays, un groupe. N'avoir aucun espace serait l'insécurité absolue. Le bouleversement que l'on éprouve lorsqu'on a été victime d'un cambriolage révèle bien la violation de ce qui est notre espace réservé, intime.
Mais comme nous sommes des êtres humains, aucun espace ne peut jamais nous être indéfiniment réservé. Nous le sentons bien et la crainte de l'exclusion nous fragilise. Nous savons qu'un jour viendra où nous n'aurons plus notre place en ce monde.
Les animaux aussi défendent leur territoire : un merle n'acceptera jamais de rival et le combattra jusqu'à la mort.

Nous devons nous appliquer à identifier nos préoccupations les plus fondamentales, parce qu'en retour elles nous appellent à une fidélité. Nos préoccupations modèlent nos choix et nos attitudes. En nous voyant vivre on pourrait décrire nos préoccupations, notre « foi », notre « Dieu », même si nous prétendons n'en pas avoir.
Certaines de nos préoccupations ne sont pas dignes de nous ; elles sont tyranniques et tendent à devenir l'objet de toute notre énergie, de toute notre pensée, puis elles disparaissent finalement de l'horizon de notre vie : on a vieilli, le pavillon que l'on construisait avec tant d'amour et tant de peine perd son sens à la disparition du conjoint aimé ; les enfants ont quitté la maison et, soudainement, une préoccupation qui avait pourtant rempli notre vie nous paraît désormais dérisoire. On a donné sa vie à un faux dieu, à une préoccupation qui ne méritait pas de l'être et on se sent frustré devant l'angoisse du vide.

La question n'est donc pas avant tout de définir quelle est la foi la plus juste, de décider si Jésus-Christ est plus vrai que Marx ou Mahomet. Mais plutôt de connaître la « foi » qui exprime notre élan profond de la manière la plus authentique, qui nous met le mieux en harmonie avec ce que nous souhaitons devenir, qui nous permet de résister à l'angoisse de la mort et de l'exclusion. Par quelle préoccupation désirons-nous être saisis, être remodelés.
L'élan que nous sentons monter des profondeurs de nous-mêmes, la voix qui nous appelle depuis le fond de notre âme, voilà donc le Dieu en qui notre être est enraciné. Il est la Source où nous puisons force et apaisement, celui qui nous recrée à son image et qui répond à nos préoccupations les plus fondamentales.

Il est naturellement important que l'action de ce Dieu rejoigne vraiment notre désir et y réponde : que serait un Dieu s'adressant à une partie de notre coeur qui ne nous préoccupe pas ? Que serait un Dieu qui ne répondrait pas à ce qui nous préoccupe vraiment ? Un Dieu parlant dans le vide et ne représentant finalement rien ! Que serait un élan humain qui ne recouperait pas l'élan créateur de Dieu, sinon une source de frustration et d'angoisse renouvelée ?
Chacun doit se poser la question de sa « foi », de son « Dieu ». Et méfions-nous des soucis qui ne sont que secondaires comme celui de réussir un examen, de gagner beaucoup d'agent...

Pour comprendre le pouvoir de renouveau de Dieu, peut-être faut-il avoir fait l'expérience de l'angoisse de la mort et de l'exclusion. Peut-être les petits enfants, que l'on croit toujours si ouverts aux choses de la foi, ne les pénètrent-ils pas vraiment, n'ayant pas encore fait l'expérience de l'angoisse du monde.

 

Je lève les yeux vers les montagnes
d'où me viendra le secours ?
Le secours vient de l'Éternel qui a fait les cieux et la terre.
Il ne permettra pas que ton pied chancelle.
Celui qui te garde ne sommeillera pas...
L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée...
Psaume 121

 

Ni la mort, ni la vie
ni les anges ni d'autres autorités ou puissances
ni le présent, ni l'avenir
ni les forces d'en-haut
ni les forces d'en bas
ni aucune choses créée
rien ne pourra jamais nous séparer
de l'amour que Dieu nous a manifesté
en Jésus-Christ, notre Seigneur
Romains 8.38

 

L'art, la littérature, la peinture, la musique nous ouvrent au cri d'appel de l'humanité vers laquelle Dieu se penche et à qui il renouvelle la vie.

 

Prière

Nous t'attendons, ô Dieu, nous te disons : « viens ! »
et nous voilà vite déçus car il semble que rien ne bouge...

Fais-nous découvrir que toi aussi tu nous attends,
que toi aussi tu attends que l'homme bouge
et que nous marchions
au-devant de Celui qui vient nous accompagner :

Jésus, le Christ, vivant avec Toi
et l'Esprit créateur,
pour les siècles des siècles.

