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Une spiritualité pour le 21e siècle


Luc 10. 25-42

 

 

Gilles Castelnau


sermon

 

26 septembre 2013

La parabole du bon Samaritain
Un maître de la loi intervint. Pour tendre un piège à Jésus, il lui demanda :
- « Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? »
Jésus lui dit :
- « Qu'est-il écrit dans notre loi ? Qu'y lis-tu ? »
Il répondit :
- « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence.” Et aussi : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” »
Jésus lui dit alors :
- « Tu as bien répondu. Fais cela et tu vivras. »
Mais le maître de la loi voulait justifier sa question. Il demanda donc à Jésus :
- « Qui est mon prochain ? »
Jésus répondit :
- « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho lorsque des brigands l'attaquèrent, lui prirent tout ce qu'il avait, le battirent et s'en allèrent en le laissant à demi-mort.
Il se trouva qu'un prêtre descendait cette route. Quand il vit l'homme, il passa de l'autre côté de la route et s'éloigna.
De même, un lévite arriva à cet endroit, il vit l'homme, passa de l'autre côté de la route et s'éloigna.
Mais un Samaritain, qui voyageait par là, arriva près du blessé. Quand il le vit, il en eut profondément pitié. Il s'en approcha encore plus, versa de l'huile et du vin sur ses blessures et les recouvrit de pansements. Puis il le plaça sur sa propre bête et le mena dans un hôtel, où il prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'hôtelier et lui dit : “Prends soin de cet homme ; lorsque je repasserai par ici, je te paierai moi-même ce que tu auras dépensé en plus pour lui.” »
Jésus ajouta :
- « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de l'homme attaqué par les brigands ? »
Le maître de la loi répondit :
- « Celui qui a été bon pour lui. »
Jésus lui dit alors :
- « Va et fais de même. »

Jésus chez Marthe et Marie
Tandis que Jésus et ses disciples étaient en chemin, il entra dans un village où une femme, appelée Marthe, le reçut chez elle.
Elle avait une sœur, appelée Marie, qui, après s'être assise aux pieds du Seigneur, écoutait ce qu'il enseignait.
Marthe s'affairait à un service important. Elle survint et dit :
- « Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m'aider. »
Le Seigneur lui répondit :
- « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas enlevée. »

 

.

 

Il est clair que cette parabole du Bon Samaritain enseigne que ce n’est pas religion qui compte le plus mais l’amour du prochain : Le prêtre et le lévite ne sont pas donnés en exemple, bien qu’ils soient des hommes de religion, alors que Jésus donne l’attitude du Samaritain en modèle bien que cet hommessoit un étranger et professe une religion considérée comme dissidente par les maîtres de la Loi.
Ce n’est pas la religion qui compte, dit Jésus, c’est l’esprit de fraternité et de solidarité que l’on manifeste.

Mais on n’a pas vraiment besoin de Jésus pour savoir cela. Coluche ne s’est jamais fait connaître comme particulièrmeent religieux et c’est pourtant lui qui a lancé les Restaurants du Cœur.

Mais le texte Marthe et Marie qui est accolé à celui du bon Samaritain. Le mot que Jésus emploie pour dire l’importance du service auquel Marthe se livre pour recevoir Jésus est le mot « diaconie ». C’est celui qui désigne habituellement le service social des Eglises. Et dans ce cas il s’adresse à Jésus lui-même. On pourrait penser que Marthe est une bonne illustration de la parabole du bon Samaritain. Il n’en est rien : Marie qui écoute la parole de Jésus (religieuse certainement) et qui n’accomplit aucun service « a choisi la meilleure part » !
Ce n’est pas votre service qui compte, dit Jésus, c’est votre capacité à vous asseoir et écouter une parole qui vous touche au cœur comme c’est manifestement le cas pour Marie : avoir un cœur, être sensible, ouvert.

Mais on n’a pas vraiment besoin de Jésus pour savoir cela. Tout le monde dit bien que ce ne sont pas les activistes, ceux qui en font le plus qui sont les plus humains. v Alors il y a le 1er texte qui était accolé à celui-ci !

