Protestants dans la Ville

Page d'accueil    Liens    

 

Gilles Castelnau

Images et spiritualité

Libres opinions

Spiritualité

Dialogue interreligieux

Hébreu biblique

Généalogie

 

Claudine Castelnau

Nouvelles

Articles

Émissions de radio

Généalogie

 

Libéralisme théologique

Des pasteurs

Des laïcs

 

Roger Parmentier

Articles

La Bible « actualisée »

 

Réseau libéral anglophone

Renseignements

John S. Spong

 

JULIAN MELLADO

Textos en español

Textes en français

 

Giacomo Tessaro

Testi italiani

Textes en français

Spiritualité

 

Comprendre Jésus-Christ

 

 

Pâques

Le Christ est ressuscité !

 

 

5 avril 2007

La résurrection du Christ n'est pas l'affirmation peu crédible, exagérément surnaturelle d'esprits naïfs. Cette victoire finale de la vie sur la mort est le symbole central de l'action infiniment répétée au cours de l'Histoire de l'humanité, du Dieu sauveur, créateur de vie.
De même que la croix du Christ résume toutes les défaites et toutes les souffrances des hommes, de même sa résurrection récapitule tous les renouveaux que l'Esprit créateur de Dieu nous fait vivre.
La Résurrection du matin de Pâques est le prototype de tous les actes créateurs de renouveau accomplis dans tous les siècles par Dieu, de toutes les interventions divines rapportées par l'Ancien Testament et par les évangiles ; elle les résume toutes ; elle est l'événement central de l'histoire du monde.

 

 

Historicité
des récits de la résurrection

 

Les évangiles

Les récits de la mort du Christ sur la croix la présentent comme un fait historique indubitable, dont tous les passants de Jérusalem pouvaient être témoins mais dont le sens profond dépend de la foi de chacun, de sa capacité à reconnaître l' « accomplissement des Écritures , de sa lucidité spirituelle.

Les récits de la résurrection du Christ le matin de Pâques, son passage de la mort sur la croix à la vie divine, sont d'un genre différent : ils nous décrivent un fait dont le sens profond dépend, lui aussi de la foi de chacun mais dont la réalité n'est sensible qu'à la foi ; les passants indifférents n'auraient pu en être témoins. Cela ne signifie pas que l'événement de la Résurrection du Christ est moins « vraie » que sa mort ; elle se situe à un autre niveau d'existence.

C'est ainsi qu'on ne peut harmoniser les récits des quatre évangiles et que des difficultés insurmontables se présentent à celui qui voudrait faire l'économie de cette réflexion. Une lecture attentive et positive de ces récits nous en fait mieux pénétrer le sens que la lecture fondamentaliste qui s'appuie sur une prétendue « inerrance » (vérité littérale) du texte biblique.

Loin de rejeter l'autorité de la Bible, nous cherchons à lui donner toute son importance. Ce sont bien les auteurs bibliques dont le témoignage fonde notre foi. Rechercher les ressemblances et différences entre les évangiles par exemple et les rapports entre les diverses affirmations du Nouveau Testament ne met pas en question la certitude de ceux qui se savent transformés par la foi.

Si nous croyons en la Résurrection de Celui que nous appelons « Seigneur », c'est bien parce que nous participons avec lui au passage de la mort à la vie ; parce que nous laissons, comme il nous l'a enseigné lui-même, l'Esprit divin envahir notre propre esprit. Ce ne sont pas les détails historiques rapportés par les évangélistes qui sont importants, mais le pouvoir puissant qu'ont sur nous leurs évangiles, comme le savent bien ceux qui ont l'habitude de les méditer.

Lisons donc, et remarquons les différences :
- L'évangéliste Matthieu nous décrit un ange formidable descendant du ciel alors que Marc montre dans le tombeau un jeune homme assis, Luc deux hommes et Jean personne du tout.
- Les apparitions du Ressuscité sont, elles aussi, différentes. Non seulement les disciples qui en sont témoins ne sont pas les mêmes (et la liste que Paul en donne en I Corinthiens 15.5-7 est elle aussi différente) mais leur intention même diffère.

On peut distinguer les préoccupations des évangélistes Matthieu et Marc d'une part, Luc et Jean d'autre part. Les premiers rendent le lecteur sensible à la puissance et à la gloire du Ressuscité qui contrastent avec l'humiliation et la défaite du Vendredi saint. Les seconds suggèrent le secret, l'incognito de sa présence auprès des siens.

