pasteur de l’Église méthodiste unie des États-Unis
traduction Gilles Castelnau
Mettre fin à l’angoisse religieuse
Je me suis longtemps posé des questions, souvent angoissantes, comme :
Dieu est-il personnel ? Intervient-il dans nos situations humaines ? Les miracles sont-ils toujours possibles ? La prière sert-elle à quelque chose ? Jésus était-il vraiment Dieu ?
Mais la foi authentique n’a que très peu à voir avec les doctrines et les institutions religieuses. Ce qui compte est la façon de vivre. Cette conception apparaît clairement lorsqu’on lit les Évangiles.
Par exemple, lorsque Jésus appelle ses premiers disciples, il ne leur parle pas de religion ; il leur dit simplement : « Suivez-moi. » Quant à son grand commandement (aimer Dieu et son prochain), sa « règle d’or » (traiter les autres comme nous voulons qu’ils nous traitent), ses paraboles et ses enseignements fondamentaux (comme ceux du Sermon sur la montagne), ils ne sont en rien des prescriptions religieuses conventionnelles. Les exemples montrant que Jésus valorisait le comportement plutôt que les croyances sont nombreux. Ainsi au jeune homme qui demandait comment hériter de la vie éternelle, Jésus ne parle pas de croyances ni d’adhérer à une institution religieuse mais il lui dit : « Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » (Mc 10.21).
Dans sa fameuse parabole du Bon Samaritain c’est à une attitude fraternelle que Jésus appelle et non à des croyances religieuses et dans celle du Jugement dernier, il dit que ce n’est pas sur ses croyances doctrinales ou sa fidélité institutionnelle que l’on est jugé mais sur l’attitude que l’on aura eue à l’égard des pauvres, des malades et des étrangers. Ce qui l’intéressait n’était pas les questions religieuses mais l’attitude éthique d’amour du prochain.
Et il en est ainsi non seulement dans les Évangiles mais dans tout le Nouveau Testament. Par exemple, Jacques dit : « La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. » (Jq 1.27) et l’apôtre Paul : « Ni la circoncision ni l’incirconcision n’ont de valeur, mais la foi agissante par l’amour. »
L’Ancien Testament ne dit pas autre chose. Ainsi les Dix Commandements (Ex 20) ne mentionnent pas les doctrines religieuses mais invitent à ne pas voler, ne pas mentir, être fidèle à son conjoint et honorer ses parents.
Le prophète Michée disait de même :
« On t’a fait connaître, ô homme, ce que l’Éternel demande de toi,
C’est que tu pratiques la justice,
Que tu aimes la miséricorde,
Et que tu marches humblement avec ton Dieu. » (Mi 6.8)
Dans toute la Bible Dieu se soucie bien plus de nos comportements éthiques que de nos croyances ou de notre fidélité à une institution religieuse.
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