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Que dire de Pâques ?

 

pasteurs libéraux

 

transmis par Gilles Castelnau

 

Nous sommes un groupe de pasteurs - presque tous en Région parisienne - qui nous réunissons tous les mois dans le but de rechercher de manière « libérale » un langage qui proposerait à nos contemporains en mal de spiritualité une alternative au fondamentalisme.
Nous ne signons pas de confession de foi « libérale » mais nous sommes d’accord  pour une compréhension systématiquement historico-critique des textes bibliques et des dogmes de l’Église et pour une approche positive de la culture contemporaine.

A l'approche de Pâques certains d'entre nous nous ont écrit une sorte de confession de foi. Nous sommes tous convaincus que chacune d'entre elles n'a de valeur qu'en relation fraternelle avec les autres car personne ne peut penser connaître seul la Vérité.

Autres confessions de foi sur ce site

 

 

Laurent Gagnebin


Il n’y a pas de récits de la résurrection de Jésus dans les évangiles. On nous dit que Jésus va ressusciter, qu’il est ressuscité, mais jamais qu’il ressuscite. On y trouve en revanche des récits du tombeau vide. Paul, dont la théologie est pourtant centrée sur la croix (mort et résurrection) et dont les textes ont été écrits avant les évangiles, n’en parle pas. Nous aimerions parfois trouver avec le tombeau vide une preuve de cette résurrection, mais où serait alors notre foi ? Il ne faut pas dire « je sais » là où en réalité « je crois ». Nous sommes toujours tentés par la confort de la preuve. Nous aimerions tant croire sans plus avoir à croire ; et objectiver la résurrection. On aurait certes pu filmer la mort de Jésus, mais non pas sa résurrection. Les évangiles sont des confessions de foi ; il ne sont pas des biographies de Jésus.
Je ne cherche pas Jésus parmi les morts (« Il n’est pas ici », Lc 24,6), mais au milieu des vivants. Ma foi vide ce tombeau de toute réalité. Le vrai miracle de Pâques, c’est notre foi. Le tombeau vide n’en est pas la cause, mais bien la conséquence.
« Il n’est pas ici ». Il ne peut être non plus enfermé dans nos mots, nos définitions, nos concepts et nos doctrines. Jésus ne se laisse pas emprisonner.
La mort de Jésus n’est pas l’œuvre de Dieu (rédemption, expiation) ; elle devient son œuvre à travers la résurrection. Ainsi triomphe le dynamisme du Dieu créateur. D’ailleurs, tout l’Évangile nous montre en Jésus Dieu qui lutte contre les puissances mortifères du mal, des maladies, de la mort.
Je ne crois pas à la résurrection parce que le tombeau est vide, mais pour que tous les tombeaux le soient, pour dire non aux échecs, à la tentation du désespoir, à la résignation, au fatalisme, à la solitude, aux condamnations culpabilisantes, aux injustices.
Nous ne sommes pas des captifs prostrés devant la croix et redoutant la transcendance accusatrice d’un Dieu sanguinaire et vengeur. Nous ne sommes pas réduits au néant de notre condition pécheresse et mortelle. Face à la croix, nous sommes les enfants d’un Dieu Père qui trouvent en lui une source de confiance, d’espoir et d’action, une force de révolte, de vie.

 

Gilles Castelnau


Si vous me dites que quand quelque chose est fini, c’est fini, si vous me dites que les forces du malheur sont toujours les plus fortes, qu’il faut bien en prendre son parti et que l’espérance n’est qu’une illusion d’enfant, alors je me dis à moi-même que le cri de Pâques
« le Seigneur est ressuscité, en vérité il est ressuscité »
ne peut pas être une illusion. Je l’ai senti trop souvent vibrer en moi, j’ai trop souvent réussi à continuer ma lutte pour la vie en laissant son écho murmurer doucement dans mon cœur qu’en vérité, moi aussi je peux me relever et mon prochain aussi, comme moi-même. Me relever et marcher  comme disait justement Jésus.
Ce n’est pas parce qu’on me répète qu’il est ressuscité que je crois à la Vie de Dieu en moi, c’est parce que je ressens son espérance en moi que je joins moi aussi mon cri à ceux des autres :