Ainsi, dans l'évangile de Matthieu le Christ ressuscité est montré exalté, vainqueur : l'ange descend du ciel et roule de force la pierre gardée par les soldats. Les soldats qui, lors du Vendredi saint, se moquaient, frappaient, crucifiaient sont « comme morts » le matin de Pâques !

Par contre le 4e évangile nous présente Marie pleurant près du tombeau : « on a enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où on l'a mis » alors même que Jésus se tient debout derrière elle et prononce son nom : « Marie ! »

Luc décrit les disciples cheminant vers Emmaüs en compagnie de Jésus sans pour autant le reconnaître, sinon dans le geste du partage du pain, comme cela nous est proposé à tous.

Ce sont deux réflexions spirituelles parallèles, deux méditations complémentaires de la vie en communion avec le Ressuscité. Bien d'autres remarques analogues jailliront d'une lecture attentive des textes si seulement on prend garde à éviter tout fondamentalisme écrasant les nuances souvent très subtiles avec lesquelles les auteurs saints ont travaillé leurs évangiles. Ils sont écrit avec tant de délicatesse et nous lisons si vite !

- L'affirmation du troisième jour qui traversait déjà les récits évangéliques (« le Fils de l'homme ressuscitera le troisième jour » Mat 17.22) est elle aussi hautement symbolique et chargée de sens depuis les origines de l'Ancien Testament :

« L'Éternel dit à Moïse : Va vers le peuple, sanctifie-les aujourd'hui et demain, qu'ils lavent leurs vêtements, qu'ils soient prêts pour le troisième jour, car le troisième jour l'Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple sur la montagne du Sinaï » (Ex 19.10).

« Ainsi parle l'Éternel, le Dieu de David ton père : j'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici je te guérirai ; le troisième jour tu pourras monter à la maison de l'Éternel » (2 Rois 20.5).

« Venez, retournons à l'Éternel ! Car il nous guérira, il bandera nos plaies, il nous rendra la vie dans deux jours ; le troisième jour il nous relèvera, et nous vivrons devant lui... sa venue est aussi certaine que l'aurore.  »(Osée 6.2)

« Préparez-vous des provisions, car dans trois jours vous passerez le Jourdain. »(Josué 1.11).

Mentionnons aussi Jonas et ses trois jours dans le ventre du poisson ainsi que la fugue de Jésus à douze ans (Luc 2.41) que ses parents retrouvent le troisième jour dans le temple de Dieu !

Cette conviction de toute l'Écriture que la libération suscitée par Dieu se produit toujours à nouveau, dans toutes les situations de malheur imaginables, se manifeste par ce symbole permanent du troisième jour. Il faut bien sûr approfondir sa signification : l'intervention de Dieu n'est jamais instantanée et automatique elle ne se fait pourtant pas attendre vraiment longtemps. Mais il serait dommage de prendre à la lettre un symbole chargé de sens.

Quand le doigt indique la lune il ne faut pas regarder le doigt ! Il est clair que ces diverses mentions d'apparence historiques ont pour but d'attirer l'attention sur des éléments théologiques et spirituels ; on dévalorise les textes en y cherchant une vérité historique et de plus on s'y perd à cause des contradictions qui les rendent alors peu crédibles.

En effet, si la Résurrection de Jésus avait dû se passer précisément le troisième jour, il n'aurait pas pu dire au brigand : « Ce soir même, tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23.43)

Un journaliste qui aurait été présent sur les lieux des apparitions du Ressuscité n'aurait, sans doute, rien enregistré sur la pellicule de sa caméra, sauf bien entendu les visages émerveillés et apaisés des disciples qui, eux, contemplaient le Ressuscité avec les yeux de leur foi.

L'importance des récits de la Résurrection n'est donc pas de rapporter, comme des journalistes le feraient, des faits constatables, mais d'ouvrir nos coeurs à l'intervention divine, décisive pour nous comme pour la vie du monde. C'est l'acte créateur central de Dieu qui récapitule et répète toutes ses interventions antérieures (et postérieures) depuis la première Pâque, passage du peuple hébreu des ténèbres d'Égypte au pays d'Israël où coulent le lait et le miel (Ex 13.5), émerveillement du retour de la captivité à Babylone : « Ce peuple assis dans les ténèbres voit une grande lumière » (Esaïe 9.1), ainsi que toutes les libérations chantées par les psalmistes : « Des profondeurs je t'appelle, Éternel... » (Ps 130.1).

C'est l'acte d'intervention de Dieu qui approuve et ratifie le combat de Jésus-Christ en faveur de l'humanité et contre les intégrismes religieux symbolisés par les Pharisiens ; Pierre disait bien :

« Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts ; nous en sommes témoins. C'est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez ; c'est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous ». (Actes 3.15)

 

.

