Le Nouvel Obs mentionne parmi les ambitions fantastiques de Donald Trump sa dernière déclaration « Nous enverrons des astronautes américains planter la bannière étoilée sur la planète Mars » et pense qu’il « réactive l’imaginaire fondateur hérité de la conquête de l’Ouest ».
C’est certainement vrai.
Mais la conquête de la planète Mars me fait plutôt penser à l’ancienne découverte d’une « terra incognita », une terre inconnue africaine ou néo-zélandaise qui berçait l’enfance des gens aujourd’hui à cheveux blancs : emplacements de couleur rose sur nos planisphères. Sentiment exaltant bien naturel que celui de la découverte de lieux, qui ne pouvaient être que mystérieux.
On se souvient du pasteur-médecin-explorateur écossais David Livingston parti prêcher l’Évangile en Afrique, y apportant en même temps les bienfaits de la civilisation occidentale, soignant les malades et s’opposant à l’esclavage, cartographiant les lieux et recherchant passionnément la source du Nil. Il avait disparu pendant plusieurs années sans pouvoir laisser de ses nouvelles. L’émotion et la curiosité générale étaient telles dans le monde qui attendait le résultat de ses découvertes que le journal américain New York Herald envoya à sa recherche son principal reporter, Henry Stanley. Celui-ci, à la tête d’un commando de 190 africains le retrouva sur les bords du fleuve Zambèze et on rapporte sa fameuse salutation : « Docteur Livingston je suppose ? ».
Ceci contraste avec le geste nationaliste étriqué de Donald Trump de faire planter le drapeau américain sur la planète Mars et, ce qui est pire, avec sa volonté de prestige personnel : « Nous atteindrons Mars avant la fin de mon mandat. » comme si tous les habitants de la Terre n’étaient pas concernés par la connaissance d’une Terra Incognita !
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