Théologie
radicale
Sea
of Faith (Nouvelle
Zélande)
Dieu, Gaïa et nous
pour une nouvelle forme de mysticisme
God, Gaia and Us
Moving Towards a New Form of Mysticism
Sir Lloyd Geering
théologien
néo-zélandais
conférence de Sea of Faith, 2008
17 août 2009
Tout, dans l’univers, est interconnecté. Le mot « univers » vient du latin qui signifie simplement « tourné de manière à former un tout ». Tout ce qui est dans l’univers est donc interconnecté. Bien sûr l’univers que nous connaissons aujourd’hui s’est considérablement élargi depuis le temps des Romains. Mais même si nous savons maintenant que l’univers contient des galaxies infiniment éloignées de notre propre galaxie, nous comprenons néanmoins qu’elles sont interconnectées et proviennent toutes de la même origine que nous appelons couramment le « Big Bang ».
Ce phénomène d’interconnexion est évidemment particulièrement compréhensible en ce qui concerne notre maison planétaire, ce que nous appelons la Terre. Tout ce qui vit sur cette planète est connecté à l’ensemble. Et ceci est vrai également pour l’humanité. Nous sommes des créatures de la terre comme les animaux sauvages ou les insectes. Nous sommes, pour ainsi dire, enracinés dans la terre comme les plantes et les arbres. Nous sommes faits de la poussière de la terre et nous retournons à la poussière, comme le dit la Bible. (Genèse 3.19).
Je pense que, de manière curieuse, les anciens pouvaient avoir une façon plus saine que nous de comprendre l’univers, malgré nos connaissances techniques hautement sophistiquées.
Le passage du polythéisme au monothéisme
Durant une période de plusieurs centaines d’années, la croyance en de nombreux Dieux a laissé la place à la croyance en un Dieu unique. Ce passage du polythéisme au monothéisme peut s’expliquer de plusieurs manières, mais il n’en demeure pas moins qu’il est un fait. C’est précisément lors de cette transition et dans la suite que la plus grande partie de la Bible a été écrite et ses textes en révèlent très clairement le processus. On y trouva la trace du conflit qui eut lieu entre les prophètes qui soutenaient la naissance du monothéisme et les défenseurs du polythéisme qui s’efforçaient désespérément de conserver le culte cananéen polythéiste des forces de la nature.
La suprématie du Dieu du ciel
Lors de cette longue transition du polythéisme au monothéisme les caractéristiques de l’ancien Dieu du Ciel furent transférées sur le nouveau Dieu unique.
L’immanence laisse la place à la transcendance
Dans cette nouvelle théologie, les hommes ne se sentaient plus vivre parmi les Dieux mais dans un monde terrestre loin en dessous du ciel qui était devenu la demeure de Dieu. Ce monde physique et matériel fut progressivement considéré comme déchu.
Émergence de l’univers dualiste
L’unité de « tout ce qui existe » était devenue difficile. L’univers unifié des anciens avait désormais laissé la place à un monde double : un monde supérieur (invisible, éternel et spirituel) et un monde inférieur visible (matériel, soumis à l’écoulement du temps, manquant de spiritualité et finalement considéré comme déchu et promis à une destruction finale).
C’est ainsi qu’en ce début de 21e siècle, nous en sommes à cette vision du monde et nous y sommes finalement habitués.
Mais ce n’est pas tout. Durant les quatre derniers siècles, depuis Galilée la conception chrétienne dualiste du monde s’est progressivement disqualifiée et au début du 20e siècle les astronomes ont commencé à parler de l’univers en expansion, d’une manière qui dépasse notre compréhension.
La théorie de Gaïa suggère que la biosphère est interconnectée avec les divers éléments de la Terre - l’atmosphère, l’hydrosphère et la lithosphère - et constitue donc un système unifié interactif qui fonctionne de façon à permettre les conditions climatiques et biochimiques nécessaires à la vie.
La théorie de Gaïa ne prétend pas que la Terre soit, en soi, un organisme vivant mais que la vie dans toute sa diversité a évolué dans l’environnement terrestre et qu’elle se comporte effectivement comme une sorte d’organisme unifié qui mérite d’être nommé Gaïa.
Cet organisme s’auto-régule un peu comme l’organisme humain. De même que le corps humain manifeste une remarquable capacité à s’auto-guérir, de même les forces vives de la terre ont une remarquable capacité à préserver et à restaurer les conditions climatiques et bio-chimiques nécessaires à la vie.
Cette prise de conscience de nos interconnections déclenche de nouvelles manifestations de mysticisme.
Le mystique est celui qui veut se fondre et s’absorber dans la Réalité fondamentale [...]
Dans la pensée moderne, le dualisme traditionnel se trouve remplacé par une compréhension nouvelle de l’unité de la réalité qui ouvre la voie à un nouveau mysticisme :
Gaïa nous fait naître
Elle est l’air, elle est la mer, elle est la Terre Mère.
Elle est la créature qui rampe, nage ou vole
Elle est l’herbe qui pousse,
Elle est vous et elle est moi.
Traduction Gilles
Castelnau
Voir aussi de Lloyd
Geering
Foi et doute
Comment
Jésus est devenu Dieu
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