 

Nous croyons en Dieu
Malgré son silence et son secret,
nous croyons qu'il est vivant.
Malgré le mal et la souffrance,
nous croyons qu'il a fait le monde
pour le bonheur de la vie.
Malgré les limites de notre raison
et les révoltes de notre coeur,
nous croyons en Dieu.

 

Nous croyons en Jésus-Christ
Malgré les siècles qui nous séparent de lui,
nous croyons en sa parole.
Malgré sa faiblesse et sa pauvreté,
nous croyons que sa mort est notre vie.
Malgré nos incompréhensions et nos refus,
nous croyons en sa résurrection.

 

Nous croyons en l'Esprit saint
Malgré les apparences
nous croyons qu'il conduit l'Église.
Malgré la mort,
nous croyons à la résurrection.
Malgré l'ignorance et l'incrédulité,
nous croyons que l'espérance
du Royaume de Dieu
est pour tous les hommes.

 

 

Le Dieu de la Résurrection

 

Le Dieu qui a ressuscité Jésus-Christ est donc le fondement de la Vie, le créateur du renouveau ; il n'est pas le Jupiter à la toute-puissance capricieuse que les gréco-romains imaginaient.

Les interventions de Dieu témoignent toujours, du début à la fin de la Bible et dans la ligne de la Résurrection, de sa présence, source de vie, restaurant inlassablement la création toujours à nouveau menacée par les forces destructrices de la mort. Dieu est à chercher dans le fondement qu'Il donne en permanence à toute vie et non pas dans des miracles surnaturels extraordinaires

L'Esprit de vie dont nous parlerons à propos de Pentecôte est donc caractérisé par la lutte et l'acceptation de la défaite et de la souffrance du Vendredi saint d'une part, par la victoire de Pâques et son enracinement dans le fondement de la Vie elle-même d'autre part. Il nous recrée de l'intérieur, inspire à notre esprit le courage de vivre qui a fait vivre Jésus-Christ lui-même, comme son ministère nous le révèle. Le théologien Paul Tillich remarque que notre préoccupation ultime, fondamentale, est de résister à cette menace de la mort, du néant dans nos existences.

L'art, la littérature se font l'écho de ce mal de vivre que nous ressentons. Dieu répond à cette préoccupation et nous rend capables en union avec lui de surmonter cette angoisse.

Nous connaissons aussi, dit-il, l'angoisse du vide, de l'absurde ; l'angoisse de la culpabilité, de la damnation même ; et toujours notre appartenance au monde de Dieu nous renouvelle le courage de vivre tel que Jésus-Christ nous l'a fait connaître à travers le Vendredi saint et Pâques.

C'est pourquoi mettre sa confiance en la Providence n'est pas s'imaginer qu'une activité spéciale de Dieu va venir modifier les conditions de notre existence ; c'est plutôt croire avec le courage de la foi qu'aucune situation, quelle qu'elle soit, ne peut nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, ni compromettre l'avenir que nous vivons avec Dieu.

« Qui nous séparera de l'amour de Christ ? La tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée [...] Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur »
. (Romains 8.35-39)

 

Le philosophe Cioran écrit :

« Aimer les grandes joies et les grands désespoirs ; mais haïr à mort l'inertie, le doute et la passivité. Que nous soyons positifs ou négatifs, peu importe ; il suffit que notre esprit vibre. Car d'une grande négation ne peut pas ne pas sortir une grande affirmation. Que la folie soit notre seule sagesse ». (Le livre des leurres, p.49)

La prière dans l'ambiance de la mort du Christ et de sa résurrection.
Nous assumerons comme Jésus-Christ l'a fait les conditions de notre existence ; nous puiserons en nous le courage que le Saint Esprit y renouvelle pour traverser les ténèbres du Vendredi saint avec au coeur la flamme de la victoire de Pâques. Nous enracine-rons en Dieu les moments de nos existences et nous en tirerons toujours à nouveau le sentiment de la paix qu'il donne aux siens.

 

L'éthique repensée dans l'Esprit de Pâques

Le théologien californien Matthew Fox écrit :

« Tout est en mouvement, tout est en route, tout bouge, vibre, danse et émerveille. [...] Nous voyons le créateur sous les traits d'un artisan qui conçoit l'univers comme une grande cithare (image rafraîchissante d'un Dieu qui ne juge pas !). Et toute cette musique cosmique n'est qu'harmonie ». (La Grâce originelle p.84)
 

Il propose de considérer comme une faute, comme un péché, le fait de nous détourner du dynamisme créateur que l'Esprit divin s'efforce de faire vivre en nous : ne pas être amoureux de la vie, négliger l'énergie, la créativité de l'Esprit de Pâques, se dessécher, admettre la laideur, l'ennui, la médiocrité, se réfugier dans une immobilité sécuritaire, ne pas transmettre à la jeune génération l'amour de la beauté, la conscience de la vie agissante dans le cosmos entier, laisser à la mort et au pessimisme la victoire sur la vie et la joie !