Parle-nous, ô Dieu
nous t'écouterons.

.

Chapitre 1



Jésus-Christ

Pourquoi lui ?

Pourquoi Jésus-Christ peut-il répondre à cette préoccupation fondamentale que nous portons en nous ?

D'abord parce qu'il nous entraîne au-delà des mille petites préoccupations qui répondent au coup par coup et de façon mécanique aux menus problèmes quotidiens et urgents : manger, travailler, dormir ; nos modestes plaisirs, nos petites peurs, nos rêves...
Il nous entraîne au-delà de notre société trop matérialiste. Il nous fait émerger de la tentation de n'être que des consommateurs ou des travailleurs dont la réussite de la vie est évaluée au montant du bulletin de salaire.
Le matérialisme est déshumanisant : on s'imagine dévalorisé lorsque le pouvoir d'achat ne suit pas la courbe méritée. Ce sont des préoccupations secondaires que le matérialisme éveille en nous, non les fondements de notre vie. La retraite met, en effet, un point final à la préoccupation financière qui, hier encore, nous modelait, faisait de nous un bon producteur, un exemple de réussite apparente. Et que reste-t-il alors de la préoccupation d'une vie ?

D'autre part, Jésus-Christ nous empêche d'être trop uniquement spiritualistes. Plus que les religions orientales ou même que le New Age moderne, le Christ tourne nos regards vers la lutte quotidienne pour un monde meilleur, plus fraternel. Notre besoin de fraternité humaine ne se satisferait pas d'une préoccupation trop purement religieuse ni d'une introspection trop nombriliste. Le professeur Laurent Gagnebin a raison de dire qu'on ne peut joindre les mains en se croisant les bras !

Jésus-Christ nous donne à la fois la réponse à notre préoccupation ultime et l'Esprit qui la réoriente.
D'une part, il éveille en nos coeurs le sentiment de la transcendance : nous devinons qu'en nous, comme nous le discernons en lui, demeure la présence invisible de Dieu. Nous y reconnaissons le fondement essentiel de notre être.
D'autre part, il nous empêche de nous évaporer dans le pur spiritualisme.

Sans être matérialiste comme Marx ou les économistes du libéralisme moderne, il a pourtant le souci d'une vie concrète dans le quotidien : il fut un lutteur, un combattant pour le mieux de l'humanité. C'est ce combat qui l'a conduit au martyre : Ponce Pilate n'aurait rien trouvé à lui reprocher s'il ne s'était occupé que du ciel.

Sans être un spiritualiste comme Krishna ou le Bouddha, il a en commun avec eux le souci d'une vie enracinée dans le sacré.

Dieu était la Présence invisible en Jésus
Jésus fut la manifestation visible de Dieu

Ainsi dans les « Noces de Cana », signe inaugurant son ministère, selon l'évangéliste Jean Jean 2, on voit par sa préoccupation d'entrer dans le souci concret du manque de vin que son attitude n'était pas uniquement spiritualiste, tournée exclusivement vers l'au-delà. Un gourou oriental aurait sans doute montré aux convives qu'il est bon de se passer de boissons fortes ; peut-être même n'aurait-il pas participé à une fête profane.
D'autre part, en disant « ses disciples crurent en lui » et « il manifesta ainsi sa gloire », le texte indique clairement la portée profonde de cet enseignement en actes.
Le geste de Cana ne peut donc être qualifié ni de purement matérialiste, réduisant l'individu à sa dimension humaine, économique. Ni seulement spiritualiste, le réduisant à une abstraction religieuse.
C'est bien à l'homme dans sa totalité que le Christ s'adresse pour répondre à sa préoccupation la plus ultime.

Prenons aussi l'exemple du paralysé pardonné et guéri de Luc 5. L'aspect spirituel de l'action du Christ apparaît dans le fait qu'il n'a pas guéri tous les paralysés de son temps comme un banal guérisseur. La louange finale adressée par l'homme et par la foule à Dieu, manifeste bien qu'ils ont saisi la présence divine dans cet acte, symbole des Etres Nouveaux qu'elle suscite toujours.

L'aspect matériel apparaît dans le concret de l'intervention de Jésus qui ne se bornait pas à enseigner la présence de Dieu dans la prière et le recueillement, comme un opium du peuple promettant un monde meilleur dans l'au-delà au malheureux d'ici-bas : c'est bien un Etre Nouveau réel que Dieu suscite par l'intermédiaire de Jésus.

