Protestants dans la Ville

Page d'accueil    Liens    

 

Gilles Castelnau

Images et spiritualité

Libres opinions

Spiritualité

Dialogue interreligieux

Généalogie

 

Claudine Castelnau

Nouvelles

Articles

Émissions de radio

Généalogie

 

Libéralisme théologique

Des pasteurs

Des laïcs

 

Réseau libéral anglophone

Renseignements

John S. Spong

 


Introduction à l'Ancien Testament

 

VIe siècle avant Jésus-Christ, suite
 

Exil à Babylone

587-538

 

4

Genèse - Exode

Nombres

 

C'est Jean Astruc, le médecin de Louis XV, qui découvrit le premier la pluralité des sources de la Genèse et de l'ExodeFils de protestants ayant été contraints à l'abjuration, il était donc lui-même catholique, mais avait conservé de son éducation une pensée libre et ouverte. Il publia en 1753 ses « Conjectures sur les mémoires originaux dont il paraoit que Moyse s'est servi pour composer le Livre de la Genèse ». Il fonda ses conjectures sur la constatation que les appellations de Dieu variaient : certains passages utilisent, en effet, le terme générique de « Dieu » : on les attribue généralement à un auteur anonyme que l'on appelle « l'auteur sacerdotal », ou « P », abréviation de « prêtre ». D'autres passages nomment Dieu par son nom propre imprononçable dont les consonnes sont JHWH, que certains cherchent à transcrire en Yahvé, certainement pas en Jéhovah, que l'on tente de traduire parfois par « l'Éternel » et que les versions modernes rendent par le SEIGNEUR en lettres majuscules. On nomme les auteurs de ces passages-là « auteur Yahviste » d'où l'abréviation d'origine allemande « J ».

« J » était considéré, récemment encore, comme un auteur génial écrivant à la cour du roi Salomon au Xe siècle. Aujourd'hui, les biblistes pensent plutôt à un ensemble de textes d'origine variée. Ils en datent la publication du temps de l'Exil à Babylone au VIe siècle, contemporain donc et rival de « P ».
Le professeur Thomas Römer préfère ne plus le nommer J mais non-P
La « Traduction Œcuménique de la Bible » dans son édition déjà ancienne de 1975 date encore « J » du Xe siècle et propose également de distinguer une autre source, nommée « E » abréviation de « Elohiste » (« Dieu »), qui aurait été mise par écrit au VIIIe siècle en Israël du Nord. Cette hypothèse est aujourd'hui généralement abandonnée.

« J » est dans la ligne du Second Esaïe et des prophètes du VIIIe siècle. Il ne donne pas d'explications théoriques mais fait vivre ses personnages en présence de Celui qu'il nomme toujours « l'Éternel » et non pas « Dieu ».
On ne mentionne plus guère aujourd'hui le nom de Yahviste. On dit plutôt deutéronomiste.

Ainsi le second récit de la création (Genèse 2. 4) présentée comme un jardin animé par tous les animaux ; les récits d'Adam et Eve, Caïn et Abel, la tour de Babel, le déluge, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph. Et dans l'Exode la sortie d'Égypte et la vie au Désert.

Abraham, tel que le Yahviste le présente, ressemble beaucoup aux Israélites exilés à Babylone : il vit par la foi, sans posséder la terre promise habitée par « les Cananéens ». Il est originaire d'Ur en Babylonie et parcourt la Palestine sans pouvoir s'y fixer.
Certains pensent plutôt que cycle yahviste d'Abraham a été élaboré, certes pendant l'Exil, mais en Palestine, dans la partie pauvre de la communauté israélite que Nabuchodonosor n'a pas déportée à Babylone, l'ayant jugée trop faible pour être dangereuse. Ces gens menaient dès lors une existence misérable et précaire, devaient conserver de bonnes relations avec leurs nouveaux voisins amenés en Palestine par Nabuchodonosor et ont dépeint à leur image, un Abraham sans force militaire, paisible et courtois avec son entourage.

Les récits des patriarches se réfèrent à des traditions que l'histoire ne peut atteindre : on ne peut dire à quelle époque Abraham a pu vivre. Certains pensent qu'il a pu passer par la vallée de l'Euphrate pendant sa migration et qu'il a pu séjourner dans la cité de Mari. Mais on ne peut pas savoir quand il l'a fait ni même s'il l'a fait. On ne peut le situer dans le temps. A-t-il même vécu sous la forme qui nous est rapportée dans la Genèse ? On n'en sait rien.