Anne Wilson Schaef, disciple anglaise de Matthew Fox :

« Quand nous engageons notre processus de guérison, nous commençons à nous impliquer davantage dans nos propres vies. En y participant davantage nous commençons à faire davantage confiance à notre Créateur... vivre une vie de foi devient réalité, non plus abstraction... On ne peut s'enfoncer dans la situation de victime et vivre de spiritualité ».
 

Maître Eckhart, dominicain allemand du XIVe siècle écrivait :

« Aucune créature n'a d'être ; car leur être à toutes est suspendu à la présence de Dieu. Si Dieu se détournait d'elles ne fut-ce qu'un instant, elles retourneraient au néant ». (Sermon n°4)

 

.

 

N'oublie pas, au temps de Pâques
qu'au plus profond de toi-même,
en ton être le plus intime,
Dieu renouvelle sa Vie divine.

Les explications, les analyses
ne doivent pas te réduire, te séduire.
Ta famille, ta profession
ton caractère et ton passé
n'expliquent pas complètement ton présent.

Et ton présent, à cause de Pâques,
s'ouvre sur des choses nouvelles.

Renforce ta foi, ton espérance et ton amour.
Chaque instant de ta vie est unique.
Chaque instant de ta vie est neuf.

Retrouve Dieu en toi,
redeviens ton propre guide
grâce à lui.
Reprends possession de toi
sur des chemins qui seront
véritablement dignes de toi,
dignes de lui.

.

 

La divinité de Jésus-Christ

 

Saisis par la conviction de sa résurrection par Dieu, nous comprenons que les actes et les paroles de Jésus sont véritablement ceux que le saint Esprit du Vendredi-saint et de Pâques a suscités en lui, comme il cherche à le faire en tout homme pour la construction d'un monde meilleur, du Royaume de Dieu.

A la différence des autres hommes qui négligent et s'éloignent leur filiation divine, Jésus est vraiment le Fils de Dieu, son souffle est vraiment mêlé au Souffle divin, son esprit imprégné de l'Esprit saint.

Il nous arrive souvent d'avoir conscience de notre propre transcendance, mais lorsqu'il s'agit de vivre cette union dans le concret de l'existence notre incapacité apparaît, notre aliénation se manifeste. Jésus Christ, « issu selon la chair de la lignée de David, a été établi selon l'Esprit saint Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection d'entre les morts » (Romains 1.6).

Nous prendrons garde de méditer correctement ce passage de Paul qui nous interdit de prendre ce terme de Fils de Dieu au sens littéral, et de projeter dans la vie de Dieu la situation d'une famille humaine. Cela donnerait à ce titre un sens superstitieux et en déformerait le sens.

Les controverses philosophiques du IVe siècle concernant la nature divine de Jésus, aboutissant à l'expression du credo : « vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé... » ne sont plus dans notre langage actuel. Paul Tillich propose de ne plus les employer et de remplacer l'expression inadéquate de nature par celle d'unité de Dieu et de l'homme par exemple, qui exprime une relation dynamique plutôt qu'une pensée abstraite.

Il convient d'ailleurs de toujours penser au rapport de l'expression Fils de Dieu avec la Résurrection de Pâques, car une divinité naturelle de Jésus lui donnerait une ressemblance dangereuse avec les divinités païennes qui, comme Zeus, qui se métamorphosaient couramment en simples mortels pour une visite sur la terre avant de remonter sur leur Olympe.

La piété populaire préférerait, certes, un Dieu qui se promène sur la terre ; un Dieu qui ne serait pas engagé dans les conflits de l'existence et les ambiguïtés de la vie ; on pourrait alors solliciter de lui des miracles sans nous sentir engagés nous-mêmes dans son Ministère puisqu'il ne serait pas, lui, véritablement engagé dans notre humanité.

Sous-estimer ainsi l'humanité de Jésus dans sa vie, sa croix et sa résurrection par Dieu l'éloigne de nous, néglige sa participation réelle aux conditions de notre existence et nous prive en fait d'un... sauveur !

