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   Matthew Fox








Le sacrifice du Christ



Matthew Fox



Traduction Gilles Castelnau


 


1er décembre 2024

Question

 

Si Jésus ne s’est pas sacrifié pour le pardon de nos péchés et pour apaiser la colère du Père, pour quoi s’est-il sacrifié ?



Réponse de Matthew Fox

            Je pense que Jésus s'est sacrifié pour les mêmes causes et les mêmes valeurs que bien d'autres prophètes au cours des siècles, comme Martin Luther King, le Mahatma Gandhi, Abraham Lincoln ou Sojourner Truth. Comme aussi pendant des guerres, ceux qui défendaient leur famille ou leur communauté, ceux qui luttaient pour la justice ou la solidarité.

C’est l’Empire romain qui, (comme il l’a fait pour des milliers d’autres qui s’opposaient à lui), a mis à mort Jésus avec aussi l’aide de certains membres de son groupe religieux. Il appelait tout le monde, et notamment les pauvres, à prendre conscience de leur propre dignité et de leur noblesse et à s’aimer soi-même et leurs prochains comme eux-mêmes, ce que ne font jamais les dirigeants des puissants empires.

Jésus avait repris le message des anciens prophètes qui parlaient de la justice qui « coule comme un fleuve » (Amos 5.24) et de l’unité de tous les peuples, des pauvres comme des riches.

Il s’est sacrifié pour nous faire prendre conscience de notre pouvoir de compassion, qui est divin et dont le judaïsme dit qu’il est en fait le « nom secret de Dieu ». 

Lorsque Jésus dit : « Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux » (Lc 6, 36), il nous appelle à mettre en pratique notre divinité, à être comme Dieu, aimants, pratiquant le pardon, dépassant la haine et la rancune, la guerre et l’esprit de domination pour entrer dans le royaume de la solidarité, du souci de l’autre et du dynamisme créateur qui est d’ailleurs une caractéristique de Dieu, faisant de nous des « images de Dieu ». 

Son attitude de prière à Gethsémané montre qu’il ne mourait pas volontairement mais que son idée était de susciter une nouvelle conception de la société et du monde, un nouveau royaume. Il n’était pas naïf au point de s’imaginer être accepté par tout le monde, y compris par le pouvoir romain ou les autorités religieuses.

Le récit de la Cène et particulièrement le Psaume 22, montre qu’il a compris le sens de sa mort prochaine à la lumière des grands récits du passé qu’étaient la Pâque et l’Exode.

Comme le dit Gustavo Gutierrez (On Job: God-Talk and the Suffering of the Innocent) : « Les dernières paroles de Jésus – ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?’ (Mt 27, 46 ; Marc 15, 34) – parlent de la souffrance et de la solitude de celui qui se sent abandonné par la main de Dieu.  Il fait sien le reste du psaume et on peut chercher dans tout le psaume pour comprendre le sens de sa plainte. » Le psaume « exprime la solitude cruelle vécue par un homme de foi profonde… un homme innocent qui a été traité injustement.

Jésus n’a pas composé lui-même ce psaume, il l’a appris et l’a assumé en communion avec tous ceux qui ont souffert, comme lui, la souffrance et l’exclusion. L’affirmation de la Résurrection le situe – et nous situe avec lui – dans l’atmosphère de l’espérance toujours victorieuse du désespoir, la vie et non la mort ayant toujours le dernier mot.

 


 
 

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