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Sept théologiens radicaux récents



Don Cupitt
Marcus Borg
John Dominic Crossan
Robert Funk
Karen Armstrong
Richard Holloway
John Spong


Summaries of Radical Theologians’ Latest Books

 

Alan Webster

pasteur de l’Église méthodiste de Nouvelle Zélande


 

Voir aussi Alan Webster :
Le non-réalisme théologique rêve ou cauchemar des féministes


 

5 août 2017

Alan Webster présente ici sept théologiens actuels du monde anglo-saxon à la pensée convergente. En voici les passages les plus significatifs.

Sélection et traduction Gilles Castelnau

 

 


Don Cupitt

prêtre de l’Église d’Angleterre

 

le Royaume séculier

 

voir sur ce site :  Don Cupitt


Cupitt analyse la stratégie de l’Église primitive qui s’est donnée une structure disciplinaire forte capable d’assurer sa survie lorsqu’il fut évident que le monde nouveau dont parlait Jésus ne s’imposait pas dans l’Empire romain. Il en est résulté un ensemble de credo, de déclarations et de contrôle ecclésiastique fondé sur des dogmes de plus en plus élaborés concernant le salut et la damnation. Dans le désir de promouvoir son autorité, l’Église a accru sa puissance temporelle à un point tel qu’au Moyen-Age, et jusqu’au Lumières du 18e siècle, elle dépassait celle de l’État dont elle ne se distinguait plus guère.

Cupitt estime que désormais la chrétienté s’efface et que d’ailleurs même ses structures ecclésiastiques tendent à disparaître. Sa prétention à définir la vérité éternelle a désormais laissé la place à une libre spiritualité davantage intéressée par l’éthique sociale que par la recherche du salut.
[...]
C’est une éthique sociale, un royaume séculier actuel dont parle Cupitt. Jésus ne disait-il pas : « le Royaume est autour de vous et en vous ». Ce Royaume ne se réduit certainement pas à l’organisation religieuse tenue par le clergé. Sa mission est de réaliser la volonté d’amour de Dieu pour tout le monde dans la société séculière dans les domaines de la justice, de légalité et des préjugés. Cupitt pense que le royaume vient effectivement mais que sa venue se fait davantage sentir hors de l’Église qu’à l’intérieur de ses structures.

Il en a toujours été ainsi. Le royaume est partout, agissant dans toute la société et certainement jamais confiné à l’intérieur des structures de l’Église, quoique heureusement collaborant à l’occasion avec elle.

Cupitt ne voit guère d’antagonisme entre l’Église et la vie du royaume dans le monde. L’Église aide à nourrir sa croissance. Certes, certains s’opposent à toute interférence avec « le monde », mais ils ne peuvent réellement freiner les activités librement déployées. Et l’on peut dire avec Cupitt que le christianisme a effectivement brisé toutes les barrières comme Jésus a commencé à le faire avec le vin nouveau dans les vieilles outres de l’ancien judaïsme. La vie du christianisme est plus visible dans le monde que dans l’Église.

Alors que l’on concevait jusqu’ici la vie religieuse comme fréquentation des lieux de culte, écouter les sermons, les prières et les exhorations morales du clergé qui était supposé bénéficier d’un accès privilégié à Dieu, les chrétiens peuvent désormais se voir comme ceux qui célèbrent un esprit de renouveau actif dans les vies des hommes et dans toute la création.

Si Don Cupitt a raison, l’Église devra encore s’équiper de structures de coopération sociale, mais celles-ci devront être moins hiérarchisées et plus ouvertes à l’ouverture d’esprit qui se manifeste aujourd’hui dans le monde.

 

 




Marcus Borg

professeur de théologie à l'université de l'État d'Oregon, États-Unis
membre du Westar Institute

La présence divine de Jésus


 

Voir sur ce site : Marcus Borg


Borg commence en posant la question : « comment se fait-il que lorsque les gens étaient en contact avec Jésus ils se sentaient dans la présence de renouvellement de Dieu ? » et il propose de répondre que Jésus n’était pas Dieu mais la présence de Dieu se faisait réelle lorsqu’on entrait en contact avec Jésus. Son idée principale est que la vie chrétienne se vit « dans une relation avec Dieu qui nous engage dans la voie d’un renouveau. »

Marcus Borg distingue deux images différentes de Jésus : l’image de foi du sauveur divin et l’image morale de l’enseignant. Il les rejette toutes les deux en considérant qu’elles ne correspondent pas à ce qu’était le Jésus historique d’avant Pâques et qu’elles donnent une image insuffisante de la vie chrétienne.

