pasteur de l’église congrégationaliste du
Mayflower, Oklahoma City
professeur émérite de Justice sociale à
l’Université d’Oklahoma City
Membre du Westar
Institute
28
juin 2021
traduction
Gilles Castelnau
C’est une
question qui provient de la conception de
l’autorité de la Bible : on pense
traditionnellement que si on peut prouver qu’un
passage de la Bible est inexact ou impossible à
prendre à la lettre, c’est toute la Bible qui
perdrait toute crédibilité. C’est d’ailleurs
pourquoi les évangéliques affirment toujours si
fortement qu’« il n’y a pas d’erreurs dans la
Bible ». Il ne faut jamais laisser un trou dans
une digue car il provoquerait une inondation. Tout
doute concernant l’infaillibilité de la façade de
la Bible entraînerait l’effondrement de l’ensemble
de son message, y compris le témoignage de Jésus.
Si l’on pouvait prouver que George Washington n’a
jamais avoué honnêtement à son père – comme le dit
la légende - qu’il avait abattu un de ses
cerisiers, cela empêcherait-il qu’il soit
considéré comme le père de la Nation?
Si le récit bien connu d’Abraham Lincoln faisant
un trajet de 5 km pour rendre une somme de 6,25
cents reçue par erreur s’avérait inexact, cela
signifierait-il qu’il n’est pas un grand homme de
l’histoire américaine et que sa signature de la
Proclamation d’Indépendance n’a pas de valeur ?
Naturellement non.
De même, si l’on trouve dans les évangiles des
exagérations, des erreurs et des mythes, Jésus de
Nazareth devrait-il perdre aux yeux des millions
de fidèles son rôle d’exemple spirituel, de
révélateur définitif de l’amour de Dieu ?
La précision des témoignages écrits n’est jamais
une preuve de l’histoire des principaux
personnages de l’histoire humaine. On n’est même
jamais sûr de l’exactitude des récits de la veille
que nous rapportent les journaux !
Au lieu de mettre les écrits au-dessus de tout,
nous devrions aussi voir l’importance qu’ont eue
ces personnages dans la vie de leurs fidèles ou
dans la naissance de leurs communautés.
Je suis convaincu depuis longtemps que nous ne
devons pas nous focaliser sur le texte même des
récits concernant Jésus, mais plutôt sur la
manière de vivre de ses disciples et notamment la
contre-culture de l’Église qu’ils ont initiée en
son nom.
Je crois que Jésus voulait être suivi et non pas
adoré. La vérité fondamentale enseignée par
n’importe quelle Église est à trouver dans ses
bonnes œuvres et la radicalité de son engagement
envers l’ouverture à tous et la non-violence.
C’est lorsqu’on en est témoin que l’on peut être
croyant.
Les internautes qui souhaitent être directement
informés des nouveautés publiées sur ce site
peuvent envoyer un e-mail à l'adresse que voici
: Gilles Castelnau
Ils recevront alors, deux fois par mois, le lien
« nouveautés »
Ce service est gratuit. Les adresses e-mail ne
seront jamais communiquées à quiconque.