Johann Friedrich Overbeck, Italia et Germania, 1811-1828
De l’Allemagne, 1800-1939
de Friedrich à Beckmann
Musée du Louvre
jusqu’au 24 juin 2013
Gilles Castelnau
30 mars 2013
C’est une grande et magnifique exposition qui nous présente une pensée allemande bien mal connue en France. Elle nous fait pénétrer la culture de notre puissant voisin et nous fait prendre conscience de son âme et de son humanité.
L’histoire
L’exposition s’ouvre sur Italia et Germania, ci-dessus en exergue, du peintre allemand Johann Friedrich Overbeck qui a vécu toute sa vie dans l’Italie qu’il aimait et où il se fera enterrer. L’Allemagne, humiliée par la domination de Napoléon et non encore unifiée, est comme cette jeune fille blonde qui se découvre une amie en la jeune brunette qui symbolise l’Italie.

Moritz von Schwind, la Chevauchée de Falkenstein, 1843-44
Des scènes où le romantisme et la mythologie sont évidemment fort germaniques, évoquent l’histoire et le traditions qui unifieront bientôt les peuples qui composeront l’Allemagne.
Arnold Böcklin, Villa au bord de la mer, 1878
Les tableaux d'Arnold Böcklin, notamment, qui a avécu en Allemagne et en Italie, enthousiasmaient par l’esprit de force et de vitalité, de sensualité aussi qu’ils dégageaient.

Arnold Böcklin, le Jeu des Néréides, 1886
La nature
Toute une spiritualité allemande s’exprimait dans la contemplation de la Nature dont on commençait à dire qu’elle nous révélait la grandeur de la présence et de la créativité de Dieu mieux et de manière plus crédible que les liturgies traditionnelles des temples et des églises.

Carl Gustav Carus, le Monument à Goethe, 1832
L’immensité de ces montagnes qui rejoignaient la hauteur du ciel et la lumière du soleil servait de cadre parfait à ce monument de Goethe qui avait tant aimé et si bien compris la nature.

Caspar David Friedrich, Ravin dans l’Elbsandstein 1822-23
Friedrich plus que d’autres réussit à exprimer la transcendance présente au cœur de chaque homme, présence de Dieu dans la théologie déiste, de la Nature dans le panthéisme : fusion, communion de la vie humaine dans son existence quotidienne avec la magnificence immense de la nature et l’au-delà dans sa dimension infinie.

Caspar David Friedrich, Femme dans le soleil du matin, 1818
« Clos ton œil physique, disait Friedrich, afin de voir d’abord avec ton œil de l’esprit »

Caspar David Friedrich, A bord du voilier, 1818-1820
L’instant vécu par les deux personnages à bord de ce grand voilier ne se réduit pas à une simple promenade en mer ou à une rencontre amoureuse. La grandeur du ciel dont les nuages magnifiquement éclairés par le soleil couchant sont puissamment balayés par le vent, l’étendue sans limite de la mer soulignée par la perspective apportée par les lointains bateaux, tout cela intègre ces deux minuscules vies humaines dans la profondeur de la vie du cosmos.
Voir aussi sur ce site : Carl Spitzweg, la Lecture du bréviaire
La catastrophe de la guerre

Max Beckmann, Descente de croix, 1917
Les dernières œuvres présentées expriment l’horreur et le désespoir de la guerre qui a intoxiqué le peuple allemand et dont il a tellement souffert.
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