Spiritualité des images

Pollice Verso (pouce baissé), 1872
Jean-Léon Gérôme
1824-1904
l'histoire en spectacle
musée d’Orsay
jusqu'au 23 janvier 2011
Gilles Castelnau
22 octobre 2010
Le musée d’Orsay nous offre là une très belle exposition. Le visiteur y retrouvera avec plaisir des tableaux mettant en scène des récits historiques qui ont illustré ses livres de classe, des représentations d’un orient romantique ensoleillé, coloré et... sans doute largement imaginaire, le tout peint avec une remarquable précision réaliste – même si les historiens y trouvent des anachronismes qu'ils déplorent.
Le style dit « pompier » veut nous émouvoir en nous dépeignant des événement saisissants et Gérôme s’y entend à merveille, notamment par sa recherche d’angles de vue originaux et de représentation d’un moment inattendu du récit.
Gérôme, comme Cabanel, Meissonier et Bouguereau était un magnifique représentant de ce mouvement « pompier », apothéose du style académique. Pompier et conservateur Gérôme l’était vraiment ! Ennemi du réalisme de Courbet et de l’impressionnisme de Monet dont il disait méchamment : « il est le déshonneur de l’art français » (Monet dont l’exposition actuellement au Grand Palais, de l’autre côté de la Seine à Paris, reçoit pourtant un nombre immense de visiteurs ! Nous en avons rendu compte ici-même)
Jean-Léon Gérôme avait presque le même âge qu’Alexandre Cabanel dont nous parlons sur ce site de l’exposition que lui réserve le musée Favre de Montpellier. Il a connu une carrière également prestigieuse : Cabanel a connu la gloire en 1863 avec sa Naissance de Vénus ; Gérôme avait déjà reçu la légion d’honneur depuis plusieurs années et était nommé professeur de cette école l’année suivante - son buste est dans la cour de l’Institut de France.

Phryné devant l’aréopage, 1861
En voyant cette œuvre, Émile Zola s'écria : « Non, monsieur vous n’avez pas fait un tableau. C’est là, si vous le voulez, une image habile, un sujet plus ou moins spirituellement traité, une marchandise à la mode ».
Théophile Gautier soutenait son ami Gérôme alors que Zola en tenait pour Manet : nous en parlons sur ce site :
Peinture de « droite » ou peinture de « gauche » ? Cabanel et Bouguereau, Manet et Courbet

Jeunes Grecs faisant battre des coqs
Gérôme reçut à l’âge de 22 ans, la médaille d’or au Salon du Louvre pour ce tableau que Théophile Gautier avait particulièrement loué.

Dernière prière des martyrs chrétiens, 1883
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