Libre opinion
La spiritualité
protestante
La foi seule...
Questions souvent posées
Les fêtes que les protestants ignorent (Immaculée conception, Assomption,
Toussaint)
25 juillet 2000
Les protestants
protestent, ce nom leur convient
bien ! Ils protestent de leur liberté de pensée
avec la Bible contre l'autorité d'une institution, fut-elle
celle de l'Église. Et ceci depuis que Luther, au
XVIe siècle, redécouvrant le message trop
négligé de la tendresse de Dieu envers les hommes,
protesta contre la vente des indulgences qui, disait-on ouvrait le
ciel.
« Si l'on ne me
convainc par des bonnes raisons tirées de la Bible, ma
conscience est prisonnière de la Parole de Dieu. Hier stehe
ich : je m'en tiens là. »
La conscience, la Bible, la convictions
personnelle... voilà les mots
protestants. Et depuis cette époque, les protestants n'ont
plus ni pape, ni évêques. Plus d'autorités qui
viendrait d'en-haut leur dire ce qu'ils doivent croire ou faire. Plus
de curé non plus pour diriger les paroisses : des
conseils s'en chargent, élus par les paroissiens, à
bulletins secrets et les pasteurs ne sont là que pour aider
les gens à se faire une idée selon... leur conscience,
responsable chacun devant son Dieu.
Si le pasteur parle juste, en accord, pense-t-on avec la Bible, on
écoute. Sinon la liberté de conscience reprend le
dessus : ce ne sont pas les pasteurs qu'on écoute, c'est
Dieu !
Pourtant pas d'anarchie. Les protestants sont très
organisés. Ainsi en est-il des pays protestants de l'Europe du
Nord.
Protester est donc une attitude
positive. Les protestants protestent
en faveur de Dieu plutôt qu'en faveur des hommes avec pour leur
devise :
« A Dieu seul soit
la gloire ! »
.
Les protestants aiment la Bible mais
protestent contre les doctrines officielles.
Ils ne disent jamais « L'Église enseigne
que... » mais
prétendent se faire leur idée par eux-mêmes.
Réflexion de chacun devant Dieu avec sa conscience, sa Bible
et les autres.
La Bible : Ce vieux Livre est toujours jeune, car à sa
lecture le souffle qui animait les auteurs anciens nous convainc nous
aussi. Une force traverse ces pages chargée d'un tel courage
de vivre, d'un tel élan d'espérance que nos yeux
s'ouvrent de façon nouvelle à ces forces du mal que les
prophètes juifs, les apôtres et Jésus
défiaient. A leur lecture, tout semble devenir possible dans
un avenir ouvert, pour nos prochains comme pour
nous-mêmes.
Les protestants discutent beaucoup
et puisque protester est positif
aussi, les protestants s'essayent toujours à nouveau à
réformer leur foi réformée ou en tout cas
prétendent le faire, Bible en main :
« l'Écriture
seule ! »
.
Les protestants protestent contre les
rites et les sacrements.
Ils trouvent dans les récits des Évangiles
l'institution par Jésus-Christ des sacrements du baptême
et de la sainte cène ; gestes très expressifs
à partir des éléments tout simples que sont
l'eau, le pain, le vin ; qui ne procurent rien de spécial.
Aucune magie, aucun acte sacré ayant une quelconque puissance
propre.
Ce n'est pas par le baptême, ce
n'est pas par la sainte cène,
ce n'est pas en recevant quelques gouttes d'eau, en mangeant une
bouchée de pain en buvant une gorgée de vin que
l'Esprit montera en nos coeurs, que s'opérera la
transformation de notre vie et de notre pensée, que notre
relation aux autres deviendra plus belle.
Seule l'ouverture à
Dieu peut faire surgir en nos coeur
l'Être Nouveau ; ce n'est pas par le baptême que
l'on devient enfant de Dieu, c'est par un élan de foi ; ce
n'est pas dans le pain et le vin de la sainte-cène que Dieu
vient à nous, c'est dans nos coeurs.
.
Les protestants protestent contre les
règlements.
A la suite de Luther, de Calvin et des autres réformateurs,
les protestants croient par dessus tout à la bienveillance
systématique de Dieu à l'égard des hommes,
à son amour sans condition, modèle des relations que
nous devrions avoir aussi entre nous tous. Les théologiens
disent la « grâce ».
