Libre opinion

« Dieu sans Dieu »
« Honest to God »
John A. T. Robinson
évêque de Woolwich (Angleterre)
1963
Voir aussi
Ian Harris Être honnête face à Dieu
Recension Gilles Castelnau
25 mars 2012
Déjà presque un demi siècle que John Robinson a lancé ce pavé dans l’eau dont les vagues ne sont pas près de s’apaiser et qui est à l’origine de toute la théologie moderne. Étonnante actualité de cet ouvrage qui semble avoir été écrit hier. Il est, bien sûr, après tout ce temps, difficile à trouver.
En voici de larges extraits qui montreront aux jeunes générations l’ancienneté des idées qui sont, aujourd’hui, devenues si courantes. (G.C.)
I
Révolution à contrecœur Là-haut ou là-bas ?
Là-haut ou là-bas
page 19
Nous autres adultes, quoi que nous puissions concevoir dans notre intellect, dans notre for intérieur, nous gardons généralement l'image mentale « d'un vieillard dans le ciel ». Mais, le plus souvent. Ce langage traditionnel, cette conception d'un univers à trois étages n'est pas pour la plupart d'entre nous un obstacle sérieux. Elle ne nous gêne pas intellectuellement, elle ne « scandalise » pas notre foi, car depuis longtemps nous avons opéré une transposition remarquable dont nous sommes presque inconscients. En fait nous ne nous apercevons plus à quel point le langage de la Bible est imprégné d'expressions spatiales les plus naïves, car nous avons cessé d'y faire attention.
page 21
L'idée d'un Dieu qui serait d'une façon spirituelle ou métaphysique « au dehors », « là-bas », est plus lente à mourir. A vrai dire, la nécessité d’abolir une telle conception troublerait gravement la plupart des gens. Car cette conception est leur Dieu et ils n'ont rien à mettre à sa place. Il serait plus honnête même de dire « nous » et « notre » plutôt que « ils » et « leur ». Car c'est le Dieu de notre enfance et, de nos conversations, le Dieu de nos pères et de notre religion, à qui on s'attaque. Chacun de nous porte en soi quelque image mentale d'un Dieu « là-bas », un Dieu qui « existe »au-dessus et au-delà du monde qu'il a créé, un Dieu « à » qui nous adressons nos prières et vers qui nous « allons » lors de notre mort. Dans la théologie traditionnelle chrétienne, la doctrine de la Trinité témoigne de cette existence en soi et pour soi de cet Être divin en dehors de nous et séparé de nous. La doctrine de la création affirme qu'à un moment donné ce Dieu a appelé à l'existence « le monde » comme chose extérieure à lui-même. Le récit biblique nous raconte comment il est entré en contact avec les créatures qu'il a faites, comment il a établi une « alliance » avec elles, comment il leur a « envoyé » ses prophètes, et quand les temps furent révolus, comment il les a « visitées » en la personne de son Fils, qui « reviendra » un jour pour rassembler les fidèles autour de lui.
Cette image d'un Dieu arrivant de « là-bas » sur la terre comme quelque visiteur d'une autre planète est implicite dans toute la présentation populaire du drame chrétien de la Rédemption, que ce soit par la parole ou par l'écrit.
page 25
Si on nous demande de rejeter toute conception d'un Être « là-bas », pourquoi ne pas nier tout court l'existence de Dieu ? Car, au sens habituel, croire en Dieu veut dire être convaincu de l'existence d'un Être, suprême, séparé, distinct de ce qu'il a créé. Sont « théistes » ceux qui croient à l'existence d'un tel Être, « athées » ceux qui nient son existence.