L’idée importante de Borg est de distinguer le Jésus d’avant Pâques, d’avant sa mort, celui que les disciples ont connu et le Jésus d’après Pâques, celui dont la tradition nous parler et que l’on rencontre dans la vie chrétienne. Le Jésus ressuscité que les disciples ont rencontré à Pâques est toujours présent : il est « le seigneur ressuscité », le Christ vivant en relation avec lequel et qui nous renouvelle « par le Saint-Esprit ».

C’est le Jésus d’après Pâques que, par l’Esprit, on peut reconnaître comme maître de sagesse, prophète social, fondateur d’un mouvement. On est passé de la foi en Jésus à « la relation avec Jésus par le même Esprit qu’il connaissait. »

Cette relation est avant tout une communion avec le Dieu de compassion. La vie chrétienne est incarnation de la compassion.

Pour Borg, Jésus est parfaitement monothéiste. Il connaît la vie de l’Esprit qui renouvelle. Mais il ne faut pas prendre à la lettre les expressions comme « Fils de Dieu » ou « Sagesse de Dieu » : celles-ci sont des métaphores désignant la puissance transformatrice de la rencontre avec le Jésus d’après Pâques. (Dire que Jésus faisait connaître Dieu ne signifie pas qu’il est Dieu. Sinon tous ceux qui font connaître Dieu seraient Dieu, ce qui ferait des millions de Dieu).

[...]

Finalement, Borg voit l’évangile comme une invitation aux gens d’après Pâques d’entrer dans la même relation avec Jésus que ses disciples d’avant Pâques. Croire en Jésus ne devrait pas faire de lui l’objet de notre foi, ce qui est réservé à Dieu, mais « lui donner notre cœur ». La vie chrétienne ‘en trouve transformée : il ne s’agit plus de croire certaines doctrines concernant Jésus mais d’ouvrir notre être le plus profond à la présence divine que Jésus connaissait.

[...]

Troisièmement . Borg critique l’idée du théisme qui considère que Dieu intervient de l’extérieur dans l’univers pour y accomplir ce qu’il veut et la conception correspondante de la prière qui consiste à obtenir que Dieu fasse ce qu’on lui demande. Il pense que les athées le sont justement parce qu’ils récusent ce théisme surnaturel.

Borg récuse donc le théisme et propose le panenthéisme, ce qui signifie que tout est en Dieu et que Dieu est en tout. Ce n’est pas le panthéisme, qui considère que tout est Dieu ou que Dieu est tout ce qui est. Le panenthéisme signifie que Dieu n’a pas d’existence en dehors de l’univers. Il maintient à la fois la transcendance de Dieu, c’est-à-dire le fait qu’il soit autre et son immanence, c’est-à-dire sa présence tout à fait avec nous.

[...]

La notion théiste de Dieu provoque le doute dans la mesure où il n’est pas absurde de douter de son existence. Par contre la définition panenthéiste de Dieu comme fondement de l’Etre, présence en toute existence interdit de le nier. Connaître Dieu en ce sens est la même chose que connaître l’extraordinaire tourbillon de matière vivante, du temps et d’énergie et de s’y sentir impliqué.

« La vie avec Dieu, que ce soit dans la forme chrétienne ou dans une autre n’est pas tellement de croire en Dieu mais plutôt de vivre en relation avec lui. »

La caractéristique du christianisme n’est pas de croire certains dogmes dont on peut douter mais « d’être en relation avec le mystère. » La question n’est donc pas d’appartenir à telle ou telle tradition chrétienne mais d’être en relation avec Dieu qui est, par définition, le fondement de notre spiritualité.

