Années
80-100
L'évangile
selon Matthieu
16 août 2012
On ne pense plus
aujourd’hui que « Matthieu le
publicain » nommé dans la liste des
« 12 apôtres » (Mt 10.3) soit
l’auteur de cet évangile. On a dit que Matthieu a
connu et remanié Marc (que l’on date de l’an 70)
et il serait très surprenant qu’un disciple et
témoin oculaire du Jésus historique utilise le
texte d’un autre pour rédiger son propre récit.
Pour plusieurs raisons que nous allons voir, on
pense généralement que l’auteur était un juif
d’origine (certains ont même fait l’hypothèse
qu’il avait écrit en araméen).
La théorie des
deux sources
L’Évangile de Matthieu ainsi que celui de Luc
sont constitués à partir de deux sources.
- Il répète
d’une part les récits de l’Évangile de Marc.
Celui-ci montre comment la puissance et
l’autorité du Dieu de la Résurrection s’incarne
dans le ministère de Jésus.
- Il y ajoute
les souvenirs de la prédication de Jésus en
Galilée rapportés par la Source Q. Celle-ci
centrée sur la venue imminente du Royaume de
Dieu dépasse la sagesse juive traditionnelle.
Matthieu l’organise en cinq grands discours
qu’il insère dans le déroulement des récits de
Marc :
Le Sermon sur la Montagne :
chapitres 5 à 7
Le discours missionnaire :
9.35-11.1
Le discours en paraboles :
13.1-52
Le discours communautaire :
18.1-35
Le discours eschatologique (la fin du
monde) : 24.1-25.46
Source propre à
Matthieu
Comme aussi Luc, Matthieu a une source qui lui
est propre avec notamment les récits de la
nativité (Les mages, le massacre des enfants, la
fuite en Égypte).
Un
judéo-christianisme à la jointure de
l'hellénisme
Élian
Cuvillier écrit (Introduction au Nouveau
Testament) :
« l’auditoire auquel Matthieu s’adresse
est vraisemblablement une communauté
majoritairement judéo-chrétienne qui vit en
Syrie (peut-être à Antioche) dans le dernier
quart du 1er
siècle (la rédaction de l’évangile peut être
située entre 80-90). Elle trouve son origine
dans les communautés palestiniennes et
jérusalémites d’avant 70, composée de
juifs ayant reconnu en Jésus le Messie
d’Israël.
De ce fait, c’est vers Israël que ces
disciples de Jésus se sont sentis tout d’abord
envoyés, chargés qu’ils étaient par Dieu de
l’inviter à reconnaître son Messie. Le
traumatisme causé par l’échec de cette mission
fut aggravé par la persécution de la part de
la Synagogue et par la migration du groupe
vers la Syrie après la destruction de
Jérusalem et du Temple en 70. En Syrie et
au contact des pagano-chrétiens, cette
communauté à l’origine judéo-chrétienne est
conduite à élargir ses perspectives
théologiques ; l’Évangile s’adresse à
toutes les nations sans distinction et
indépendamment d’une appartenance au peuple
d’Israël. »
Et Christian Grappe
(Initiation
au monde du Nouveau Testament) :
« Deux fronts polémiques
apparaissent : l’un se déploie contre
ceux qui, au sein du mouvement chrétien
naissant, laissent entendre que Jésus est venu
abolir la Loi et les Prophètes ; l’autre
contre scribes et pharisiens taxés
d’hypocrisie dans la mesure où leur engagement
demeure partiel (23.2.
Les scribes et les pharisiens sont
assis dans la chaire de Moïse. Faites donc
et observez tout ce qu'ils vous disent
; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Car
ils disent, et ne font pas.) et où
ils omettent l’essentiel en négligeant que
l’impératif éthique doit, sans pour autant
l’abroger, primer sur l’exigence rituelle (Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! parce que vous payez
la dîme de la menthe, de l'aneth et du
cumin, et que vous laissez ce qui est plus
important dans la loi, la justice, la
miséricorde et la fidélité : c'est là ce
qu'il fallait pratiquer, sans négliger les
autres choses. 23.23) ».
Matthieu et l’Ancien
Testament
Matthieu multiplie les citations de l’Ancien
Testament pour en montrer
« l'accomplissement ». Il ne gomme
pas, bien au contraire, le Dieu de l’Ancien
Testament. Il montre que tous peuvent désormais
avoir accès, en Jésus, au Dieu d’Israël.