On pourra enfin comparer le récit du Bon Samaritain Luc 10 à celui de Marthe et Marie qui suit immédiatement : le premier appelle à une fraternité concrète envers nos prochains, le second, où Marie écoute la parole de Jésus, valorise la dimension spirituelle de l'écoute plutôt que l'action pourtant bien fraternelle de Marthe !

Cette double préoccupation se trouvait naturellement déjà dans l'Ancien Testament, la Bible juive : le combat du petit David contre le géant Goliath a un aspect concret de libération militaire ; quant à la transcendance du futur roi d'Israël (et sans doute de tout le peuple), elle est indiquée par la mention que ce n'est pas avec des armes de guerre mais avec l'aide de Dieu qu'il marchait à ce combat 1 Samuel 17.

Jésus-Christ répond bien à notre double attente, à laquelle il donne même sa pleine dimension, d'une réelle fraternité humaine liée à un véritable approfondissement spirituel.

Le Christ nous rend plus humains
en nous ouvrant à la divinité

 

Prière

Par toute la terre
ô notre Père
ta Parole forge une histoire nouvelle
celle de l'homme rencontrant Jésus-Christ
recevant de lui
sa vie
et sa lumière.

Que ta paix soit avec nous
avec l'amour et avec la foi.
nous persévérerons sur le chemin
qui est celui de notre humanité restaurée
courage d'affronter la vie
force défiant l'angoisse
aux siècles des siècles.

 

.

 

Le fils de Dieu crucifié

 

Il est remarquable que l'emblème des Églises chrétiennes soit une croix, instrument de supplice, symbole de mort.
Pour en comprendre l'importance on peut évoquer l'incompréhension, à ce sujet, des bouddhistes. Pour eux, qui sont familiers du sourire énigmatique du Bouddha, détaché des contingences de notre monde, pour s'élever au monde impassible du Nirvana, le tragique du Christ est frappant et incompréhensible.
C'est justement ce symbole de la croix qui résume bien l'ensemble du ministère du Christ et l'opposition féroce des pharisiens.

Les « Pharisiens », dont le nom signifie « ceux qui sont à part », « les purs », étaient très écoutés au temps de Jésus. Ils représentaient l'attachement à la tradition, à un ordre moral sécurisant. Dans leur conception, Dieu est le gardien d'une Loi traditionnelle : 613 prescriptions diverses dont font partie les « dix Commandements ». Il convient à l'homme de se soumettre humblement et fidèlement à la Règle divine.
Jésus faisait systématiquement des guérisons le jour interdit du sabbat, transgressant délibérément une des lois fondamentales.

C'est ainsi qu'il guérit l'homme-à-la-main-sèche Luc 6.6 ss, attachant ainsi plus d'importante à l'intégrité de la personne qu'à la « Loi-de-Dieu ». La main de l'homme a désormais plus de valeur que le règlement le plus sacré. C'est la religion de l'« Homme » plutôt que la religion du « Livre ».
C'est, notamment, à cause de cet acte, note l'évangéliste, que les pharisiens décidèrent sa condamnation. Élimination de celui qui déstabilise un bel idéal au nom d'un humanisme plus beau encore.

Le symbole de la croix signifie que Jésus, dans son agonie de Gethsémané, à la veille de sa mort Matthieu 26.36 ss, a résisté à la tentation de céder. Il aurait pu chercher à négocier avec les pharisiens leur reconnaissance officielle en échange de son abandon de ses deux idées fondamentales que ceux-ci ne pouvaient pas accepter : l'ouverture du Peuple saint, sans condition, à tous les hommes de la terre d'une part et d'autre part la « grâce », c'est-à-dire bienveillance systématique de Dieu indépendamment du respect de la Loi sainte.
L'importance de son combat, le sens qu'il prend pour nous, est justement d'être allé jusqu'au bout de l'amour créateur et systématique de Dieu en faveur de l'homme.

Le fait que ce soit lui, parmi tous les martyrs de tous les temps, que Dieu a ressuscité d'entre les morts, montre à l'évidence l'approbation divine à l'égard des choix de son ministère et l'amour que Dieu lui porte comme à un « Fils unique ».

 

.