En vérité le Seigneur est ressuscité 
Et si vous me dites que ce tombeau vide, ces apparitions à Marie-Madeleine, à Pierre, à Thomas et aux autres ne sont que des images, des symboles, des métaphores, parce qu’un cadavre ne peut pas se lever dans sa tombe, que celui qui a été crucifié ne peut pas cheminer après sa mort toute un après-midi sur le chemin d’Emmaüs, cela ne me gêne en rien. Car ce sont précisément ces « images » qui vivent dans mon cœur, ce sont ces « métaphores »  et ces « symboles » qui me parlent et me permettent de garder l’espérance quand l’obscurité menace et que j’ai vraiment besoin de lumière et me disent à moi aussi :
Lève-toi et marche !
La présence de Jésus, son Esprit tonique, régénérant, apaisant, déculpabilisant, mobilisateur, souriant, ce monde nouveau qui surgissait autour de lui et qui rendait les hommes à leur humanité, tout cela n’est pas fini, tout cela est vivant, dynamique, créateur dans nos cœurs. En vérité il est vivant !

 

 

Pierre-Jean Ruff

 • Priorité de l'esprit sur la lettre, de l'invisible sur le visible.    

 • Une tombe pleine de vide, donc pleine de Dieu.                                       

• Un acte à valeur symbolique fort qui atteste que la vie l'emporte toujours et ce dans toutes les dimensions de l'être. 

 

 

Bernard Guiéry

A Pâques, on se félicite du printemps qui revient en une victoire toute provisoire. Mais par delà, on pourrait célébrer un passage, une émergence de la vie et de la lumière, une victoire définitive. Nous sommes saisis par le pressentiment de l'homme à venir en un renouvellement inlassable.

Alors en route vers cette lumière encore inconnue. Avec René Char, j'aimerais dire : « La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. »

 

 

Jean-François Blancheton

1


Dans les pas des disciples d’Emmaüs (Luc 24,13-35), je veux adresser cette demande à Jésus le Vivant : Toi qui nous rejoins sur nos chemins, reste avec nous, viens t’asseoir à notre table et parle nous. Nos vies sont parfois pesantes, viens y déposer l’espérance. Inscris ta présence dans le creux de nos jours. Tu sais, toi, que l’échec, la souffrance, la violence ne peuvent pas avoir le dernier mot… Tu sais, toi, que la vie peut jaillir malgré nos croix et devenir un arbre vert qui fleurit. Assieds-toi à notre table, prends la place de l’ami tant désiré et parle-nous du Dieu des possibles… Oui, dis-nous la Pâque, habille-nous d’avenir !

 

2

« Lève-toi et marche ! »
Le souffle de Dieu l’a ressuscité :
Jésus, le Christ, se tient là debout, devant toi,
libéré des chaînes de la mort.
Ses paroles transcendent le temps,
ses actes traversent l’espace.
Le monde ancien s’en est allé,
le monde nouveau est né.
La lumière descend comme en fines gouttes de pluie sur l’humanité
et l’habille d’espérance.
« Ne cherchez plus parmi les morts celui qui est vivant !
Ne le cherchez plus cloué sur une croix »
La mort est vaincue. La vie surgit et chante !
« Lève-toi et marche ! » 
Rejette le manteau des ténèbres,
de la lourdeurs des jours.
Il t’appelle !
L’avenir s’ouvre à toi.
Tu mettras tes mots sur l’indicible.
« Lève-toi et marche » !

