2 mai 2008
Je
viens de diriger une
retraite spirituelle à
Glastonbury. Et
là, croyez-moi, les anciennes
légendes et les mythes
s'entrecroisent !
Notamment les histoires de Joseph
d'Arimathée et
celle du roi
Arthur.
Les historiens rabattront
notre plaisir en disant que
Joseph n'a pas quitté la Terre
Sainte et qu'Arthur n'a jamais
existé. Mais à Glastonbury on
raconte qu'ils se sont bel et
bien rencontrés !
Joseph,
raconte-t-on, était un homme
d'affaires enrichi dans le
commerce des métaux qui, en
l'an 60 ap. JC,
était venu dans le Somerset
acheter du plomb. Son bateau
avait abordé la côté près de
Glastonbury. Il avait apporté
avec lui une bouture d'un
arbuste que la couronne
d'épines du Christ avait
produit. Il l'avait plantée à
cet endroit et le plant avait
miraculeusement pris racine.
On peut d'ailleurs le voir
encore à Wearyall Hill.
Ce n'est pas tout. Certains
disent que Joseph était
l'oncle de la Vierge Marie et
donc aussi du jeune Jésus. Il
l'avait emmené avec lui lors
d'un de ses voyages à
Glastonbury. Plus tard il
avait apporté le Saint-Graal
- la coupe que le Christ
avait bénie lors de la
dernière cène et dans laquelle
fut recueilli son sang lors de
sa crucifixion - et il
l'avait caché à Chalice Well
(le puits du calice), près de
la colline de Glastonbury Tor.
A
ces balivernes il faut
encore ajouter la légende
du roi Arthur,
puisque c'est là qu'il est
supposé avoir vécu et que,
justement, il était en quête
du Saint-Graal.
On a d'ailleurs, dit-on,
découvert le squelette
d'Arthur ainsi que ceux de son
épouse la reine Guenièvre
enterrés sous l'abbaye du 12e
siècle.
Les moines de Glastonbury ont
toujours été très fiers de
leur abbaye qu'ils
considéraient comme la plus
importante de toute
l'Angleterre. Ils justifiaient
leur prétention en réécrivant
l'histoire à leur manière. La
possession du squelette du roi
Arthur était évidemment pour
eux un atout (commercial)
considérable ainsi que le
récit de la venue de Joseph.
Alors
que dire de la retraite
spirituelle que j'ai
dirigée à
Glastonbury ?
Ces lieux ont-ils été
bénéfiques ?
Incontestablement j'en ai aimé
l'atmosphère
mystérieuse : les
réactions critiques et
sceptiques n'y ont guère leur
place ; les esprits
s'ouvrent aux croyances les
plus improbables. J'en reviens
la mémoire pleine de récits
fantastiques, de coeurs
vaillants, de quêtes hardies
et de découvertes superbes.
Ah ! Glastonbury !