Dans un esprit de prière et de responsabilité, on
recherche l'ouverture des portes qui nous enferment et que Dieu vient
ouvrir devant nous.
Ce ne sont pas les règles d'une
morale étroite mais bien
plutôt un appel à entrer dans ce dynamisme
créateur divin qui libère les hommes des forces
mauvaises. Ce n'est pas pour donner des lois strictes et souvent
inhumaines que Jésus-Christ a parlé, et ce n'est pas
pour elles qu'il a lutté jusqu'à être
crucifié !
On évitera les affirmations
catégoriques disant qu'aucune
femme ne devra jamais avorter, qu'aucune personne divorcée ne
pourra jamais se remarier, qu'aucun préservatif ne devra
jamais être utilisé (surtout lorsqu'on pense au
sida !).
On cherchera plutôt toujours à ranimer la flamme,
à déposer les fardeaux. Le poids du passé ne
doit pas écraser. C'est un vent de renouveau, un Esprit de
Résurrection qui souffle dans les pages de la Bible et qui
transcende nos cœurs.
.
La piété
protestante.
- Les protestants ne cherchent pas à
s'élever jusqu'à Dieu par des rites et des
prières. Ils pensent que, depuis Noël, Dieu est parmi les
hommes, en nous, et qu'il faudrait en prendre davantage
conscience.
Il n'y a pas de moines et de religieuses protestants menant une vie
cloîtrée. La vie chrétienne n'est jamais de
renoncer au monde ; la vie est bien sur la terre.
- Les protestants croient à la
résurrection des hommes, à l'entrée,
après la mort, dans l'émerveillement de la Maison du
Père. Mais ils ne cherchent pas à entrer dès
cette vie en contact avec le ciel, avec le monde de
l'au-delà.
- Les protestants ne prient que Dieu, ni la vierge
Marie ni les saints. Acceptés par grâce, les protestants
sont dépréoccupés de leur salut : c'est de
la vie quotidienne qu'il faut s'occuper, pour oeuvrer à un
monde meilleur, que Dieu pénètre et renouvelle pour
notre courage créateur et notre paix intérieure.
L'Écriture
seule
Le protestant croit que, dans la
Bible, Dieu parle à tous les
hommes. Bien sûr, la Bible n'est pas aussi claire que le guide
Michelin ! Il faut chercher et écouter avec un coeur
ouvert ; mais aidé par le Saint Esprit de Dieu on trouve
et on reçoit paix et dynamisme, ouverture et
fraternité.
Nous pouvons nous faire aider par les
études en commun, les livres de toute la tradition de
l'Église, mais c'est finalement nous-mêmes, chacun
personnellement, qui avons à choisir, à
répondre, à vivre.
Le protestant se veut à la fois
libéré et lié, visité et invité
par la Bible. Seule, l'Écriture a autorité sur sa vie,
mais elle ne nous laisse pas seuls.
Salut par la
foi
La foi est l'attitude d'ouverture
à cette Présence et
cette action de Dieu en nous ; c'est elle seule qui compte. Dieu
ne vient pas pour nous juger, peser nos pensées et nos actes,
nous reprocher nos erreurs : il vient nous délivrer, nous
tirer d'affaire, il est la Source de notre vie.
Nos pratiques religieuses, telles que la
participation au culte, nos prières et nos chants, et avant
tout la pratique de notre vie, sont des réponses
reconnaissantes au cadeau de Dieu :
C'est par la grâce que vous êtes
sauvés, disait Paul, par le moyen de la foi ; cela ne
vient pas de vous, c'est le don de Dieu Éphésiens 2. 8.
Liberté en
Jésus-Christ
L'Église est le rassemblement de
nos libertés croyantes. Sa
liturgie nous exprime ensemble, des divers ministères et parmi
eux celui du pasteur, nous construisent en corps du Christ, en empire
du Saint-Esprit, en peuple de Dieu. Nos cultes cherchent à
être vrais mais aussi beaux, loyaux mais aussi chaleureux,
communautaires mais aussi ouverts.