 

 

Hugues Lehnebach


Célébrer la fête de pâques, c’est célébrer la résurrection du Christ, fondement de l’Église. La résurrection est malheureusement souvent interprétée et comprise comme un retour à la vie d’avant. Or quand Jésus ressuscite, il s’éveille, se lève d’entre les morts pour une vie nouvelle. Sa résurrection est un point de départ pour l’émergence d’un Nouveau Monde, et non pour un retour à ce monde-ci.
Quand Jésus expire, le voile du Temple derrière lequel le grand prêtre passait une fois l’an pour accomplir le sacrifice qui délivrerait le peuple de son péché, se déchire. Ce symbole, cette image signifie que désormais chacun peut, librement et en personne responsable, entrer directement en communion avec Dieu sans sacrifices rituels ni médiation d’un prêtre devenu inutile.
Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre. Un ange dit aux femmes : « soyez sans crainte. Jésus le crucifié n’est pas ici. Le tombeau est vide ; Il est ressuscité…voici qu’il vous précède en Galilée ». C’est une invite à cheminer à nouveau aux côtés de Jésus, à repasser le film à la redécouverte de ses exploits passés. C’est ainsi que nous sommes également invités à entendre Dieu nous appeler à la construction du monde qui vient à la lecture des Évangiles.
Quand nous sommes confrontés à la mort de Jésus, nous sommes face à son anéantissement. Et soudain , inopinément, la résurrection de façon incompréhensible survient. Conscient de l’horreur de cette mort injuste sur la croix, la certitude surgit en nous qu’une brèche s’ouvre dans l’histoire de l’humanité. C’est une nouvelle naissance et non un retour à la vie physique d’un Jésus d’avant la croix.
Chacun de nous est associé à cette vie nouvelle pour participer à l’édification du Royaume qui vient en ardent militant de la justice. Désormais dit Paul « ce n’est pas moi qui vit, mais c’est Christ qui vit en moi ». « Toutes choses désormais sont faites nouvelles ».
Aujourd’hui la démocratie se fissure. Les partis politiques sont devenus des machines à élire des élus autorisés à gérer sans contrôle, hors de toute transparence, l’avenir de l’humanité. L’idole du néocapitalisme s’est imposée. Devant elle le monde s’agenouille. Des hommes et des femmes qui ont perdu leur humanité veulent asservir l’humanité. Des millions d’êtres humains, juifs, chrétiens, musulmans, aziris, meurent désespérés, assassinés par des monstres déshumanisés.
Malgré tout, nous faisons confiance au Christ ressuscité pour qu’advienne, le jour nouveau ou tout être sera ressuscité, debout, revenu à la vie, réconcilié et en paix avec lui-même, avec autrui et Dieu. C’est notre combat pascal, sur les chemins de Galilée, aux côtés du Christ ressuscité.

 

 

Vincens Hubac


Dans le clair-obscur d'un matin au cimetière, Marie, à l'appel de son nom, réalise que Jésus est avec elle, même si elle ne peut le toucher.
Dans la pénombre du soir dans l'auberge d'Emmaüs, les deux compagnons, à la fraction du pain, réalisent que Jésus est avec eux et qu'il leur devient invisible.
Pâques, c'est cette présence-absence de Jésus qui fait sentir sa présence dan des signes d'un amour plus fort que la mort.

 


Jacques Gradt


Pâques : célébration annuelle d’un évènement quotidien !
- Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et que tout est perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, et que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?
Cela porte un très beau nom, cela s'appelle l'aurore. (1)
Les disciples du Christ, hier comme aujourd’hui, trois jours après avoir enseveli leur maître, au petit matin,
découvrent son tombeau… vide !

Personne ne peut dire ce qui s’est passé ; les peintres à travers les siècles ont essayé, à leur manière.

Il n’est pas là ?
Alors il est vivant ! "’le jour sort de la nuit comme d’une victoire’’ (2)

Quelque chose leur dit qu’il les attend !
C’est bien dans ses manières de n’être pas toujours là où eux, l’attendent.

Il les attend
auprès de ceux qui attendent encore
la fin de leur nuit trop noire et trop froide et trop longue … qui attendent la guérison, ‘’plus que les sentinelles ne comptent sur l’aurore’’’ (3) de ceux pour qui même ‘’le ciel bleu reste pâle et à rayures ‘’(4) et attendent la libération !

