Le religieux dans la presse

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Conservateurs et libéraux

Le « Procès du Singe », c’était  il y a tout juste 100 ans. L’instituteur John Thomas Scopes était jugé aux États-Unis, dans l’État du Tennesse du 10 au 21 juillet 1025 et il était finalement condamné à une amende de 100 $ de l’époque pour avoir enseigné à ses élèves la théorie de l’Évolution des espèces (« L’homme descend du singe »). Alors que le « Butler Act » interdisait aux enseignants des écoles de l’État de nier « l’histoire de la création divine de l’homme, telle qu’elle est enseignée dans la Bible et d’enseigner d’une façon qui suggère que l’humain descendrait d’un état inférieur d’animal ». Le débat avait fait rage entre libéraux, ouverts à la science et traditionalistes enfermés dans une lecture littéraliste de la Bible. C’était il y a 100 ans, mais on rencontre aujourd’hui encore, dans les milieu évangéliques, américains entre autres, des croyants qui rejettent la théorie de l’évolution.

Octobre 2025Les conservateurs et les libéraux anglicans

Des évêques anglicans conservateurs, en majorité africains, se réunissent sous le nom de GAFCON (Global Anglican Future Conference) pour s’opposer à la tendance libérale symbolisée par l’archevêque de Cantorbéry. Ils se refusent à la consécration de femmes évêques, aux mariages de même sexe etc. Le président en est l’archevêque Laurent Mbanda, du Rwanda qui a déclaré récemment : « Nous n’avons pas abandonné la communion anglicane, nous sommes la communion anglicane. » Mais aucune « excommunication », aucune fureur ne vient altérer le flegme anglican !

27 novembre 2025
Le Credo de Nicée, rédigé en l’an 325 a donc 17 siècles. Le Pape Léon XIV a choisi pour son premier voyage de se rendre là-bas, d’y inviter le patriarche orthodoxe Bartholomée de Constantinople, des représentants des Églises anglicane, luthérienne, réformée et bien d’autres encore. Il leur a fait réciter les paroles incompréhensibles de ce vieux texte :
« …Lumière de lumière
vrai Dieu de vrai Dieu 
engendré non pas créé,

consubstantiel au Père
et par qui tout a été fait… »
Et Léon XIV commentait : « Pour tous les chrétiens, c’est un moment d’unité authentique dans la foi » Alors que justement ces antiques formulations révulsent bon nombre de croyants qui n’en sont pas moins chrétiens pour autant : en même temps un groupe de théologiens catholiques libéraux démontrait le contenu obsolète de ce credo en concluant : « Nous préférons honorer Jésus par la belle et stimulante phrase du penseur Stanislas Breton  ‘Jésus est l’un d’entre nous avec une intensité d’exception’ ».

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Islamisme en Afrique

Le bureau des droits humains de l’ONU a dénoncé mardi une recrudescence « choquante » des enlèvements de masse dans le centre-nord du Nigéria, appelant les autorités à « prendre toutes les mesures légales nécessaires » pour y mettre fin. Cette nouvelle vague de violences survient alors que le nord-est du pays est frappé par une crise alimentaire sans précédent, alimentée par l’insécurité et l’effondrement des moyens de subsistance.

« Nous exhortons les autorités nigérianes à tous les niveaux à prendre toutes les mesures légales nécessaires pour mettre fin à ces attaques odieuses et traduire les responsables en justice », a déclaré à Genève le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Depuis le 17 novembre, au moins 402 personnes – en majorité des élèves – ont été kidnappées dans les États du Niger, de Kebbi, de Kwara et du Borno, à l’ouest et à l’est du Nigéria. À peine 88 ont été libérées ou sont parvenues à s’échapper. Dans le nord du pays, l’instabilité et les attaques de groupes armés provoquent une dégradation rapide de la situation alimentaire. Le Programme alimentaire mondial estime que près de 35 millions de personnes pourraient se retrouver dans une situation d’insécurité alimentaire grave durant la saison de soudure 2026, la période allant de juin à août où les réserves des ménages s’épuisent avant les nouvelles récoltes. « Les communautés subissent une pression énorme en raison des attaques répétées et des difficultés économiques », alerte David Stevenson, représentant du PAM au Nigéria. « Si nous ne parvenons pas à nourrir les familles et à endiguer l’insécurité alimentaire, le désespoir croissant pourrait alimenter une instabilité accrue », avertit-il, soulignant que les groupes insurgés exploitent déjà la faim pour renforcer leur influence en Afrique de l’Ouest.

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Les attaques contre des civils sont en nette hausse en 2025. Elles impliquent notamment l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), en expansion dans le Sahel, ainsi que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une alliance djihadiste affilié à Al-Qaida opérant d’ordinaire au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Bénin, qui aurait mené sa première opération au Nigéria en octobre. Des écoles ont été prises pour cible, des enseignants et des centaines d’écolières portées disparues.

Une crise alimentaire sans équivalent depuis dix ans

Les communautés rurales paient le prix fort de cette instabilité. Près de six millions de personnes, principalement dans les États de Borno, d’Adamawa et de Yobe, dans le nord-est du pays, pourraient basculer dans une crise alimentaire grave entre juin et août 2026. 

