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Être protestant

Alain Redslob



210 pages – 20,90 €

Éd. Persée


 

recension Gilles Castelnau

 



27 janvier 2022

Alain Redslob est professeur de sciences économiques à l’université Paris II Panthéon-Assas. Il est auteur de nombreux ouvrages dont les derniers sont :
• L’Union européenne en dix leçons (éd. L’Esprit des Lois, 2021)
• Évidences économiques d’hier et d’aujourd’hui (éd. L’Harmattan, 2020)
• Problèmes économiques contemporains (éd. Archétype, 2017)

Il est, par ailleurs, un protestant heureux, grand lecteur des publications théologiques contemporaines et fidèlement engagé dans sa paroisse de Saint-Quentin-en-Yvelines où il est notamment prédicateur laïc.

Il nous livre dans cet ouvrage ce qu’il appelle ses « convictions » : d’abord ses « fragments d’itinéraire », récit de son enfance avec les célébrations religieuses de Noël, son instruction religieuse au catéchisme, son mariage.
Puis les « principes essentiels » du protestantisme dans lequel il s’épanouit : présentation historique des Réformateurs, les affirmations protestantes traditionnelles que sont le Solus Christus, sola gratia, sola fide, sola scriptura.

Ses rencontres mémorables avec d’autres religions et ses convictions assumées.

Il nous libre le portrait d’un protestant vivant le bonheur de l’être.

20 prédications constituent la 2e partie de ce livre qui intéressera les curieux du protestantisme et réjouira les protestants fidèles qui se reconnaîtront, bien sûr, dans beaucoup de ses pages.

En voici deux passages.

 

Convictions


Principes essentiels


Sola gratia, sola fide

[...] Dieu, dans sa grâce infinie, nous tend Sa main, et nul ne peut nous contraindre à La saisir ou non. Il nous La tend sans considération sociale, sans référence à nos mérites ou à nos œuvres : agissant de la sorte, il nous rend justes. Et si nous mettons la nôtre dans la Sienne, c'est que nous avons la foi, foi en Lui et foi en son Fils. Cette foi, que j'assimilerais plus à la confiance qu'à la croyance, dirige notre vie, parce que c'est en son nom que nous devons rendre gloire à Dieu et, à notre tour, tendre notre main à notre prochain. Arrêtons là un instant. La foi ne s'identifie pas à une dévotion à des préceptes sériés et polis par l'Église et/ou ses théologiens les plus savants au fil des siècles, mais à un rapport intime avec Celui qui a été sacrifié pour nous, à un rapport sincère avec nous-mêmes et à un rapport ouvert aux autres. Elle ne peut en aucun cas être pilotée par un tiers, aussi estimable soit-il : elle ne dérive pas de l'agir, mais le conditionne. Se dégagerait une sorte de séquence qui serait la suivante : parce que Christ vit en moi, il me lave de mes péchés et, par suite, m'incite à me préoccuper d'autrui.

[...]

En vérité, quand on fait dépendre son salut des œuvres qu'on accomplit, on entame une course aux mérites : c'est égoïste. Le salut est un don de Dieu par amour des hommes, et non une récompense concédée pour bonne conduite, tel un tableau d'honneur décerné à un élève brillant et docile. Du reste, à l'article quatrième de la Confession d'Augsbourg rédigée en 1530 par Philippe Melanchthon, il est écrit : « Nous ne pouvons obtenir la rémission des péchés et la justice devant Dieu par nos mérites, nos œuvres et nos satisfactions, mais nous recevons la rémission des péchés et devenonsjustes devant Dieu par grâce, à cause du Christ, et par la foi ». Primitivement avancée par Luther dans son Commentaire sur l'épître aux Romains de 1515 rappelant les écrits pauliniens selon lesquels « Celui qui est juste en vertu de la foi vivra », cette assertion fonde la fameuse doctrine de la justification par la foi. Et Jean Calvin d'enfoncer le clou : réfutant tant la doctrine romaine de la contrition que la pratique de la confession auriculaire, lesquelles, en rien bibliques, affligent les consciences, il établit, références textuelles à l'appui (Esaïe, Romains, Colossiens, Timothée) que les œuvres restent impuissantes à nous racheter devant Dieu, donc à nous procurer le salut.

