
L’été
Mary Cassatt
Une impressionniste américaine à Paris
1844-1926
musée Jacquemart-André
jusqu’au 23 juillet 2018
Gilles Castelnau
31 mars 2018
C’est une exposition souriante que nous offre le musée Jacquemart-André. Une cinquantaine de peintures et de gravures de la charmante Américaine Mary Cassatt.
Sa famille, très aisée et intégrée dans la vie économique des Etats-Unis est en même temps demeurée tout à fait francophile et c’est tout naturellement qu’elle vient à Paris. Son père qui aurait « préféré la voir morte qu’artiste peintre » lui facilite pourtant largement son séjour. Il lui permet aussi de voyager en Italie et en Espagne.

La Joueuse de mandoline, Salon 1868
Elle peint fort joliment et propose ce tableau au Salon où il est accepté.
Mais la rencontre qui orientera définitivement sa carrière est celle d’Edgar Degas qui lui fait découvrir le groupe des impressionnistes dont elle adore les couleurs claires, le calme et la douceur. Elle ne le quittera plus.

Petite fille dans un fauteuil bleu, 1877-1878
Mais son sujet de prédilection n’est pas de peindre les reflets de l’eau à la manière de ses amis impressionnistes, comme elle le fait pourtant si bien dans le tableau L'Été placé ci-dessus en exergue.
Elle est femme dans un monde d’hommes et trouve son épanouissement dans la représentation des scènes familiales. Elle peint notamment si bien les enfants que la plupart des peintres représentent si mal. Elle parle même de l’« accomplissement des femmes dans la sphère privée ».
Le succès lui vient. Aux Etats-Unis aussi : en 1880-1890 elle expose à New-York, Boston et Philadelphie et réalise une peinture murale La Femme moderne pour le pavillon de la Femme de l’Exposition universelle de Chicago en 1893. Elle n’y représente pas d’hommes : « Ils sont [...] sur les murs des autres pavillons ; à nous la douceur de l’enfance, le charme de la féminité. »

Alexander J. Cassatt et son fils Robert 1884
Elle fera une exception pour son frère Alexander.
Son succès ne se dément pas. Elle vend tout ce qu’elle produit et peut même s’acheter le château de Beaufresne, au Mesnil-Théribus, dans l’Oise. Elle y invite sa famille et ses amis. Degas et Pissarro viennent la visiter.

La Toilette, 1890-1891
p
ointe sèche et aquatinte en couleurs
Les commissaires de l’exposition, Nancy Mowll Mathews, Pierre Curie nous parlent de ses « pointes sèches » :
Dans les années 1880, la pointe sèche n’est pas un médium populaire. La maîtrise de cet outil à pointe en diamant qui s’utilise sur la plaque de cuivre comme un crayon sur du papier exige en effet une pratique assidue.
Sa visite de l’exposition d’estampes japonaises organisée à l’école des Beaux-Arts au printemps 1890 résonne comme un défi pour Mary Cassatt : en 1891 elle expose dix pointes sèches et aquatintes en couleur représentant des scènes de la vie quotidienne.
Le visiteur du musée Jacquemart-André se laissera volontiers séduire par la lumière et l’harmonie que dégagent ces tableaux. Comme la vie familiale est donc heureuse et apaisante lorsqu’on vit à l’aise dans un château loin de tous les soucis inutiles !

Le repas des canards, vers 1895
Retour vers
spiritualité des images
Vos
commentaires et réaction