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SPIRITUALITÉ DES IMAGES


 
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Porte d’entrée de l’exposition



Surréalisme
l'exposition du centenaire




Paris, Centre Pompidou



jusqu’au 13 janvier 2025



L’exposition sera ensuite présentée :

• Fundacion Mapfre à Madrid
4 février – 11 mai 2025

• Kunsthalle de Hambourg

12 juin – 12 octobre 2025

• Philadelphia Museum of Art

Fin 2025



Gilles Castelnau


 


26 septembre 2024


Les « surréalistes » étaient des révoltés et tous les tableaux et objets, tous les textes présentés dans les vitrines de cette exposition transmettent leur refus global, total et absolu d’accepter le monde officiel, raide, conventionnel, réactionnaire qui leur est présenté. Aucune des valeurs traditionnelles de la société ne trouve la moindre faveur à leurs yeux : ni la patrie, ni l’armée, ni la religion, ni la famille ne leur sont acceptables. Ils rêvent d’autre chose, d’un monde tout autre, dont on sait bien qu’il n‘existe pas dont ils pressentent que leur art pourrait susciter les fantasmes.

Cela commence avec la guerre, bien sûr et les bruits de guerre. Le franquisme d’abord, puis le fascisme et le nazisme. L’Europe en guerre, puis les États-Unis. L’horreur et la terreur de la guerre. Et l’absurdité des idéologies dominantes des étroitesses d’esprit, de toutes tradition faite d’idées reçues. Rejet du monde tel qu’il est, tout simplement.

Les jeunes qui visitent cette exposition sont très nombreux : y sentent-ils monter en eux des sentiments ignorés jusqu’ici ? Les seniors aussi : retrouvent-ils le souffle de leur jeunesse de mai 68 qui prolongeait sans doute l’esprit surréaliste de l’entre-deux-guerres ? Le silence qui règne dans ces grandes salles permet à chacun de s’impliquer dans ce qu’il contemple et cherche, sans doute, à pénétrer vraiment.

 

 

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Max Ernst, L’ange du foyer (Le Triomphe du surréalisme), 1937


Le cartel rédigé par les commissaires Didier Ottinger et Marie Sarré, explique :

« Max Ernst peint L’Ange du Foyer en 1937, dans une Europe en proie aux soulèvements fasciste, franquiste et nazi. Cette montée de la terreur inarrêtable, sourde aux appels à la raison, s’incarne dans cette créature aussi monstrueuse que grotesque.
Le titre et le sous-titre disent ironiquement le désarroi de l’artiste face à cette menace inéluctable : « c’était l’impression que j’avais à l’époque, de ce qui allait bien pouvoir arriver dans le monde ». Funeste prémonition : en septembre 1939, arrêté comme « étranger ennemi » (il est allemand !), auteur d‘une peinture qualifiée de « dégénérée », Ernst est interné au Camp des Milles, près d’Aix-en-Provence. Évadé, il parvient à rejoindre New-York en 1941.



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Salvador Dali, Construction moelle avec haricots bouillis
(prémonition de la guerre civile), 1936


Salvador Dali est espagnol. Il peint ceci en pleine guerre civile. Il admirait Franco mais détestait l’inhumanité qu’il promouvait. Ce tableau représente dramatiquement cette horreur.

 

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Dorothea Tanning, « Une petite musique de nuit », 1943


Un escalier aux rampes faites de barreaux de prison et qui débouche sur une série de porte fermées symbolise certainement le monde d’enfermement spirituel que l’américaine Dorothea Tanning ressent lorsque les États-Unis entrent brusquement dans la guerre mondiale contre le nazisme allemand et le fascisme japonais. Mais la 4e porte est entrebaillée sur un « au-delà » lumineux. Les deux jeunes filles sont vêtues d’invraisemblables haillons déchiquetés. Celle qui est vêtue de rouge s’abandonne à une rêverie peut-être désespérée, alors que sa sœur a ses cheveux étrangement emportés vers un « haut » envisageable. L’énorme fleur jaune qui ajoute un élément onirique impossible et pourtant présent ajoute aussi un élément à l’existence de cet autre monde alternatif.