Des chrétiens remettent en question la théologie traditionnelle
page 31
Dieu, disait Tillich, n'est pas une projection « à l'extérieur » de nous et de notre monde créé, un Autre au-delà des cieux, de l'existence duquel nous devons nous convaincre, mais il est plutôt le Fond de notre être même
« Le nom de la profondeur et du fond infini, inépuisable, de tout être, est Dieu. Cette profondeur est le sens même du mot Dieu. Et si ce mot n'a pas beaucoup de signification pour vous, traduisez-le en termes de profondeur ; parlez des profondeurs de votre vie, de la source de votre être, de ce qui est ultimement le plus important pour vous, de ce que vous prenez au sérieux sans aucune réserve. Pour y arriver, il vous faudra peut-être oublier tout ce que vous avez appris de traditionnel au sujet de Dieu, peut-être son nom lui-même. Si vous savez que « Dieu » veut dire « profondeur », vous savez beaucoup sur lui. Vous ne pouvez pas désormais vous dire athée ou incroyant. Car il vous est impossible de dire ou de penser : La vie n'a pas de profondeur ; la vie est creuse ; l'être lui-même n'est que surface. Si vous pouviez dire et croire cela en toute bonne foi, vous seriez athée ; si non, vous ne l'êtes pas. Celui qui connaît quelque chose de !a profondeur, connaît quelque chose de Dieu. » (The Ground of our very being).
II
La fin du théisme ?
Le christianisme doit-il être « mythologique » ?
page 46
Bultmann écrit : « Il n'y a rien de spécifiquement chrétien dans la vue mythique du monde comme telle. C'est simplement la cosmologie d'un âge préscientifique » (Kerygma and Myth, vol. I, p.3). Le Nouveau Testament, dit-il, présente la rédemption dans le Christ comme un événement surnaturel - comme l'incarnation d'un Être céleste qui, venant de « l'autre côté », entre sur la scène terrestre par une naissance miraculeuse, accomplit des signes et des merveilles comme une indication de son origine, et après une résurrection également miraculeuse retourne par ascension à la sphère céleste d'où il venait. A la vérité, tout ce langage, soutient Bultmann, n'est pas, à proprement parler, la description d'une opération surnaturelle d'aucune sorte, mais une tentative pour exprimer dans sa réalité la profondeur, la dimension et la signification de l'événement historique de Jésus-Christ. Dans la personne et l'événement il y eut quelque chose d'une importance ultime, inconditionnelle, pour la vie humaine - et cela, traduit dans la vision mythologique du monde, devient « Dieu » (un Être d'en haut) « envoyant » (à « ce » monde) son « Fils » unique. La signification transcendantale de l'événement historique est « objectivée » comme opération surnaturelle.
Le christianisme doit-il être « religieux » ?
page 50
Bonhoeffer parle du Dieu de la « religion » comme d'un deus er machina. Il doit être « là » pour fournir réponses et explications au point ou notre compréhension et nos capacités s'arrêtent Mais un tel Dieu est constamment repoussé de plus en plus loin à mesure qu'avance la marée des études séculières. En science, en politique, en morale, le besoin ne se fait plus sentir d'un tel bouche-trou, ou d'une telle soupape de sûreté ; il n'est utile ni comme caution, ni comme solution, ni comme renfort. Dans la même veine Julian Huxley écrit :
L'hypothèse dieu n'a plus aucune valeur pratique pour l'interprétation et la compréhension de la nature ; elle constitue même souvent un barrage sur la voie d'une interprétation meilleure et plus vraie. Fonctionnellement, Dieu commence à ressembler non pas à un seigneur mais au dernier reste de sourire d'un Cheshire Cat cosmique. (Religion without Revelation, 2e éd., p. 58 - Allusion au personnage d'Alice au pays des merveilles. Alice l'a trouvé perché dans un arbre. Il a donné des réponses bêtes, insuffisantes, agaçantes, à ses questions, en disparaissant et reparaissant de façon bizarre. Finalement il disparaît peu à peu à reculons. On ne voit plus que son sourire ricanant qui à son tour finit par disparaître. (Note du traducteur.)
Il sera bientôt aussi impossible à un homme ou une femme cultivés de croire en un Dieu, qu'il leur est impossible aujourd'hui de croire que la terre est plate, que les mouches apparaissent par génération spontanée, que la maladie est une punition divine ou que la mort est toujours imputable à la sorcellerie. Les dieux sans doute survivront, mais sous la protection de droits acquis, ou à l'abri d'esprits paresseux, ou comme marionnettes aux mains des politiciens, ou comme refuges pour les âmes malheureuses et ignorantes.