 

Pilate et les Gréco-Romains

 

Que Ponce Pilate ait livré Jésus à la mort par lâcheté ou qu'il symbolise les autres gouverneurs romains persécutant les disciples ultérieurs de Jésus sous les règnes de Néron et de Domitien, il représente de toute façon le refus généralisé de l'Empire de se laisser déstabiliser.
La conception courante païenne de Dieu était celle d'un Jupiter tout-puissant, absolu, comme l'était l'empereur lui-même. D'ailleurs on confondait dans un même respect et dans une même « piété » la volonté de Dieu et celle de l'empereur auquel on rendait un culte et que l'on nommait « mon seigneur et mon dieu » (titre que, justement, l'évangéliste Jean met dans la bouche de Thomas Jean 20.28.
Le destin de tout homme était ainsi tracé de façon infaillible. La « piété » consistait, non seulement, à s'y soumettre de bon coeur, mais même à l'aimer comme étant la meilleure chose possible, comme étant en harmonie avec la Nature.

Ainsi, l'aveugle qui crie à Jésus : « aie pitié de moi » Luc 18.35 ss était coupable aux yeux d'un sage stoïcien de refuser son destin d'aveugle ; l'homme sage et pieux aurait répondu à son appel : « sois stoïque. Si telle est la volonté divine à ton égard, accepte ton sort et cultive l'harmonie intérieure ».
Jésus, en guérissant cet homme, s'élève donc contre cette conception au nom du Dieu d'amour, créateur de renouveau : chacun, esclave, aveugle, prostituée, reçoit l'élan de l'Être Nouveau que Dieu veut pour tous. C'est cette lutte de Jésus-Christ contre l'implacable divinité romaine, qui l'a entraîné au martyre, ainsi malheureusement, que tant de chrétiens des trois premiers siècles et... de tous les temps.

Mais c'est précisément cette volonté sans faille de Jésus, d'ouvrir des brèches dans le mur glacé de cette religion inhumaine qui nous sauve en nous entraînant à sa suite dans ce grand mouvement toujours recommencé en faveur de l'homme.
Sa résurrection est la marque de l'approbation divine sur son ministère. C'est en allant jusqu'au bout de son engagement pour Dieu, que les citoyens et les esclaves de l'Empire ont fini par basculer dans la joie du christianisme.

D'autres furent martyrs avant lui et après lui dans leur ardeur au service des hommes. Bonheur d'un monde où des hommes savent résister aux forces profanatrices d'humanité. Malheur d'un monde où ces horreurs semblent inévitables.
Mentionnons ainsi Gandhi, également assassiné, Martin Luther King et tant d'autres. La phrase du Psaume 22 que Jésus répétait en mourant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » avait été priée depuis des siècles par quantité de martyrs dans le monde juif. Elle représente sans doute aussi de nombreux désespoirs du monde païen, comme celui des 6000 esclaves crucifiés cent ans avant Jésus, pour avoir cherché leur liberté avec Spartacus.
A tous ceux-là et singulièrement à Jésus, son Fils unique, Dieu ne pouvait que répondre : mon enfant, tu es allé trop loin, tu ne peux plus maintenant éviter ce drame qui se retourne contre toi.

 

Le sacrifice expiatoire de la croix
la théorie de saint Anselme

 

Nous devons réagir contre l'idée élaborée au Moyen-Age par le grand théologien Anselme, archevêque de Cantorbéry. Dans un monde féodal fortement hiérarchisé, chacun s'efforçait de complaire à son suzerain ; il était naturel de chercher à racheter ses manquements à son égard par des offrandes et des sacrifices. Anselme, dans ce contexte-là, était sensible au péché de l'homme qu'il comprenait comme l'offense faite par ses vassaux au Dieu-suzerain. L'offense étant proportionnelle en gravité au rang de la personne offensée, seul un Dieu pouvait réparer une offense d'une gravité, par conséquent, infinie. Seul l'Homme-Dieu pouvait, en se sacrifiant lui-même, apaiser l'infinie colère divine.

Cette ingénieuse théorie convenait bien à l'état d'esprit de l'homme du Moyen-Age. Il y saisissait la réalité de sa réhabilitation. Elle apparaît aujourd'hui inacceptable à nos contemporains. Nous nous rebellons contre une telle notion d'un Dieu qui nous semble ombrageux et sanguinaire.

De plus, l'appel de joie adressé par Jésus à ses disciples, qu'il enrôlait dans l'enthousiasme du Monde Nouveau, n'avait rien de ce sombre drame qui se jouerait, selon Anselme, totalement indépendamment des hommes : Jésus s'offrant en sacrifice sur la croix pour apaiser un Dieu vengeur, les hommes n'étant que spectateurs lointains.
Il ne faut pas se tromper d'ennemi. Dieu n'est pas celui qui aime voir couler le sang pour assouvir un besoin de justice ; ce sont les hommes et non pas Dieu, qui sont soulagés par les condamnations à mort !

