Le religieux dans la presse

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État-Unis, une statue confédérée 

La statue d’un confédéré avait été érigée dans la petite ville d’Edenton, dans le Sud des Etats-Unis,  en hommage à ces résistants du Sud qui luttaient contre l’abolition de la ségrégation des Noirs. Les temps ont changé, la ségrégation des  Noirs est officiellement terminée et la statue de ce « héros ségrégationniste » déboulonnée et remisée malgré les manifestations en attendant de savoir quoi en faire…. dans une ville où 60% de la population est noire.

Un dimanche matin de septembre dernier, peu après minuit, deux grues ont soulevé la statue de bronze de son socle en pierre, au pied du pittoresque quartier d’affaires d’Edenton, en Caroline du Nord. Les éléments du monument ont été transportés par camion à quelques pâtés de maisons et entreposés à la prison du comté. Un habitant qui participe depuis plusieurs années aux manifestations hebdomadaires du samedi contre le monument s’en est réjoui : « C’est un immense soulagement, a-t-il déclaré, mais le combat n’est pas encore terminé », précisant que les élus municipaux prévoient d’ériger la statue au palais de justice du comté de Chowan, en Caroline du Nord. Des opposants ont intenté une action en justice pour empêcher cette réinstallation, arguant que cela violerait la clause d’égalité de protection du 14e amendement en intimidant les personnes noires qui se présentent aux procédures judiciaires. 

Aucune localité du pays n’a ajouté de statue confédérée à son palais de justice depuis au moins dix ans, selon une étude publiée cette année par le Southern Poverty Law Center, une organisation de défense des droits civiques spécialisée dans les litiges d’intérêt public. Mais le président Donald Trump a stimulé les défenseurs du patrimoine confédéré en s’engageant à restaurer les monuments commémoratifs démontés lors du mouvement pour la justice raciale, inspiré par le meurtre de George Floyd par la police du Minnesota en 2020. Les défenseurs confédérés avaient intenté une action en justice pour empêcher Edenton de déplacer la statue de son emplacement privilégié sur le front de mer, mais un juge a rejeté la plainte le mois dernier, ouvrant ainsi la voie à son retrait. « Tel un voleur dans la nuit, le mémorial sillonne la ville  à la faveur de l’obscurité. Sans fanfare ni garde d’honneur, a déclaré un commandant d’une section d’Edenton, les Fils des vétérans confédérés » créée en réponse aux tentatives de retrait de la statue.

La ville fut le théâtre de l’Edenton Tea Party, une manifestation organisée par plusieurs femmes d’Edenton en 1774 en solidarité avec les organisateurs de la Boston Tea Party. C’est également le lieu de naissance d’Harriet Jacobs, une esclave afro-américaine dont l’autobiographie de 1861, « Incidents in the Life of a Slave Girl », est aujourd’hui considérée comme un classique américain.

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« Le conflit israélo-palestinien, un avatar des guerres de religion ? »

Le conflit israélo-palestinien et la reconnaissance de la Palestine ont fait la une et les pages d’actualité ces jours passés.  Dernier titre : « Le conflit israélo-palestinien, un avatar des guerres de religion ? »

Depuis le 7 octobre 2023, et même bien avant, certaines mouvances du judaïsme et de l’islam politisés s’attachent à légitimer et à c. S’il invite à ne pas surévaluer le rôle de la religion dans ce conflit, le politiste Haoues Seniguer, professeur à l’Université de Montpellier, observe que celle-ci constitue un sujet particulièrement inflammable dans ce Proche-Orient si marqué par le sacré.

Près de deux ans après les attaques du Hamas en Israël et la riposte radicale de l’État hébreu sur Gaza, les violences et les contre-violences s’enchaînent, rebaptisées tantôt en droit à résister, tantôt en droit à se défendre. Il existe pourtant des mouvements radicalement pacifistes au sein de certaines communautés juives comme musulmanes.

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« Il est plus grand que jamais. Et il est éternel. »

Le 21 septembre dernier un hommage à l’influenceur américain de droite extrême assassiné, Charlie Kirk, a eu lieu une cérémonie en présence du Président américain Donald Trump. Une cérémonie aux airs de meeting politique et qui a rassemblé quelque 64 000 personnes. L’Amérique ultra conservatrice était réunie pour chanter les louanges sur fond de religion. en l’honneur de l’activiste et attaquer, belle occasion, les opposants démocrates ou tout simplement libéraux et défenseurs des droits civils. « Entre célébration de l’influenceur conservateur et reprises politiques de l’extrême droite, sur fond de valeurs chrétiennes bien ancrées, cette commémoration baptisée ‘Building a legacy, remembering Charlie Kirk’ (en français : ‘Construire un héritage, se souvenir de Charlie Kirk’), l’extrême-droite s’est trouvé un martyr, un héros mort pour la liberté américaine ».  Donald Trump a fait savoir qu’il lui décernerait, à titre posthume, la médaille présidentielle de la liberté, indique la presse. « Il est plus grand que jamais. Et il est éternel. »

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La célébration de Donald Trump

Par contraste, le dimanche matin, de nombreux chrétiens du monde entier se sont rassemblés dans leurs lieux de culte pour chanter, prier ensemble et lire la Bible. Mais ce dimanche, relève Faithful America, « alors que des dizaines de milliers de personnes, dont certaines des personnalités les plus influentes du monde américain, se sont rassemblées, une commémoration d’un autre genre a donné naissance à une image survoltée du nationalisme chrétien blanc américain. » Un affreux mélange de sacré et d’horrible. Un instant, la foule chantait un cantique, l’instant d’après, Stephen Miller menaçait : « Vous n’avez aucune idée du dragon que vous avez réveillé. » [en tuant cet élu de Dieu]. Sur cette même scène des musiciens élevaient les mains et chantaient pour accueillir Donald Trump qui disait : « Je déteste mes adversaires. Et je ne leur veux pas de bien. » une rhétorique démesurée, affichée en plein jour – et la tendance au fascisme qu’elle représente. 

Il est compréhensible que l’on se sente perdu, en colère et frustré en ce moment. Il est exaspérant de voir notre foi détournée par les puissants et utilisée comme un vecteur non seulement de haine, mais aussi d’autoritarisme absolu. Mais nous ne pouvons pas laisser notre peur et notre tristesse nous détourner de notre vocation :

Dans les moments d’épreuves et de tribulations, suivre les traces de Jésus signifie vivre en témoin et montrer (et non pas simplement raconter !) au monde ce qu’est véritablement la foi chrétienne.

Les membres de Faithful America ont apporté leur contribution pour éclairer les ténèbres tout au long de cette année difficile. Voici quelques actions que nous menons pour aimer notre prochain et diffuser la vérité :

• Plus tôt ce mois-ci, nous avons contribué à rassembler des responsables religieux et éducatifs du Texas afin de protéger la liberté religieuse dans les écoles publiques, car chaque enfant mérite une éducation gratuite, sûre et bienveillante.

• Nous nous mobilisons avec d’autres organisations religieuses et laïques pour mettre fin au cruel programme d’expulsions de Trump […] Dimanche, le régime Trump et ses alliés nous ont montré à quoi ressemblera l’avenir, empreint de colère et de haine, du nationalisme chrétien. Continuons à faire entendre notre voix, à nous organiser ensemble et à montrer au monde ce que devrait être l’amour et la foi en Jésus dans un monde en feu.

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