Libres opinions
11 août 2004
Le « Westar
Institute » est une association sans
but
lucratif, ne dépendant
d'aucune Église ni institution religieuse, ne
défendant
aucun point de vue religieux particulier et
n'ayant pas d'autres
ressources que les cotisations de ses membres.
Il a pour but
l'étude indépendante et de niveau universitaire
de la
littérature religieuse. Il promeut la
collaboration entre
chercheurs et s'efforce d'en communiquer les
résultats le plus
largement possible au grand public.
Jusqu'à récemment,
l'essentiel des connaissances bibliques et
théologiques demeurait caché du
public dans le huis clos des thèses
universitaires. Leurs
résultats était considéré comme trop
choquant et inaccessible à la compréhension des
laïcs.
D'ailleurs les théologiens craignant les ennuis
qu'auraient pu
leur attirer des conflits avec les autorités
ecclésiastiques, ne publiaient leurs recherches
que dans les
revues confidentielles destinés à leurs pairs et
les
Églises décidaient souvent elles-mêmes quelles
informations elles croyaient leurs paroissiens « prêts » à
entendre.
Le Westar Institute,
par ses nombreuses publications et ses
programmes
de recherche comme le
« Jesus Seminar », a donc
ouvert de nouvelles avenues dans le monde de
la réflexion spirituelle.
Ce sont désormais plusieurs milliers de
théologiens, de
prêtres, de pasteurs et d'autres personnes, qui
se nomment
eux-mêmes « Compagnons »,
qui
s'expriment librement et sans contrainte sur
toutes les questions qui
se posent de nos jours dans les domaines
biblique et
doctrinal.
Le Westar Institute
promeut un travail communautaire
et oecuménique et recherche un consensus dans
les résultats. Les théologiens participants sont
invités à prendre leurs délibérations en public
et à en publier les résultats dans un langage
simple et non technique, destiné à une large
audience.
Le Westar Institute publie de nombreux articles
(en anglais).
Plusieurs sont publiés en français sur ce site
.
Le Westar Institute a
fondé le « Jesus Seminar »
dans le but de renouveler la recherche
concernant le Jésus historique et d'en apporter
les résultats à un large public.
Le « Jesus
Seminar » fut fondé en mars
1985 à Berkeley, Californie, sous la présidence
du professeur Robert W. Funk, qui
déclara alors :
Nous sommes sur le point de nous engager dans
une entreprise d'importance capitale. Nous
allons rechercher tout simplement mais
rigoureusement la voix même de Jésus, les
paroles qu'il a effectivement prononcées.
Notre recherche va évidemment toucher au sacré
et provoquer l'hostilité de beaucoup, dans
notre société, qui crieront au blasphème.
Nous ne reculerons pourtant pas devant ces
dangers, d'une part parce que nous sommes des
professionnels et d'autre part parce que la
question de Jésus se pose à nous comme le mont
Everest se dresse devant les alpinistes.
Ce jour-là, trente
théologiens acceptèrent de
relever le défi. Actuellement, ce sont plus de
deux cents spécialistes qui les ont rejoints. Il
ont pris le titre de « compagnons ».
Ils se réunissent deux fois par an pour discuter
les articles de fond qu'ils ont préparé et
qu'ils se sont mutuellement communiqué à
l'avance. La discussion de chaque parole ou acte
de Jésus ainsi étudié débouche sur un vote
indiquant le degré de fiabilité que le groupe
croit pouvoir lui attribuer.
L'étude sur les
paroles de Jésus dura
de 1985 à 1991 et fut publiée sous le
titre « The Five
Gospels : The Search for the Authentic
Words of Jesus » (Les cinq
Évangiles, la recherche des authentiques paroles
de Jésus).
.
La
méthode du vote au « Jesus
Seminar »
Les compagnons du
Jesus Seminar pratiquent la
méthode du vote systématique afin de déterminer
s'ils sont parvenus à un consensus sur un point
précis.
La méthode
traditionnelle, qui est d'étudier
d'abord chacun chez soi, de publier ses idées
dans une revue théologique et d'attendre les
réactions des autres théologiens, est
terriblement lente, éprouvante et ne résout
généralement guère les questions.
La méthode du Jesus Seminar est que chacun
colorie les textes des paroles et des actes de
Jésus qui sont en discussion d'une couleur
indiquant son degré de certitude :
rouge
pour une grande certitude d'authenticité,
rose pour
une certitude d'authenticité atténuée
gris pour
une modeste certitude d'inauthenticité
noir pour
une absolue certitude d'inauthenticité.
On vote ensuite et la majorité l'emporte.
Le grand public, en
effet, n'est en général guère
intéressé par les subtilités des discussions et
souhaite plutôt connaître le résultat qu'on lui
propose. C'est ce que fait le Jesus Seminar.
Exemple des actes de
Jésus
Les compagnons
ont étudié de 1991 à 1996,
387 récits des évangiles décrivant
176 actes de Jésus, de Jean-Baptiste, de
Simon Pierre et de Judas.
10 reçurent la couleur rouge (indiquant que
les compagnons avaient un haut degré de
certitude concernant l'historicité de l'acte en
question).
19 reçurent la couleur rose (indiquant que
l'acte était probablement historique).
Les actes rouges ou roses étaient donc au nombre
de 29, ce qui correspond à 16 % du
total des 176 actes. Ce chiffre est
légèrement inférieur à celui de l'authenticité
des paroles de Jésus (paraboles ou aphorismes)
qui se montait à 18 %.
Ceux qui croient que
la Bible est, telle quelle, la
parole de Dieu, trouveront que ce chiffre de
16 % d'historicité est ridiculement bas.
Mais ce résultat ne surprendra pas les biblistes
dont la recherche se veut objective et non pas
prédéterminée par des considérations
religieuses.
Il est, en effet, indispensable de savoir si on
prend parti sur des bases religieuses ou
scientifiques.
Les principaux résultats du
Jesus Seminar sont publiés ici
en français.
Traduction Gilles
Castelnau
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