
Sarah Mullally archevêque de Cantorbéry
L’Église anglicane a désormais une femme à sa tête. Évêque de Londres depuis 2028, très active et souvent citée dans l’hebdomadaire anglican The Church Times, Sarah Mullally est désormais archevêque de Cantorbéry, la plus haute responsable religieuse de l’Église anglicane d’Angleterre et cheffe spirituelle sur les anglicans du monde entier. Si depuis 2015 des femmes y sont évêques, jamais, en cinq siècles d’existence, une femme n’avait occupé ce poste.
Un collège d’électeurs, hommes et femmes, membres du clergé et laïcs anglicans élisent l’archevêque de Cantorbéry, mais sa nomination doit être approuvée par le souverain, actuellement le roi Charles III, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre. Sarah Mullally deviendra officiellement archevêque de Cantorbéry fin janvier, lors d’une cérémonie à la cathédrale anglicane Saint-Paul de Londres.
Après sa nomination, Sarah Mullally a pris la parole : « Je suis profondément honorée d’avoir été appelée à servir en tant que 106e archevêque de Cantorbéry, a-t-elle déclaré. Mon engagement sera de veiller à ce que nous continuions de prendre soin des personnes vulnérables et de favoriser une culture de sécurité et de bien-être pour tous […] En tant qu’Église, nous avons trop souvent échoué à reconnaître ou à prendre au sérieux les abus de pouvoir sous toutes leurs formes ».
L’Église anglicane est née en Angleterre au XVIe siècle d’une scission avec l’Église catholique en raison d’un désaccord entre le roi d’Angleterre et le pape pour des questions d’autorité. Elle se veut à mi-chemin entre catholicisme et protestantisme. A la différence de l’Église catholique romaine, elle ordonne des femmes et ses prêtres peuvent se marier. Les évêques anglicans sont élus par trois chambres, celle des laïcs, celle des prêtres et celle des évêques. Ils doivent obtenir la majorité des voix dans chacune.
La nouvelle archevêque de Cantorbéry, infirmière avant d’être ordonnée prêtre anglicane avait été nommée Chief Nursing Officer pour l’Angleterre en 2009, la plus jeune nommée à ce très important poste. Mariée elle a deux enfants.
Lors de son installation comme évêque de Londres à la cathédrale Saint-Paul en 2018, Sarah Mullally avait déclaré : « Laissez-moi vous rassurer : je ne viens pas avec des bombes – ou peut-être pas au sens littéral du terme, en tout cas. Mais je suis consciente qu’en tant que première femme évêque de Londres, je suis nécessairement subversive, et c’est une nécessité que j’entends assumer. » La référence aux bombes faisait allusion à la campagne des suffragettes qui, il y a 150 ans, cette semaine-là, avaient placé une bombe sous le trône de l’évêque.
Les propos depuis la chaire de Saint-Paul révélaient déjà un aspect important de sa personnalité. Une manière de dire qu’elle se donnait pour tâche de préserver l’unité de l’Église, tout en ne reculant pas à en dénoncer les faiblesses. Et en 2009, alors qu’elle venait d’être nommée Chief Nursing of England, elle disait déjà, lors d’une interview au Church Times : « Les puces sont d’humeur enjouée, agiles, vulnérables et irritantes. Je me vois davantage comme une puce maintenant. »
Le présent de l’Église d’Angleterre et son futur sont entre les mains de la très révérende Sarah Mullally, 106e archevêque de Cantorbéry et 1ère femme à se voit investie de la plus ancienne charge en Angleterre. Il reste à lui souhaiter bon vent !

L’archevêque de Cantorbéry, évêque le plus ancien de l’Église d’Angleterre, est considéré comme un « instrument de communion » entre les 42 provinces autonomes et interdépendantes qui composent la Communion anglicane, forte de 85 millions de membres. Toutes, y compris l’Église épiscopale d’Amérique, entretiennent des liens historiques avec l’Église d’Angleterre. Cependant, sa sélection fait suite à des mois de délibérations de la Commission des nominations de la Couronne, avec la participation d’anglicans du monde entier.
« En répondant à l’appel du Christ à ce nouveau ministère, je le fais avec le même esprit de service qui m’anime depuis ma conversion à la foi, adolescente », a déclaré Mullally dans une déclaration écrite. « À chaque étape de ce cheminement, tout au long de ma carrière d’infirmière et de mon ministère chrétien, j’ai appris à écouter attentivement les autres […] Je souhaite, tout simplement, encourager l’Église à continuer de grandir dans sa confiance en l’Évangile, à parler de l’amour que nous trouvons en Jésus-Christ et à laisser celui-ci guider nos actions. Et je me réjouis de partager ce cheminement de foi avec les millions de personnes qui servent Dieu et leurs communautés dans les paroisses de tout le pays et à travers la Communion anglicane mondiale. »
En tant qu’archevêque de Cantorbéry, Sarah Mullally devient le « premier parmi ses pairs » les primats des 41 autres provinces anglicanes […] L’évêque président de l’Église épiscopale aux États-Unis, Sean Rowe, a décrit Mullally comme « une dirigeante sage et constante, une fervente défenseure du leadership des femmes dans l’Église, et une évêque qui s’engagera à protéger les personnes vulnérables et les victimes d’abus. »
« J’ai écrit à l’évêque Sarah pour lui adresser mes plus chaleureuses félicitations, à elle, à son mari, Eamonn, et à leur famille, et pour lui dire combien je me réjouis de travailler avec elle lors de la réunion des primats et au sein de la Communion anglicane, a déclaré Rowe. Veuillez vous joindre à moi pour prier pour l’Église d’Angleterre, pour tous les primats et toutes les Églises de la Communion anglicane, et pour l’évêque Sarah en ce moment crucial. »

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