La croix.
D'ailleurs celui que nous nommons, de par sa Résurrection, Fils de Dieu, a été auparavant le crucifié ; il a résisté à la tentation diabolique du pouvoir et de la puissance, à tout ce qui pouvait attirer les gens à lui plutôt que de les amener à Dieu. Totalement uni à Dieu, fondement de son être, transparent à la présence divine, l'importance ultime de sa vie ne résidait pas en sa personne mais en son Père. C'est au seul crucifié qu'on peut dire : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu ».

.

 

Le jeune homme vêtu de blanc

Laissons enfin les images finales de l'évangéliste Marc (16.1-7) pénétrer nos coeurs et les revitaliser :

- « Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever ».

Jean a préféré dire (20.1) qu'il faisait encore obscur mais ici, Marc nous situe devant ce soleil levant éclatant au sortir d'une nuit : c'est cela l'atmosphère de la Résurrection ; une nouvelle journée commence dans sa pureté et ses promesses alors que rien n'est encore vécu, corrompu, compromis.

- « Elles virent un jeune homme assis à droite vêtu de blanc ».

Assis, donc paisible, calme. On est loin du tremblement de terre impressionnant qu'évoque Matthieu (28.2). Ce jeune homme assis dans le matin calme, invite à un autre regard sur la vie que le cadavre que les femmes voulaient fleurir !

- « Elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée ».

Pierre tombale, pierre impossible à rouler de toutes les lourdeurs, de toutes les anxiétés ; pierre de toutes les murailles, impossibilités, regrets éternels, pierre des blocages, des résignations, des timidités, des dépressions...

- « Il leur dit : il est ressuscité, il n'est point ici ; voici le lieu où on l'avait mis ».

Il faut refaire lentement et difficilement le chemin qui nous sort de notre frigidité sentimentale, de notre enfance perdue vers un vrai renouveau, une force créatrice, un esprit de vie.

 

.

 

Pour le monde et pour moi,
j'ai confiance en Jésus de Nazareth.
Il est le seul Sauveur et Maître.
Il a été l'homme véritable,
comme nul homme ne peut l'être par lui-même.

Il est mort sur une croix
pour les autres et pour le monde
comme pour moi.

Il est ressuscité.
Il est présent dans tous les hommes,
et pour les servir, il recrute son Église
sans tenir compte de nos distinctions.

Il agit par les hommes dans l'histoire,
pour la mener à son but,
un univers réconcilié dans l'amour.
Ainsi je ne crois à la fatalité
ni de la haine, ni de la guerre,
ni de la catastrophe, ni de la mort,
parce que je crois que Jésus libère l'homme
pour des décisions libres.

Grâce à lui, ma vie a un sens,
l'univers aussi.
Pour le monde et pour moi,
j'espère en Jésus de Nazareth,
il vient.

 

Église réformée de Montpellier

.

 

Le Seigneur Jésus-Christ
avant de ressusciter
a reposé trois jours en terre.

Et depuis ces jours-là
la tombe des hommes est devenue
signe d'espérance en la résurrection.

.

 

Au cimetière
Au moment où nous nous séparons
de ce qui est périssable,
nous affirmons notre foi
en la Vie éternelle,
notre confiance en Dieu
plus fort que la mort,
notre communion avec les croyants
de tous les temps :
« Ne crains pas, dit Jésus-Christ, crois seulement. »

 

.

 

Ainsi parle le Seigneur :
Il est terminé le temps du sépulcre et de la mort.
Je fracasserai vos tombeaux et leur poussière flottera.
Dans le soleil du matin j'ouvrirai vos tombeaux.
J'en arracherai les terreurs
et je les éparpillerai aux vents de l'aurore !
Avec mes mains nues je vous forcerai un passage
je vous tiendrai la lourde porte et je vous le dis en vérité :
Vous passerez

Vous passerez courageux et lâches, lumineux et sombres
vous passerez avec ceux que vous aimez
Ceux qui ont cru et ceux qui ont désespéré
Personne ne restera en arrière, personne ne sera oublié.
Le tombeau est ouvert, je vous le dis : vous pouvez vivre.
Levez-vous de tous les déserts où vos ossements reposent
Arrachez-vous au pesant passé
et je vous le dis, en vérité :

Votre regard sera assez pur pour discerner le visage brillant comme le creuset de la lumière.
Je vous le dis, en vérité :
Vous entendrez la voix et elle vous transpercera
comme une musique longtemps cherchée elle vous dira :

« Venez, fils et filles bien-aimés.
Entrez dans la joie de votre Seigneur »

 

Pasteur Leila Hamrat

 

.

 

On se laisse baigner dans l'atmosphère de la Résurrection.
On ne discourt pas sur elle.
on respire l'Esprit saint,
on s'enracine dans le Fondement de la Vie.

