musée d’Orsay
jusqu’au 19 juillet 2015
L’exposition se tiendra ensuite
à la Fondation Mapfre de Madrid,
du 10 septembre 2015 au 6 janvier 2016
puis à la Legion of Honor de San Francisco,
du 6 février au 15 mai 2016
Gilles Castelnau
8 avril 2015

Vue du port de Saint-Tropez, 1911
L’Arcadie, que les commissaires mettent en titre de cette belle exposition, était une région heureuse de la Grèce antique où, dit-on, les habitants menaient une vie simple et paisible en accord fondamental avec la nature. Et en vérité Pierre Bonnard qui sait si bien représenter la lumière et qui a tant aimé le soleil du Midi, nous montre l’humble réalité du monde quotidien transcendée par une contagieuse joie de vivre.

La table de travail, 1926-37
Souvenons-nous qu’il a fait partie dans sa jeunesse du groupe des « nabis », mot qui signifie « prophète » en hébreu biblique. Avec lui, Paul Sérusier, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Aristide Maillol ( 1 ) et quelques autres se nommaient ainsi pour rendre visible par leur peinture, comme les prophètes d’autrefois, la vérité profonde et invisible des choses. Leur lumière intérieure.

Grande salle à manger sur le jardin, 1934-35
Pierre Bonnard est un peintre du bonheur : il représente avec une grande modestie l’humble réalité de son existence quotidienne, mais en la transcendant par la chaleur qui émane de ses couleurs et en révèle la puissante joie intérieure. C’est une lumière sans doute un peu surnaturelle qui pénètre sa maison et l’éclaire doucement d'un jour heureux. Bonnard, si l’on veut bien en prendre conscience est un visionnaire, un mystique. Il a su transposer l’Arcadie dans sa maison petite maison de la banlieue de la ville de Cannes !

L’atelier au mimosa, 1939-1946
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( 1 ) Les commissaires ont d’ailleurs placé au milieu de l’exposition deux statues de Maillol et celles-ci s’harmonisent parfaitement avec la quiétude des tableaux de Bonnard.