III
Le fond de notre être
La profondeur au centre de la vie
page 63
Ce que Tillich entend par « Dieu » est donc le contraire d'un deus ex machina, d'un Etre surnaturel vers lequel on peut se tourner en tournant le dos au monde, et sur qui on peut compter pour intervenir de l'extérieur. Dieu n'est pas « à l'extérieur ». Il est, selon l'expression de Bonhoeffer, « l'au-delà au cœur de notre vie », une couche de vérité si profonde qu'on l'atteint « non pas aux frontières de la vie mais en son centre » ; et on accède à cette réalité, non pas par une fuite du seul au seul, mais, selon les mots magnifiques de Kierkegaard, par « une plus profonde immersion dans l'existence. » Car le mot Dieu signifie l'ultime profondeur de tout notre être, le fond créateur et le sens de toute notre existence.
page 64
Qu’entend-on par un Dieu personnel ? Le théisme, comme on l'a défini au deuxième chapitre, l'entend dans le sens d'une Personne suprême, un Être existant en soi et pour soi, d'une bonté et d'une puissance infinie, qui entre avec nous en relation comme une personne humaine avec une autre personne. Le théiste veut démontrer l'existence d'un tel Être en tant que créateur du monde tel que nous le connaissons et comme explication suffisante de ce monde. S'il n'y avait pas de Personne « là-bas » les cieux seraient vides, le firmament dur comme de l'airain, et le monde ne contiendrait ni espoir ni compassion.
Mais la façon de penser que nous exposons ne cherche pas à postuler un tel être, ni, comme font les anti-théistes, à le détrôner. En fait elle ne permet pas d'utiliser le terme : « un dieu personnel » car elle est étrangère à cette expression qui en elle-même appartient à la théologie, à son domaine et à son langage. Pour cette façon de penser, l’affirmation d'un « Dieu personnel » signifie que « la réalité est personnelle à son niveau le plus profond, que dans la constitution de l’univers la personnalité est d'une importance ultime, que c’est dans les relations personnelles que nous touchons au sens final de l’existence comme nulle part ailleurs.
Homme et Dieu
page 73
Le problème de Dieu est le suivant : cette profondeur d’être est-elle une réalité ou une illusion ? et non pas : un Être existe-t-il au-delà du « Ciel d'azur », ou ailleurs ? La croyance en Dieu correspond à « ce que vous prenez au sérieux sans aucune réserve », à ce qu'est pour vous la réalité ultime.
Celui qui reconnaît la transcendance de Dieu est celui qui dans les relations conditionnées de la vie connaît l'inconditionnel et y réagit par une relation personnelle inconditionnelle. Pour citer encore Tillich :
Attacher le mot « Transcendant » à Dieu dans ce sens ne nous oblige pas à établir un « super-monde » d’objets divins. Il signifie plutôt que, en lui-même, le monde fini se dépasse au-delà de lui-même. Autrement dit, il est auto-transcendant. (Théologie systématique, vol.II)
Voilà, à mon avis, la grande contribution de Tillich à la théologie ; il a réinterprété la transcendance de sorte qu'elle garde sa réalité tout en se libérant de la projection du surnaturel. « Le Divin, dans son optique, ne se situe pas dans un monde transcendant au-dessus de la nature : il se trouve dans le caractère « extatique » de ce monde-ci, dont il est la Profondeur et le Fondement transcendant ».
IV
L’homme pour les autres
Noël et vérité
page 90
Tant que Dieu et l'homme sont pensés comme deux « êtres », chacun ayant sa nature distincte, l'un arrivant de « l'autre côté » et l'autre existant « de ce côté », il est impossible d'en tirer autre chose qu'un homme-Dieu, divin visiteur du « dehors », qui a choisi de vivre sous tous les rapports comme les autochtones de l'endroit. La conception supranaturaliste de l'Incarnation ne peut jamais se libérer de l'image du prince qui se présente déguisé en mendiant. Quelque vraie que soit sa misère, il est prince ; tout le reste n'a aucune importance.
page 91
Le schéma du surnaturel ne peut-il eu moins survivre comme une part de la « magie » de Noël ?
