
Grant Wood, American Gothic
La peinture américaine
des années 1930
Musée de l’Orangerie
jusqu’au 30 janvier 2017
l'exposition a été présentée au Chicago Art Institute
du 5 juin au 9 septembre 2016
et à Londres, Royal Academy of Arts
du 25 février au 4 juin 2017
Gilles Castelnau
Voir aussi :
Thomas Cole la peinture de paysages américains
L'art américain entre au Louvre
Portraits anglo-américain à l'heure de la Révolution
28 octobre 2016
C’est une grande et saisissante exposition, que nous présente le musée de l’Orangerie, en collaboration avec l’Art Institute de Chicago.
La commissaire de l’exposition, Laurence des Cars, directrice du musée, écrit :
« La crise de 1929 qui ébranla les États-Unis, favorisa un désir d’expression intense et inédit, qu’il s’agisse de témoigner d’une réalité grave et anxiogène, d’en appeler à des références archétypales au nom de la fierté nationale et de la foi qu’on voulait garder en l’avenir, ou de se révolter face aux dérives d’une époque rongée par les inégalités et les discriminations. »
Une grande sympathie pour un pays en détresse émane de ces tableaux au réalisme si direct, presque enfantin.
Grant Wood, American Gothic, 1930, placé ci-dessus en exergue, exprime le courage et la détermination sans faille des grands ancêtres de l’Ouest américain dans une vie de travail sans joie mais sans détresse. Bel exemple de résilience pour les misérables New-Yorkais qui faisaient la queue devant la soupe populaire.

Thomas Hart Benton, Cotton Pickers
Rappel de la tradition de courage qui a toujours animé la vie américaine et notamment la terrible condition des esclaves noirs dans les plantations de coton. On voit ici le maigre repas rapidement avalé par l’un d’eux sans que le travail soit interrompu. L’état lamentable de l’enfant couché nu à l’ombre d’un vêtement. Et la lumière froide pourtant dispensée par un soleil écrasant.

William H. Johnson, Street Life, Harlem, vers 1939
Ce couple de noirs est élégamment vêtus pour une sortie, peut-être tout simplement dans le bar devant lequel ils se tiennent.
Les bâtiments de la ville sont de guingois, la lune elle-même est sans forme. Le couple est figé dans une immobilité qui semble sans vie. Ils ne se touchent pas, ne se regardent même pas. Ils semblent sans joie ni avenir.

Paul Sample, Church Supper, 1933
C’est un repas de paroisse dont l’ambiance est décevante. Les participant sont raides et s’ennuient. Ce qu’ils ont à manger semble sec et peu apetissant. Il n’y a naturellement pas de vin : la tradition est puritaine. Il fait assez beau pour qu’on mange dehors, mais il n’y a pas de soleil et il ne semble pas faire chaud !

Joe Jones, American Justice, 1933
Les nouvelles d’Europe sont mauvaises : Mussolini et Franco font régner un climat inhumain et Hitler arrive au pouvoir. L’Amérique n’a rien à dire : son passé ne valait pas mieux. Le Ku Klux Klan va pendre cette femme noire. La corde est prête et sa maison brûle déjà à l’arrière plan. Son chien hurle à la mort et elle ne cherche même pas à fuir. La lumière de la lune est glacée.

Edward Hopper, Gas, Station Service, 1940
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