Les anges
En ces temps politiquement et socialement troublés, j’ai eu envie de vous faire partager ce texte inattendu d’Angela Tilby, chroniqueuse régulière de l’hebdomadaire anglican Church Times. Elle avait choisi cette semaine là de parler des anges qu’elle a pu rencontrer dans les églises anglaises qu’elle visite régulièrement. Etonnée, j’ai d’abord pensé qu’il y avait matière plus sérieuse à traiter… Elle y racontait qu’elle a vu dans plusieurs de ces églises des vitrines où l’on avait entreposés de minuscules morceaux de plomb et une notice expliquant qu’ils avaient été retrouvés incrustés dans les anges en bois sculptés du toit que c’était dû, une fois encore, aux « soldats de Cromwell », les suspects habituels qui chassaient l’idolâtrie sous toutes ses formes dont ces anges peints des églises.
Ce Cromwell qui au XVIe siècle tenta d’instaurer une révolution religieuse protestante puritaine et politique en chassant et en faisant exécuter Charles 1er pour installer une République en Angleterre. « C’est, bien sûr, absurde : personne de sensé n’essaierait de détruire de gros morceaux de chêne avec les plombs que l’on met dans une cartouche de fusil de chasse. La véritable raison de ces tirs était les oiseaux, en particulier les moineaux, qui avaient pris trop à cœur le verset 3 du Psaume 84 : « […] Les oiseaux du ciel trouvent des recoins dans ta maison, Ô Eternel et les moineaux et les hirondelles y font leur nid », ce qui n’est pas toujours bien vu ! De toute façon, on ne peut abattre les anges même si le fanatisme religieux de la Réforme du 16e siècle et les insectes s’y sont essayé !
« Les anges se tiennent au garde-à-vous sur les poutres avec leurs boucliers autrefois peints de couleurs vives, portant armoiries, et emblèmes de la Passion. » Les murs peints, la lumière jaillissant des vitraux et ces anges musiciens qui jouent silencieusement depuis des siècles. Certains Réformateurs se méfiaient profondément de l’effet émotionnel et factice de l’art religieux avec juste raison. Mais ces anges, exemples spectaculaires de sculpture sur bois sont et restent de bois, c’est une œuvre humaine. Et si nous ne pouvons pas savoir si les anges ont ou non des ailes, cela n’a aucune importance. » Et Angela Tilby termine : « J’ai dit non seulement la possibilité, mais la probabilité de leur existence, en tant que serviteurs de leur Seigneur, dans la joie de l’amour qui anime le soleil et les autres étoiles. »
Mais, depuis quatre siècles, en Occident, nous avons suivi une voie matérialiste, et aujourd’hui nous avons besoin d’un peu de beauté en plus dans ce monde parfois fort noir et fracturé. Et si dans les églises protestantes en France nous manquons d’anges sur le plan théologique ou dans la pauvreté architecturale de nos églises, il nous faut tout simplement trouver une autre façon de dire la beauté, le monde en a besoin !
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Aucun ordinateur n’a jamais compris ce qu’il faisait !
Voici pour terminer une histoire vraie qui illustre l’abîme qui sépare l’intelligence humaine des programmes d’Intelligence artificielle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les avions britanniques revenaient de mission criblés de balles, à tel point que des pilotes se sont posé la question d’un éventuel blindage de ces appareils.
Ils ont demandé à un mathématicien d’examiner la répartition des impacts, et d’en tirer une conclusion raisonnable.
Le mathématicien a constaté que ces impacts étaient assez uniformément répartis, sauf sur les moteurs qui étaient curieusement beaucoup moins touchés que le reste.
Et il a conclu bizarrement :
« Blindez les moteurs d’abord ! ».
Devant l’étonnement général, il a ensuite expliqué :
« Il n’y a aucune raison pour que les moteurs ne soient pas atteints autant que le reste de l’avion. S’il y a moins d’impacts sur les moteurs, c’est parce que les avions dont le moteur a été touché ont été abattus et ne sont pas revenus. Ce sont eux qu’il faut protéger ».
Cette réflexion (intelligente) est hors d’atteinte d’un programme d’Intelligence artificielle qui, avec les mêmes données, aurait à coup sûr répondu :
« Blindez les ailes, qui sont plus souvent touchées ».
Gaver les programmes d’Intelligence artificielle avec des milliards d’octets de données ne suffit pas pour obtenir un résultat rationnel et satisfaisant.
Pour analyser et comprendre les phénomènes, il faut aussi une réelle intelligence.
Je ne sais toujours pas vraiment ce qu’est l’Intelligence artificielle.
Et je ne sais pas vraiment non plus ce qu’est l’intelligence.
Mais je suis persuadé que l’Intelligence artificielle est le contraire de l’intelligence.
Le terme « Intelligence Artificielle » est une escroquerie manifeste et scandaleuse.
Ce qu’il désigne est un domaine scientifique très complexe, à l’intersection de l’informatique et des mathématiques, réservé à des spécialistes.
Aucun d’entre nous ne serait capable de concevoir une voiture autonome ou un programme comme ChatGPT.
Mais le coût… énergétique, écologique et financier de l’Intelligence artificielle est si démesuré qu’il appartient à chacun d’entre nous de surveiller ceux qui la produisent et de leur demander des comptes.
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