 

 

Prière

Seigneur Jésus
tu t'es dressé contre toutes les forces du mal
tu as défié leurs prétentions
tu as annoncé et préparé leur ruine
tu es le martyr de la cause des hommes
tu es le champion de Dieu
c'est Son Esprit qui t'animait
et voici qu'il surgit en nous.

.

 

Voir aussi

André Gounelle Jésus-Christ est-il mort pour nous ?
Gilles Castelnau Vendredi saint
Gilles Castelnau Les souffrances de Jésus sur la croix ont-elles expié nos péchés?
Bill Loader Parlons de la Croix
John Cobb Le Process et le salut
John Spong La mort de Jésus il y a 2000 ans me sauve-t-elle ?

.

 

La révélation par le Fils de Dieu crucifié

 

Partout dans le monde où des hommes, quelle que soit leur religion, leur civilisation, attachent leur préoccupation fondamentale à la restauration de la vie humaine profanée, chaque fois le Christ crucifié, compagnon des martyrs, transcende leur lutte et lui donne sa dimension. Chaque fois l'Esprit divin est à l'oeuvre pour créer au fond des coeurs et entre tous, l'Etre Nouveau. Peut-être incognito, mais sans jamais tenir compte de nos distinctions étriquées. Chaque fois c'est Noël : fête de la Présence de Dieu parmi les hommes.

Partout dans le monde où des hommes, quelle que soit leur religion, souffrent de la maladie, de la mort, de l'injustice, chaque fois le Christ qui a connu nos chemins douloureux pour y avoir marché le premier, se tient incognito à leur côté. Leur souffrance ressemble à la sienne. Sa souffrance les a toutes résumées ; il est le compagnon des mauvais jours, celui qui sait et s'implique.

 

 

Prière

Lorsque le chant s'enfuit de nos vies
dans l'oubli de l'Élan créateur,
dans la négligence du Dieu qui renouvelle toute chose,
rends-nous ta vie, ô Père.

Lorsque le chant se dessèche sur nos lèvres
dans l'égoïsme et le manque d'amour,
dans le mauvais esprit et l'amertume,
rends-nous ton Esprit, ô Christ.

Lorsque le chant se crispe dans nos cœurs
devant la souffrance, les larmes et la mort,
lâcheté, paresse ou découragement,
rends-nous ta lumière, ô Saint-Esprit.

 

 

Le Fils de Dieu ressuscité

 

La résurrection de Jésus-Christ n'est pas la fin heureuse d'un épisode dramatique. Elle est l'acte central de Dieu en ce monde, qui résume toute son activité créatrice. Si la croix est le symbole normal du christianisme, on la représente souvent vide, sans le corps de Jésus figuré dessus pour manifester justement qu'il n'est pas demeuré dan la mort. Le symbole chrétien n'est pas un mort mais l'apothéose de Celui-qui-a-été-mort.
La résurrection de Jésus n'est pas elle-même décrite dans les récits évangéliques qui montrent les femmes venues à la tombe apporter leurs aromates et trouvent la pierre déjà ouverte : Jésus est ressuscité et sorti de sa tombe sans aucun témoin humain.
Tout essai de décrire ce phénomène, d'en rendre compte à la manière d'un journaliste, ne pourrait que s'enfoncer dans l'absurde ; par exemple quelqu'un pourrait argumenter ainsi : si Jésus n'était plus dans la tombe lorsque la pierre a été roulée, c'est donc qu'il en était sorti en traversant le mur !
La mort sur la croix était un événement directement observable par tous ceux qui passaient par là.
La résurrection n'est pas un événement observable. Elle n'est saisissable qu'à la foi seule. Elle est le fait de ceux qui y trouvent leur préoccupation ultime : l'événement de Pâques est, en effet, en relation avec la conviction ultime que Dieu est intervenu pour réhabiliter, glorifier, celui qui avait été ainsi condamné et crucifié.

La Résurrection n'est pas seulement un cadavre ramené à la vie par un extraordinaire guérisseur. elle n'est pas seulement le happy end de la vie de Jésus. Elle n'est certainement pas l'apothéose naturelle d'un être divin insensible au destin des hommes. Elle est beaucoup plus qu'un simple « miracle » : Elle montre que Dieu s'est impliqué dans la destinée de Jésus, qu'il a fait sien son combat, comme Jésus s'était tout entier inséré dans le combat de Dieu pour un monde heureux.
Dieu n'avait pas approuvé les Pharisiens et Pilate condamnant Jésus. Il répare ce crime, contredit ce jugement par la résurrection. Jésus avait été martyr comme bien d'autres. Sa résurrection est la marque unique de l'approbation de Dieu sur son ministère : tous les autres combats humains seront désormais jugés selon leur ressemblance à celui de Jésus-Christ.

