SpiritualitÉ des images

 

 Figure allégorique dite La Belle Simonetta, vers 1485

Botticelli

artiste et designer

 

Musée Jacquemart-André

jusqu'au 24 janvier 2022

 

Gilles Castelnau

 

 

14 octobre 2021

  Ces 40 tableaux du grand peintre qu’était Sandro Botticelli sont un enchantement. Ces femmes, qu’elles soient Vierge Marie, Vénus ou princesses de Florence sont toutes belles, douces, mélancoliques. On se sent proche d’elles, elles éveillent notre tendresse et nous sommes prêts à les consoler.

 

Vierge à l’Enfant dite Madone Campana, vers 1467-1470

 

 

Bien sûr, on aime les « Primitifs » italiens, la paix qu’ils dégagent et l’harmonie du monde qu’ils nous manifestent. Mais les années ont passé et Botticelli entre déjà dans le 16^e siècle où Léonard de Vince et Raphaël vivrons de la beauté des hommes et des femmes – surtout des femmes – qu’ils peindront.

 Le Jugement de Pâris, vers 1482-1485

 

Qu’elles représentent Vénus ou la Vierge Marie, les femmes de Botticelli ont toutes le même visage calme et bienveillant, rayonnant d’une humanité paisible. On lisait beaucoup Platon à Florence où les dogmes byzantins et abstraits de la religion médiévale laissaient progressivement place à une spiritualité humaniste : toute beauté ne révèle-t-elle pas la divinité ? la vérité céleste ne transcende-t-elle pas le charme et la délicatesse des humains qui s’ouvrent à elle ?

 

Venus pudica, vers 1485-1490

 

 

N’entre-t-on pas dans le monde du sacré lorsqu’on contemple la grâce et la sagesse qui émanent d’une attitude tranquille et rayonnent d’un bonheur intérieur ?

Jacopo Foschi ? La Vierge du Magnificat, années 1490

C’est sans doute l’éclat de cette atmosphère élégante que l’art de Botticelli fait régner qui attire dans les murs – trop étroits - de cette belle exposition, les groupes d’une foule silencieuse et admirative entre lesquels il est bien difficile de se faufiler.

 

Le Retour de Judith à Béthulie, vers 1469-1470

 

 

Pas de jeunes dans ce public du 3^e âge. Manifestement, la grâce harmonieuse et la noblesse de ces Vierges ne les attire pas. Ils sont au Centre Pompidou où l’énergie vitale flamboyante de couleurs et de lumière de Georgia O’Keeffe (voir sur ce site l'exposition Georgia O'Keeffe que les retraités ne fréquentent pas) leur parle davantage que la langueur rêveuse et le vague à l’âme de la Vierge Marie.

 

Vierge à l’Enfant avec le jeune saint Jean-Baptiste, vers 1505

  

 

 

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