Dans certaines zones du Borno (au nord–est du Nigéria), environ 15 000 personnes sont désormais confrontées à une situation jugée « catastrophique », proche de la famine. Les enfants sont les plus exposés, notamment dans les États de Sokoto et Zamfara (nord-ouest), ainsi que dans ceux de Yobe et Borno (nord-est), où les taux de malnutrition atteignent des niveaux critiques. Mais au Nigéria, la violence s’ajoute à la crise alimentaire et règne dans certaines régions. Ainsi, des établissements chrétiens, des écoles et des églises et des mosquées sont la cible de violences, les attaques terroristes s’y multiplient, ciblant chrétiens et musulmans, alors que le président des États-Unis, Donald Trump, menace d’intervenir militairement dans ce pays le plus peuplé d’Afrique. Des menaces qu’il justifie par ce qu’il qualifie de « persécution des chrétiens ». Ces derniers temps, des écoles chrétiennes et des églises sont la cible d’attaques djihadistes. Mais le Nigeria fait face à ce type de crimes depuis des décennies, en particulier dans le nord-est, où les Nations unies estiment à plus de 40 000 le nombre des personnes tuées depuis 2009 par les djihadistes de Boko Haram. Ce Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, c’est son nom, plus connu sous le surnom de Boko Haram, est un mouvement insurrectionnel et terroriste d’idéologie salafiste djihadiste, né au Nigéria en 2002 et qui pratique la lutte armée, des massacres de population, des prises d’otages et a comme objectif déclaré la création d’un califat régi par la charia (la loi islamique). On se souvient encore d’un enlèvement de 270 à 300 lycéennes à Chibok au nord, en 2014. Un rapport  de l’ONU précise les conditions difficiles dans lesquelles les filles de Chibok étaient détenues par Boko Haram et d’autres groupes armés. Beaucoup ont été forcées d’épouser des combattants, de se convertir à leur religion, et certaines ont accouché en captivité.

Au Nigeria, pays divisé entre un nord principalement musulman et un sud majoritairement chrétien, les attaques de criminels contre les lieux de culte sont courantes, non pour des raisons religieuses, comme certains le font croire à Donald Trump, mais car des gangs armés appelés « bandits » pillent les biens des fidèles sur place. Églises et mosquées sont régulièrement ciblées, ce que Donald Trump semble ignorer !

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Et les exactions continuent. Ainsi, dans l’État de Borno, au nord-est du Nigéria, une nouvelle du 24 novembre nous apprend que 13 jeunes filles de 14 à 20 ans, ont été enlevées pendant les récoltes par une faction de Boko Haram alors qu’elles travaillaient dans une ferme. Ce qui a provoqué la fuite des résidents vers des zones plus sûres, un exemple de plus de la vulnérabilité des communautés rurales face aux groupes armés. On a appris aussi la fermeture d’établissements scolaires dans plusieurs États du nord du Nigéria après une série d’attaques et d’enlèvements d’élèves et de personnel éducatif.  Des élèves et des enseignants ont aussi été enlevés dans une école catholique de l’État du Niger, dans le centre du Nigéria, ce qui a décidé le président nigérian à renoncer à des déplacements.

Le PAM en manque de financement

À cette détérioration s’ajoute un effondrement des moyens humanitaires. Dans le nord-est, où près d’un million de personnes dépendent de l’aide du PAM, l’agence a dû réduire ses programmes nutritionnels en juillet, affectant plus de 300 000 enfants. Là où les cliniques ont fermé, la malnutrition est passée d’un état « grave » à « critique » au troisième trimestre.

Le PAM prévient qu’il sera à court de ressources pour son aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence dès le mois de décembre. Sans financement rapide, des millions de Nigérians risquent de se retrouver sans soutien vital en 2026, au moment même où les violences repartent à la hausse.

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ICE, le Service d’immigration américain

Lee magazine Newsweek raconte que des responsables religieux et des militants communautaires ont lancé lundi 24 novembre à Charlotte, en Caroline du Nord, des unités d’intervention rapide contre ICE, le Service d’immigration américain, dénonçant ce qu’ils qualifient de « politique d’immigration fédérale agressive ». L’évêque William J. Barber baptiste, et une coalition de membres du clergé, d’anciens combattants et d’avocats bénévoles se sont réunis dans une église baptiste pour bénir et déployer une flotte de « Liberty Vans », des centres de commandement mobiles destinés à surveiller, documenter et réagir en temps réel aux actions de l’ICE et de la police des frontières américaine. Dans chaque camionnette il y a des avocats, des responsables religieux, d’anciens combattants et des vidéastes bénévoles qui surveillent les actions de l’ICE, documentent les abus potentiels, apportent un soutien juridique et pastoral aux familles touchées et diffusent leurs observations au grand public. « Les raids de l’ICE en Caroline du Nord et dans tout le pays illustrent la propension de l’administration Trump à instrumentaliser des êtres humains – mères, pères, sœurs, frères, enfants – dans sa croisade acharnée pour asseoir et consolider son pouvoir », a déclaré l’évêque Barber. À propos du président, Trump il a ajouté : « Il a incité l’ICE à recourir à tous les procédés les plus vils – des faux procès aux enlèvements illégaux en passant par des démonstrations de violence extrême – pour terroriser et détruire des communautés. »

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