Le combat humain et la mort de Jésus sont le prototype de tous les combats humains, de même que le « mètre étalon en platine iridié, déposé au pavillon de Breteuil à Sèvres », était naguère le prototype de tous les mètres du monde, celui auquel tous devaient être comparés.
Dieu a relevé Jésus, de même qu'il intervient de manière créatrice dans la vie de tout homme de ce monde (et de tout animal, de toute plante aussi) pour y renouveler sa Vie. Ainsi la résurrection de Jésus ressemble à tous les actes « miraculeux » mais qui n'ont rien de « surnaturel » accomplis semblablement par le Dieu du renouveau. Tous les êtres du monde connaissent (sans le plus souvent en être conscients) ces mini-résurrections, ces passages de l'obscurité à la lumière, de la mort à la vie, comme la Bible nous le raconte de sa première page jusqu'à la vision finale.

Mini-résurrections, pourrait-on dire, que celles de l'homme à la main sèche dont nous avons parlé précédemment Luc 6.6, du paralysé qui fut pardonné et guéri Luc 5.17. On a vu l'eau plate des ablutions rituelles changées à Cana en vin de fête. Mini-résurrections toutes les paroles et les actes de Jésus révélant l'action créatrice permanente de Dieu.
Passage aussi d'une sorte de mort dans l'esclavage du pays d'Égypte à une vie nouvelle au pays « où coulent le lait et le miel » vécu par le peuple hébreu au temps de Moïse.

Loin d'être seulement l'heureux dénouement d'une injuste tragédie humaine, loin de n'être que la révélation finale de la puissance divine secrètement présente en un homme crucifié, la Résurrection de Pâques est l'événement central de l'action de Dieu en notre monde. Sans elle le monde est immobile, la situation figée, les hommes abandonnés à leurs propres forces, leurs espoirs et leurs désespoirs.
C'est le message de la Résurrection qui s'est répandu comme une traînée de poudre dans tout l'Empire romain quelques décennies après le Christ et a représenté un espoir fantastique pour les esclaves, les malheureux, dans une société sans espérance.
On inscrit parfois sur les tombes les premiers mots du Psaume 130 : « Des profondeurs je t'invoque, Éternel » car ils expriment bien la confiance que l'on fait à Dieu de conserver son amour et sa présence même en ceux dont le corps a été déposé dans « les profondeurs ». Nous parlerons de cette espérance dans le chapitre sur l'Esprit créateur.

Les titres de « Christ », de « Fils de Dieu », sont attribués à Jésus lorsqu'on est sensible à cette transparence à la Présence divine qui le caractérise : il a renoncé à faire carrière, à toute grandeur personnelle, à toute volonté individuelle, comme le montrent bien les récits de la Tentation. Matthieu 4.1.
Jésus a identifié son action à cette de Dieu, il a laissé agir Dieu à travers lui. Plus que les prophètes et les apôtres, les autres hommes de Dieu dont la longue chaîne se déroule jusqu'à nous de façon claire et unique, il est pour nous une image de Dieu.
Quand on le voit agir, c'est Dieu que l'on voit agir. La foi chrétienne sera de confesser avec Pierre : « Toi, Jésus, tu es le Christ, le Fils de Dieu » Matthieu 16.16.

 

Prière

Toi qui as lutté dans la nuit de Gethsémané
qui as connu la défaite et la douleur
et qui les a acceptées

toi qui acceptes d'être vaincu par notre orgueil
notre indifférence ou notre folie
et par... notre foi

toi qui as du la souillure de la mort
toi qui te tiens dans notre vie de toute ton attention,

toi qui veux
ô enthousiaste
notre enthousiasme

Jésus, nous te prions

Toi qui t'es levé dans l'aube de Pâques
toi qui portes en tes mains la lumière
toi qui fais lever sur la terre
si désespérée et si douce
un jour nouveau
toi qui nous veux près de toi dans la joie rayonnante
avec devant nous l'avenir tout neuf
de la vie immédiate
et de la vie éternelle,

Jésus nous te prions

 

Fais-nous connaître le secret où tu nous attends
dévoile à chacun l'aube qui est au fond de sa nuit
entends nos prières pour toute la terre
Pour la paix, la justice la liberté des hommes
pour le renouvellement et l'unité de ton Église
pour que chacun te recherche et te trouve,

nous te prions...

