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John S. Spong

 


Pourquoi le christianisme

doit changer ou mourir

 

Why Christianity must Change or Die

Éd. HarperCollins, 1998, 257 pages

 

Évêque John Shelby Spong

 

Recension critique par un théologie conservateur

Frank Mobbs

professeur de théologie en Australie

 

7 juillet 2009

L’évêque John Spong dit que le christianisme est proche de sa fin. L’Église épiscopalienne dont John Spong est évêque a vu récemment le nombre de ses membres décliner dramatiquement. Dans ce livre, John Spong discute les dogmes traditionnellement attribués aux chrétiens et propose de les remplacer par d’autres.
« Je me définis avant tout comme croyant », dit l’évêque (page 3). Et il énumère ensuite tout ce qu’il « ne croit pas » : les articles du Symbole des Apôtres, les sacrements (pages 191-196), le Paradis (« ce lieu situé dans le ciel au-dessus des nuages » page 205), l’Enfer etc. Il est finalement un grand non-croyant des doctrines chrétiennes. Pourquoi ? « Parce que, dit-il, nous vivons maintenant dans un monde que nous comprenons de manière incompatible avec celle des auteurs bibliques ». Et il précise alors le sens qu’il donne de chacune de ces doctrines.

Par exemple il ne croit pas en « Dieu le Père tout-puissant » dans la mesure où ce terme de « Père » évoque de nos jours « un vieil homme demeurant au-dessus du ciel » (page 5) et que cette notion justifie l’oppression des femmes.
Ceci est un bon exemple de la manière dont Spong traite les autres doctrines : il en donne une compréhension un peu caricaturale, la déclare obsolète et en propose un substitut.
Un autre exemple est celui de la phrase du Credo « né de la Vierge Marie ». Spong pense - ou du moins dit qu’il pense - que cela signifie que Dieu a déposé sa semence dans le sein de la femme comme l’aurait fait un homme. Cette compréhension n’est plus admissible, dit-il (page 12) depuis la découverte de l’existence des ovules féminins en 1724.
« L’affirmation de la naissance virginale ignore tout ce que nous savons de la biologie », dit-il. Ce qui est certainement vrai mais là n’est pas la foi chrétienne. Pourquoi ? Parce que les chrétiens n’ont jamais cherché à expliquer comment le Saint Esprit a effectué  la conception de Jésus pour la bonne raison que le Nouveau Testament n’a rien à en dire. Considérant que le Saint Esprit est le Dieu tout-puissant, les chrétiens n’ont jamais vu de problème dans cette naissance miraculeuse. [...]

L’évêque Spong dirige ses attaques principales contre la notion chrétienne de Dieu.
Il rejette ce qu’il appelle « la notion théiste de Dieu » (voir aussi Gilles Castelnau : « Dieu »). Il propose d’enfermer Dieu dans différentes définitions :
« Le Dieu que je connais n’est ni concret ni spécifique » (page 4).
« Dieu n’est pas un être, c’est le Fondement de l’Être » (d’après Tillich).
« Un présence découverte au plus profond de ma vie, dans la capacité de vivre, dans celle d’aimer, dans le courage d’être » (page 132).
Dieu n’a aucune des caractéristiques d’une personne : il est impersonnel (page 60).
Dieu ne nous aide pas (page 59)
Dieu n’est pas localisé en un lieu extérieur comme le croient les croyants traditionnels (page 59).
« Dieu est le Fondement de l’être, le cœur, le fondement de tout ce qui existe (page 64), le centre absolu de la vie (page 64), ce qui appelle les hommes à vivre (page 65), il n'est pas séparé de nous (page 165) ».

On peut remarquer que ces définitions sont formulées de manière à sembler profondes. On peut remarquer aussi qu’elles n’ont pas de sens : qu’est-ce que le « centre absolu de la vie » ? Et si le « Fondement de l’être » (Dieu) n’est « pas séparé de nous », cesserait-il d’exister si les humains cessaient d’exister ?

Quant à Jésus-Christ il est, pour John Spong, une « personne spirituelle » (page 100). Que signifie « spirituelle » ? Il écrit :
« Spirituel est un concept nébuleux, difficile à définir, totalement subjectif » (page 100). « Ce terme se présente comme désignant une présence considérée comme réelle, mais qu’on ne peut facilement décrire. »
« Se présente comme... considérée comme... ».
« Il ne diffère de vous et moi qu’en degré, le degré auquel la conscience de Dieu est parvenue en lui ». (page 131). Ce que cela veut dire m’échappe complètement.

 

.

 


Trois critiques encore

 

-  Voici des exemples d’affirmations illogiques.
. « On ne peut jamais exprimer la vérité » (page 225) ce qui suggère que ce que l’évêque Spong vient de dire ne peut exprimer la vérité.
. « la planète Terre a évolué durant des milliards d’années et c’est pourquoi on ne peut pas dire que Dieu l’a créée ».
. Spong affirme que les évangiles sont peu fiables mais il les cite fréquemment à l’appui de ses vues.
. La croyance aux miracles appartient à un passé primitif mais Jésus a accompli des miracles. (page 125)

 

 Spong exagère dans son utilisation de l’Écriture.
Il se dit spécialiste de la Bible et critique constamment les fondamentalistes. Mais de tous temps les chrétiens (et les juifs) ont été de fins connaisseurs de la Bible. Est-il possible que Spong l’ignore ? (serait-il ignorant à ce point ?) ou bien - j’ose à peine le penser - joue-t-il sur l’ignorance supposée de ses lecteurs ?
Les erreurs bibliques abondent dans ce livre.
. Matthieu 28.16-20 ne dit pas que Jésus est apparu à ses disciples « sur les nuées du ciel » (page 115).
. Jean 7.29 : « Moi, je le connais car je viens de lui, et c'est lui qui m'a envoyé » ne mentionne pas de parole de Jésus.
. Dans son dialogue avec le jeune homme riche et avec la femme adultère, Jésus ne s’est pas « donné aux hommes à un degré extrême » (page 126).
. « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant » ne signifie pas que Jésus avait « la possibilité de vivre, d’aimer et d’être » (page 166).
. Marc 3.21 « Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient : Il est hors de sens. » ne signifie pas que sa mère cherchait à « écarter Jésus » (page 109).

Spong semble penser que les chrétien se croient obligés de croire tout ce qui est dans l’Ancien Testament et il se moque de les voir considérer la Bible comme obsolète (page 154). Mais il sait bien que ce n’est pas vrai !

D’ailleurs, Spong méprise ses adversaires :
. « ils ne proposent que les stéréotypes d'autrefois »
. « ils sont remplis d’anxiété »
. « immatures »
. « culpabilisants » etc.

 

Ce livre contient des absurdités :
. « C’est notre être personnel, c’est notre humanité réelle qui nous fera finalement pénétrer la compréhension de Dieu » (page 132).
. « La divinité que je prie est une part de mon être individuel et corporel » (page 147).
. « Prier c’est vivre pleinement, passionnément, dans l’émerveillement » (page 147)
. « La mort nous ouvre à de nouvelles possibilités » (page 147)
Peut-être Spong a-t-il raison lorsqu’il dit qu’il est « intoxiqué par Dieu » (page 3).

Le Père américain Andrew Greeley, à qui on demandait la raison du succès de ses romans un peu brouillardeux, répondit qu’une histoire parlant de prêtres et de leur sexualité ne pouvait pas rater. Spong ne peut pas rater non plus : qu’y a-t-il de plus excitant qu’un évêque chrétien diablement porté à détruire le christianisme ?

 

 

 

Traduction Gilles Castelnau

 

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