Je réponds oui, le mythe peut rester - mais en tant que mythe. Car le mythe a sa place, parfaitement légitime et de grande importance. Il est là pour indiquer la signification des événements, la profondeur divine de l'histoire. Nous serions gravement appauvris si nos oreilles ne résonnaient plus au chant des anges, si nos yeux devenaient aveugles à l'étoile des Rois-Mages. Mais il nous faut pouvoir lire le récit de la Nativité sans supposer que sa vérité dépende d'une interruption du naturel par le surnaturel, sans présumer que Jésus ne peut être Emmanuel - Dieu avec nous – que s'il est venu, pour ainsi dire, d'un autre monde. Car, à mesure que le supranaturalisme devient plus incroyable, lier l'action de Dieu à une telle façon de penser a pour effet, auprès d'un nombre croissant d'hommes, de la renvoyer au domaine des mythes païens, et en conséquence de la séparer de toute connexion réelle avec l'histoire.
V
Sainteté du monde
Le sacré dans le profane, dans le commun de la vie
page 111
Le meilleur moyen de définir le mot « religieux » serait peut-être de rechercher ce qui différencie, par exemple, un film religieux d'un film chrétien. La plupart des gens, sans réfléchir, auront tendance à confondre les deux. Mais il y a, de façon très nette, une importante distinction à faire. Un film chrétien est celui qui incorpore des jugements chrétiens sur les situations exposées, des valeurs chrétiennes dans les relations personnelles, des aperçus chrétiens sur la fin et le sens de la vie. Un film religieux a pour sujet une certaine zone d’expérience ou d'activité. Il peut porter sur la Bible ou un objet quasi-biblique, sur les bonnes sœurs, ou sur Lourdes, ou couvrir l'histoire d'un mouvement ou d'une expérience religieuse. Il est possible à un film chrétien de n'avoir rien à voir de façon précise avec la religion, tandis qu'un film religieux, nous le savons bien, peut être de façon profonde et écœurante non-cbrétien.
page 115
Le but du culte n'est pas de se retirer du profane dans la zone du « religieux », encore moins de s'échapper de « ce monde » dans « l'autre monde », mais de s'ouvrir à la rencontre du Christ dans le commun, de s’ouvrir à ce qui a le pouvoir d'en percer l’écorce superficielle et de le racheter de son aliénation. La fonction du culte est de nous rendre plus sensible à ces profondeurs ; de mettre au point, d'affiner, d'approfondir notre réaction face au monde et aux autres, au-delà de l'immédiat (goût personnel, intérêt, préoccupation, etc...) jusqu'à l'ultime ; de purifier et corriger nos attachements à la lumière de l'amour du Christ ; et, en lui, de trouver la grâce et la force de devenir la communauté réconciliée et réconciliante.
Une compréhension « non-religieuse » de la prière
page 130
Peut-être est-ce le point de départ d'une compréhension « non religieuse » de la prière. Nous pouvons commencer par la constatation que les gens effectivement se consacrent aux autres. Il n'y a, en cela, rien de « religieux ». Mais de s'ouvrir avec un amour inconditionnel à autrui, c'est être avec lui en la présence de Dieu, et là est le cœur de l'intercession. Prier pour un autre, c'est s'exposer tous les deux au fondement commun de notre être. C'est voir son attention envers lui comme une attention à l'égard de ce qui est ultime en lui, c'est faire entrer Dieu dans la relation.
L'intercession consiste à être avec un autre à cette profondeur là, que ce soit dans le silence, la compassion ou l'action. Cela peut consister simplement à écouter, lorsque nous prenons l'altérité de l'autre avec un sérieux total (Voir Bonhoeffer, Life Together, pp.87-89). Cela peut très bien signifier de ne pas parler â Dieu, ni de le faire intervenir dans le dialogue comme troisième personne.
