Réflexion sur le
credo
Le
pluralisme interreligieux
Jean Besset
Il me semble que le propre de l'homme est de
s'intéresser à ce qui le dépasse. Les hasards de
son histoire personnelle qui sont liés aux lieux où il
habite et à l'époque où il vit,
l'entraînent à se rapprocher des penseurs que ses
concitoyens ont reconnu comme des initiés. C'est à leur
contact que chacun essaye d'approfondir sa propre voie. En
méditant leurs écrits et leurs pensées, chacun
trouve la voie de son propre dépassement et le chemin qui le
rapproche de l'absolu.
Ainsi chacun de nous a l'intuition qu'il
existe une réalité au delà de lui-même et
que la présence humaine sur terre n'est pas seulement
liée au hasard. Tous les grands initiés qui ont
consacré leur vie à creuser cette voie ont sans se
consulter découvert que la vie humaine ne prenait de valeur
que par le respect de l'autre et ils ont enseigné à
aimer cette sagesse qui ne venait pas d'eux-mêmes. Ils ont
vénéré celui qui l'avait inspiré et ils
l'ont adoré.
Dans la tradition qui est la nôtre,
dans le monde occidental où nous vivons, nous avons appris
à aimer cet esprit de sagesse ainsi que notre prochain par le
témoignage de Jésus qui avait reçu cette
vérité de Moïse et des prophètes
d'Israël. Inspirés par l'esprit qui les avait
animés, Jésus s'est dressé contre les membres
des instituions humaines qui voulaient établir des
règles pour codifier la sagesse divine et les imposer aux
autres hommes.
Ils voulaient que ces règles forment
les bases de la religion à qui ils donnaient une portée
universelle, valable en tout temps et en tous lieux pour tous les
hommes.
Jésus s'est refusé à
l'appropriation du sacré par les hommes quels qu'ils soient.
Il est mort pour nous sauver de la religion et nous permettre de nous
ouvrir à tous les hommes, c'est pourquoi son message nous
pousse à trouver dans toutes les autres sagesses des
instruments de dialogue pour permettre de s'aventurer avec tous les
hommes sur le chemin de la fraternité humaine.
Gilles
Castelnau
J'écoute les voix de notre monde qui
proposent de m'aider à vivre : harmonie paisible de
l'islam, fidélité spirituelle du judaïsme, sagesse
souriante du boud-dhisme, force courageuse de l'humanisme
athée, charité mystique du catholicisme,
libéralisme créatif du protestantisme...
Elles m'intéressent car elles
éclairent mes propres réflexions d'une lumière
nouvelle. Elles sont les réponses que mes frères les
hommes s'efforcent d'apporter avec intelligence et justesse à
l'Appel qui résonne dans les profondeur de notre
esprit.
Les voix qui me concernent et
m'enthousiasment vraiment sont celles qui évoquent
Jésus, ses paroles et ses actions ; elles me semblent
révéler la présence de Dieu d'une manière
qui tranche sur les autres par sa chaleur humaine, sa compassion et
son refus d'un légalisme inhumain et aliénant.
Il est vrai que dans toutes les religions
existent des tendances intégristes, fondamen-talistes, qui
soumettent les hommes à des idéologies sans c�ur. C'est
le mal absolu, intolérable et que je ne peux admettre. Ce
n'est pas parce que la méchanceté et
l'inhumanité s'y déguisent en fidélité
à Dieu et à sa morale supérieure qu'elles
présentent la moindre valeur.
Je suis absolument désireux de
comprendre et de fraterniser avec les premières mais je
réagis contre les secondes tant qu'elles ne s'ouvrent pas au
respect de l'homme (et de la femme).
Jean Dumas
La pensée unique : elle abêtit, car elle nivelle toute
pensée sur un modèle formaté, imposé de
l'extérieur ou, ce qui est gravissime, admis par une
majorité molle. Elle est dangereuse, car elle refuse toute
autre pensée appelée alors déviante. Notre
époque sait les dégâts destructeurs d'une
pensée unique érigée en règle
nécessaire aux régimes totalitaires. Le pluralisme en
est l'antidote indispensable pour permettre l'épanouissement
de la liberté pour tous.
