Article publié dans l’hebdomadaire anglican Church Times du 20 juin 2025
Traduction Gilles Castelnau
La paroisse Magdalene de Chopwell Wood, dans le diocèse de Durham, a été inaugurée il y a deux ans en tant qu’Église « ouverte », à l’intention des gens qui souhaitent trouver Dieu et l’adorer en se connectant à la nature. Dans les profondeurs de la forêt de Chopwell, elle rassemble des personnes de tous âges pour des repas, des moments d’amitié et de prière. C’était l’idée de la Rev. Rachel Phillips, vicaire de la paroisse et de son curé le chanoine Tom Brazier.
Le rêve de la Rev. Phillips de créer une Église en plein air, a trouvé un écho auprès d’une trentaine de fidèles qui se réunissent en semaine, de 40 à 70 qui viennent le dimanche et de nombreux internautes. L’office du mercredi soir est notamment retransmis sur la page Facebook de l’Église. L’Église gagne progressivement en notoriété grâce au bouche-à-oreille, à une forte présence sur les réseaux sociaux et à un désir incontestable de bâtir un tel type de communauté.
La Rev. Phillips dit que cette paroisse est « une église simple, comme autrefois. Elle découvre une vie nouvelle en puisant les traditions anciennes. Nous sommes véritablement libres, en marge, en plein air. Nous nous souvenons que l’Église est partout où des gens se rassemblent pour être avec Dieu et que Dieu est partout, y compris en chacun de nous. […] Nous pensons qu’il est important de prendre le temps de se connecter à la nature, d’y trouver notre place puisque Dieu nous y parle et de cheminer doucement sur la terre en appréciant la grande beauté que Dieu lui a donnée. »
Le vendredi, les fidèles se promènent librement dans la forêt. Ils observent les animaux et les oiseaux en ayant des conversations informelles. Ils s’arrêtent pur un moment de liturgie et de prière, souvent d’inspiration celtique, lorsqu’ils trouvent un endroit convenable et tous sont invités à prier librement, à haute voix s’ils le souhaitent.
Une halte est possible dans un café de village pour des boissons chaudes et un brunch qui redonnent des forces pour la sainte-cène qui va suivre. Celle-ci a lieu dans un « lieu d’Église préalablement aménagée dans la forêt, où l’on s’assied sur des troncs d’arbre autour d’une table d’autel et d’un feu de camp. On communie en partageant un pain dont on avait apporté la pâte et qu’on a fait cuire sur le feu. On partage aussi une coupe de vin. Quelqu’un s’occupe des enfants, en particulier de ceux qui souhaiteraient participer à ce culte. »
Le dimanche après-midi, l’Église se réunit deux fois par mois. Le premier dimanche du mois, la sortie est consacrée à la manière de connaître et prier Dieu. Il y a de la musique, un débat, des prières et un repas. Le troisième dimanche est plus festif. Il est consacré à la question de l’épanouissement spirituel et physique. Il y a des prières, des chants, des lectures bibliques et l’eucharistie. Puis un grand repas fraternel en forêt.
On est soucieux de préserver la création et on ne consomme que des aliments bios. Un partenariat a été établi avec l’association caritative locale, la Gibside Community Farm. Et d’ailleurs, le fait de ne pas posséder de bâtiment d’église limite considérablement notre empreinte carbone et nos coûts de fonctionnement.
The Rev. Rachael Phillips pense que cette « Église » est bien plus qu’un simple rassemblement de culte familial et respectueux de l’environnement. « Nous sentons que Dieu nous appelle à devenir une nouvelle communauté monastique, dit-elle. Plusieurs de nos familles vivront peut-être ensemble un jour à Chopwell, en cultivant notre propre nourriture et en disposant d’ateliers et de logements. Nous serons alors un lieu de prière, d’étude et de formation de responsables. Nous nous y préparons déjà en mêlant nos existences personnelles au déroulement de nos rencontres. Nous prenons au sérieux de tout notre cœur la description de la vie communautaire des premiers chrétiens présentée au livre des Actes (2.42-47) »
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