                                     Henri Capieu

 

.

 

L'origine du monde

Le symbole de la Résurrection dont nous avons dit qu'il résume toute l'activité du Dieu créateur qui fait toujours à nouveau passer le monde de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, de « ce qui n'est pas une vie » à une vie épanouie et libre, est le schéma constamment utilisé par les auteurs bibliques pour l'explication qu'ils s'efforcent de donner de l'histoire du monde. Ainsi pour les récits de la création.
La première page de la Bible nous présente en Genèse 1.2, non pas la création « ex nihilo » (à partir de rien) mais l'activité créatrice de Dieu faisant passer la terre qui était « informe et vide » à cet état habitable où Dieu lui-même vient « se reposer » le 7e jour. L'informe a été transformé en structuré ; l'obscurité est séparée de la lumière, les eaux du sec. Le vide est devenu grouillement de vie.

Le second récit de la création Genèse 2.4ss, en apparence très différent, nous montre, lui aussi, que le désert invivable est transformé en jardin, que la solitude est peuplée d'animaux. Et la suite de l'histoire ne fait que renforcer ce schéma : l'homme semble s'évertuer à rendre invivable ce que Dieu produisait et que, néanmoins, Dieu renouvelle toujours à nouveau, avec la collaboration des hommes disponibles (Noé par exemple).

Nous ne verrons donc pas dans ces récits des traditions religieuses contredisant les récits scientifiques, mais des efforts des auteurs bibliques pour rendre compte des choses, dans la foi à l'éternel Créateur de la vie.
On remarquera, entre autres, l'irruption de la lumière dans les ténèbres originelles le Premier Jour du monde qui fait évidemment penser à cette autre irruption de la lumière que le prophète Ésaïe annonce pour les déportés « marchant dans les ténèbres » :

Le peuple qui marchait dans les ténèbres
voit une grande lumière
sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort
une lumière resplendit.
Tu rends le peuple nombreux
tu lui accordes de grandes joies
il se réjouit devant toi,
comme on se réjouit à la moisson
Ésaïe 9 ss

 

Lumière que Jésus fait briller à nouveau pour l'aveugle de Jean 9, ce qui lui donne l'occasion d'une part d'expliquer : « l'oeuvre de Dieu se manifeste ainsi en lui » (Jean 9.3 et 5) et « pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde ».

 

La fin du monde

 

C'est à la lumière de ce même schéma du passage de la mort à la vie, que les événements de la « fin-du-monde » sont envisagés dans l'optique de la foi.
L'auteur de l'Apocalypse 21.1-5 évoque ainsi un « nouveau ciel et une nouvelle terre... où il n'y aura plus ni deuil, ni lamentation, ni douleur, car les choses anciennes auront disparu ».

C'est aussi la victoire du Christ, crucifié par les inhumaines forces du mal, qui marque l'évocation des derniers temps, l'apothéose finale des pauvres et des faibles :
« toutes les fois que vous avez donné à manger à l'un de ces petits, c'est à Moi que vous l'avez fait, entrer dans la joie de votre Père » Matthieu 25.31-46.

Mais les récits « apocalyptiques » ne prétendent pas nous apporter une connaissance futuriste d'événements prévisibles. Ils sont l'oeuvre d'écrivains croyants ayant la notion claire de l'importance décisive de la résurrection du crucifié pour la vision que nous devons jeter sur l'histoire.

 

Le sens de l'Histoire

 

Le récit de la sortie d'Égypte, de même, où le peuple passe de l'esclavage d'Égypte dans la terre promise « où coulent le lait et le miel », est construit également sur le même schéma.
Le vieil Abraham « quittant son pays, sa patrie, la maison de son père », arrivant dans un pays « occupé alors par les Cananéens » pour y devenir, de par l'action créatrice de Dieu, « une puissante nation » Genèse 12, suit ce schéma, comme tous les autres récits de l'Ancien Testament, dont la résurrection du Christ est le véritable modèle.

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Le mal et la souffrance du monde

Jésus-Christ, qui connaît nos chemins douloureux pour y avoir marché comme nous, est le compagnon de tous les souffrants, des martyrisés, des vaincus, des condamnés (condamnés à raison, ou condamnés à tort comme lui-même). Dieu est le compagnon de ceux qui suivent un de ces chemins de douleurs : beaucoup de ceux qui souffrent sur un lit d'hôpital ou de prison, dont le présent est incertain et l'avenir bouché, ont fait l'expérience de cette Présence apaisante.