Et après avoir bénéficié de l'apaisement
qui en émane
et du dynamisme que l'on y puise,
c'est sans crainte
que l'on rencontre la mort.

Pasteur Gilles Castelnau

 


 

Pâques

 

11 avril 2004

Précisons nos idées et celles de nos contemporains qui sont souvent floues et occasions de rebuffade : « Que s'est-il passé à Pâques ? Que dit la foi chrétienne ? »

 

Le Christ est ressuscité
En vérité il est ressuscité

Très bien. Mais que signifie « ressuscité » ?

A cause d'une ignorance de ce que nous disons de Pâques, bien des gens se détournent du christianisme, plus ou moins consciemment.
J'en prends en exemple les journalistes de la télévision qui craignent par dessus tout de se lancer dans des idées dont manifestement ils ignorent tout et qui bottent en touche en ne parlant que de petits sujets anecdotiques ridicules : je pense à ce brave pâtissier du quartier Montorgueil qui déclarait à la télévision qu'il demeurait très traditionnel pour Pâques et que la tradition de Pâques c'était les lapins, les poules et les oeufs en chocolat.

Il y a quelques années encore on mentionnait pour expliquer Pâques le renouveau du printemps, les arbres en fleurs. Maintenant on en est aux lapins en chocolat !
Tout au plus avons droit à une image du Vatican, du pape et de pèlerins !

 

Le Christ est ressuscité
En vérité il est ressuscité

 

Très bien. Mais je repose la question : que signifie « ressuscité » ?

Les gens qui n'ont pas eu de catéchisme (et c'est la majorité des jeunes d'aujourd'hui) se font une image insensée d'un cadavre dans l'obscurité de sa tombe qui, un dimanche à l'aube, se dresse tout seul, traverse en marchant dans le noir son tombeau souterrain, traverse la pierre qui le fermait (il traverse la pierre puisqu'on nous dit que lorsqu'un ange est descendu du ciel pour la rouler, le tombeau était déjà vide. Matthieu 28 ).
Et ensuite il apparaît à des gens qui, tantôt, comme Marie-Madeleine le prennent pour le jardinier Jean 20.11 ou comme les disciples d'Emmaüs qui marchent plusieurs kilomètres avec lui sans le reconnaître Luc 24.13. Tantôt à travers la porte de la pièce où sont rassemblés les disciples et laisse Thomas mettre son doigt dans les plaies de ses mains Jean 20.26.

Je comprends que l'on préfère partir à la campagne en week-end en mangeant des lapins en chocolat plutôt que d'amarrer sa spiritualité, son espérance et son courage de vivre à des récits qui paraissent enfantins ou légendaires. Et que l'on se désole de penser que pasteurs et prêtres semblent croire à des récits aussi extravagants.

 

Le Christ est ressuscité
En vérité il est ressuscité

 

Très bien. Mais je repose la question : que signifie « ressuscité » ?

La plus ancienne mention de la résurrection du Christ est faite par saint Paul. Il écrit aux Corinthiens (nous sommes dans les années 55, c'est-à-dire 25 ans après la mort et la résurrection de Jésus-Christ : nous n'avons aujourd'hui aucun texte sur la résurrection plus proche des événements)

Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures.
Il est apparu à Céphas, puis aux douze disciples.
Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.
Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi. 1 Corinthiens 15.

Luc, dans les Actes de Apôtres, rapporte le témoignage personnel de Paul :

Une lumière venant du ciel resplendit autour de lui.
Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait :
- Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
Il répondit :
- Qui es-tu, Seigneur ?
Et le Seigneur dit :
- Je suis Jésus que tu persécutes. Actes 9.
 

Ce récit de la rencontre de Paul avec le Christ ressuscité est donc beaucoup plus simple et plus sobre que celles rapportées par les évangélistes qui les ont mises par écrit dans les années 70 à 90.
Les biblistes remarquent notamment que Paul ne mentionne pas l'existence d'un tombeau où le corps de Jésus aurait été mis, qui serait donc désormais vide et que l'on pourrait aller visiter, comme une preuve de la résurrection.
Il ne donne comme témoignages de la Résurrection « que » les apparitions à Céphas (c'est l'autre nom de Pierre, aux douze disciples, à 500 disciples, à Jacques puis à tous les autres apôtres).
Et il s'en contente ! il fonde même tout son enseignement, toutes ses épîtres, uniquement sur cette vision qu'il a eue de la glorification du crucifié.