A Dieu seul la
gloire
Dieu, tel que Jésus-Christ nous le
fait connaître, tel qu'il agit
en nos coeurs (on le nomme alors Saint-Esprit) est toujours plus
grand que tout ce que nous pensons, touchons, imaginons : rien
ne peut enfermer Dieu, ni une définition, ni une
Église, ni même une expérience.
Pourtant, Dieu attend de nous que nous le
glorifions, c'est-à-dire tout simplement que nous le
connaissions et le suivions avec amour et liberté : c'est
pourquoi Dieu lui-même est venu vers nous en
Jésus-Christ, annoncé par les prophètes,
attesté par les apôtres. Ce Dieu qui dépasse
toute notre intelligence et notre imagination est donc aussi un dieu
qui est venu se mettre totalement à notre
portée.
.
Questions souvent
posées
Mariage des
pasteurs
les femmes
pasteurs
Nos pasteurs se marient, les femmes exercent les mêmes
ministères que les hommes. Les Écritures ne nous
semblent pas valoriser le célibat ni le sexe masculin dans les
ministères.
Le pape, les
évêques
Nous cherchons de façon
démocratique à
reconnaître la volonté de Dieu car nous ne trouvons pas
dans les Écritures qu'aucune hiérarchie puisse
être investie d'un pouvoir lui assurant une
prééminence.
Divisions du
protestantisme
Une seule famille
protestante répartie dans des Églises diverses. Ce
système convient à notre esprit de liberté. Ce
respect du pluralisme nous paraît essentiel.
Questions de
morale
Divorce, respect de la vie,
etc.
Nous enseignons que la
fidélité conjugale doit être pour toute la vie,
que la vie doit toujours être respectée.
Mais dans l'Écriture nous trouvons
que le Christ a toujours valorisé l'homme contre les
règlements.
Notre éthique est fondée sur
la recherche de tendresse et de compréhension pour nos
compagnons humains, notre refus de bloquer les situations par des
décisions figées, notre volonté d'ouvrir toute
vie à un avenir toujours créatif.
La vierge Marie, les
saints
Parmi tous ceux qui sont entrés dans le grand dessein de Dieu et
font partie de la grande nuée des témoins, Marie a mis
Jésus au monde et l'a élevé de façon
remarquable et il est vrai que toutes les générations
la disent bienheureuse, comme le dit l'évangile de Luc
1. 48.
Mais aucune prière ne lui est
adressée pas plus qu'aux saints. Ni Marie, ni un saint, ni un
homme ne peut être plus proche de nous, plus attentionné
que Dieu lui-même tel que Jésus-Christ nous l'a fait
connaître.
.
Les fêtes que les
protestants ignorent
L'Immaculée
conception
Cette fête catholique,
célébrée le 8 décembre, signifie que
Marie, en vertu d'une grâce exceptionnelle, a été
conçue sans être marquée par le
péché originel et n'a jamais, dans la suite, connu le
mal. Elle n'a jamais refusé à Dieu la plus petite
preuve d'amour.
Parfaite réussite de
l'humanité telle qu'elle est voulue par Dieu, depuis le
premier instant de son existence, elle est enrichie des splendeurs
d'une sainteté tout à fait singulière
(Constitution sur
l'Église, Vatican II). Et le
missel actuel explique : « L'Immaculée Conception n'est pas
seulement pour Marie la préservation du mal, elle est
plénitude de grâce : Dieu l'a "comblée de
grâce", "enveloppée du manteau de
l'innocence" ».
1. Comme c'est en vertu
d'une « grâce
exceptionnelle », on a
l'impression qu'elle n'a rien fait pour cela, que c'est tant mieux
pour elle, mais que cela n'est en rien un bon exemple, puisque ce
n'est pas notre cas.
Aucun autre être dans la Bible n'approche même de loin cette
situation. Ce qu'on ne peut pas dire de Jésus : le titre
même de Christ qu'on lui donne est celui des rois
d'Israël. Il ressemble à Elie, à Moïse,
à David... Tous participent de la nature humaine et sont
impliqués dans la grande lutte pour un monde meilleur.
Marie ne ressemble à
personne, n'est impliquée
personnellement dans aucune lutte mentionnée dans les
évangiles ; sa sainteté semble inutile : on
ne comprend plus ce que fait Dieu. Si Dieu est capable de
créer quelqu'un de semblable, pourquoi ne le fait-il pas
systématiquement, pourquoi Jésus n'en parle-t-il
jamais, pourquoi sommes-nous laissés avec notre seules propres
forces dans le grand combat pour le Royaume de Dieu ?
