Fatima
mai-octobre 1917
une fausse
image de Marie
Gilles
Castelnau
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Les protestants et Marie
En ce qui concerne les
phénomènes d'apparitions et de voyances, nous prenons la Bible et notamment les
évangiles comme une norme à laquelle nous comparons
tout. Et justement nous ne reconnaissons pas dans ce qu'ont déclaré les enfants de Fatima le visage de la véritable Marie ni le message de Bonne Nouvelle que Dieu a toujours fait proclamer par les prophètes et les apôtres. il ne nous semble pas que les jeunes voyants de Fatima, aient eu des visions qui soient en
accord avec le message des évangiles.
Situons-nous dans le contexte de
l'époque : 1917 au Portugal. Trois petits paysans
portugais ont une vision et mentionnent entre autres la « conversion » de la Russie qui est en plein début de la
Révolution communiste.
Ces petits voyants disent qu'il faut faire
des « sacrifices » pour les « pécheurs », car beaucoup d'âmes vont en enfer parce
qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles.
Pour la paix du monde et pour la fin de la guerre, il faut
réciter le chapelet tous les jours.
Pour discerner le vrai du
faux, revenons à la Bible, et
puisque ces jeunes voyants pensent qu'ils ont vu la vierge Marie,
relisons les paroles bibliques de Marie :
(Dieu) a déployé la
force de son bras ;
Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des
pensées orgueilleuses.
(Pensons au tsar de Russie !)
Il a renversé les puissants de leurs trônes,
Et il a élevé les humbles.
(Pensons aux pauvres paysans russes ou portugais !)
Il a rassasié de biens les affamés,
(1917 était précisément une année de
famine en Russie comme au Portugal)
Et il a renvoyé les riches à vide. Luc 1. 51
La Révolution russe
commençait à ce moment-là et battait son plein précisément dans
les mois des apparitions (mai - octobre 1917). Elle se
fixait alors trois objectifs : devant la misère atroce
qui sévissait dans les plaines russes, il fallait d'une part
donner la terre aux paysans, d'autre part l'usine aux ouvriers, et
enfin la liberté aux nationalités
opprimées.
La Russie était un des pays les plus
arriérés d'Europe. En février 1917, une
vague de grèves fut provoquée par la mauvaise situation
alimentaire, la lassitude de la guerre, le spectacle, face à
la misère du peuple, du luxe de privilégiés dans
l'entourage du Tsar, scandaleusement enrichis : on assista alors
à une vague de grèves et de manifestations, de
revendications de salaires et de mots d'ordres politiques.
A ces grèves, le patronat russe
répondit par le lock-out.
La période de mai à
octobre 1917 fut tout entière remplie, en Russie, de la
lutte des bolchéviks qui organisaient des manifestations de
masse contre le gouvernement du Tsar et luttaient contre les
socialistes modérés et les mencheviks.
Lénine proposa le partage des terres
aux paysans et la formation de comités de paysans pauvres. Il
était évident, à l'époque que
c'était bien cela qui devait être fait de toute
urgence.
Le grand espoir était encore celui du
passage pacifique de la Russie du tsarisme au socialisme.
Mais le Tsar, le gouvernement russe de
Saint-Pétersbourg fit au contraire appel aux cosaques qui
tirèrent sur la foule et dispersèrent les manifestants.
L'armée chassa des rues des centaines de familles
ouvrières mourant de faim et les journées de
juillet 1917 firent 40 morts et
80 blessés.
La misère et le désespoir
étaient affreux.
C'est à ce moment-là que
les petits paysans du Portugal,
déclarèrent que les humbles et les affamés de
Russie et du Portugal devaient faire pénitence, une
pénitence qui ne se tournait pas vers l'humanité et la
justice. Ils portaient eux-mêmes une ceinture avec des clous
à l'intérieur pour se faire souffrir et voulaient faire
des « sacrifices ».
Alors que l'Esprit de Résurrection émanant de
l'Évangile aurait dû les pousser à appeler leurs
parents et les adultes du village à lire le Magnificat de
Marie et sous son influence, s'impliquer en adultes conscients et
organisés, en véritables enfants de Dieu, lutter avec
courage et dynamisme pour un monde plus humain, en Russie et au
Portugal, et résister à la tentation bien humaine de se
sentir toujours faibles et dépendants d'interventions
surnaturelles et providentielles.
Manifestement ces enfants étaient au
contraire influencés par un état d'esprit de
passivité, de soumission à la loi du plus fort,
seigneur du lieu, patron, propriétaire, à l'acceptation
de l'idée que les pauvres étaient invités
à faire toujours des sacrifices. Ils ne comprenaient rien au
grand espoir naissant de la Révolution russe.
Le Magnificat de Marie
Il a renversé les
puissants de leurs trônes, et il a élevé les
humbles,
est une parole d'Évangile autrement
dynamique que leur appel à faire des sacrifices pour les
pécheurs, car beaucoup d'âmes vont en enfer parce
qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles.
Pour la paix pour le monde et pour la fin de
la guerre, il faut réciter le chapelet tous les jours.
Ils ne dirent rien non plus de l'attitude
colonialiste du gouvernement portugais en Angola et au Mozambique qui
ne faisait pas que du bien.
Jésus-Christ nous a pourtant appris
à ne pas nous conduire en suppliants sans participation active
à la libération sociale globale. Il faut redouter
l'anesthésie et la paralysie sociale induites par le message
des petits voyants.
Le Magnificat de Marie invite l'humble
à être élevé, c'est le riche qui doit
faire les sacrifices ; c'est le puissant qui est humilié alors
que la vocation de l'affamé est d'être rassasié.
La véritable Marie qui parlait ainsi n'est en rien responsable
de la voyance de ces pauvres petits portugais dont le message religieux ne peut faire aucun bien à personne.
Voir aussi
Gilles Castelnau
L'Assomption de Marie
Les protestants et Marie
La spiritualité protestante, les fêtes que les protestants ignorent
Fatima
La leçon de Marie à Jésus
Max Ernst
Jésus fessé par Marie
Tissa Balasuriya
Marie est-elle de
droite ?
Alain Houziaux
Le culte de la vierge Marie, pourquoi ?
Jean Besset
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