Un ange du Seigneur apparut
(à Joseph) en songe, et dit : Joseph, fils de
David, ne crains pas de prendre avec toi
Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu
vient du Saint-Esprit ; elle enfantera un
fils, et tu lui donneras le nom de
Jésus ; c'est lui qui sauvera son peuple
de ses péchés.
Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que
le Seigneur avait annoncé par le
prophète :
"Voici, la vierge sera enceinte, elle
enfantera un fils et on lui donnera le nom
d'Emmanuel", ce qui signifie Dieu avec
nous. Mt 1.20-23
Joseph se leva, prit de nuit
le petit enfant et sa mère, et se retira en
Égypte.
Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que
s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé
par le prophète : "j'ai appelé mon fils
hors d'Égypte". Mt 2.14-15
Alors que l’évangéliste Luc montre
un Christ qui ne soumet pas à la Loi car il est
le Seigneur investi de la puissance du saint
Esprit, Matthieu montre au contraire Jésus comme
un nouveau Moïse, respectueux de la Loi et
prétendant la respecter jusqu’à l’infini :
Mt
4.17-22
Ne croyez pas que je sois venu pour
abolir la loi ou les prophètes ; je
suis venu non pour abolir, mais pour
accomplir.
Car, je vous le dis en vérité, tant que le
ciel et la terre ne passeront point, il ne
disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un
seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout
soit arrivé.
Celui donc qui supprimera l'un de ces plus
petits commandements, et qui enseignera aux
hommes à faire de même, sera appelé le plus
petit dans le royaume des cieux ; mais
celui qui les observera, et qui enseignera à
les observer, celui-là sera appelé grand
dans le royaume des cieux.
Car, je vous le
dis, si votre justice ne surpasse celle des
scribes et des pharisiens, vous n'entrerez
point dans le royaume des cieux.
Vous avez entendu qu'il a été dit aux
anciens : Tu ne tueras point ; celui qui
tuera mérite d'être puni par les juges.
Mais moi, je vous dis que quiconque se met
en colère contre son frère mérite d'être
puni par les juges ; que celui qui
dira à son frère : Raca ! mérite d'être puni
par le sanhédrin ; et que celui qui
lui dira : Insensé ! mérite d'être puni par
le feu de la géhenne.
Matthieu :
l’Évangile du Royaume
Matthieu montre Jésus agissant et parlant avec
l’autorité et la puissance (c’est le même mot
exousia en grec) du Christ. Ce titre
de « Christ » et celui analogue
de « Fils de Dieu » prennent dans son
évangile le sens qu’ils avait dans l’ancien
Israël pour désigner le roi.
A sa résurrection Jésus n’apparaît pas aux
disciples à Jérusalem, comme chez Luc ou chez
Jean mais en Galilée, là où s’était déroulé son
ministère, comme s’il convenait d’en relire tout
le récit et d’en écouter à nouveau les paroles,
à la lumière cette fois de
l’ « autorité » qu’il avait
incognito précédemment et que sa Résurrection
révèle pleinement.
Pour montrer cette « autorité », à la
différence notamment de Luc qui
écrivait par exemple
Jésus, revêtu de la puissance
de l'Esprit, retourna en Galilée, et sa
renommée se répandit dans tout le pays
d'alentour. (Luc 4.14)
Matthieu ne fait pas appel au dynamisme
créateur du saint Esprit, qu’il ne mentionne
jamais, mais à la seule puissance de conviction
de sa parole. Le Sermon sur la
Montagne répète 6 fois :
Vous avez entendu qu’il a été
dit aux anciens… mais moi je vous dis…
Matthieu est le seul à décrire, lors de la mort
de Jésus, une scène caractéristique de la fin du
monde et de la résurrection générale :
La terre trembla, les rochers
se fendirent, les sépulcres s'ouvrirent,
et plusieurs corps des saints qui étaient
morts ressuscitèrent ; étant sortis des
sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils
entrèrent dans la ville sainte, et apparurent
à un grand nombre de personnes. 27.51-54
Ce Royaume est certainement dans l'esprit de
Matthieu, sur le point de survenir.
Vous
serez haïs de tous, à cause de mon nom mais
celui qui persévérera jusqu'à la fin sera
sauvé.
Quand on vous persécutera dans une ville,
fuyez dans une autre. Je vous le dis en
vérité, vous n'aurez pas achevé de parcourir
les villes d'Israël que le Fils de l'homme
sera venu.