La fixation de tels récits à l'époque de l'Exil israélite à Babylone au VIe siècle av. J.-C. fait évidemment beaucoup plus appel à ce que l'on connaissait au VIe siècle qu'à des traditions orales qui auraient été, évidemment oubliées depuis des siècles. A la lecture des textes de la Genèse, il est clair que les auteurs de ces récits étaient enracinés dans les problèmes du peuple juif qui vivait la foi en Dieu sans posséder réellement la terre promise. Les événements qu'ils nous racontent ne sont pas historiques selon la notion que nous avons aujourd'hui de la science historique : ils s'enracinent dans un passé qui a pour eux une valeur exemplaire.

L'Éternel dit à Abram : va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père
et va dans le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai. Je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront.
Toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
Abram partit, comme l'Éternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui.
Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu'il sortit de Charan.
Il parcourut le pays jusqu'au lieu nommé Sichem, jusqu'aux chênes de Moré.
Les Cananéens étaient alors dans le pays.
L'Éternel apparut à Abram, et dit : je donnerai ce pays à ta postérité.
Abram bâtit là un autel à l'Éternel, qui lui était apparu.
Il se transporta de là vers la montagne, à l'orient de Béthel, et il dressa ses tentes, ayant Béthel à l'occident et Aï à l'orient. Il bâtit encore là un autel à l'Éternel, et il invoqua le nom de l'Éternel.
Abram continua ses marches, en s'avançant vers le midi. Genèse 12

 

L'Exode présente Moïse comme un libérateur par la foi : lui non plus ne connaîtra jamais la terre promise, vers laquelle il fera marcher le peuple pendant les quarante ans de la traversée du désert, vivant de la présence de Dieu, exemples pour les Israélites exilés.

Pharaon approchait. Les enfants d'Israël levèrent les yeux, et voici, les Égyptiens étaient en marche derrière eux. Et les enfants d'Israël eurent une grande frayeur, et crièrent à l'Éternel. Ils dirent à Moïse : n'y avait-il pas des sépulcres en Égypte, sans qu'il fût besoin de nous mener mourir au désert ? Que nous as-tu fait en nous faisant sortir d'Égypte ? N'est-ce pas là ce que nous te disions en Égypte : laisse-nous servir les Égyptiens, car nous aimons mieux servir les Égyp-tiens que de mourir au désert ?
Moïse répondit au peuple : ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l'Éternel va vous accorder en ce jour ; car les Égyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les verrez plus jamais. L'Éternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence. Exode 14. 10



 

A propos du yahviste ( J )

 

J n'est pas indépendant de la tradition deutéronomiste (dtr). Pour les uns, J est un théologien appartenant totalement à cette tradition deutéronomiste. Pour les autres, il en connaît la pensée et le langage mais il est plus « libéral » qu'elle et s'oppose à son orthodoxie.

Il faut encore distinguer les textes de J de la Genèse et de l'Exode. Les textes de J de l'Exode s'accordent bien avec la présentation « militaire » que le dtr fait de la promesse du pays liée à l'expulsion des peuples autochtones. Par contre l'ambiance patriarcales des patriarches Abraham, Isaac et Jacob de la Genèse ne correspondent pas à l'école dtr.

On a affaire de toute évidence à deux traditions antagonistes des origines du peuple d'Israël. Selon la tradition des patriarches de la Genèse, cette origine remonte à l'installation d'ancêtres lointains sur la terre de Canaan, alors que selon la tradition de l'Exode, elle remonte à la sortie d'Égypte. Le conflit entre ces deux traditions correspond ainsi au conflit entre deux conceptions opposées de l'origine. A la conception « généalogique » de la Genèse s'oppose une conception « vocationnelle » de l'Exode. Dans le premier cas l'identité d' « Israël » repose sur l'ascendance, dans le second cas sur son obéissance à la Loi.

D'ailleurs plusieurs textes dans les récits patriarcaux de la Genèse contiennent des allusions souvent ironiques à la tradition de l'Exode. Ainsi en Genèse 12.10-20, Abraham fait passer Saraï pour sa sœur, le Pharaon la prend pour concubine tout en couvrant Abraham de cadeaux ; mais y renonce lorsque l'Éternel le « frappe de grandes plaies ». Ainsi aussi en Genèse 16, Agar la servante égyptienne est maltraitée par Saraï et s'enfuit au désert où elle est protégée par Dieu !