‘’…Eh bien, veilleur, quelle nuit noire ! On dirait qu’elle ne finira pas. Et le veilleur répond avec un petit sourire :
‑ Oh elle finira, mes amis, elle finira ! Allez dormir.
Le jour vient, je l'attends.’’ (5)

Attendre c’est le contraire du désespoir et de la mort.

Pâques ! une porte qui s’ouvre comme sourit un visage !
Pâques ! célébration annuelle de l’espérance de chaque matin !

_______________________

1 Jean Giraudoux Electre
2 Victor Hugo Booz endormi
3 la Bible Psaume 130,6
4 Loup encage Lettre d’un prisonnier à Dieu
5 M.H.Delval Enfin la nuit se fit jour (conte. journal Okapi)

 

 

Agnès Adeline-Schaeffer


Pâques, c’est la bonne nouvelle la plus géniale que j’ai jamais entendu, d’abord quand j’étais petite. Ces textes me fascinaient. Au début je ne comprenais rien, mais je sentais qu’on était en train de me dire quelque chose de très important.
Aujourd’hui, que je suis grande, Pâques reste une joyeuse surprise. A Pâques, rien ne se passe « comme prévu ». Les femmes sont stoppées dans leurs gestes rituels d’obsèques par la découverte de la tombe ouverte et vidée de son occupant. C’est ce qu’on nous dit. Mais je comprends, moi, que c’est une prise de conscience. En allant s’occuper du mort, ces femmes prennent conscience que c’est inutile. Que cela ne sert à rien. Révolution ! Elles sont habitées par la présence de Jésus qu’elles ont accompagné. Elles ont en mémoire ses paroles, ses actes et son message. Et c’est cela qui les rejoint en elles-mêmes et qui les fait vivre. Alors elles tournent le dos à ce qu’elles ont toujours fait, pour démarrer la vraie histoire de leur vie. C’est cela le plus important. Il n’est pas « ressuscité », mais bien mieux, il est vivant. Révélation ! C’est maintenant que ça commence pour elles. Elles décident de retourner à la vie, et de partager avec les autres ce qu’elles ont compris ce matin là. Elles sont debout, c'est-à-dire qu’elles n’ont plus peur, pas même de la mort même si l’évangile de Marc semble affirmer le contraire, avant le rajout final ! Comme on ne pouvait pas nous le dire tel quel, les évangélistes l’ont codé. A nous de le décoder pour faire chacun son chemin. La parole qui me rejoint le plus, c’est : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?». Pour moi ce n’est pas une question, c’est la révélation des femmes le matin de Pâques.
Révolution. Révélation : c’est de mon vivant que je ressuscite. Il est vivant, et il me rend vivante. Sa vie en moi, c’est ma rencontre avec lui, produite par ses paroles transmises par l’Evangile. Sa vie en moi me remet debout après une épreuve, me propulse parmi les vivants qui cherchent, réagissent, s’indignent et résistent, mais qui aussi aiment, s’aiment, se rencontrent, s’engagent, s’encouragent et s’unissent dans le but de mieux vivre ensemble, et libres, dans le souci d’une fraternité réciproque. Sa vie m’encourage à ne me laisser enfermer dans aucune impasse, à ne pas abdiquer devant les humiliations subies par tant d’autres comme par moi, et à ne pas me contenter de relations fades. Sa vie me sort de mon anesthésie latente, elle fait jaillir ou rejaillir la mienne, avec une envie irrésistible d’avancer, m’invitant à considérer les événements, les étapes de mon existence, y compris celle de ma mort, toujours sous un autre angle. Il m’aide à rouler la pierre du fatalisme, à enlever de mes chaussures, les cailloux de la passivité, et plus malins, les gravillons pernicieux de la culpabilité, qui pourraient m’empêcher de marcher ma vie. Je sais qu’un jour je vais mourir. Mais avant, je n’ai plus peur de vivre.
La vie terrestre et la vie éternelle, c’est ici et maintenant. Après…c’est trop tard !

 

 



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