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Tout ce dont

vous avez réellement besoin

c'est l’amour

 

All You Really Need is Love

 

 Don Cupitt

 

 

4 août 2014

Un correspondant indigné demande :
- « Mais finalement à quoi donc croient les non-réalistes ? »
La réponse est évidente :
- « à l’Amour »

Une paroisse de Nouvelle-Zélande a produit son propre recueil de cantiques non-réalistes. Les paroissiens ne sont plus obligés de chanter des paroles auxquelles ils ne croient pas.
Il y a déjà beaucoup de cantiques non-réalistes dans notre recueil « Hymns Ancient and Modern ». Il est facile d’y sélectionner tous ceux qui personnifient Dieu en l’Amour ( 1 ). Il y a tous ceux qui s'écrient : « Amour ! », « Oh ! Amour ! », « Oh ! Amour parfait ! », « Viens en nous, oh ! divin Amour », « Immortel Amour ! » etc.

Ils reflètent parfaitement la théologie non-réaliste de Sea of Faith : « L’Amour est Dieu », « L’Amour s’incarne en Jésus-Christ », « L’Amour conquiert et régénère toutes choses », « Il n’y a de Dieu que l’Amour », « Croire en Dieu est croire en la divinité de l’Amour ». (Naturellement croire en quelque chose n’est pas croire que cela existe).

Le non-réalisme est tout simplement le cœur du christianisme. Notre poésie en est témoin. Dans « Love Bade Me Welcom » par exemple, Herbert ne mentionne pas Dieu mais l’Amour. De même Eliot dans « Little Gidding ». Et personne ne songe à mettre en cause l’orthodoxie de ces poètes.

La Première épître de Jean dit que les mots amour et Dieu sont interchangeables (« Dieu est Amour »). Il n’y a pas entre eux l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes : « Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. »  (I Jean 4.7-8)

Le mot « Dieu » ne désigne pas un être métaphysique distinct, c’est simplement le nom de l’Amour. Il n’est nulle part écrit dans la bible : « tu liras ce livre avec la tête de bois du littéralisme  fondamentaliste ».

La doctrine chrétienne était naguère tout simplement une poésie d’amour : « Oh Amour qui m’a appris à porter l’image de ta Divinité ! », chante un cantique. Et personne ne critiquait. Mais, surprise : dès lors qu’un théologien (Anthony Freeman), le dit clairement dans un livre (« God in Us »), cela devient la plus damnable des hérésies et il est suspendu de son ministère.

Comment se fait-il que des manières de parler qui encore récemment ne présentaient aucun problème et représentaient même le cœur de la foi chrétienne, soient maintenant conçues comme menaçant les autorités ? Le cœur de l’Évangile n’est plus l’ancienne poésie biblique de l’Amour, il est maintenant situé dans le maintien et la protection de dogmes. A force d’entendre commenter la Bible à partir d’une philosophie réaliste obsolète, les gens en arrive à penser que la Bible elle-même en enseigne les dogmes.  Ce qui n’est pas souvent vrai.
[...]
Tant que c’est dans des cantiques, les gens acceptent que la foi chrétienne soit exprimée dans le langage poétique de l’amour. Mais dans la vie réelle, c’est la puissance qui compte et la puissance spirituelle ne peut accepter que le langage de la force. L’Église elle-même s’est faite institution hiérarchisée, et son haut clergé ne supporte plus, comme le disait Voltaire, que les doctrines qui la valorisent.
Le conflit entre « réalistes » et « non-réalistes » est sérieux et le christianisme  est désormais profondément divisé en lui-même.
Le Dieu des « réalistes » est conçu comme le maître du monde, concentré d’infinie puissance spirituelle réelle.
Le Dieu des « non-réalistes »  est l’Amour qui vit en mourant, en se donnant continuellement. Je l’appelle l’amour « solaire ».

Dans notre Univers où absolument tout se consume et disparaît, rien ne peut être sauvegardé. Il est inutile de chercher à préserver quoi que ce soit, tout devra bien être finalement abandonné. La perte deviendra oblation.
C’est le « non-réalisme », l'amour jusqu’à la mort.

 

___________________________________

( 1 ) Note de G.C.
Il est à remarquer que les cantiques français ne personnifient jamais ainsi l’Amour en Dieu. L’amour y est naturellement énormément chanté mais il demeure toujours une attitude de Dieu.
Ainsi : « Louez l’Éternel car éternel est son amour ».
  

 Traduction Gilles Castelnau

 

 

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