Un texte comme celui d'Ézéchiel :

Fils de l'homme, ceux qui habitent ces ruines dans le pays d'Israël disent : Abraham était seul, et il a hérité le pays; à nous qui sommes nombreux, le pays est donné en possession. Ez. 33.24

suggère que l'affrontement entre ces deux mythes d'origine se situe essentiellement au moment de l'Exil et du retour, où il a dû être particulièrement violent.

Le rédacteur (sans doute P) qui a réuni ces deux traditions aurait alors cherché à surmonter ce conflit.

On ne peut donc plus admettre l'existence d'un long récit de J allant des origines jusqu'à l'entrée en Canaan. On est obligé d'envisager pour J la juxtaposition d'une quantité de fragments divers qui ont été regroupés après l'Exil.

On pourrait alléguer contre cette « théorie des fragments » le fait que les textes dtr mentionnent les « Pères » du peuple, qui pourraient être Abraham, Isaac et Jacob, les patriarches de la Genèse, car ceci justifierait l'unité de J depuis la Genèse jusqu'à dtr. Mais le professeur Römer a démontré que ces « Pères » ne sont pas les patriarches mais sont les ancêtres sortis d'Égypte.

 

Thomas Römer
Introduction à l'Ancien Testament
Labor et Fides, 2004

 

Lorsque nous disons « J » pour désigner un des auteurs de la Genèse et de l'Exode nous devons donc penser soit à un deutéronomiste écrivant au 7e siècle, donc avant l'Exil, soit à un historien-théologien vivant sous l'Empire perse, après la fin de l'Exil (cette période s'étend de 538 à 332 lors de l'arrivée d'Alexandre)

 


5

Ézéchiel

 

Prêtre exilé avec le peuple à Babylone, il appelle à la pureté éthique :

Le juste, celui qui pratique droiture et justice,
ne mange pas sur les montagnes, ne lève pas les yeux vers les idoles de la maison d'Israël,
ne déshonore pas la femme de son prochain, ne s'approche pas d'une femme pendant son impureté,
n'opprime personne, rend au débiteur son gage, ne commet point de rapines,
donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu,
ne prête pas à intérêt, ne tire point d'usure,
détourne sa main de l'iniquité et juge selon la vérité entre un homme et un autre,
suit mes lois et observe mes ordonnances en agissant avec fidélité,
celui-là est juste, il vivra, dit le Seigneur, l'Éternel. 18. 5

Espérance, dynamisme créateur, profondeur spirituelle

Je vous ramènerai sur votre terre.
Je verserai sur vous de l'eau pure, et vous serez purs.
Je vous purifierai de toutes vos actions impures que vous faites pour les faux dieux.
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un Esprit nouveau.
J'enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair.
Je mettrai en vous mon Esprit.
Ainsi je vous rendrai capables d'obéir à mes lois, de respecter et de faire ce que je vous ai commandé...
Grâce à moi vos arbres donneront beaucoup de fruits,
et vos champs produiront des récoltes abondantes.
Alors vous ne connaîtrez plus la honte d'avoir faim devant les autres peuples.
A ce moment-là vous vous souviendrez de votre conduite mauvaise
et de vos actes qui n'étaient pas bons.
Vous devez le savoir, ce n'est pas à cause de vous que j'agirai.
Je le déclare, moi l'Éternel.
Vous devriez plutôt avoir honte et regretter votre conduite, gens d'Israël !

Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Je vais ouvrir vos tombes et je vous en ferai sortir, vous, mon peuple.
Je vous ramènerai sur la terre d'Israël.
Quand j'ouvrirai vos tombes, quand je vous en ferai sortir, vous, mon peuple,
Vous saurez que l'Éternel,c'est moi !
Je mettrai en vous mon Esprit, et vous vivrez.
Je vous installerai sur votre terre.
Alors vous le saurez : c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé
et je fais ce que je dis, dit l'Éternel. 37. 12

 


6

« L'auteur sacerdotal  » ( P )

Genèse - Exode

Nombres

 

L'auteur sacerdotal est un groupe de prêtres que l'on désigne par l'abréviation usuelle de « P ». On attribue à « P » une partie des livres de la Genèse et de l'Exode qui ont été ultérieurement édités en les entrecroisant avec les textes de « J » dont nous avons parlé plus haut.

