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Les rois sacrés de la Bible

 

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman

 


Édition Bayard

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Recension : Gilles Castelnau

 

19 mai 2006

Les deux auteurs juifs publient maintenant un second ouvrage consacré à l'étude critique de tout ce que l'on savoir, dans le cadre d'une vérité historique, des rois David et Salomon.

En voici quelques passages permettant au lecteur de s'en faire une idée et... d'acheter ce livre.

 

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Page 11

Grâce à l'archéologie, nous sommes enfin en mesure - c'est une première - de disséquer les constituants majeurs du récit biblique, ce qui permet de voir quand et comment chacun d'eux a émergé. Les résultats de notre quête risquent de surprendre. En effet, les découvertes archéologiques des dernières décennies révèlent à quel point le monde véritable de David et Salomon différait de la fresque prestigieuse qu'on en a dressée. Pour autant, leur légende ne se réduit pas à une fiction romanesque tissée autour de personnages et d'événements purement imaginaires. Autour d'un noyau central de souvenirs authentiques, s'est forgée, au cours des siècles, une création littéraire d'une richesse immémoriale. Abondant en scènes d'une flamboyance épique - le duel contre Goliath, l'ascension fulgurante de David du statut de hors-la-loi à celui de souverain, la munificence de la cour de Salomon -, la geste de David et Salomon exprime un idéal universel d'indépendance nationale et de valeurs spirituelles dont la transcendance a fini par être adoptée par le monde entier. Pourtant, comme nous le verrons, ses origines, retracées par l'archéologie, appartiennent à l'histoire d'un minuscule royaume de l'âge de Fer, en pleine mutation d'une société archaïque et rurale à un État complexe.

 

Page 95

Plus d'un siècle de fouilles dans la Cité de David n'a rapporté qu'une maigre collection d'une pauvreté navrante de vestiges datant de la période située entre la fin du XVIe siècle et le milieu du VIIIe siècle av. J.-C. Ils se résument à quelques pans de murs et à une poignée de tessons récupérés dans des débris dus à l'érosion. Tous les sites fouillés de Jérusalem ont donné le même résultat. L'explication qui consiste à affirmer qu'une abondance de vestiges d'édifices datant du Xe siècle existait à Jérusalem avant que l'érosion ou de lourdes activités de constructions entreprises ultérieurement ne les fassent disparaître ne tient pas debout. En effet, d'impressionnantes structures du Bronze moyen (2000-1550 avant notre ère) et du Fer II (750-586 avant notre ère) ont survécu.

A l'évidence, la Jérusalem du Xe siècle était un petit village de montagne qui dominait un arrière-pays à l'habitat dispersé. Si, comme l'affirme le récit biblique, elle avait été la capitale d'un grand royaume capable de mobiliser des dizaines de milliers de soldats, de prélever un tribut sur ses vassaux, de maintenir des garnisons à Aram-Damas et à Édom, elle aurait laissé des traces de bâtiments administratifs et d'entrepôts, y compris à l'extérieur du périmètre du palais royal qui n'occupait que le sommet du promontoire. On constaterait également des transformations survenues dans les villages de Juda &endash; d'où auraient été recrutés la majorité des soldats de David, et qui auraient bénéficié, au moins indirectement, de la prospérité générale du royaume. Or, le paysage de Juda ne présente pas la moindre trace de changement avant le siècle suivant. La population est restée clairsemée et les rares villages ont conservé leurs dimensions réduites tout au long du Xe siècle av. J-C.

 

Page 13

Pourquoi avoir couché par écrit les traditions orales relatives à David ? Pourquoi des Sudistes ont-ils jugé nécessaire de répondre aux accusations des Nordistes à l'encontre du fondateur de leur dynastie ? Pourquoi ont-ils jugé nécessaire d'affirmer avec insistance que David n'était pas un traître, un collaborateur des Philistins, qu'il était davantage qu'un simple brigand, qu'il n'était pas responsable de la mort du premier roi d'Israël à la bataille de Gelboé, qu'il n'avait jamais trempé dans le meurtre d'Ishboshet, le fils de Saül, et pas davantage dans l'assassinat d'Abner, et qu'il n'avait pas ordonné l'éradication sanglante des descendants de Saül ? Pourquoi fallait-il expliquer que Salomon, qui n'était pourtant pas le premier sur la liste des prétendants au trône de son père, avait fini par lui succéder ? Et surtout, quand devint-il nécessaire d'insister sur le fait que David et ses descendants étaient les seuls dirigeants légitimes du peuple d'Israël ?

A l'époque d'Ézéchias, alors que la moitié, voire davantage, de la population de Juda était d'origine israélite, les dirigeants de ce pays ne pouvaient plus se permettre d'ignorer ni de réprimer les traditions populaires du Nord. Pour unifier le royaume, ils devaient en tenir compte, les intégrer au sein d'une version officielle unique, afin d'atténuer l'impact des traditions hostiles à J'expansion de la domination de la famille royale judéenne.

Cela fut accompli surtout au niveau de la culture populaire, avec les légendes et les souvenirs auxquels les villageois judéens, les traditions nordistes et la cour de Jérusalem étaient les plus attachés. Comme exposé unique et national des débuts de la monarchie en Israël, un nouveau récit intégra la version nordiste du sacre de Saül aux histoires de David le bandit, pour démontrer l'innocence de ce dernier, qui n'avait agi que dans l'intérêt supérieur de son peuple. Il s'agissait de démontrer que David était un grand patriote, le père protecteur de son pays ; qu'il n'avait cessé de secourir les Israélites en proie aux attaques des Philistins ; qu'il avait été contraint à la fuite par la faute de Saül, faute que le roi du Nord a lui-même confessée (1 S 26,21) ; qu'il était toujours resté loyal à Saül ; qu'il n'était pour rien dans la mort de Saül puisqu'il n'a pas participé à la bataille de Gelboé ; que Saül avait été renversé et David sacré roi à sa place par la volonté et le pouvoir de Dieu ; que c'est Joab, pas David, qui lança les purges sanglantes contre les Saülides et leurs partisans ; qu'en termes d'exploits militaires et d'acquisitions territoriales, par ses conquêtes  légendaires, David surclassa tous les rois du Nord, y compris les puissants Omrides ; et enfin et surtout - faisant intervenir la notion de promesse divine - que la dynastie davidique était sous la protection exclusive du Dieu d'Israël.

 

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