Comment Jésus jugerait l’Amérique

Par

pasteur de l’Église méthodiste unie des États-Unis

Traduction Gilles Castelnau

Le jugement n’est pas mon sujet de prédilection. Je préfère parler de grâce. Cependant, je ne peux nier qu’à plusieurs reprises, du moins de mémoire d’évangélistes, Jésus a évoqué le jugement. 

Ce qui m’amène à me demander comment il nous jugerait, s’il venait en Amérique, surtout à l’approche de la fête nationale du 4 juillet.

Jugement de « toutes les nations »

 Justement, en Matthieu 25, Jésus en dit une parabole : 

« Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’étais étranger et vous m’avez recueilli, j’étais malade et vous m’avez visité. […]

Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits […] car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’étais étranger et vous ne m’avez pas recueilli, j’étais malade et vous ne m’avez pas visité. »

Le sens en est clair :  Lorsque nous accomplissons des actes de compassion comme nourrir les affamés, accueillir les étrangers et soigner les malades, c’est comme si nous le faisions pour « le Roi ». Ne pas faire ces choses « pour les plus petits », c’est comme si nous ne le faisions pas pour lui.

J’avais faim

Cette année, l’Amérique a abandonné la majeure partie de son aide étrangère, notamment l’aide alimentaire destinée à des millions d’enfants souffrant de la faim dans le monde. Le même abandon a eu lieu à l’intérieur du pays. Le projet de budget récemment adopté par la Chambre des représentants prévoit des réductions importantes dans le programme des bons alimentaires SNAP qui contribuent à nourrir des millions d’Américains à faibles revenus, dont un pourcentage important d’enfants.

Des coupes budgétaires importantes ont également été opérées dans les banques alimentaires et les écoles locales. 
Si Jésus visitait l’Amérique aujourd’hui, il dirait : « J’avais faim et vous ne m’avez pas donné à manger. »

J’étais étranger

De nombreux Américains accusent les immigrés d’être violeurs, meurtriers, membres de gangs et trafiquants de drogue. Mais la grande majorité d’entre eux sont respectueux des lois, travailleurs et contribuent significativement à notre culture et à notre économie.

Un grand nombre d’immigrés ont été récemment expulsés, souvent sans respect de la procédure régulière garantie par la Constitution. Des centaines d’entre eux, dont beaucoup n’ont pas de casier judiciaire, ont été expulsés dans d’autres pays, dans des prisons inhumaines. Ceux qui n’ont pas été arrêtés et expulsés vivent dans la peur, même s’ils vivent légalement aux États-Unis, car tous sont menacés d’expulsion. 

Si Jésus visitait l’Amérique aujourd’hui, il dirait : « J’étais étranger, et vous ne m’avez pas accueilli. »

J’étais malade

Jésus guérissait ; les soins de santé étaient donc importants pour lui. Pourtant, des projets de réduction des soins de santé sont actuellement en cours notamment à l’égard des gens à faibles revenus. Environ 10,9 millions de personnes perdraient leur assurance maladie, dont un grand nombre d’enfants et de personnes handicapées.

Si Jésus visitait l’Amérique aujourd’hui, il dirait : « J’étais malade, et vous ne m’avez pas visité. »

Il jugerait sévèrement l’Amérique.

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