
Traduction de Gilles Castelnau
La prière est entrer en relation avec le Divin qui est présent en toute chose. Matthew Fox dit aussi qu’elle est le « oui » radical dit à la vie, ce qui inclut également le « non » prophétique prononcé à l’injustice.
Prier, ce n’est pas avant tout dire des mots ou demander des choses. Ce n’est pas réciter une liturgie. On peut, certes, faire tout cela, mais on n’atteint pas ainsi le cœur de la prière. Son cœur est une attitude d’ouverture à la vie, d’attention, d’accueil et d’acceptation. On considère trop souvent la prière comme une simple relation de soi avec Dieu ignorant l’ensemble du cosmos.
Mais Dieu n’est pas un être qui « existerait » à côté et en plus des autres êtres du cosmos : Tolstoï disait : « connaître Dieu et vivre sont la même chose car Dieu est la vie ». Thomas d’Aquin et Hildegarde de Bingen disaient de même que Dieu est la vie, la vie en soi.
Prier est donc se situer face à la vie, la vie dans sa totalité et sa diversité, être attentif à son mystère et l’honorer. Ceux qui tiennent à dire que Dieu est au-delà du monde et qu’il est le Créateur de toute vie doivent prendre garde à ne pas réduire l’immensité de son mystère en oubliant sa présence créatrice continue et en retombant dans un simple schéma de cause-effet.
Si nous ignorons, dans notre méditation, les événements et la réalité qui nous sont extérieurs, alors celle-ci, et quels que soient les mots que nous prononçons, ne se fait pas prière car la prière n’est que dans notre ouverture à la vie que Dieu fait monter en « tout de qui respire ».
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