10.22-23
Cette fin des temps imminente est évidemment la
cause des paroles de Jésus, tellement radicales
et impossibles à pratiquer concrètement dans la
vie quotidienne :
Heureux les pauvres
en esprit, car le royaume des cieux est à
eux !
Heureux les affligés, car ils seront
consolés !
Heureux les doux, car ils hériteront la
terre !
Heureux ceux qui ont faim et soif de
justice, car ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux, car ils
obtiendront miséricorde !
Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils
verront Dieu !
Heureux ceux qui procurent la paix, car ils
seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la
justice, car le royaume des cieux est à
eux !
Heureux serez-vous, lorsqu'on vous
outragera, qu'on vous persécutera et qu'on
dira faussement de vous toute sorte de mal,
à cause de moi.
Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse,
parce que votre récompense sera grande dans
les cieux ; car c'est ainsi qu'on a
persécuté les prophètes qui ont été avant
vous. 5.3-12
Ne vous inquiétez
donc point, et ne dites pas : Que
mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi
serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce
sont les païens qui les recherchent. Votre
Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez premièrement le royaume et la justice
de Dieu ; et toutes ces choses vous
seront données par-dessus. 6.31-33
Le
prosternement
Le prosternement est l’attitude
caractéristique du disciple devant le Christ. Ce
geste est inauguré par les mages, il est répété
à plusieurs reprises tout au long de l’Évangile
et notamment dans la barque, au risque évident
de la faire chavirer jusqu’au prosternement
final devant le Ressuscité dont Matthieu ne dit
pas qu’il s’interrompt jamais.
- Après avoir entendu le roi,
(les mages) partirent. Et voici, l'étoile
qu'ils avaient vue en Orient marchait devant
eux jusqu'à ce qu'étant arrivée au-dessus du
lieu où était le petit enfant, elle
s'arrêta.
Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent
saisis d'une très grande joie. Ils entrèrent
dans la maison, virent le petit enfant avec
Marie, sa mère, se prosternèrent
et l'adorèrent ; ils ouvrirent ensuite
leurs trésors, et lui offrirent en présent
de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Puis,
divinement avertis en songe de ne pas
retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur
pays par un autre chemin. (2.9-12)
- Ceux qui étaient
dans la barque vinrent se prosterner
devant Jésus, et dirent : Tu es
véritablement le Fils de Dieu. 14.33
- Et
voici, une femme cananéenne, qui venait de ces
contrées, lui cria : Aie pitié de moi,
Seigneur, Fils de David ! Ma fille est
cruellement tourmentée par le démon. Il ne lui
répondit pas un mot, et ses disciples
s'approchèrent, et lui dirent avec
instance : Renvoie-la, car elle crie
derrière nous.
Il répondit : Je n'ai été envoyé qu'aux
brebis perdues de la maison d'Israël.
Mais elle vint se prosterner
devant lui, disant : Seigneur,
secours-moi ! 15.22-25
- Alors
la mère des fils de Zébédée s'approcha de
Jésus avec ses fils, et se prosterna,
pour lui faire une demande.
Il lui dit : Que veux-tu ? Ordonne,
lui dit-elle, que mes deux fils, que voici,
soient assis, dans ton royaume, l'un à ta
droite et l'autre à ta gauche. 20.20-21
Dans la scène de dérision
- Les
soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans
le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui
toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses
vêtements, et le couvrirent d'un manteau
écarlate. Ils tressèrent une couronne
d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête,
et ils lui mirent un roseau dans la main
droite ; puis, s'agenouillant
devant lui, ils le raillaient, en
disant : Salut, roi des Juifs ! Et
ils crachaient contre lui, prenaient le
roseau, et frappaient sur sa tête. Après
s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le
manteau, lui remirent ses vêtements, et
l'emmenèrent pour le crucifier. Mt
27.27-31
Matthieu ajoute au texte de Marc (Mc 15.
16) la mention d’un roseau dans la main droite mais
surtout il évite de reprendre le mot de
prosternement que Marc avait employé :
- fléchissant
les genoux, ils se prosternaient devant lui (Marc
15.19)
- Les
onze disciples allèrent en Galilée, sur la
montagne que Jésus leur avait désignée.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent
devant lui. Mais ils eurent des doutes.
Jésus, s'étant approché, leur parla
ainsi :
"Tout
pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la
terre. Allez, faites de toutes les nations
des disciples, les baptisant au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur
à observer tout ce que je vous ai prescrit.
