pasteur indépendant aux États-Unis
traduction Gilles Castelnau
Question
Je crois en Dieu, mais pas en un Dieu tout-puissant et interventionniste garant du bien et du mal car il y a trop de souffrance inexpliquée dans le monde. Et comme c’est une telle idée de Dieu qui est constamment enseignée dans les églises, je comprends parfaitement ceux qui ne « croient pas en Dieu » ! De plus, je ne reproche pas à mes enfants d’être fondamentalistes, car il vaut encore mieux être fondamentaliste que de ne croire en rien.
Par ailleurs, je me demande s’il n’aurait pas été possible que Jésus ne soit pas vraiment mort sur la croix, qu’il ait simplement perdu connaissance et qu’il ait repris conscience dans son tombeau. Il aurait alors effectivement fait les « apparitions » décrites dans les évangiles.
Réponse de Joran Slane Oppelt
En effet, il est parfaitement compréhensible que les gens refusent de croire en un Dieu que l’on présente comme irrationnel, coléreux, vengeur, de sexe masculin, de race blanche, etc.
Depuis des milliers d’années, on a imaginé un Dieu assis sur son « trône » à l’image des dirigeants de l’époque qui tenaient le monde dans leurs mains et contrôlaient les forces de la guerre, la faim, la souffrance, comme aussi la paix et la prospérité.
Nous avons désormais une compréhension et un contrôle plus direct sur les forces à l’œuvre dans le monde et naturellement une conception différente de Dieu : nous le voyons davantage à notre image, et non plus à celle d’un roi ou d’un empereur tout-puissant. L’utilisation aujourd’hui par certains d’une vision désuète pose la question de leur incapacité de s’adapter à la culture de notre époque et à leur incapacité d’élaborer de nouvelles perspectives.
Quant à être fondamentaliste, je ne pense pas que cela vaut mieux que d’être incroyant. En effet, on retrouve l’idéal d’amour de Dieu et du prochain dans de nombreuses traditions religieuses du monde. C’est le cas dans le judaïsme et dans l’islam, dans le service désintéressé des sikhs, dans l’engagement pour la justice sociale des unitariens universalistes et des bahaïs, dans le mysticisme des soufis et du renouveau juif, dans l’idéal de la « protection de la nature » de nombreux protestants épiscopaliens, méthodistes, etc.). Il existe certainement des alternatives bien meilleures que le fondamentalisme religieux.
C’est à la relation de la souffrance et de l’espérance avec le ministère du Christ que les chrétiens s’intéressent. Le Christ est l’archétype et l’idée supérieure qui nous fait comprendre notre place et notre épanouissement dans le monde. Priez avec Lui et dites-moi ce que vous en pensez.
La deuxième partie de votre question est : « A-t-on le cas de personnes que l’on a cru mortes et qui sont revenues à la vie ? » Oui, bien sûr.
Serait-il possible d’expliquer scientifiquement le phénomène de la résurrection ? Oui, bien sûr. Mais il nous faudrait des témoignages oculaires et dans le cas de cet événement datant de 2000 ans, cela semble impossible !
Mais le fait de vouloir justifier la réalité historique de la Résurrection ignore sa signification spirituelle de « victoire sur le monde » et sa puissance sur nos âmes. C’est bien là que nous devons le chercher aujourd’hui. Il faut nous abandonner et remettre à Jésus nos douleurs, nos souffrances et nos « péchés » à sa neuvième et dernière heure. Il faut nous engager dans la nuit obscure de l’âme – la voie négative – avec Jésus lors de sa crucifixion. Car au-delà de cette épreuve se trouve la voie créative, quelque chose de nouveau, une vie de « ressuscité ».
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