Marie et le Samaritain ont tous deux une attitude sympathique et humaine. Jésus les donne tous deux comme modèles. Marthe et le prêtre ne sont évidemment ni sympathiques ni humains.

Le prêtre était sans doute concerné par le culte du Temple, les credo et les catéchismes. Le Samaritain était animé par la compassion et le sentiment d’union avec toutes les vies du monde, même celles qui n’étaient pour lui que celles d’étrangers. Sa spiritualité, dit Jésus compte plus que l’orthodoxie de sa profession de foi ou que sa nationalité.

Marthe est évidemment motivée par son service méticuleux, certainement parfait et qui la rend sans doute agaçante. Marie se montre ouverte à une parole qui touche manifestement son cœur (Luc ne cherche même pas à nous dire de quoi Jésus lui parlait). Sa spiritualité est plus importante que le service qu’elle aurait pu accomplir.

Le Samaritain et Marie ont expérimenté le mystère divin qui est inexprimable mais qui oriente, motive. Sentiment de bonheur et de cœur : bonheur de soigner un blessé, bonheur d’écouter Jésus.

Le prêtre était un homme du Temple mais il s’est montré insensible. Marthe était une femme de diaconie mais elle était insensible à la présence de celui qui parle au cœur. L’enseignement de Jésus est clair : il est dans la ligne de l’ancien prophète Ézéchiel qui citait :

« J'ôterai de votre corps, dit Dieu, votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. » (36.26)

Le Samaritain et Marie ont montré leur cœur de chair humain. Le prêtre et Marthe lecœur de pierre qu’ont ceux qui ne vivent que pour leur devoir, leur religion, leur service même.

Quelle spiritualité pour notre monde ? Que dit aujourd’hui l’Évangile de Jésus-Christ à notre monde de dépression, de faiblesse, d’angoisse, de besoin ?

Qu’enseignait le prêtre de la parabole à ses enfants, aux jeunes dont il s’occupait ? Une doctrine froide évidemment. Quelle existence Marthe donnait-elle en exemple ? Celle d’un service parfait glacé, le modèle de la méritocratie. Alors que le Samaritain et Marie étaient plein d’empathie, respiraient l’ouverture du cœur.

Le mieux serait que le christianisme ferme boutique si, devant les questions de notre société, celle du mariage pour tous par exemple, de l’acharnement thérapeutique, de l’immigration, des banlieues, des blocages interreligieux, il ne trouvait pas une parole d’empathie. Si ses prédicateurs se montrent raides et doctrinaux comme le prêtre, si comme Marthe ses Eglises fonctionnent selon leur système et sans rien écouter, il n’a rien à offrir au monde.

D’ailleurs bien des gens de notre monde sont loin d’être raides et doctrinaux, sont animés du même Esprit humain que le Samaritain et d’ouverture que Marie tout en se disant peut-être « incroyants » ou « sans religion ». Nombre de nos contemporains marchent effectivement, sans le savoir sur le chemin de Dieu, sont révulsés par l’exemple que donnent le prêtre et Marthe et croient malheureusement que sont eux qui symbolisent le christianisme !

Jésus ne parlait pas tant de Dieu que des hommes mais ce faisant sa parole était divine, car Paul le disait bien :

« En Dieu nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17.28).

Dieu est l’élan de la vie qui monte en « tout ce qui respire » Dieu est l’élan rédempteur agissant en nous et dans nos relations humaines.

L’Esprit divin ne fait pas monter en nous une émotion religieuse, ni non plus une sympathie particulière (le blessé que soigne le Samaritain n’était peut-être pas sympathique) mais une spiritualité d’ouverture et d’humanité. Le prêtre et Marthe avaient un cœur de pierre aux affirmations religieuses codifiées.

Le Samaritain et Marie avaient un coeur de chair et ouvert. Ce sont eux que Jésus nous donne en exemple, ce sont eux qui vivent de la créativité de Dieu, ce sont eux qui sont effectivement animés de la présence que le Saint Esprit fait monter en nous.

 

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