De même pour les Églises. Il
est bon qu'il y ait des christianismes, au pluriel. Il faut
s'évertuer à refuser l'unité.
L'oecuménisme ne se justifie que par le respect des
différences essentielles à chacune des branches du
christianisme. Cette forme d'oecuménisme dans la
pluralité doit se retrouver à l'intérieur de
chaque Église, vivifiée par la coexistence de courants
de pensée différents.
Le consensus : à la différence de la
pensée unique, le consensus est à la mode. C'est
« l'accord d'une forte majorité de
l'opinion » (le « Robert »). Puisqu'il
faut vivre ensemble, il est nécessaire de s'accorder sur
quelques valeurs phares. Bien sûr Pourtant, danger ! Car
si le consensus élimine tous les extrémismes durs, il
risque de rogner les angles en nivelant par le bas. Le pluralisme
respecte les différences, permettant les choix consensuels les
plus forts en même temps qu'autorisant l'expression de
pensées contraires. Laisser place aux oppositions. Accepter le
conflit. Ce qui veut dire que toute société, qu'elle
soit politique ou religieuse, est une société du
conflit institutionnalisé.
La
démocratie : Elle doit
permettre l'exercice du pouvoir, permettant de dégager une
majorité dotée du pouvoir décisionnel. Les
états dits occidentaux veulent imposer la démocratie
à tous les peuples, c'est là le refrain partout
fredonné. Mais est-ce toujours bon ? Une majorité
est-elle à l'abri d'erreurs grossières ? Elle peut
voter des lois iniques et décider des absurdités. Les
protestants français ont appris à leurs dépends
que la vérité d'une minorité peut attendre des
siècles avant de s'imposer. J'ai entendu des élites
africaines, à l'UNESCO, défendre l'idée que la
démocratie n'est pas nécessairement applicable à
certains pays de leur continent. Belle leçon pour les
Églises : pratiquer un débat démocratique
pour la catholique, donner place à une opposition forte pour
la protestante. Le vrai pluralisme respecte les voix contraires, sait
écouter les opposants, se doit humble et non arrogant.
Indifférentisme : Prendre garde de ne pas le confondre avec le
pluralisme. Celui-ci récuse la certitude, il affiche la
conviction. Sinon, tout devient acceptable : non ! La
tolérance refuse l'intolérant.
Dieu au pluriel : On a pris l'habitude de lire le récit de
Babel comme exprimant la condamnation de l'orgueil humain voulant se
faire Dieu. Un autre lecture permet de comprendre qu'il est dangereux
pour l'homme de dire Dieu d'une seule voix. Le respect de Dieu
implique l'acceptation de le nommer en plusieurs langues. La
pluralité des religions est nécessaire aux croyants.
Pour l'écrivain biblique, la pluralité des langues est
une bénédiction divine.
Laurent
Gagnebin
Quelles que soient nos théologies,
Dieu demeure inaccessible à nos définitions humaines.
Nos appellations sont toujours d'ordre métaphorique ;
elles expriment notre rapport à Dieu et nos manières
diverses de le dire et vivre, mais Dieu en soi nous échappe.
Notre relation à lui est existentielle, inscrite dans un
contexte à la fois historique et personnel, tributaire de
traditions religieuses différentes qui sont autant de
manières différentes de l'exprimer. Ces traditions
religieuses plurielles, les religions, sont des manières
particulières de caractériser Dieu ; aucune
d'elles n'est vraiment fausse, parce qu'aucune d'elles n'est vraiment
juste.
Une compréhension pluraliste du
christianisme signifie que le christianisme est
précisément une compréhension de Dieu parmi
d'autres. Notre manière de dire Dieu est celle qui nous est
donnée par Jésus. Notre nomination de Dieu n'est pas
n'importe laquelle ; Dieu est pour le chrétien le Dieu de
Jésus. Cette manière de parler ne divinise pas
Jésus, mais signifie que Jésus exprime Dieu pour
moi.