 

 




John Dominic Crossan

Théologien américain,
co-fondateur du Westar Institute


Les examens des données

 

Voir sur ce site John Dominic Crossan

 

John Dominic Crossan a écrit un livre avec Jonathan L. Reid (2001), Excavating Jesus: Beneath the stones, behind the texts. (Désincarcérer Jésus : Sous les pierres, derrière les textes). San Francisco: Harper

Dans la quête de la « réalité » du christianisme, la question se pose « des données sur lesquelles se fondent les récits des évangiles. »
Les deux auteurs de ce livre énumèrent et commentent 10 découvertes archéologiques et 10 découvertes exégétiques :

Découvertes archéologiques

• La tombe de Caïphe découverte en 1062
• La maison de l’apôtre Pierre étudiée de 1968 à 1985
• Le bateau de pêche du lac de Galilée découvert en 1980
• Yehochanan le crucifié : reste d’un homme crucifié.
• Monuments construits par Hérode à Césarée et Jérusalem
• Les villes de Sepphoris et Tiberiade construites par Hérode Antipas
• Massada et Qumran
• Jodefat et Gamla. Ruines de deux villages du Golan détruits en l’an 67 par les Romains.
• Vases de pierre et piscines d’ablutions rituelles.

Découvertes exégétiques

• Les manuscrits de la mer Morte
• Les codew de Nag Hammadi. 45 textes sur 13 papyrus découverts en 1945 contenant des textes ascétiques gnostiques.
• Les évangiles de Marc, Matthieu et Luc et leurs relations mutuelles.
• La Source Q, documents qui seraient à l’origine des paroles de Jésus qu’ignore Marc (et Paul).
• Les évangiles synoptiques et Jean.
• L’évangile de Thomas, découvert en 1900 en Égypte.
• La Source Q et l’Évangile de Thomas
• La Didaché. Texte datant des années 50 à 100.
• L’Évangile de Pierre, texte datant du 2e siècle, découvert en 1887 en Égypte.
• Les codex et les abbréviations.

L’existence même de ces 20 découvertes montre l’enracinement de Jésus dans la Palestine du 1er siècle. Elles sont importantes pour la compréhension de son message.
Certains tendent en effet à minimiser le judaïsme de Jésus, alors que d’autres, au contraire le valorisent. On constate qu’avec le temps et ce mouvement commence clairement avec l’évangile de Jean, la tendance s’accroît de « christianiser » Jésus, de montrer en lui le seigneur et le roi.
[...]

 

 


Robert Funk

fondateur du Jesus seminar

Le Jésus historique


Voir sur ce site : Robert Funk
la Réforme radicale
Le Jesus Seminar 


Le Jesus Seminar qu’a fondé Robert Funk, se donne pour but de renouveler la recherche concernant le Jésus historique et de la révéler à un large public.

Sa conclusion est que Jésus ne s’est lui-même attribué aucun des titres que la jeune Église a élaborés. Il n’a pas pratiqué le baptême et n’a pas institué le geste que nous nommons eucharistie.

Il remarque que le credo de Nicée, récité chaque dimanche dans plusieurs grandes Églises, omet de manière surprenante tout ce qui s’est passé depuis la Naissance virginale jusqu’à la Passion et la Résurrection de Jésus.

Autrement dit, ne lui a accordé qu’un rôle purement passif et l’a élevé hors de l’histoire. Il n’apparaît pas être réellement humain.

Le résultat d’un tel conte de fées et de rendre les fidèles eux aussi passifs. Funk illustre cette affirmation en décrivant l’aspect enfantin de la piété populaire répandue de nos jours aux Etats-Unis :

• Il y a un Dieu au ciel.
• Dieu m’aime
• Jésus est le Fils de Dieu
• Jésus est mort pour mes péchés
• Dieu nous parle par la Bible
• Je dois croire tout cela. Si je n’y crois pas, je n’irai pas au ciel.

Il est évident qu’à partir de ces enfantillages, le retour au véritable Jésus ne peut pas être facile. Funk énumère 7 obstacles barrant l’accès au Nazaréen :

• L’ignorance
• l’imagerie populaire de Jésus
• la vérité historique et l’infaillibilité des évangiles
• la lecture fondamentaliste des textes
• une spiritualité auto-indulgente
• le rôle de service des fidèles attribué à l’Église et à son clergé
• la faiblesse de l’enseignement biblique dans l’Église.