2. De
plus la préface de la messe
du 8 décembre précise : « Tu as préservé la Vierge
Marie de toutes les séquelles du premier péché,
et tu l'as comblée de grâce pour préparer
à ton Fils une mère vraiment digne de
lui... »
Jésus était
déjà participant de la
nature divine par sa conception miraculeuse du saint Esprit ; la
sanctification de sa mère réduit maintenant d'autant
son ascendance humaine. On est presque tombé dans le danger docète qui sous-estime l'humanité de Jésus et
fait de lui un dieu se promenant sur terre.
Dans ce cas on n'a plus en lui un sauveur proche de nous mais un Dieu
intimidant. On se sent alors obligé de faire appel à un
intermédiaire qui sera la Vierge Marie : c'est ainsi qu'elle
disait dans une de ses apparitions qu'elle retenait le bras du Christ
pour l'empêcher de frapper les hommes.
Le mal fait par cette doctrine induisant le
docétisme se répand sur les fêtes fondamentales
du christianisme :
Vendredi saint. Jésus appartenant au ciel plus qu'au monde
humain n'est donc pas mêlé comme nous aux conflits de
l'ambiguïté de la vie. Divin, fils d'une mère comblée de grâce et enveloppée du manteau de
l'innocence, il n'a pas
été tenté comme nous. Il n'a pas failli
succomber, comme nous.
Il lui a fallu moins de courage qu'à nous pour affronter le
mal, les conflits avec les Pharisiens, sa passion et la mort.
Pâques. Sa
résurrection que l'on rattache alors plutôt à sa
nature divine qu'à sa nature humaine est ramenée au
destin bien naturel d'un dieu ou d'un demi-dieu ; elle n'est
plus la bonne nouvelle dynamisante et source d'espérance de la
première glorification d'un véritable homme de notre
monde. Paul le disait pourtant clairement :
« Le Christ est
ressuscité d'entre les morts, il est les prémices de
ceux qui sont décédés. Puisque la mort est venue
par un homme (Adam), c'est aussi par un homme (Christ) qu'est venue
la résurrection des morts.
Et comme meurent à cause de leur union avec Adam, de
même aussi tous revivront à cause de leur union avec
Christ ». I Corinthiens 15.20-22.
Pentecôte. Si
Jésus est issu d'une mère enrichie depuis le premier
instant de son existence, des splendeurs d'une sainteté tout
à fait singulière, son souffle, son esprit sont
déjà imprégnés de divinité et dans
ces conditions sa réussite à concrétiser l'union
essentielle de Dieu et de l'homme est beaucoup moins signifiante que
s'il est véritablement issu d'une mère totalement
humaine.
Noël. De
même Noël qui est la venue de Dieu parmi nous perd une
grande partie de sa signification si l'enfant de la crèche
n'est pas né d'une mère comme chacun de nous. Son titre
de Fils de Dieu ne nous invite qu'à l'adorer et non plus
à nous vouloir comme lui, né d'en haut.
Il nous apparaît d'une nature différente de la
nôtre, comme sa mère est différente de nos
mères humaines et Noël n'est plus qu'une simple
fête surnaturelle.
Il vaut mieux se garder de ce
dogme de l'Immaculée
Conception qui nous éloigne dangereusement de la Bonne
Nouvelle de l'Évangile du Dieu avec nous.
.
L'Assomption
Cette fête
catholique est
célébrée le 15 août. Le pape
Pie XII en promulguait le dogme le 1er novembre 1950 en ces termes :
« ..Nous affirmons, Nous
déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement
révélé que l'immaculée Mère de
Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le
cours de sa vie terrestre, a été élevée
en corps et en âme à la gloire
céleste. »
Cette affirmation va de
pair avec les titres honorifiques
qui lui sont attribués :
Reine du ciel, Siège de la sagesse, Cause de notre
joie, Demeure du Saint-Esprit, Rose
mystique, Maison d'Or, Porte du
ciel, Étoile du matin, Refuge des
pécheurs, reine des anges, reine des
patriarches, reine de prophètes, reine des
apôtres...
