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SpiritualitÉ des images



  



 
Evard Munch


1863-1944

Un poème d'amour et de mort



musée de Paris-Orsay
jusqu’au 22 janvier 2023





Gilles Castelnau

              




1er octobre 2022

  

Edvard Munch était un malheureux peintre norvégien hanté par un caractère naturellement angoissé et mélancolique, d’autant plus qu’à l’âge de cinq ans il avait perdu sa mère, puis sa sœur Sophie, toutes deux mortes de tuberculose. Son protestantisme luthérien piétiste dont la prédication était, à l’époque, focalisée sur le péché, le mal et de la mort, ne l’aidait guère à surmonter sa tristesse récurrente.

 

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Nuit d’été, Inger sur la plage, 1889

 

Inger était sa plus jeune sœur Il la représente ici sur la plage du petit village de pêcheurs près d’Oslo où sa famille passait l’été. Les gros rochers luisants où aucune végétation ne peut pousser voisinent avec l’eau froide et immobile de la mer d’où émergent seuls quelques roseaux secs. Cette malheureuse jeune fille, sans apprêt et aux cheveux sagement tirés en arrière ne semble exister que dans un monde sans vie. Aucune joie, aucun rêve, aucune espérance créatrice ne sont suggérés dans un monde morose.

 

Munch fut ébloui et fasciné par la force et l’élan des tableaux de Gauguin, de van Gogh et des Fauves aux couleurs vives et à leur expression d’un dynamisme créateur. Cet expressionnisme correspondait à son besoin de manifester ses pulsions intérieures d’anxiété et de désarroi.

Il est à noter que les jeunes peintres allemands de Die Brücke, à Dresde et du Cavalier Bleu à Münich, rejoints par Emil Nolde ont poursuivi ce mouvement que l’on a appelé « expressionnisme ».

 

 

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Soirée sur l'avenue Karl Johan, 1892

 

Munch fut invité à exposer à Berlin en 1892 mais le choc provoqué par sa négation de la sérénité et du bien-être officiels de l’Empire fut si violent que les organisateurs cédèrent à la pression populaire et fermèrent l’exposition après huit jours !

C’est l’année suivante, en 1893 qu’il peignit son fameux « Cri » qui le rendit célèbre. (NB. Ce tableau ne figure pas à Orsay).


 

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Autoportrait à la cigarette, 1895



Il se représente lui-même
, le regard contemplant l’abime de détresse et de douleurs qu’était pour lui le monde, dans un pessimisme destructeur effrayant.

 

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le Lit de Mort 1895


Munch a aussi peint une autre version de ce tableau où une enfant désolée figure au premier plan devant le lit de sa mère morte. Il en tirera aussi des lithographies et en refera une version en 1915.

Celui-ci représente sa famille rassemblée devant le corps de sa sœur Sophie, décédée alors qu’il n’avait que 14 ans.

La femme au premier plan à droite pourrait être sa mère, morte depuis longtemps. Trois autres personnes prient. On remarquera la femme de gauche, dont les yeux brillants et fixes suggèrent peut-être qu’elle se refuse à prier et manifeste plutôt incompréhension et révolte devant la dure réalité de ce décès si tragique.

 


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Mélancolie 1894-1896

 

Ce jeune homme médite. Le titre de « Mélancolie » suggère une simple tristesse. Mais l’extraordinaire image tourbillonnante des rochers ( ? ) de la plage qui fait écho aux étranges sinuosités de la mer et aux déconcertantes lignes colorées des nuages évoquent plutôt l’incompréhension du penseur devant le malheur du monde.

 


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Jeunes filles sur le pont, 1910

 

 

Même dans un tableau aussi paisible en apparence que celui de ces trois jeunes filles en promenade sous un ciel sans nuages, une sorte de détachement, d’insensibilité marque la scène. Les couleurs sont froides, il n’y a pas de soleil, les filles semblent enfermées dans un petit groupe étroit. La scène est immobile et sans vie ni joie.

 

 

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Nuit blanche, autoportrait au tourment intérieur, 1920

 


Munch est toujours « tourmenté » mais justement, ses « tourments » 
expriment si bien ceux de l’âme allemande qu’il est comblé d’honneurs.

Sous le nazisme sa peinture incarnera si parfaitement le déchaînement de violence des sentiments du Régime, qu’effrayé par ce qu’elle révélait de lui-même, Hitler la déclara « dégénérée » et la fit interdire. On dit que Goering lui-même était fasciné par le « Cri » qu’Hitler l’empêcha de conserver !

Et les foules parisiennes se pressent aujourd’hui au musée d’Orsay comme elles l’ont fait il y a dix ans à l’exposition du Centre Pompidou.


 

 

 

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