Et voici, je suis avec vous tous les jours,
jusqu'à la fin du monde." » (28.16-20)
L’Évangile
pour toutes les nations
Luc réserve sa présentation de l’ouverture aux
nations au livre des Actes de Apôtres et à
l’action du Saint Esprit qui y est décrite.
Matthieu inclut cet universalisme dans son
évangile.
Cet universalisme commence avec le récit des
mages, astrologues (condamnés par la loi de
Moïse) venus d’Orient qui demandent malgré tout
à « se prosterner » devant le
« roi des Juifs », comme si le
« roi des Juifs » régnait sur l’Orient
ou comme si les Orientaux étaient devenus juifs.
Il se poursuit avec le récit du centurion venu
d’Occident, permettant à Jésus d’annoncer :
Je vous déclare que nombreux
sont ceux qui viendront de l'orient et de
l'occident, et seront à table avec Abraham,
Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. (8.11)
Matthieu ne manque pas de rapporter le récit de
Marc où Jésus sort du territoire d’Israël pour
se rendre en pays païen où une femme « se
prosterne », premier geste d’un païen vers
l’ouverture de l’Évangile à l’ensemble du
monde. Il est à noter que Luc n’a pas repris ce
texte, réservant l’ouverture au monde pour le
livre des Actes :
Jésus, étant parti de là, se
retira dans le territoire de Tyr et de Sidon.
Et voici, une femme cananéenne, qui venait de
ces contrées, lui cria : Aie pitié de
moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille
est cruellement tourmentée par le démon. Il ne
lui répondit pas un mot, et ses disciples
s'approchèrent, et lui dirent avec
instance : Renvoie-la, car elle crie
derrière nous. Il répondit : Je n'ai été
envoyé qu'aux brebis perdues de la maison
d'Israël.
Mais elle vint se prosterner
devant lui, disant : Seigneur,
secours-moi ! (15.21-25)
La dernière parole du Christ ressuscité est
pour envoyer ses disciples vers les
nations :
Allez, faites de toutes les
nations des disciples, les baptisant au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
enseignez-leur à observer tout ce que je vous
ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous
les jours, jusqu'à la fin du monde. (28.19-20)
On peut noter le contraste avec l’Évangile de
Luc destiné aux païens où le dernier mot du
récit est la présence des disciples au Temple de
Jérusalem :
Pendant qu'il les bénissait,
il se sépara d'eux, et fut enlevé au ciel.
Pour eux, après l'avoir adoré, ils
retournèrent à Jérusalem avec une grande
joie et ils étaient continuellement dans
le temple, louant et bénissant Dieu. (Luc 24.51-53)
Des temps
difficiles
L’Évangile de Matthieu reflète une situation
difficile pour la jeune Église.
Il débute avec le massacre des enfants par un
roi Hérode menaçant et la fuite en Égypte.
Les chapitres 10 de Luc et de Matthieu,
rapportent tous deux l’envoi des disciples en
mission. Mais alors que le texte de Luc débouche
sur le retour enthousiaste des disciples
vainqueurs des démons, celui de Matthieu (qui ne
compte en tout que 12 disciples) ne
rapporte pas leur retour mais se poursuit par la
sinistre annonce des persécutions :
Luc 10.17-19
Les soixante-dix revinrent avec joie,
disant : Seigneur, les démons mêmes nous
sont soumis en ton nom.
Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber
du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai
donné le pouvoir de marcher sur les serpents
et les scorpions, et sur toute la puissance de
l'ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.
Matthieu 10.17
Mettez-vous en garde contre les
hommes car ils vous livreront aux
tribunaux et ils vous battront de verges dans
leurs synagogues [...]
Le frère livrera son frère à la mort, et le
père son enfant ; les enfants se
soulèveront contre leurs parents, et les
feront mourir.
Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom
mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera
sauvé.
Quand on vous persécutera dans une ville,
fuyez dans une autre. Je vous le dis en
vérité, vous n'aurez pas achevé de parcourir
les villes d'Israël que le Fils de l'homme
sera venu.
Jusqu’à la croix où Jésus lance la parole
déchirante du Psaume 22 :
Mon Dieu, mon Dieu pourquoi
m’as-tu abandonné ?
Alors que Luc lui met dans la bouche une parole
apaisée :
Père je remets
mon esprit entre tes mains
Et Jean lui fait dire
souverainement :
Tout est accompli.
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