A ce qui vient d'être dit de l'Immaculée conception il
faut ajouter ceci :
La Vierge ainsi glorifiée est couverte, dans
l'imagerie populaire, des tissus précieux et des bijoux
correspondant à son élévation ; elle est,
en général, représentée dépourvue
de sexualité ; son rôle est réduit à
la maternité ; on ne lui reconnaît aucune autre
activité humaine. Elle est, certes, propre à
évoquer la transcendance de l'au-delà, mais
certainement pas à servir de modèle aux humbles et
fidèles enfants de Dieu que nous avons tous à
devenir.
De plus cette image de la Vierge valorise la
pureté, la virginité, et donc induit une certaine
éthique sexuelle bien particulière
présentée comme particulièrement exaltée
au ciel.
La situation quotidienne des
femmes, souvent aux prises avec de
terribles problèmes de contraception, de sida, de divorces et
de remariages, d'oppression masculine, était connue et
assumée par Jésus de façon fraternelle et
compatissante : que l'on pense par exemple aux repas pris avec les
prostituées ou à la scène de la femme
adultère Jean
8. Il n'en est pas de même avec
l'affirmation de la glorification personnelle d'une pureté
toujours vierge.
Il nous semble que la célébration de cette fête
de l'Assomption présente des inconvénients trop graves
pour que l'on accepte de la célébrer.
.
La Toussaint
La Toussaint et la fête des morts du lendemain sont des
fêtes catholiques. Elles donnent l'occasion aux foules de se
transporter sur les tombes et de les fleurir de chrysanthèmes
autorise ou même provoque une relation ambiguë avec les
défunts qui détourne l'attention de la communion avec
le Dieu de la Vie.
La pierre des tombeaux qui hypnotise, à la Toussaint, trop de nos
contemporains donne une image bien fausse des défunts
retournés à la Source de la Vie, entrés dans
l'émerveillement du face-à-face avec Celui qu'ils
contemplent enfin directement dans la maison paternelle.
Le sentiment qui se
développe alors tout
naturellement est celui d'une proximité des défunts,
d'une communion que nous avons avec eux face à Dieu. Comme
s'ils ne nous avaient pas vraiment quittés, comme si Dieu
n'était pas plus proche d'eux que nous ne le serons
jamais.
Cela entraîne deux sortes de
prières ambiguës.
Certains s'imaginent que leurs parents défunts, ou leurs enfants ou un
grand-père (pour ne pas parler des saints !) se
préoccupent davantage d'eux que Dieu lui-même. Ils
entrent alors dans des prières de supplication où la
confiance en leurs parents défunts remplace leur confiance en
Dieu. Cela revient à penser que Dieu n'accorde pas toute
l'attention souhaitable à notre situation et qu'il se laissera
influencer par l'intercession de défunts plus influents que
nous dans la mesure où ils sont déjà
décédés.
Une telle conception va parfois même
jusqu'à l'athéisme et se rapproche même des
religions animistes, lorsque la prière ne demande plus
l'intercession auprès de Dieu mais l'intervention directement
des morts pour communiquer les bienfaits demandés. Ce
véritable culte des ancêtres, pour inconscient qu'il
soit, n'en est pas moins une chute hors de l'alliance d'amour de Dieu
telle que le Christ nous l'a révélée.
D'autres par contre considèrent les défunts comme souffrant eux-mêmes
d'un manque d'intérêt de la part de Dieu que nous
pourrions combler depuis la terre. Les morts pourraient dans cette
optique avoir besoin de nous, Dieu ne leur suffisant pas. C'est
notamment le cas dans la conception du purgatoire, lieu de souffrance
d'où les morts pourraient être libérés
plus rapidement grâce à nos prières et à
des messes que nous ferions dire.
Dieu n'est plus alors le grand
libérateur que le Christ nous révélait dans les
évangiles mais une sorte de geôlier attendant
cruellement que les défunts aient fini de se purifier loin de
lui et dans la souffrance. Nous serions plus sensibles que Dieu
lui-même à la souffrance et au sentiment d'exclusion
ainsi ressentis par les âmes du purgatoire. De Dieu ou de nous,
c'est évidemment nous qui manifestons alors le plus de
compassion !
Une telle doctrine nous laisse bien seuls, brebis sans berger
véritable, pour les combats de chaque jour !
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