Ainsi le premier récit de la création, en Genèse 1. Il y est précisé que chaque soir « Dieu vit que cela était bon», sous le ciel et sur la terre créée par Dieu alors que les exilés avaient tendance à penser au contraire que la terre de Babylone était invivable !
Dieu y fonde le repos du sabbat en terminant son oeuvre le sixième jour ; les fêtes religieuses sont inscrites dans les astres créés le quatrième jour dont le texte dit qu'il s'agit d'une de leurs principales raisons d'être...

Un tel pensée ouvrait les exilés à une pratique religieuse dont les jalons étaient le repos du sabbat, le respect des fêtes (Pâque, Pentecôte), le rite de la circoncision attribué au grand Abraham Gen. 17 et la séparation d'avec les nations, selon les lois du culte, de l'alimentation et de l'habillement.
Cette séparation se trouvant déjà fondée lors de la fondation du monde de Genèse 1 dans la séparation plusieurs fois répétée entre la lumière et les ténèbres, entre les eaux d'en-haut et celles d'en-bas, ainsi qu'entre les espèces des plantes et des animaux.

Prenons en exemple l'alliance de Dieu avec Noé : il est l'ancêtre de toute l'humanité, y compris, bien sûr, les Babyloniens ; de plus l'arc-en-ciel est parfaitement visible aussi en Babylonie !

 

 Noé

Dieu dit à Noé et à ses fils : Je fais alliance avec vous, avec vos enfants et avec les enfants de leurs enfants. C'est aussi une alliance avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : avec les oiseaux, les animaux domestiques ou sauvages, donc avec tous ceux qui sont sortis du bateau et tous ceux qui vivront sur la terre. Je fais alliance avec vous : l'eau de la grande inondation ne détruira plus jamais la vie sur la terre.
Dieu dit : Voici le signe de mon alliance. Je le mets entre moi et vous, entre moi tous les êtres vivants qui sont avec vous ? Ce sera un signe valable pour tous ceux qui naîtront après vous. Je mets mon arc dans les nuages, il sera le signe de l'alliance entre moi et la terre.
Quand je ferai venir les nuages au-dessus de la terre, quand l'arc-en-ciel apparaîtra dans les nuages, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants. Il n'y aura plus jamais de grande inondation pour détruire la vie. Quand l'arc sera dans les nuages, je le verrai. Et je me souviendrai de l'alliance que j'ai faite pour toujours avec tous les êtres vivants de la terre.
Et Dieu redit à Noé : L'arc-en-ciel est le signe de l'alliance que je fais entre moi et tous les êtres vivants qui sont sur la terre.
Genèse 9. 8-17

 

 

Abraham, Isaac et Jacob

 

Abram tomba sur sa face et Dieu lui parla en ces termes :
Voici l'alliance que je fais avec toi : tu deviendras le père de beaucoup de peuples.
Tu ne t'appelleras plus Abram. Ton nouveau nom sera Abraham. En effet, je fais de toi le père de beaucoup de peuples.
Ceux qui naîtront de toi seront très nombreux. Ils formeront des peuples, et des rois naîtront de toi.
Je vais faire alliance avec toi, avec tes enfants et les enfants de leurs enfants, de génération en génération. Cette aliance durera toujours. Ainsi, je serai ton Dieu et je serai le Dieu de tous ceux qui naîtront de toi. Maintenant tu vis en Canaan, mais ce pays n'est pas à toi. Eh bien, je vais donner tout ce pays, à toi, à tes enfants et aux enfants de leurs enfants. Il sera à eux pour toujours, et je serai toujours leur Dieu.
Dieu dit encore à Abraham : Toi, tes enfants et les enfants de leurs enfants, de génération en génération, vous respecterez mon alliance. Voici le commandement que je vous donne, à toi, à tes enfants et aux enfants de leurs enfants : tous les garçons devront être circoncis. Votre circoncision sera le signe de l'alliance entre moi et vous. Tous vos garçons seront circoncis quand ils auront huit jours, de génération en génération. Genèse 17.3-11

Ce passage est de la même origine que celui qui vient d'être cité de l'alliance avec Noé. Son style, froid et didactique contraste avec la verve du Yahviste narant la rencontre d'Abraham avec ses trois visiteurs, en Genèse 18.


On peut s'essayer à distinguer les deux sources « J » et « P » particulièrement enchevêtrées dans le récit d'Exode 14. (NB : voir la note concernant « J » page 15.

Texte yahviste

13 Moïse dit au peuple : Ne craignez rien, restez en place,
et regardez la délivrance que l'Eternel va vous accorder en ce jour ;
car les Egyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les verrez
plus jamais. 14 L'Eternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence.