Cela ne signifie nullement que Dieu accepte le mal et la souffrance, qu'ils aient une place dans son plan ou une quelconque vertu éducatrice ou purificatrice !
Dieu est créateur ; il renouvelle et fait monter en nous la sève de la vie ; il ne tolère en aucun cas le mal : Jésus n'a jamais eu la moindre parole permettant de trouver quelque chose de positif dans le malheur ; il n'a jamais lui-même laissé personne s'y enfoncer. Bien au contraire il faut se souvenir de ses grandes colères contre les pharisiens et les scribes qui s'y complaisaient :
« Malheur à vous, maîtres de la Loi, qui mettez sur le dos des gens des fardeaux difficiles à porter et vous ne les aidez pas du bout du doigt » Luc 11.46. Colère de Jésus devant la création profanée.

 

L'enfer

 

Dieu s'oppose catégoriquement aux forces de la méchanceté et de la destruction, mais il n'intervient pas de l'extérieur comme le faisait l'empereur ou comme on le disait des divinités païennes coutumières des prodiges surnaturels.
Dieu est bon et aime : on n'a jamais vu Jésus faire un miracle destructeur, rendre aveugle ou lépreux un coupable pour le punir, pour l'amener à la repentance ou pour lui permettre d'approfondir sa foi !
Puisque nous voyons légitimement dans les actes de Jésus, des gestes symboliques révélant la Présence créatrice de Dieu pour les hommes, il est également naturel de voir dans le fait qu'il n'ait jamais fait de mal, la preuve que Dieu n'est en aucun cas destructeur. Dans l'au-delà, Dieu ne punira pas plus que Jésus ne punissait jadis en Galilée.

Cela signifie que l'enfer demeure vide.

D'ailleurs l'existence même d'un purgatoire ou d'un enfer signifierait que pourrait exister un lieu, une situation, où quelqu'un se trouverait en dehors de la permanente action bienfaisante et créatrice du Dieu qui « fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants » Matthieu 5.45, un lieu où Dieu n'interviendrait pas pour sauver. Des « damnés » qui nous feraient à juste titre pitié mais dont la souffrance laisserait Dieu de marbre !
Le prophète Ésaïe disait : « Ainsi parle le Très-Haut : je ne veux pas garder une éternelle indignation quand devant moi tombent en défaillance les esprits, les êtres que j'ai faits. » Esaïe 57.16

 

La grâce

 

C'est le nom que les théologiens donnent à l'attitude de bienveillance systématique de Dieu, qui n'exclut pas sa lucidité à l'égard de toute créature.
L'apôtre Paul en donne comme exemple le vieil Abraham. Si Abraham avait été reconnu juste aux yeux de Dieu à cause des bonnes actions qu'il a accomplies, il pourrait s'en vanter. Mais il ne peut pas se vanter devant Dieu. En effet, l'Écriture déclare : « Abraham eut confiance en Dieu, et Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foi » Romains 4.3.
L'évangéliste Luc donne l'exemple du collecteur d'impôts Zachée dont il souligne la mauvaise réputation et chez qui Jésus se rend pourtant sans attendre aucun geste de repentir de sa part Luc 19.1-10.

Il est évident que personne ne profite jamais parfaitement de sa Présence et il est non moins évident que Dieu n'en tient rigueur à personne, ne se décourage en aucun cas, et ne retire jamais sa proposition permanente de renouveau.
Chacun est accepté bien qu'inacceptable. Chacun doit tout simplement accepter de l'être, car c'est cela l'attitude de foi ; et ne pas oublier non plus que ses prochains sont également bénéficiaires de la même tendresse attentive : acceptés bien qu'inacceptables.
Ainsi dépréoccupé du souci de soi-même, c'est dans la liberté que l'on se sent mobilisé pour le combat en faveur d'un monde meilleur à la manière du Christ, animé de son Esprit, enraciné comme lui dans le fondement permanent de vie que nous donne le Père.

 

Prière

Grâce à toi, Seigneur Jésus
nous sommes libérés de l'inquiétude
inquiétude de la valeur de notre vie,
inquiétude de notre salut éternel.

Père insaisissable et incompréhensible
nos vies s'appuient sur Toi
et non sur le néant.

Saint-Esprit
tu gonfles nos poumons et nos coeurs
de ton souffle de Vie
et tu nous rend capables d'affronter les forces du mal
avec le sourire des courageux.

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Voir

2e partie : Dieu
3e partie : le saint Esprit

 

 

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