Je ne saurais objectiver ma manière
de dire Dieu, car le faire serait prétendre que je peux
atteindre Dieu en soi, son essence. Ce que Dieu est, c'est toujours
ce qu'il est pour Jésus, et par conséquent pour moi,
pour nous et non pas en soi. Jésus lui-même se refuse
à cela quand il déclare que « nul ne vient au
Père » que par lui.
« Père » : ce mot dit Dieu en termes
de relation et l'exprime de manière symbolique. Il ne dit pas
que nul ne va à Dieu que par lui,
mais bien au Père. C'est
très différent.
Je peux dire Dieu de manière
exclusiviste, si je le fais comme dans la relation amoureuse et dans
le langage amoureux. Je dis « rien que toi »
à l'être (l'Être) aimé, mais aurais-je
vécu ailleurs, alors je sais bien que c'est à un autre
(Autre) que je dirais « rien que toi ». Je ne
saurais donc objectiver mon affirmation. Elle est vraie pour moi hic
et nunc et par le hasard de ma naissance à ce moment-là
de l'histoire et là plutôt qu'ailleurs. Aimer, c'est
vouloir l'aimer lui plutôt qu'un autre.
En Jésus, j'entends la Parole de
Dieu ; cela est vrai pour moi. Mais pour d'autres, il s'agira
tout au plus d'une Parole de Dieu. Cette Incarnation (la Parole de
Dieu en Jésus) n'est pas un phénomène
historico-miraculeux ; elle est une manière de dire que
Jésus exprime (incarne), par excellence selon moi, par ses
paroles et ses actes, la Bonne Nouvelle d'un Dieu d'amour. La vie de
Jésus fut exemplaire, car conforme à cet
Évangile.
Bernard
Guiéry
Le Dialogue interreligieux nous
oblige d'abord à une écoute humble et lucide. Il nous
pousse à distinguer la part de l'objectivité et celle
de la subjectivité.
Les recherches scripturaires
visent un consensus objectif, un apport reconnu par tous.
L'engagement dans la foi et le culte, en revanche, relève de
la part subjective de la vie religieuse. Je proclame « pour
moi », l'éminence du message
évangélique, sans pour autant nier nos
diversités.
L'Esprit souffle où il
veut, Il ouvre à la vie et brise nos clôtures. Il
vivifie nos relations d'amour, d'amitié et de
fraternité, en assumant les fractures de nos
diversités.
Jean Hoibian
Dépassons, voulez-vous, le
passé compromis des Églises chrétiennes, et
essayons d'entrer ensemble dans une recherche de
vérité, en nous posant les questions essentielles qui
hantent souvent nos nuits. Vivre pourquoi ? pour
qui ?
La souffrance et la mort ? Qui est
celui que nous nommons Dieu ? Existe-t-il des points communs
entre les trois religions monothéistes ? Au-delà
des rites, des dogmes,des traditions, quels sont les incontournables
de toute foi.
- La découverte, la connaissance, de soi et du
monde. Pour le judaïsme et pour l'islam, il me semble qu'on
avance dans cette voie en relation avec la Divinité et avec sa
Parole (A.T., Coran). Même démarche pour le
christianisme, mais la liaison aboutit à une personne humaine,
Jésus, qui propose une perpétuelle renaissance.
- Le sens, l'origine de la vie, la mort. L'être
humain reçoit du divin la vie, avec mission d'en faire une
réalisation positive, pour lui-même, et pour les autres.
Dans les 3 religions, le Divin propose des routes de bonheur. La
vérité découle d'une alliance du Divin avec
l'Humain, en excluant les idoles néfastes (toujours à
re-définir). La mort doit être acceptée comme
l'aboutissement naturel de l'existence. Pour l'après mort les
croyances sont très hésitantes.
- Le Pardon : dans le judaïsme et dans
l'islam, le Divin peut l'accorder, s'il le veut bien,il y a
négociation. Dans le christianisme, le prophète
Jésus accorde le pardon définitif de la part du Divin.
C'est un pardon gratuit accordé par amour.
- L'amour, l'amitié, la reconnaissance :
personne ne peut vivre heureux sans être aimé et aimer.