Le Toî auquel on s'adresse peut très bien être uniquement le Toi de l'autre, mais le dialogue peut s'opérer à un tel niveau que l'on peut prétendre ne le connaître qu'en Dieu et Dieu en lui. Cela n'est peut-être pas spécifiquement religieux, ni peut-être consciemment chrétien : mais cela peut être une rencontre du Christ dans cet homme, parce que son humanité est acceptée « sans aucune réserve ». Le chemin qui mène à la vision du Fils de l'Homme et à la connaissance de Dieu, ce qui est l'essence de la prière contemplative, passe par l'amour inconditionnel du prochain, « du Toi le prochain le plus proche ».
VI
La nouvelle morale
L’enseignement de Jésus
page 144
On met en avant « l'enseignement parfaitement clair de Notre Seigneur » pour lui faire dire que Jésus a établi certains préceptes universellement impératifs. Certaines choses ont toujours été bonnes, d'autres toujours mauvaises, pour tous les hommes et partout.
Mais c'est faire du Sermon sur la Montagne une nouvelle Loi, et même si Mathieu a pu interpréter de cette façon, il n'y aurait aujourd'hui probablement aucun spécialiste du Nouveau Testament qui ne reconnaitrait qu'il s'agit là d'une mauvaise interprétation. Les préceptes moraux de Jésus ne sont pas faits pour être compris selon un point de vue légaliste, prescrivant ce que tout chrétien doit faire quelles que soient les circonstances, et prescrivant certaines lignes de conduite universellement bonnes et d'autres universellement mauvaises. Ce ne sont pas des lois établissant ce que l'amour exige toujours de chacun : ce sont des illustrations de ce que l'amour peut être amené à demander à chacun à tous moments.
Aucune prescription – sauf l’amour
page 154
En soi, rien ne peut être qualifié de « mauvais ». On ne peut, par exemple, partir de la position que « les rapports sexuels avant le mariage » ou « le divorce » sont mauvais ou constituent un péché en eux-mêmes. C'est possible dans 99 % et même dans 100 % des cas, mais, intrinsèquement parlant, c’est faux, car le seul mal intrinsèque est le manque d'amour. La continence et l'indissolubilité du mariage peuvent être les normes de l'amour ; elles peuvent et doivent être protégées par les lois et les coutumes de la société, car celles-ci sont les digues qui sauvegardent l’amour dans un monde déboussolé et sans amour. Mais moralement parlant, elles doivent être défendues, selon les mots de Fletcher, « selon la situation et non selon la prescription » - en d’autres termes, en tenant compte du fait que ce qui importe, ce sont les personnes, et plus que tout autre chose au monde, le bien profond de chacune de ces personnes dans chaque situation particulière. [...]
Nous sommes tenus, pour finir, de dire avec le Professeur Fletcher : « Si le bien-être sentimental et spirituel à la fois des parents et des enfants, dans le cas précis de telle famille, peut être mieux assuré par un divorce, tout mauvais et facile qu'est habituellement le divorce, alors l'amour l'exige ».
VII
Refondre le moule
Les images à écarter
page 162
Il nous faut désormais, semble-t-il, si récalcitrants que nous puissions être à l'effort voulu, refondre pour ainsi dire le moule, procéder à une meta-morphosis de notre foi et de nos pratiques chrétiennes, ce qui laisserait indemne, j'en suis persuadé, la vérité fondamentale de l'Evangile. Mais tout est à repenser, y compris nos plus chères catégories religieuses et nos absolus moraux. Et la première chose dont nous devons nous débarrasser, c'est l'idée que nous nous faisons de Dieu lui-même.
page 164
Je partage les sentiments de ceux qui se disent athées. Car le Dieu qu'ils rejettent, celui en qui ils trouvent, en toute honnêteté, impossible de croire, n'est que trop souvent une image de Dieu ; non pas Dieu lui-même, mais une façon de le concevoir qui s'est muée en idole.
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