Paul est un mystique (Chacun de nous, à sa manière, ne l'est-il pas ?). Par exemple, dans sa grande épître aux Romains, il dit que, dans notre spiritualité, nous sommes unis au Christ, pour ainsi dire, nous sommes devenus une même plante avec lui.
Et puisqu'à Pâques, le Christ est passé de la mort à la vie, nous aussi, mystiquement unis à lui, nous pouvons passer dans notre existence concrète de la mort à la vie.
Il prend le symbole du baptême où, on le sait, à l'époque on plongeait le fidèle tout entier dans l'eau, comme s'il se noyait et on le sortait dans une nouvelle grande respiration, comme s'il naissait à une existence renouvelée :

Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême, en sa mort,
afin que, comme Christ est ressuscité des morts, par la gloire du Père,
de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.
Si nous sommes devenus une même plante avec lui,
par la conformité à sa mort,
nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. Romains 6
 

.

 

Nous ne devons pas nous buter sur des récits de cadavre réveillé dans la tombe, de traversées de portes fermées, toutes choses qui semblent invraisemblables à nos esprits scientifiques et curieux.
Ceux qui ne peuvent pas croire que ces événements se sont réellement passés comme ils sont racontés (de façon d'ailleurs contradictoire les unes des autres dans les évangiles), ne sont pour autant pas privés du message de Renouveau.
C'est ce message qu'il est important de dire à nos enfants et dont il faut témoigner dans nos conversations quotidiennes. Un message qui ne fait pas sourire mais qui séduits et fascine :

En puisant en nous cet élan vital, ce dynamisme créateur, cet Esprit de renouveau,
nous passons dans notre existence, d'une mort intérieure à la vie.
Nous pouvons être unis à Jésus-Christ comme « une même plante »
 

Ce n'est pas simplement une leçon d'optimisme comme chacun peut en donner et en recevoir ; ce n'est pas seulement dire qu'en effet, « après la pluie le beau temps », « tout finit toujours par s'arranger »,« la bouteille n'est pas seulement à moitié vide, elle est plutôt à moitié pleine ».
Il n'y a pas besoin de Dieu pour dire cela. Il suffit de se tenir un peu en mains et ne pas se laisser aller au pessimisme, à l'agressivité et à la dépression.

Le message de Pâques est celui de la Présence de Dieu en nous. La force créatrice de cet Esprit, ce souffle, cet élan, qui monte depuis le plus profond de notre être. La victoire de la vie sur la mort est le symbole central de l'action infiniment répétée au cours de l'histoire de l'humanité du Dieu sauveur, créateur de vie. La Résurrection du matin de Pâques est le prototype de tous les actes créateurs de renouveau accomplis dans tous les siècles par Dieu, de toutes les interventions divines rapportées par l'Ancien Testament : Pâques les résume toutes ; c'est l'événement central de l'histoire du monde.

L'Ancien Testament se réfère à « la Pâque », événement fondateur de la Sortie d'Égypte avec Moïse Exode 15 qui décrit le passage de la vie impossible dans « le Pays de servitude » à « la Terre où coulent le lait et le miel ». Renouveau toujours espéré et vécu à nouveau en communion avec le Dieu libérateur : le petit David triomphera du mauvais géant Goliath 1 Samuel 17.12, les Israélites déportés à Babylone vivront le retour libérateur et le comprendront comme une sorte de résurrection Ezéchiel 37, etc. etc.

Depuis la création du monde par « l'Esprit de Dieu qui planait sur les eaux » Genèse 1, le même Esprit « réveille » les hommes et les « relève ». Et ces deux mots sont précisément ceux qui, en grec, désignent dans le Nouveau Testament la « résurrection » : réveillé, relevé.

Nous trouverons toujours en nous ce Souffle qui nous relève lorsque le poids de l'existence nous courbe vers la terre ; cet appel qui nous réveille de notre léthargie, de notre dépression, de nos aigreurs, de nos angoisses :

 
 

Comme Christ est ressuscité des morts, par la gloire du Père,
de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.
Si nous sommes devenus une même plante avec lui,
par la conformité à sa mort,
nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection.

.

 

Notre résurrection

 

Au temps de Paul, comme aujourd'hui, la conviction que la vie ne s'arrêtait pas à la mort mais se poursuivait, d'une manière ou d'une autre dans l'au-delà, était, sinon généralisée, du moins très fréquente. On sait que dans le judaïsme l'idée d'une vie dans l'au-delà (que l'Ancien Testament n'imaginait pas encore) s'était développée dans l'intervalle de temps séparant l'Ancien et le Nouveau Testament. Les Sadducéens ne l'admettaient pas Actes 23.8 mais les Pharisiens y croyaient.
Les païens gréco-romains y croyaient tout à fait : ils disaient que l'âme humaine est immortelle car elle est une goutte de l'océan céleste de lumière divine et que lorsque le corps matériel se décompose à la mort, l'âme divine et donc immortelle s'en libère et monte de ciel en ciel. Il n'était, dans cette conception païenne gréco-romaine, pas besoin d'un Dieu pour cela, l'âme étant par nature immortelle. C'est la conception de Platon et de bien d'autres après lui.