Pour les chrétiens, Jésus a ouvert la voie de l'amour
total sans différenciation. Les gens de son époque
n'ont pas supporté une telle perfection et l'ont
assassiné. En tentant de suivre cet exemple, des disciples de
Jésus, ont illuminé l'humanité, et ils en sont
morts.
Pour vivre en conformité avec sa
foi,
Que fait un juif : il observe
strictement la Loi. En principe tout le comportement humain est
défini par la Thora.
Que fait un musulman : il s'efforce de
suivre les 5 piliers de l'islam, et appuie son comportement sur un
livre, le Coran, dont l'interprétation est très
difficile.
Que fait le chrétien ? Il se
construit librement un programme de vie en s'inspirant des paroles et
des actes de Jésus, le premier homme a avoir su vivre en
totale conformité avec le Divin. Sa trace dans l'histoire du
monde est impérissable.
N'est-il pas l'image du Divin mort par
amour, insufflant à l'humanité une vie nouvelle sans
limite ?
Vincens
Hubac
« Celui qui n'a pas la
vérité mais la cherche est plus près de la
vérité que celui qui croit l'avoir »
Dire Dieu, ou quelque absolu, est impossible
ou terriblement réducteur. Dieu se vit de manières
différentes, parfois voisines, à travers des
civilisations, des langages, des traditions divergentes au fil des
âges, des mentalités, des lieux. Les christianismes ne
sont pas l'Islam ou le Judaïsme, ni la religion du bouddha
déifié ni celle des indiens du Mississipi... Pourtant
bien des similitudes apparaissent : la théologie de la
lumière chez les mazdéens et dans le christianisme, le
paradis chez les chrétiens, les musulmans, les indiens adorant
le grand Esprit, l'amour chrétien et la compassion bouddhiste
etc. La diversité religieuse est source d'une
variété infinie de cultures montrant par là la
richesse de l'humain... Peut-être aussi une
complémentarité entre toutes les religions et
philosophies ouvrant les portes du dialogue et de la
tolérance, de l'émerveillement aussi.
La vérité nous protège
de l'intolérance, de l'enfermement, la richesse qui l'exprime
est le signe même de ce qu'elle est. Le pluralisme religieux
exprime à sa manière ce qu'est la vérité.
Roger
Parmentier
Ce qui m'intéresserait par-dessus
tout, c'est de savoir ce que Jésus pensait du pluralisme, lui
bon juif critique. J'ai essayé de l'interroger par internet,
mais jusqu'ici sans succès... Alors, je vais imaginer !
De bonne culture religieuse juive, il n'avait qu'indifférence
ou mépris pour les religions considérées comme
païennes. Sa réponse en Marc 7.27 est même
proprement scandaleuse (de nos jours il aurait même eu des
ennuis judiciaires pour « discrimination religieuse ou
raciale »). Heureusement pour nous tous une femme
syro-phénicienne et un militaire romain vont réussir
à convertir Jésus. Il fallait le faire ! (voir
Matt. 8.5-13 : le centurion et Marc 7.24-30 la femme
syrienne ; et même Luc 8.26-39 le
possédé gérasénien).
En fait ce n'était pas la
priorité pour Jésus. Il avait la tête ailleurs.
Il était hanté par la vision des catastrophes qui
s'approchaient. Il voulait proposer son plan de salut du peuple juif
qui voulait commettre la folie de se soulever contre les Romains (ce
qui arriva quand même) et de faire ses propositions
géniales et folles, quelque peu
« mégalos », comme on dit
aujourd'hui : éliminer tout ce qui va mal partout,
construire le « monde renversé »,
« la Basileia tou theou » (voir Jean-Marc
Babut : A la recherche de la
Source, Cerf), ce que R.P. s'est
fait un bonheur d'appeler « le grand projet » ou
« la grande réalisation du monde
heureux ». Ce que dans le jargon d'autrefois on appelait
l'entrée immédiate « dans le royaume de
Dieu », mais c'est devenu obsolète.
Pour Jésus c'était vivable
dans le Judaïsme de son temps, malgré tous ses
défauts. Mais pourquoi pas aussi dans les autres religions ou
les absences de religion (si ça existe...) ?