Funk propose ses conclusions en 21 thèses :

• Jésus n’est pas lui-même l’objet de la foi
• Lorsque nous parlons de Jésus nous devons veiller à nous exprimer sur même registre que celui qu’il employait dans ses paraboles et ses aphorismes.
• Nous focaliser moins sur Jésus
• Il faut changer l’histoire que nous racontons et renouveler le rôle que nous attribuons à Jésus
• Il faut repenser la vocation de Jésus à être le Christ
• Jésus tenait table ouverte
• Jésus disait que le pardon est réciproque
• Jésus condamnait la piété publique
• Jésus parlait d’une relation ininterrompue avec Dieu
• Jésus privait ses disciples d’un privilège religieux
• Jésus disait que les récompenses et les châtiments étaient intérieurs.
• Il nous faut abandonner la doctrine du salut par le sang du Christ
• Il nous faut admettre que la résurrection finale n’est pas pour demain.
• Parler normalement du sexe, notamment de Marie, en rendant à Jésus un père biologique.
• Exorciser les éléments apocalyptiques encore présents dans le christianisme.
• Reconnaître que les auteurs du Nouveau Testament avaient des conceptionns différentes et très personnelles du christianisme.

L’intérêt de ce travail de Funk est qu’à partir de ses connaissances historiques et critiques, il met en question les certitudes discutables des institutions religieuses officielles.

 

 

 


Karen Armstrong

Membre du Westar Institute

Guérie d’un athéisme radical


Voir sur ce site : Karen Armstrong
Foi et croyance


Karen Armstrong a été élevée dans un catholicisme conservateur dont la discipline de prière qu’on lui enseignait l’étouffait, de sorte qu’elle a rejeté l’ensemble au profit d‘un athéisme radical.

Elle écrivait : « Je ne suis pas, pour le moment, capable de prier. J’ai un trop mauvais souvenir de toutes ces années où je m’y efforçais sans succès. L’idée même de parler à Dieu m’épuise. »

Elle trouva une issue à ce blocage dans l’idée du « Dieu de toutes les fois ». Elle remarque en effet que des théologiens de chacune des trois grandes religions monothéistes récusent l’idée d’un Dieu extérieur au monde et se centrent par contre sur sa compassion. Comme Holloway et les autres théologiens cités dans cet article, elle conçoit désormais « la divinité incarnée en chaque être humain. »

Ceci implique de ne pas valoriser son ego dans un « ghetto de propre justice » mais avec simplicité, de placer ses prochains au cœur de ses pensées et de découvrir ainsi le sacré.

Elle découvrit aussi que l’approche systématique et logique de la religion devait laisser la place à un processus plus intuitif et imaginatif semblable à celui qui permet de pénétrer le monde de l’art. L’analyse rationelle est certes « indispensable pour la science, les mathématiques ou la médecine, mais elle est tout à fait inutile pour apprécier Beethoven. » Dieu n’est pas seulement accessible par une réflexion logique mais par la prière, la liturgie, la contemplation.

Elle ajoute également l’aproche de la réalité de Dieu par l’exercice de la compassion et de l’entraide sociale qui sont par nature créatrices d’un sens de Dieu. Elle rappelle que le Bouddha incitait les moines et les fidèles laïcs de « s’asseoir tranquillement et d’irradier des sensations de bienveillance, de sympathie et de compassion aux quatre coins du monde. »

Ce faisant, on brise la coquille dure d’égoïsme qui obstrue notre nature profonde et étouffe notre sentiment du sacré : « Nous sommes précisément là où est Dieu lorsque nous honorons la présence du sacré dans les autres en négligeons notre propre ego, c’est-à-dire lorsque nous aimons notre prochain comme nous-même. Dieu prend réalité lorsque le prochain est placé au cœur de notre vie. »
Le sacré attend dans le monde que nous l’amenions à l‘existence par notre méditation et notre action de compassion.

 

 

 


Richard Holloway

évêque épiscopalien émérite d'Édimbourg
 

Voir sur ce site : Richard Holloway
Démythologiser le christianisme

 

Il démythologise et reconstruit certains points qu’il pense faussement vécus par la tradition de l’Église

La fin du christianisme doctrinal
La première suggestion d’Holloway est de remplacer par l’invitation à agir, l’obligation parfaitement inutile de croire en certains dogmes pour être considéré comme chrétien. « il est plus important de suive le chemin de Jésus que de croire à certains de ses titres ou fonctions. »

L’autoritarisme de l’orthodoxie a engendré et légitimé toutes les puissances destructrices dont l’esprit humain est capable dans l’Église et dans le monde. Jésus a pratiqué la compassion et l’esprit d’orthodoxie a apporté l’enfer dans le monde. Que la compassion remplace donc la cruauté.

Il n’y a pas « là-haut » un monde parfait indépendant de nous, une Vérité absolue « là-bas » qui aurait autorité sur nos pensées et qui déciderait à notre place ce qu’est la Parole de Dieu. Le christianisme n’apporte pas un ensemble de doctrines indiscutables mais une éthique radicale. Les certitudes absolues doivent s’incliner devant l’infini de l’esprit humain.