Texte sacerdotal

15 L'Eternel dit à Moïse : Pourquoi ces cris ? Parle aux enfants d'Israël,
et qu'ils marchent. 16 Toi, lève ta verge, étends ta main sur la mer,
et fends-la ; et les enfants d'Israël entreront au milieu de la mer à sec.
17 Et moi, je vais endurcir le cœur des Egyptiens, pour qu'ils y entrent
après eux: et Pharaon et toute son armée, ses chars et ses cavaliers,
feront éclater ma gloire. 18 Et les Egyptiens sauront que je suis l'Eternel,
quand Pharaon, ses chars et ses cavaliers, auront fait éclater ma gloire.

19 L'ange de Dieu, qui allait devant le camp d'Israël, partit et alla
derrière eux; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se
tint derrière eux. 20 Elle se plaça entre le camp des Egyptiens et
le camp d'Israël. Cette nuée était ténébreuse d'un côté, et de l'autre
elle éclairait la nuit. Et les deux camps n'approchèrent point l'un
de l'autre pendant toute la nuit.

21 Moïse étendit sa main sur la mer.

Et l'Eternel refoula la mer par un vent d'orient, qui souffla
avec impétuosité toute la nuit; il mit la mer à sec,

et les eaux se fendirent. 22 Les enfants d'Israël entrèrent au milieu
de la mer à sec, et les eaux formaient comme une muraille à leur
droite et à leur gauche. 23 Les Egyptiens les poursuivirent; et tous
les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers, entrèrent après
eux au milieu de la mer.

24 A la veille du matin, l'Eternel, de la colonne de feu et de nuée,
regarda le camp des Egyptiens, et mit en désordre le camp des
Egyptiens. 25 Il ôta les roues de leurs chars et en rendit la marche
difficile. Les Egyptiens dirent alors: Fuyons devant Israël,
car l'Eternel combat pour lui contre les Egyptiens.

26 L'Eternel dit à Moïse: Etends ta main sur la mer; et les
eaux reviendront sur les Egyptiens, sur leurs chars et sur
leurs cavaliers. 27 Moïse étendit sa main sur la mer.

Et vers le matin, la mer reprit son impétuosité, et les Egyptiens
s'enfuirent à son approche; mais l'Eternel précipita
les Egyptiens au milieu de la mer.

28 Les eaux revinrent, et couvrirent les chars, les cavaliers et
toute l'armée de Pharaon, qui étaient entrés dans la mer après les
enfants d'Israël; et il n'en échappa pas un seul. 29 Mais les enfants
d'Israël marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux
formaient comme une muraille à leur droite et à leur gauche.

30 En ce jour, l'Eternel délivra Israël de la main des Egyptiens ;
et Israël vit sur le rivage de la mer les Egyptiens qui étaient
morts. 31 Israël vit la main puissante que l'Eternel avait dirigée
contre les Egyptiens. Et le peuple craignit l'Eternel,

et (le peuple) crut en l'Eternel et en Moïse, son serviteur.

 

On remarque que chacune des deux « moitiés » du texte est en réalité un texte autonome qui a sa propre logique.
- Ainsi le yahviste mentionne la « main » de l'Éternel (verset 31) alors que le sacerdotal marque une certaine distance en parlant plutôt de la « main » de Moïse (versets 16 et 26).
- Le yahviste dit que c'est un un grand vent d'est qui fait reculer la mer, alors que le sacerdotal voit celle-ci fendu par un couteau par le geste de la main de Moïse.
- La conclusion du yahviste est sur l'autorité de l'Éternel, alors que le sacerdotal y ajoute celle de Moise.
- Le yahviste décrit une scène à laquelle l'Éternel participe directement, alors que le sacerdotal place toute l'action sous l'intermédiaire de Moïse, qui fonctionne comme un prêtre (ce qui est une des raisons qui font supposer que les auteurs sont bien un groupe de prêtres).
- On peut noter que l'éditeur final qui a ainsi réuni ces deux textes a unifiés l'appellation de Dieu qui est ici toujours nommé « l'Éternel ».

 

Suite

 

Retour
Retour vers "Spiritualité"
Vos commentaires et réactions

 

haut de la page

 


 
 

Les internautes qui souhaitent être directement informés des nouveautés publiées sur ce site
peuvent envoyer un e-mail à l'adresse que voici : Gilles Castelnau
Ils recevront alors, deux fois par mois, le lien « nouveautés »
Ce service est gratuit. Les adresses e-mail ne seront jamais communiquées à quiconque.