Claude
Peuron
Bien entendu, il vaut mieux se parler que
s'invectiver. Bien entendu, on peut souhaiter que les religions ne
servent pas à justifier la violence mais, au contraire,
qu'elles la combattent, chacune en ce qui la concerne et, parfois,
d'un commun accord et d'une seule voix.
Ces banalités signifient qu'il faut
refuser tout affrontement, même verbal, et savoir rendre
compte, avec douceur et avec respect, de l'espérance qui est
en nous (1 Pierre 3/15-16) et, en même temps,
être capable d'écouter ceux qui expriment leur
attachement à une autre foi qui les fait vivre, eux
aussi.
Le respect exclut le syncrétisme et
aussi le désir acharné de convaincre, de convertir
l'autre même si la conversion de l'un ou de l'autre ne peut
jamais être exclue : la liberté religieuse implique
aussi la liberté de changer de religion.
Je ne peux guère en dire plus pour le
moment. Je trouve souvent difficile de se comprendre entre
chrétiens, par-dessus les frontières ecclésiales
ou à l'intérieur de ces frontières. C'est dire
que je ne me sens guère capable de comprendre la
spiritualité, les doctrines et les pratiques de ceux qui
évoluent dans un tout autre monde de pensée. Le respect
peut aussi impliquer le maintien d'une certaine distance !
André
Pierredon
Si l'on s'en tient à la.
définition qu'en donne le dictionnaire Robert, le pluralisme
est « la doctrine selon laquelle les êtres multiples
ne dépendent pas d'une réalité
absolue ». Le pluralisme pourrait trouver alors une
expression manifeste dans la question posée par Jésus
à ses auditeurs :
« Pourquoi ne discernez-vous pas
par vous-mêmes ce qui est juste ? »
Luc 12.57
Cette expression du pluralisme peut-elle
s'harmoniser avec celle, d'un exclusivisme radical que Jésus a
donnée à ses disciples, non pas : Pourquoi ne
faites-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste,
mais :
« Hors de moi vous ne pouvez rien
faire », s'entend de bien ou de juste ?
Jean 15.5
A l'heure où « le retour du
religieux n'est souvent qu'un recours au religieux à des fins
politiques » (1) je
confesse avoir recours au religieux qu'est Jésus Christ
à des fins pragmatiques. Faire mieux avec lui ce que je
discerne mieux grâce à lui. Je fais, comme tous les
chrétiens, appel à lui pour que dans le pluralisme de
ma personne, je cesse, « voyant le bien que j'aime et ne
fais pas, de faire le mal que je condamne. »
Romains 7.15
Jésus est pour moi l'unique qui peut
créer en moi l'unité de la personne en conjuguant la
lucidité de ma pensée à l'efficacité de
mes actes.
Le christianisme m'apparaît comme un
pragmatisme éclairé dans son inspiration, rayonnant
dans l'action.
« L'affection ardente loin
d'exclure les intérêts des autres les enveloppe dans son
infinité. » Marcel Conche, « Philosopher
à l'Infini » PUF / 2005
____________________________
(1) J. Bouveresse Peut-on ne pas croire ? Agone.2007
Pierre-Jean
Ruff
Nous ne sommes plus dans une
société à dominante rurale ou la vie villageoise
s'organisait autour de son clocher. Les développements urbains
et la mobilité des populations obligent à un autre
style d' être. Le pluralisme est donc une
nécessité sociologique en même temps qu'une
donnée philosophique.
L'optique chrétienne va plus
loin.
Parlant de Dieu, Jésus, le plus
souvent l'appelle Le Père et il nous invite à dire
Notre Père. Aussi notre référence existentielle
première n'exclut personne et elle invite à une
fraternité sans exclusive. Cela vaut pour nos relations
interpersonnelles, pour nos idéologies, et nos
théologies
Il y a des limites au pluralisme, comme
à la tolérance :
- lorsque certains mettent des limites à la
fraternité universelle
- lorsqu'on préconise un front commun contre le
matérialisme, l'athéisme ou une idéologie qui
déplaise
- lorsqu' il n'y a pas d' honnêteté
intellectuelle venant de ceux qui proposent une idéologie ou
une religion.
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