Le surréalisme s’est développé surtout dans l’entre-deux-guerres mais son souffle a perduré au-delà et le grand nombre de visiteurs, aussi bien jeunes qu’âgés, qui se laissent fasciner par tous ces tableaux et les nombreux documents encadrés dans les vitrines montre que cette fantaisie hallucinée fait toujours monter en nous aujourd’hui de sourds désirs ignorés du fond de nos esprits rationnels et couramment désabusés.


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Salvador Dali
Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade,
une seconde avant l’éveil. 1944


Le titre étrange proposé par Salvador Dali suggère un rapport entre la piqure de la minuscule abeille qui est, effectivement, représentée en bas à droite, à côté de la grenade et la piqure – mortelle – de la baïonnette sur le bras de la jolie femme nue. Sa beauté, sa tendresse et la vulnérabilité de sa nudité sont atrocement agressées par la baïonnette et surtout par les deux tigres féroces. L’ambiance terrifiante du tableau est accrue par le fait que le feulement du second tigre est peut-être plus de douleur et d’angoisse que de rage puisqu’il est presque avalé par un monstrueux poisson rouge, lui-même étrangement sorti d’une grenade. Violence, douleur, mort en même temps que délicieuse douceur de la femme. Salvador Dali vit, à l’époque, aux États-Unis dont il dénonce, comme Dorothea Tanning l’ambiance qu’il juge menaçante et inhumaine.


 

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Grete Stern,  ?quién serà ? (qui sera-ce ?) 1949
Buenos Aires

 

Grete Stern se pose, devant son miroir, la question fondamentale de son identité : qui est-elle ? Qui sera-t-elle ? Au fond, si l’on plonge dans les profondeurs de l’âme plus profond que ne le disent les différents groupes de la société, quelle est la réalité de notre être le plus profond ?

Mais elle ne propose ici aucune réponse.



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 René Magritte : La Durée poignardée, 1938


La cheminée blanche est raide et sans sculpture, la pendule aussi. Les deux bougeoirs n’ont pas bougies. On ne voit pas de meubles dans cette pièce ni de tableau au mur et le grand miroir ne reflète rien. Le monde de Magritte est sans joie. Mais Magritte joue à des jeux d’enfants :

• Qu’est-ce qui émet de la fumée comme une cheminée ? semble-t-il demander.

• Une locomotive, peut-être.

• Oui, et la voici dans la cheminée.

Quand on est triste, quand la vie est morose, il faut l’assumer telle qu’elle est, et cla n’empêche pas les beaux esprits de jouer avec les mots et les idées !


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René Magritte, Alice au pays des merveilles, 1946


Le cartel dit 
: En 1946, soucieux de réformer un surréalisme qu’il juge muré dans le pessimisme, René Magritte rédige le Manifeste du surréalisme en plein soleil : « Contre le pessimisme général, j’oppose la recherche de la joie, du plaisir. J’entends par là tout l’attirail traditionnel des choses charmantes, les oiseaux, les arbres, l’atmosphère de bonheur qui remplace maintenant dans mes tableaux la poésie inquiétante que je m’étais évertué jadis à atteindre. »


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Remedios Varo, Papilla estelar/Celestial Pablum, 1958


Le surréalisme ne s’est pas arrêté lors de la Seconde Guerre mondiale mais a perduré et, l’existence même de ce tableau montre – et c’est heureux - qu’il s’est ouvert aux peintres femmes.

Cette tranquille jeune femme dans sa stricte robe noire et ne portant aucun bijou, à l’aise dans une pièce grise et nue, touche évidemment à l’essentiel : elle réussit à saisir, à peindre et à maintenir la lune en cage, après en avoir capté le rayonnement et l’avoir moulu dans son hachoir à main.

Notre monde à l’esprit si sombre se réjouira de cet heureux rêve surréaliste !

 

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