Gilles Carbonell - Gilles Castelnau
Préface de Laurent Gagnebin
236 pages - 21 €
vente en ligne
Editions « La Barre Franche »
8 mai 2014
4e de couverture
Une bonne Foi pour toutes !!!
Gilles Carbonell
Commentaire audio sur radio-Anjou de Gilles Carbonell
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Pourquoi continuer à croire que Dieu attend des humains qu’ils aient une Foi aveugle, qu’ils croient sans réfléchir, qu’ils obéissent... et d’ailleurs, à qui et à quoi devraient-ils obéir ? Pour qui et quoi le prenons-nous ?
Depuis plus de six ans, Gilles Castelnau intervient sur un forum internet spécialisé sur le thème « Religions et spiritualités ».
Il y fait un travail immense, un travail de pédagogie, un travail d’évangélisation, un travail de démonstration des idées fausses et des affirmations de mauvaise foi (avec ou sans majuscule !)
Etant moi-même un visiteur assidu de ce forum, j’ai réalisé qu’il ne fallait pas laisser perdre cette masse de connaissances bibliques, cette générosité, cette légèreté de ton que Gilles Castelnau offre sans compter aux croyants, aux douteurs, aux hausseurs d’épaules...
Ce livre permet de découvrir les préoccupations spirituelles des internautes qui apportent leurs questions, jour après jour, questions intéressantes, curieuses, agaçantes parfois.
Et en même temps, il nous rappelle certaines vérités bibliques oubliées, et il précise les positions d’un chrétien libéral – ou plutôt, comme le disait Théodore Monod, d’un « chrétien d’avant les conciles byzantins compliqués du IVe siècle » !
En flânant dans ce livre, au hasard des thèmes, le lecteur trouvera une synthèse des quelques 10 000 questions passées en revue, ainsi que des réponses correspondantes.
Préface du Laurent Gagnebin
professeur à la faculté de théologie protestante de Paris
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Gilles Castelnau ne cède pas aux facilités du littéralisme ; il présente les textes bibliques dans l’éclairage d’une méthode historico-critique exigeante. Mais le tout reste d’une belle et permanente lisibilité, d’une grande clarté.
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Le dynamisme créateur, dont Gilles Castelnau aime à se réclamer pour dire Dieu aujourd'hui, le porte et l'anime aussi dans ces pages vives et fortes. En lisant ces réponses et leurs enseignements, on ne découvre jamais rien de pessimiste, de décourageant ; l' « introduction » souligne même, à juste titre, la légèreté du ton, une certaine fraîcheur, pourrait-on dire. Rien de pédant et de lourd, d'inutilement compliqué ou tarabiscoté, dans ce livre qui traite pourtant, avec une réelle franchise et sans complaisance, de questions à bien des égards difficiles.
je voudrais souligner encore un dernier point. Tout cela nous montre combien les gens, comme on dit, sont intéressés par les questions religieuses. Je l'ai constaté bien souvent quand, au hasard d'un train, d'un taxi, d'un restaurant, d'un magasin, d'une rue, d'une station de métro, par exemple, j'ai eu de petites conversations avec des interlocuteurs très différents (souvent musulmans) et, presque toujours, totalement ignorants en matière religieuse, mais jamais indifférents.
Le religieux passionne. Nous aurions bien tort de l'oublier et de le sous-estimer. Je ne dis pas que les personnes ainsi rencontrées, internautes ou non, sont des « croyants », je dis simplement qu'elles ont soif d'informations d'ordre spirituel et qu'elles prennent le plus souvent très au sérieux l'engagement chrétien de leur interlocuteur de passage, notre témoignage.
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Voici un passage significatif de ce livre
page 145
Les miracles
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Pourquoi Marie souffle-t-elle à l’oreille de Jésus qu'il n'y avait plus de vin pour les convives ? Jésus n'avait pas besoin de sa mère pour le savoir, lui qui sait tout.
Comme à l'habitude, il est plus riche de raisonner sur ce que l'auteur du texte a voulu montrer, plutôt que sur les événements en tant que tels.
Ce geste étrange est en effet le symbole, le résumé, le condensé de tout le ministère de Jésus, de la grande réforme qu'il a apportée dans la religion juive. A l'époque, celle-ci était très sclérosée, et réduite à des gestes purement extérieurs et formalistes comme le respect scrupuleux du sabbat, les prières à heures fixes, les purifications rituelles, etc.
Le texte ne dit pas que Jésus s'est borné à changer de l'eau en vin. C'est l'eau destinée aux purifications rituelles des Juifs qu'il a changée en vin. Et en « bon » vin. Cela signifie que, ce jour-là, plus personne ne faisait les purifications traditionnelles au moment du repas, mais qu'à la place, on buvait du bon vin. Il est typique que l'évangéliste ait placé ce symbole au tout début du ministère de Jésus.
Maintenant, s'agissant des guérisons, il est clair que les guérisons faites par Jésus ne font jamais repousser des membres coupés, ni ne rendent leurs cheveux aux chauves ou leur jeunesse aux vieux.
Ce sont toujours des « guérisons » ayant un sens profond : un aveugle qui « voit », symbolisant tous les hommes qui ne « voient » rien autour d'eux ou dans leur propre vie, un paralysé qui « se lève et marche », symbolisant tous les gens écrasés par la vie, un lépreux « purifié », symbolisant tous les gens considérés comme « impurs » et donc mis à l'écart.
On peut penser d'une part que ce ne sont pas, pour la plupart, des récits historiques - par exemple Jésus n'a évidemment pas changé de l'eau en vin ni marché sur l'eau. D'autre part il n'est pas exclu que Jésus ait effectivement opéré des « guérisons », comme tout bon rebouteux de village, et comme c'est fréquent à Lourdes et dans les réunions exaltées de certains groupes. Ces guérisons sont toujours provoquées par un choc psychique. Mais celles que rapportent les évangiles et les Actes des Apôtres ont, elles, toujours un sens.
Notons enfin, sur ce chapitre des miracles, qu'en « guérissant » des aveugles et des paralytiques, en changeant l'eau en vin, en multipliant les pains, en apaisant les tempêtes, etc, Jésus nous transmet à chaque fois un message : il guérit des gens que tout le monde laissait sur le bord du chemin, et il le fait sans contrepartie, sans leur demander s'ils ont la foi ou s'ils se repentent de leurs péchés, il donne à boire à ses convives l'eau destinée aux purifications rituelles des prêtres, signifiant par là que ces dernières sont devenues maintenant superflues, il montre que, si les hommes partagent leur pain, ils en auront tous plus qu'il ne leur en faut en réalité, etc.
Et cela, c'est infiniment plus important, plus réconfortant, plus riche d'enseignement pour aujourd'hui, que de chercher à savoir si ces « guérisons » et ces « miracles », rapportés il y a deux mille ans, se sont réellement produits ou non.
25 autres pages sont disponible gratuitement on-line
Les questions non mentionnées. Parmi les 10 000 questions posées par les internautes, on remarque des absences : personne n'a parlé des sacrements, personne de la prière d'intercession. Il n'est pas sans intéreêt de constater que des sujets si importants dans la vie spirituelle des églises demeurent en dehors des préoccupations des gens.
Si des internautes remarquent d'autres trous de ce genre, qu'ils les fassent savoir, on les notera ici.