 

[...]

Enfin, de même que Dieu nous gratifie de son amour de façon gratuite, de même notre amour à l'encontre de notre prochain ne doit en attendre nul retour. Parce qu'il sait qu'il est sauvé, l'homme se trouve libéré du tourment de la vision d'un au-delà incertain", libéré du nombrilisme, mais bien incité à se tourner vers son prochain. Soyons concis : si Dieu nous donne, nous devons et pouvons donner ; si Dieu nous pardonne, nous devons et pouvons pardonner ; si Dieu nous réconcilie avec Lui, nous devons et pouvons nous réconcilier avec l'autre. Don par essence, l'amour ne requiert aucun satisfecit : il n'est qu'un appel pour agir dans le sens du bien.


Prédications


Force de la Parole, sens du baptême


Jean le Baptiseur parle de Jésus

Il ne vous aura point échappé que le premier verset de la lecture du jour s'ouvre de façon abasourdissante : « Commencement de la bonne nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu ». C'est une Parole forte, au ton prophétique, marquant non seulement l'aboutissement d'une annonce datant de l'Ancien Testament, celle de la venue de Jésus, mais aussi la mission de l'Église qui doit divulguer la Bonne Nouvelle. S'en dégagent trois réflexions. D'ordre historique, la première remémore le prologue de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa le Ciel et la terre ». Toutefois, alors que dans le Premier Testament le commencement succède au chaos, dans le Second il fait suite à une histoire qui a préexisté ; dans les deux cas cependant, il y a apparition, ici du monde, là du Christ, comme si l'étincelle de la Création préfigurait la lumière de l'Évangile. Dans une perspective plus théologique, on aura noté que dans un cas l'impulsion venait de Dieu, dans l'autre du Christ, oui mais du Christ en tant que Messie de Dieu. D'où l'importance qui sied de conférer à l'épithète « Fils de Dieu ». Par l'apparition de son Fils, Dieu insuffle un second souffle à l'humanité. Enfin, sous un angle sociologique, les propos de Marc revêtent un caractère universel parce qu'ils s'adressaient à des païens qu'il fallait convaincre de la filiation divine du Christ, comparés à ceux de Matthieu qui, s'ouvrant par une généalogie issue d'Abraham et de David, étaient destinés à prouver la messianité du Christ aux yeux des Juifs.



Jésus, le Messie, nous parle


  L 'exigence est que nous nous transformions en messagers de la foi, en précurseurs de la vie d'autrui comme nous y invite la seconde lettre de Pierre : « Le Seigneur ne retarde pas l'accomplissement de la promesse, comme quelques uns le pensent. Il est patient envers vous : il ne souhaite pas que quelqu'un se perde, mais que tous accèdent à un changement radical » (2 Pierre, 3, v. 9). L'expression « changement radical » employée par Marc s'y retrouve. Qu'est-ce à dire ? La confession de nos péchés que l'octroi du pardon couronne conditionne notre changement de vie. Ce monde qui est le nôtre, assourdi par le fracas des armes, déchiré par les haines, gangréné par la faim et miné par les égoïsmes, doit s'ouvrir au doux zéphyr de l'Évangile, à ce souffle porteur d'un renouveau salvateur. Et si, chers Frères et Sœurs, nous n'agissons pas aujourd'hui en provoquant ce changement, qui le fera ? Les uns et les autres, ne l'oublions jamais.


 

 Envoi


L’esprit qui imprègne ces lignes consiste implorer tous les Protestants à s’unir, à supplier tous les Chrétiens à pratiquer un irénisme du meilleur aloi, à inviter les croyants de toutes les religions à échanger, à adjurer tous les croyants et les tous non croyants à se respecter. Vœu pieux ? Non pas, mais ferme assurance que l’amour et la compréhension mutuelle fécondent cette paix sans laquelle rien de grand ni de durable ne peut naître et s 'épanouir.

                                            






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