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Antisémitisme


Gilles Castelnau




24 novembre 2024


 

Peut-on critiquer la conduite du peuple d’Israël sans être qualifié d’antisémite ?

 

Un antisémite est celui qui voit le mal en tout ce que disent ou font les juifs pour la simple raison qu’ils appartiennent au « peuple juif ».

 

Pour ne pas l’être il faudrait donc se garder de critiquer la conduite d’Israël. On peut naturellement discuter de politique et critiquer la conduite de n’importe quel peuple mais Israël serait à part et ne doit jamais être mis en question car, selon la Bible, il est le « peuple de Dieu ».

 

Pourtant les prophètes d’Israël recensés dans la Bible ne s’en privaient pas.

Ainsi Amos sentait monter en lui la Parole de Dieu qui disait :

 

Voici ce que le Seigneur dit :

- J’ai beaucoup de crimes à reprocher aux gens d’Israël.

C’est pourquoi je ne changerai pas la décision que j’ai prise.

Ils vendent l’innocent comme esclave pour avoir de l’argent.

Ils vendent le malheureux pour le prix d’une paire de sandales.

Ils mettent la tête des pauvres la poussière.

Ils ne respectent pas le droit des petits.

Le père et le fils couchent avec la même femme et ainsi, ils insultent mon honneur.

Dans tous les lieux de culte, ils dorment sur les vêtements qu’ils ont pris aux pauvres.

Dans la maison de leur Dieu, ils boivent le vin qu’ils ont pris aux gens. (Amos 2.6-8)

 

On ne peut pas dire qu’une telle déclaration était antisémite car Amos était israélite lui-même et il parlait au nom du Dieu d’Israël.

 

Si l’on veut être fidèle à la Bible, c’est-à-dire si l’on veut se laisser animer par l’esprit qui faisait vivre et parler les prophètes d’Israël, il faut donc aujourd’hui examiner si telle ou telle conduite correspond à l’esprit qu’ils nous ont révélé.

 

Qu’il s’agisse d’Israël, d’ailleurs, ou de tout autre peuple.

Car Dieu est le Père de tous les peuples, comme Amos en était bien convaincu :

Il critiquait aussi, entre autres, les Phéniciens :

 

Voici ce que le Seigneur dit :

- J’ai beaucoup de crimes à reprocher aux Phéniciens de Tyr.

Le plus grave est celui-ci : ils n’ont pas respecté les accords

qui les unissaient à Israël comme à des frères.

et ils ont déporté les habitants de villages entiers pour les livrer aux Édomites.

C’est pourquoi je ne changerai pas la décision que j’ai prise :

Je mettrai le feu aux murs de la ville de Tyr et il dévorera ses belles maisons. (Amos 1.9-10)

 

Bien entendu, les critiques et les menaces proférées au nom de Dieu par les prophètes d’Israël contre toute attitude inhumaine débouchent toujours dans la Bible sur des paroles positives de paix et d’espérance dont nous devons nous inspirer.


Amos encore :

Ils reconstruiront les villes dévastées et ils les repeupleront.
Ils planteront des vignes, dont ils boiront le vin.

Ils cultiveront des jardins dont ils mangeront les produits.

Je replanterai mon peuple sur le sol qui est le sien.
Ils ne seront plus chassés du sol que je leur aurai rendu.
Voilà ce que j'annonce, moi, le Seigneur votre Dieu.  (Amos 9.14-15)

 

 



 

 
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