
Danseuse au bouquet saluant, 1878
Degas à l’Opéra
Musée d’Orsay
jusqu’au 19 janvier 2020
Gilles Castelnau
2 octobre2019

Petites filles spartiates provoquant les garçons, vers 1860-1862
C’et le début de la carrière d’Edgar Degas.
Le cartel explique :
La Vie de Lycurgue du philosophe grec Putarque relate l’éducation virile des jeunes files de Sparte, habituées « à se montrer nues comme des garçons » et à leur « lancer des railleries ».
L’impressionnisme n’est pas encore né. Ses efforts de représenter la nature, l’impression que produisent ses mouvements de lumière et les reflets de l’eau vont bientôt passionner Edgar Degas et ses amis Edouard Manet, Camille Pissarro, Alfred Sisley et tous les autres.
Les peintres sont encore sous l’influence de l’école d’Ingres et des réalistes.

Portrait d’Eugénie Fiocre, première scène d’opéra. 1867-1868
La peinture se cherche. Ce tableau fait peut-être penser aux pré-raphaélites anglais intéressés par une représentation des personnages précise, émouvante et chargée de sens.
Edgar Degas était fort amoureux de la danseuse d’opéra Eugénie Fiocre. Elle était une personalité en vue du tout-Paris et était une étoile dans le ballet de La Source. Degas en reprend fidèlement le décor de la représentation.
Le cartel nous fait remarquer entre les jambes du cheval les petits chaussons roses que la danseuse va enfiler et la fleur rouge qu’elle contemple, gage d’amour du héros du ballet et aussi sans doute d’Edgar Degas lui-même !

Mademoiselle Dihau au piano, vers 1870
Marie Dihau était cantatrice et pianiste. Cousine de Henri de Toulouse-Lautrec : c’est elle qui le présentera, jeune peintre à Degas qu’il admirait beaucoup.

Les Musiciens, 1872-1873
Degas découvre l’Opéra avec passion. Il y passe tout son temps. Il ne se contente pas d’être dans la salle mais entre en contact avec les danseuses et se fait accepter dans leur milieu.
Ce tableau représente ce que l’on voit lorsqu’on est assis au milieu des musiciens face à la scène où dansent les jeunes filles et dont on voit le décor.
L’impressionnisme est né. Degas représente l’impression que l’on éprouve dans cette situation. Il ne quittera plus ce monde de l’Opéra. Les autres impressionnistes planteront plutôt leur chevalet dans la forêt. Monet peindra au Havre l’ « impression soleil levant » qui sera le tableau emblématique de l’impressionnisme.

La Classe de danse, 1873-1875
Jusque là on peignait des sujets immobiles, même s’ils donnaient l’impression de la vie. Les impressionnistes s’efforcent de saisir l’impression fugitive laissée par un instant qui passe. Ce tableau en est un bon exemple : dans un instant les jeunes filles auront fait mouvement, le maître de la danse aura bougé. Degas a saisi comme un sorte d’instantané photographique.
Danseuse au bouquet saluant, 1878
Ce tableau est situé ci-dessus en exergue.
Le critique Arthur Baignières dira : « En tête des hommes, nous plaçons Mr Degas, le pontife, je crois de la secte des intransigeants impressionnistes. »

Danseuses, 1884-1885
La bienséance de Degas à l’Opéra est à remarquer. A la même époque au Moulin-Rouge, Toulouse-Lautrec exhibait au contraire avec violence et cynisme la crudité de nudités obscènes.
Ces charmantes danseuses « photographiées » au dépourvu sont fort mignonnes et bien élevées.

Portrait d’amis, sur la scène
dit aussi Portrait de Ludovic Halévy et d’Allbert Boulanger-Cavé, 1879
Ces messieurs dont on ignore les intentions et le sujet de la conversation semblent en apparence fort corrects.
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