Par contre les positions fondamentalistes qui sont des « résistances obsessionelles au changement » entrainent obligatoirement des attitudes de cruauté à cause de l’anxiété endémique de leurs promoteurs. La perversité et la cruauté entraînées par les fondamentalistes peuvent malheureusement être constatées dans les grands monothéismes du monde d’aujourd’hui.

 

 

 

 

John Spong

évêque de l’Église épiscopalienne des États-Unis

 

La nouvelle Réformation

Voir sur ce site John Spong

 

John Spong est un homme profondément religieux qui a conservé durant toute sa carrière ecclésiale l’habitude de prier deux heures chaque matin. Il dit qu’il s’agit d’un moment de « préparation » au cours duquel il réfléchit à lui-même et à son activité de la journée. La « prière » est plutôt  l’engagement concret qui s’ensuit. Il pense en effet que séparer la prière de l’action provient de l’idée du Dieu théiste qui intervient dans l’histoire des hommes pour changer les choses, de sa propre initiative ou en réponse à leurs prières.
Alors que pour Spong, Dieu fait partie de la vie, de l’amour et de l’être provoquant ainsi une « prière active ». S’il n’y avait pas cette présence, Dieu serait mort.

Cette question est importante aux yeux de Spong car c’est celle de l’Église : pour survivre, elle doit être efficace, inclusive, pluraliste, tolérante pour apporter au monde le Royaume de Dieu qui est vie, amour et être.

• Comme Holloway, Spong dit que « le christianisme n’est pas quelque chose à croire mais une foi qu’il faut vivre, un vision qui nous est proposée. » (A New Christianity for a New World : Why Traditional Faith is Dying & How a New Faith is Being Born. Page 244 : Un nouveau christanisme pour un monde nouveau : pourquoi la foi traditionnelle se meurt et comment une nouvelle foi est en train de naître.)

• John Spong emprunte à Paul Tillich une définition de Dieu qu’il répète comme un mantra : « Fondement de l’Être » et pour désigner la foi : la « préoccupation ultime ou fondamentale ».

• John Spong est évêque de l’Église il est toujours chrétien et n’est pas gêné de dire que Jésus est « Fils de Dieu et Seigneur » mais il précise que cela n’a rien à voir avec la théologie théiste surnaturelle.

• En dépit des drames du terrorisme, Spong invite à écouter, à observer et à voir les nouvelles voies ouvrant à un avenir. Il se garde de tout optimisme superficiel. L’attitude post-théiste consiste à se sentir « appelé à dépasser » limites, préjugés et égocentrisme pour découvrir une relation d’humanité, d’agents de la vie. L’attitude passive du fidèle théiste laisse place à l’implication active dans la vie qui est celle du fidèle non-théiste.
La lecture biblique est amenée à relire à nouveaux frais les anciens récits d’Abraham, de Moïse, de la Terre promise, du Calvaire, de la vie de l’Église. Elle célébrera le long chemin de l’humanité depuis la première bactérie unicellulaire jusqu’à notre situation actuelle consciente et évidemment anxieuse. » En tous cas nous avons à laisser derrière nous nos préoccupations tribales et nos habitudes anti-écologiques.

Le grand nettoyage.
Spong balaye toutes les traditions surnaturelles concernant Dieu et Jésus.
Dieu n’est pas un être et Jésus ne peut donc pas être son incarnation terrestre ni disposer de pouvoirs surnaturels lui permettant d’apaiser les tempêtes, de marcher sur l’eau ou de nourrir 5000 personnes avec 5 pains.
Il ne ressuscitait pas vraiment les morts et ne dominait pas la paralysie, la cécité ou la surdité. Il n’est pas entré dans le monde par une naissance virginale célébrée par une étoile et par des anges. Il n’est pas ressuscité physiquement le 3e jour pour retourner à Dieu par l’Ascension.
Il n’a pas fondé d’Église. Les hommes ne sont pas nés dans le péché originel dont ils devraient être sauvés par un sacrifice sanglant.
La condamnation de préférences de nature, qu’elles soient sexuelles ou autres, comme le mépris de la couleur de la peau ou du genre féminin et naturellement le mythe selon laquelle la Bible serait l’unique et littérale Parole de Dieu, tout cela ne peut qu’être récusé par un peuple adulte instruit des connaissances modernes.
Spong s’implique énormément dans la lutte contre les préjugés anti-homosexuels , anti-IVG et globalement contre la droite morale. Il considère toujours le théisme comme la source de la cruauté et de la bigoterie.

