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SpiritualitÉ des images


 

Johann Walter, Jeune paysanne, vers 1904, Lettonie


Ames sauvages

le symbolisme dans les pays baltes


musée d'Orsay

jusqu’au 15 juillet 2018

 

 

Gilles Castelnau

 

 

12 avril 2018 

Ces œuvres des Pays baltes, nous dit le commissaire de l’exposition Rodolphe Rapetti, sortent pour la première fois des frontières de la Lettonie, de la Lituanie et de l’Estonie à l’occasion du centième anniversaire de l’indépendance de ces pays qui appartenaient jusque-là à la Russie.
Les auteurs que l’exposition a sélectionnés se sont exprimés juste avant la Révolution russe qui leur a permis l’indépendance et on sent certainement en contemplant leurs œuvres à la fois leur enfermement dans leur tradition régionale et leur attachement à une forte personnalité nationale.

La Jeune paysanne, placée ci-dessus en exergue est vêtue d’habits traditionnels manifestement caractéristiques de la région. Ils sont d’ailleurs plutôt symbolique que pratiques s’il s’agit pour elle de participer aux travaux des champs ! Et l’homme qui fauche derrière elle dans un paysage sans doute reconnaissable par les citoyens lettons manifeste bien lui aussi l’enracinement rural de la scène.
Le regard fixe de la jeune fille suggère qu’elle pense sans doute à sa patrie dominée par l’étranger et le peintre interroge par elle la pensée du spectateur qui passe.

 

Nikolai Triik, Lennuk le bateau de Kalevipoeg, 1910, Estonie

 

Kalevipoeg est un héros estonien à la puissance prodigieuse. Ressuscité par les Dieux, il reviendra un jour apporter le bonheur à son peuple.
On peut regretter que le commissaire de l’exposition n’ait pas écrit un cartel explicatif nous évitant d’aller ensuite – si nous y pensons encore - chercher sur Wikipédia quelques renseignements permettant de situer le tableau dans l’imaginaire du pays.
Disons en tous cas que tout visiteur estonien participe sans doute moralement à l’admiration du peintre pour le héros que son pays a vu naître. L’immense voile rouge à la dimension disproportionnée de ce bateau de guerre (remarquez les nombreux boucliers) et l’étonnante auréole à la fois céleste et plongeant dans l’eau à proximité du bateau, les vagues à la forme stylisée et la nuée lumineuse s’élevant à gauche derrière le rocher, suggèrent la puissance surnaturelle qui habitant le pays dans ces temps anciens.

 

Kristjan Raud, Sous les étoiles, 1907-1909, Estonie

 

Ces peintres, on l’a compris, sont souvent des symbolistes. Loin de peindre la nature et les scènes humaines de façon réaliste, ils entendent plutôt donner à voir leurs pensées, leurs sentiments, leurs émotions.
Cette femme nue qui danse sous un ciel noir étoilé suggère la transcendance gonflant son cœur, le sentiment qu’elle a de sa propre transcendance, de son appartenance à l’infini cosmique. Enthousiasme onirique sans doute.

 

Janis Rozentals, La Mort, 1897, Lettonie

 

Le titre du tableau indique « la mort », faute de quoi la grande silhouette blanche ne représenterait qu’une femme un peu bizarre désirant embrasser un enfant. La scène est tragique dans la mesure où la mère comprend très bien qu’il s’agit de la visite de la mort : elle fronce les sourcils dans un geste de répulsion sans chercher même à fuir devant l’inéluctable. Le personnage de la mort est, certes, armé d’une faucille dangereusement aiguisée mais son visage de jeune femme est doux et tendre. La mort, on le sait bien, vient souvent doucement de manière inattendue sans qu’on puisse l’éviter. Sa présence est si habituelle dans ces pays encore pauvres et défavorisés qu’on ne saurait s’en étonner. Cauchemar, hélas courant que le peintre figure d’une manière presque tendre.

 

Antanas Zmuidzinavicius, La Douleur, 1906, Lituanie

 

Il y a la douleur de la mort. Il y a aussi des douleurs physiques et des hantises. Elles sont symbolisées ici sous la forme d’arbres à l’environnement tourbillonnant et aux branches maléfiques. La grande lumière brillante jaune ne signifie sans doute rien de positif ni aucune promesse de guérison ou de renouveau, plutôt la lumière fulgurante de la douleur aigue dans un univers globalement hostile et sans salut possible…

 

Aleksandrs Romans, Paysage au cavalier, 1910, Lettonie

 

Mais la douceur du paysage bien-aimé est toujours présente dans une nature tranquille et sous un ciel paisible.

 

Janis Rozentals, La Princesse au singe, 1913, Lettonie

 

Nous ne savons pas qui est cette princesse, et comment joue-t-elle avec ce joli petit singe. Le commissaire ne nous le dit pas. Rêve pourtant des princesses et de la simple joie de vivre et d’exister. Pays heureux de Lettonie.


 

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