Théologie radicale
Sea of
Faith
« Mer de
foi »
Le réseau
« Sea of Faith »
Traductions
françaises
Originaux
en langue anglaise
.
Le réseau « Sea
of Faith » a pris naissance en
Angleterre dans les
années 1980 à la suite d'une série
d'émissions télévisées du pasteur anglican Don
Cupitt, qui entendaient analyser le
déclin de la religion dans un monde postmoderne
et complexe ne faisant plus guère place au
respect des Écritures, de la hiérarchie
ecclésiastique ni d'une manière générale au
surnaturel.
Son titre de « Sea of
Faith » est emprunté au célèbre
poète anglais Matthew Arnold.
The Sea of Faith
Was once, too, at the full, and round
earth's shore,
Lay like the folds of a bright girdle
furl'd.
But now I only hear
Its melancholy, long, withdrawing roar,
Retreating, to the breath
Of the night-wind, down the vast edges drear
And naked shingles of the world.
« Sea
of Faith » part du principe
qu'un gigantesque changement s'est produit
depuis trente ans, non seulement dans le
contenu de notre foi mais aussi dans la
manière même dont nous croyons. Nous vivons
désormais une époque de reconstruction sur des
fondements spirituels ébranlés comme ils ne
l'avaient jamais été. Nous sommes confrontés à
de nouvelles cultures, de nouvelles manières
de penser, de nouvelles conceptions
religieuses, éthiques, politiques,
artistiques, scientifiques.
Nous n'osons plus
prétendre que notre religion est
« la seule
vraie » ou que la politique de
notre pays est « la
seule juste » ; nous ne
comprenons même plus comment nous avons pu avoir
naguère l'arrogance de le penser.
Les membres de « Sea
of Faith » n'entendent pas se
constituer en secte ; ils sont fidèles à
leur culte protestant, leur synagogue juive,
leur assemblée Quaker, leur messe catholique.
Mais ils admettent que les pratiques religieuses
et les diverses « vérités »
sont des élaborations humaines et non pas des
révélations émanant d'un monde surnaturel.
Et puisque les divers systèmes religieux ont été
progressivement constitués par des hommes pour
répondre à des besoins spécifiques, on doit
pouvoir les reprendre pour les adapter à la
réalité d'aujourd'hui.
Il nous est donc permis d'ordonner des
homosexuels, d'abolir le sacerdoce, d'élaborer
des rites « verts »
et d'en abandonner d'autres. Nous pouvons
féminiser l'image que nous nous faisons de Dieu
ou la repenser comme étant l'idéalisation des
valeurs humaines de compassion, de pitié, de
paix et d'amour.
Nous voyons bien que
les Églises implosent ;
néanmoins notre spiritualité demeure source de
créativité et d'inspiration, dans la joie comme
dans le deuil, et nous donne une vision
renouvelée et finalement religieuse du monde.
.
« Sea of
Faith » se donne pour tâche de
« réfléchir au fait que la foi est une
création de l'homme ». Il nous paraît
clair, en effet, qu'aucune vérité au monde ne
peut être exprimée sans élaboration humaine.
Toute vérité, toute idée, toute croyance, toute
doctrine s'enracine obligatoirement le langage
d'une communauté humaine, dans la culture d'un
groupe donné. « Sea
of Faith » est bien un humanisme.
Il est de nos jours de
plus en plus admis que les mots
que l'on utilise donnent forme aux idées que
l'on cherche à exprimer, y compris aux notions
religieuses que sont « Dieu »
ou « le
ciel ».
Il est vrai que les théologiens conservateurs
récusent violemment une telle affirmation qui
leur semble miner la réalité des certitudes
religieuses.
Mais Don Cupitt approuve
les travaux des philosophes et des linguistes
contemporains et donne un sens post-moderne et « non-réaliste »
à « la Parole faite
chair ».
Traduction
Gilles Castelnau
Retour
vers "Réseau anglophone"
Retour
vers "Théologie radicale"
Vos commentaires et
réactions
haut de la page