
Rembrandt : portrait d’Anthonis Coopal, 1635
Chefs d’œuvre de la Collection Leiden
Le siècle de Rembrandt
Musée du Louvre
Sully, 2e étage
jusqu’au 22 mai 2017
Gilles Castelnau
On peut revoir sur ce site :
Rembrandt intime, Jacquemart André
Rembrandt et la figure du Christ, Louvre 2011
3 mars 2017
On visite ici la généreuse donation faite par les American Friends of the Louvre au nom de Thomas Kaplan et Daphné Recanati Kaplan. Une trentaine de peintures et de dessins des plus grands peintres du grand 17e siècle hollandais.
Le Louvre expose aussi ailleurs dans le musée de très nombreuses peintures hollandaises, scènes de genre, natures mortes et marines paisibles et douces, d’un style très éloigné de la violence et des extravagances baroques des Flandres ou d’Italie.
Rembrandt : portrait d’Anthonis Coopal, 1635. Les superbes tableaux de cette petite exposition manifestent même le puritanisme protestant et la tranquillité hollandaise. Ce portrait peint par Rembrandt placé en exergue est celui d’Athonis Coopal qui était un diplomate. Son prestige est manifesté par son magnifique col, mais il ne porte aucun bijou, son vêtement et son grand château ne révèlent aucune prétention. Il ne fait aucun geste faisant ressortir sa puissance et son importance On ne voit d’ailleurs pas ses mains. Ses beaux cheveux et sa moustache sont bien entretenus mais sans fantaisie. Les protestants savent qu’ils sont acceptés par Dieu et ils s’acceptent eux-mêmes en toute tranquillité d’esprit et toute assurance, mais en se considérant néanmoins comme tout à fait inacceptables aux regard de l’importance que Dieu leur reconnaît. Importance qui est celle de la pureté de leur cœur et de leur activité créatrice et non pas de leur apparence ou de leurs titres.

Gerard Dou, Un savant interrompu dans son écriture, 1635
Ce tableau fait penser à ceux de Vermeer qui mettent en scène un personnage saisi dans son occupation quotidienne et paisible, dans un environnement ordinaire : l’ensemble montre l’importance d’un quotidien laborieux et sans prétention dans lequel le protestantisme discerne la transcendance de la vie humaine doucement habitée par l’Esprit saint.

Jan Steen, Le Bénédicité, 1660
Le titre qui suggère la prière de reconnaissance au début d’un repas ne semble pas convenir. La femme et l’enfant qu’elle tient dans ses bras ne sont pas sur le point de manger et l’homme non plus qui a un geste incompréhensible avec ce qui semble un chapeau ? D’ailleurs le couvert n’est pas mis. Il s’agit de la mise en scène de la vie habituelle d’une famille populaire dans une pièce modestement décorée et un environnement sympathique.

Frans van Mieris, Le Voyageur au repos, 1657
Ce « voyageur » n’est sans doute pas un vagabond, équivalent d’un de nos SDF. Le système social de la Hollande ne le permettait pas plus que celui de la Genève protestante où la mendicité était interdite car elle était considérée comme dégradante. Le protestantisme refusait toute valorisation de la pauvreté. Le visage ferme et propre de cet homme, son regard assuré manifestent son courage et sa détermination dans sa marche en direction du ciel bleu qui l’attend à l’ouverture de la grotte où il se trouve – et qui n’est pas exempt de nuages inquiétants.

Ferdinand Bol, Éliézer et Rébecca au puits, 1645-47
La scène est biblique. Elle est racontée dans le livre de la Genèse : la charmante Rebecca donne à boire aimablement au noble envoyé d’Abraham, accomplissant ainsi, à son insu, le geste symbolique qui la désigne comme future épouse d’Isaac. Les vêtements, notamment ceux d’Éliézer, tranchent par leur élégance et leur valeur sur ceux des modestes Hollandais représentés dans les autres tableaux. Les personnages bibliques se doivent, à cause de l’importance religieuse de leurs actions, d’être valorisés dans leurs attitudes et leurs habits.

Godfried Schalcken, Deux jeunes gens étudient une statue de Vénus à la lueur d’une lampe, vers 1688-1692
Ce tableau d’un auteur peu connu tranche sur les autres. L’ « étude » de ces deux jeunes gens suggère un intérêt plus érotique que seulement artistique. Quant à la statue qu’ils contemplent avec amusement, elle ne ressemble en rien aux « Vénus » de l’art classique !
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