• Pourquoi le théisme meurt-il ? Les théologiens de la Mort de Dieu (sur ce site voir : André Gounelle, Théologies de la mort de Dieu : n’entendaient évidemment pas mettre Dieu à mort ! Ils reconnaissaient que la construction traditionnelle du Dieu vivant, actif et dont la présence expliquait tout ce qui se passe dans la vie des gens et dans le monde, avait cessé d’exister. Ce qui restait n’était qu’une culture que Dieu avait quittée.
Pour Spong, le Dieu théiste, défini comme « un être animé d’une puissance surnaturelle, demeurant à l’extérieur du monde et y intervenant périodiquement pour accomplir sa divine volonté » est mourant ou même déjà mort. La preuve en est la place réduite qui lui est désormais laissée, son absence dans la pensée des gens et surtout son échec à contrôler ou à apaiser l’anxiété des gens.

• Un nouveau Dieu, un nouveau Christ, une nouvelle humanité.

Voici des citations tirées de A New Christianity for a New World :

• Le Dieu théiste n’a plus d’existence réelle dans la société moderne. La révolution apportée par la connaissance scientifique et la maturité nouvelle de l’humanité ont rendu la conception théiste du passé désormais non crédible.

• Nous ne pouvons plus être des enfants dépendants du Dieu-Père théiste.

• Dieu n’habite plus les credo ou les doctrines théologiques élaborées par les esprits humains.

• Nous ne pouvons évidemment parler de Dieu qu’avec des mots humains, alors que le langage anthropomorphique est toujours trompeur.

• Nous disons que l’amour est Dieu 

• Dieu est le symbole de l’Être même, source de la vie, de l’amour, fondement de l’Être 

• La mort du théisme nous appelle à une nouvelle responsabilité : pénétrer courageusement dans la plénitude de la vie

• Si Dieu est le Fondement de l’Être, mon être fait inévitablement partie de la réalité divine

• Si mon être fait partie de la réalité divine, je suis donc capable d’accepter ma responsabilité de participer à construire le monde

Jésus est un être humain qui « fait connaître le Fondement de tout Être ». Il n’est pas nécessaire de faire appel à une naissance virginale ni à une résurrection physique car c’est le monde humain qui est le théâtre où l’Être a été manifesté et se manifeste. La résurrection n’est pas quelque chose qui survient ailleurs que dans notre monde, elle survient pour les vivants et peut-être pour les mourants.

Notre être n’existe pas indépendamment de Dieu, ce qui nous donne la capacité d’agir et notamment de promouvoir une « nouvelle réformation.

La mythologie chrétienne
• Sans le cadre théiste, les doctrines traditionnelles de l’incarnation et de la rédemption perdent tout sens.
La naissance miraculeuse et l’ascension n’ont pas de sens pour un esprit moderne.
La rédemption est fondée sur la notion inacceptable que les hommes sont des pécheurs perdus sans espoir à moins que Dieu ne les sauve par l'application purement mythologique du sans de Jésus sur leur dette de péché elle aussi purement mythologique.
En dehors du théisme, la notion d’un sauveur n’a pas de pertinence.
Le baptême destiné à intégrer un enfant dans la volonté de Dieu perd également tout sens.
Il faut désormais reprendre totalement la présentation du rôle du Christ.

Le rôle du Christ
Jésus avait une qualité d’amour inconnue jusqu’à lui. Un amour qui renouvelle les vies et les ramène à leur plénitude. Ceux qui en furent témoins ont été saisis par lui. C’était son humanité qui faisait penser que l’on se trouvait en présence de Dieu.
La vie et l’amour de Dieu révèlent l’Être. En Jésus la vie, l’amour et l’être sont rendus présents. Ceux qui découvrent Dieu en Jésus en tant que vie, amour et être, vivent de sa présence créatrice et pénètrent leur propre personnalité.

 

 


Conclusion


La pensée de ces théologiens me semble extrêmement vivante et stimulante. Si un groupe de réflexion à la recherche d’une vision spirituelle renouvelée utilise les remarques que voici comme base de ses débats, je pense qu’il ne sera plus jamais le même !

 

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