Certains de nos jours continuent à concevoir un au-delà où les âmes se retrouvent dans un séjour éternel, en compagnie d'autres âmes, celles des parents, des conjoints, des proches et des amis, avec aussi, pourquoi pas leurs animaux familiers.
Au temps du Nouveau Testament, beaucoup de ces gréco-romains pensaient d'ailleurs que ces âmes reprenaient vie dans le monde, en une sorte de réincarnation qui ressemble beaucoup à celle des hindous et des bouddhistes et que les gens du New Age affirment à nouveau aujourd'hui.

Paul reprend lui-même cette conception de l'au-delà céleste où montent les âmes (il dit ainsi par exemple, que dans une vision il a lui-même été enlevé au 3e ciel 2 Corinthiens 12.4). Mais au lieu de mettre en rapport l'au-delà avec une immortalité naturelle des âmes, il dit que notre résurrection se fait à cause de notre union avec le Christ.

 
 

Comme Christ est ressuscité des morts, par la gloire du Père,
de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.
Si nous sommes devenus une même plante avec lui,
par la conformité à sa mort,
nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection.

Il parle alors de nous en disant que Jésus-Christ était comme les prémisses de l'humanité. Les « prémisses » sont la première gerbe d'une moisson ou le premier mouton d'un troupeau qui, dans la tradition biblique juive appartenait à Dieu. Selon la conception courante de son époque, Paul voit Adam, le premier homme, premier mort aussi, comme une sorte de chef de file de toute l'humanité. Il prend alors l'image de Jésus comme étant à son tour le chef de fils nouveau d'une nouvelle humanité :

Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.
Puisque la mort est venue avec un homme, Adam,
c'est aussi avec un homme Jésus, qu'est venue la résurrection des morts.
Et comme tous meurent avec Adam,
de même aussi tous revivront avec Christ, 1 Corinthiens 15.20

 

.

 

Certains d'entre nous, je le sais bien, ne peuvent pas parvenir à croire en la vie éternelle. Le dynamisme créateur de Dieu, disent même certains, est arrêté par un péché trop grave (il existe, disent-ils, des péchés « mortels ») ; mais on peut répondre qu'aucun péché ne peut limiter la puissance de création et de renouveau de Dieu.
D'autres pensent que la mort physique est la limite que le dynamisme créateur de Dieu ne peut franchir. C'est ce que disaient les juifs sadducéens. Mais on peut répondre, comme saint Paul que même la mort physique ne peut limiter la puissance de création et de renouveau de Dieu.
Laissons cela. Peu importe au fond les limites de notre foi. L'évangéliste Matthieu rapporte une parole de Jésus selon laquelle même une petite foi, aussi petite qu'une graine de moutarde, la plus petite de toutes les graines, peut déplacer les montagnes ! Matthieu 17.20

L'important n'est pas de croire ou de ne pas croire en l'au-delà. C'est d'ailleurs moins notre problème que plutôt le problème de Dieu. L'important est de savoir prendre parfois un petit instant de silence et de calme, de spiritualité, pour prendre conscience de la puissance de vie que Dieu fait monter en nous, qui que nous soyons, quelle que soit notre foi, notre religion ou notre absence de religion. Un Esprit de renouveau, dans l'Esprit de Jésus-Christ :

Comme Christ est ressuscité des morts, par la gloire du Père,
de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.
Si nous sommes devenus une même plante avec lui,
par la conformité à sa mort,
nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection.
 

.

A Pâques nous disons :

Le Christ est ressuscité
En vérité il est ressuscité

 

Très bien. C'est cela que signifie « ressuscité » !

 

Retour
Retour vers "Comprendre Jésus-Christ"
Retour vers "mort et résurrection de Jésus-Christ"
Vos commentaires et réactions

 

haut de la page

 

 

Les internautes qui souhaitent être directement informés des nouveautés publiées sur ce site
peuvent envoyer un e-mail à l'adresse que voici : Gilles Castelnau
Ils recevront alors, deux fois par mois, le lien « nouveautés »
Ce service est gratuit. Les adresses e-mail ne seront jamais communiquées à quiconque.