Matthew Fox est prêtre de l’Église épiscopalienne de Californie
traduction Gilles Castelnau
Un projet de loi tout à fait immoral est actuellement en cours d’examen au Sénat. Une de mes nièces, qui est infirmière, attire notre attention à son sujet et il me semble qu’elle a raison.
Au cours des quatre derniers mois, j’ai travaillé principalement avec des qui on marginalisés de la société : des LGBTQ+, des personnes sans logement, handicapés physiques, cognitifs ou émotionnels, des mères célibataires, des retraités âgés et oubliés…
Une jeune femme de 23 ans souffrant de douleurs abdominales m’a dit : « Je n’ai pas les moyens de m’acheter suffisamment à manger. Je reçois de l’aide, mais je l’utilise pour mes enfants qui grandissent et il ne me reste pas grand-chose. »
Cette semaine, un patient de 81 ans a refusé l’examen médical pourtant crucial que je lui prescrivais. Il craignait que son assurance ne le prenne pas en charge et qu’il soit obligé de payer la note. « Dans ce cas, je risque n’aurai plus de quoi m’acheter à manger ! »
Voilà où nous en sommes, nous la nation la plus riche du monde !
Un autre de mes patients m’a confié qu’il ne lui restait plus que 60 $ à deux semaines de la fin du mois après l’achat de médicaments normalement pris en charge mais dont le remboursement tardait. Une telle situation est inacceptable.
J’ai vu des patients transgenres qui craignaient d‘accepter une aide médicale ou psychologique qui les aurait pourtant parfaitement aidés à vivre leur nouvel état dans la mesure où celle-ci pourrait leur être interdite par le Gouvernement et les abandonner à la dépression, à l’anxiété et au suicide.
Et ceux-ci ne sont pas des cas isolés. J’en rencontre constamment. Le projet de loi actuellement devant le Sénat provoque de nombreuses souffrances.
Comment puis-je accepter de vivre et comment notre société subsistera-t-elle dans un pays dont les dirigeants ont une telle idéologie et ne semblent partager aucune des valeurs que je respecte.
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