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 Sauver Dieu de la religion

Saving God From Religion


Robin Meyers

pasteur de l’Église Unie du Christ
professeur à l'université d'Oklahoma
  États-Unis





8 février 2023


traduction Gilles Castelnau

 

Prétendre affirmer des vérités sur Dieu est plus qu’audacieux, c’est blasphématoire ! Alors permettez-moi d'être clair : je n'ai aucune idée de ce dont je parle. Je n’ai pas plus d’information spirituelle que n’importe qui. Être retraité après un long ministère pastoral ne m'apporte aucune connaissance particulière. La prière et la méditation que je pratique non plus. Ni mes diplômes de docteur en théologie ou les livres que j’ai publiés sur le christianisme progressiste.

 

Tout cela pour dire qu'il ne faudrait jamais écrire un livre sur Dieu !

Mais quand j'ai dit à ma femme que c'était ce que je me proposais pourtant de faire, elle m’a répondu : « C'est super, Robin. Pour une fois, tu as choisi un petit sujet pas trop difficile ! »

Cela m’a quand même pris cinq ans. Les livres sur Dieu rendent les éditeurs nerveux car ils ne se vendent pas aussi bien que les livres sur Jésus. Pourquoi ?

Par ce qu’ou bien les livres sur Dieu apportent une « preuve » de l’existence de Dieu (centrée sur le fait que c’est l’opinion de l’auteur) ou bien ils apportent une « preuve » de la non-existence de Dieu (centrée sur le fait que c’est l’opinion de l’auteur).

Mais une telle approche n’avait jamais été de mon intention car je ne me suis jamais intéressé à « l'existence » de Dieu.

J’ai été, durant tout mon ministère, un théologien « non-théiste ». En effet il me semble incompréhensible que l’on puisse avoir une relation personnelle – Moi-Toi – avec un Dieu que l’on ne peut pas nommer, qui est au-delà de toute connaissance. A moins, évidemment, que l’on crée soi-même un Dieu à notre propre image, contrairement à ce qui est écrit, que c’est Dieu qui nous a créés à son image.

D’ailleurs, c’est exactement ce que nous faisons toujours, comme Michel Ange a peint dans la chapelle Sixtine la représentation bien connue d’un Dieu blanc, barbu, âgé, européen, étonnamment propre sur lui, entouré d'une foule céleste de mignons, dont l’un est affectueusement tenu comme s’il était une offrande destinée à Adam.

Bien sûr les gens diront qu’ils ne croient pas en un Dieu de cette sorte. Mais les psychologues disent qu’une représentation demeure aussi longtemps qu’elle n’a pas été remplacée par une autre. Et il est clair que nous sommes toujours coincés avec cette ancienne image de Dieu : un Dieu masculin (regardez le texte de nos liturgies, même dans les églises progressistes !), blanc (voyez les représentations de lui que l’on trouve dans les églises) et plus gravement encore, distributeur céleste de bénédictions à ses fidèles mais ignorant les appels des infidèles et même les punissant de l’être.

L’image que l’on se fait traditionnellement de Dieu est celle d’un Dirigeant céleste, impétueux et redoutable chef de la Maison céleste, tyran jaloux qu’on apaise par des supplications (obéissance, prière, louange) afin de restaurer une relation juste avec celui qui est alors un Papa et qui, pour une raison incompréhensible, a besoin d’être adoré. Une telle représentation fait évidemment penser à de nombreux humains autoritaires, pères, rois ou dirigeants politiques.  Nous nous présentons devant lui comme devant un roi dans la salle du trône à qui nous présentons des pétitions, misérables vers de terre indignes recherchant la faveur divine et demandant sempiternellement pardon. Quant à lui, « il » ne dort jamais, son œil est toujours ouvert sur nos turpitudes dont « il » est en permanence déçu. Son image n’est finalement pas vraiment différente de celle du Père Noël :

Il te voit quand tu dors
Et quand tu te réveilles.
Il sait si tu t’es bien ou mal conduit.
Alors conduis-toi bien
Pour l’amour de Dieu !

 

On peut cependant concevoir le Mystère divin d’une manière différente qui serait, d’ailleurs, proche des pensées orientales. Selon celles-ci, Dieu n’est pas du tout un « être » mais plutôt « pas un être ».

 

Au lieu de penser Dieu à l’image des hommes – mais en plus grand – on pourrait dire que Dieu est l’Esprit suscitant la vie de tout ce qui existe, une sorte de force d’évolution active dans l’univers, le prolongement fondamental du Big Bang, une Transcendance divine animant mouvement et vie sans discrimination. Ce n’est pas Dieu qui fait tout mais sans Dieu rien ne peut être fait. Dieu ne tire pas les ficelles : il « est » les ficelles ! D’ailleurs les théologiens du process  disent que Dieu évolue lui-même selon la manière dont les événements se vivent.

[…]

Dieu n’est pas et n’a jamais été un Vieil Homme dans le Ciel. Il est plutôt une relation. Et lorsque nous entrons dans cette relation en ayant confiance dans la pouvoir de l’amour, en risquant le pardon, en offrant notre bienveillance sans condition, en nous efforçant de nous mettre à la place des autres pour comprendre leurs problèmes, en contribuant à construire un monde plus accueillant et plus sûr pour les faibles, alors nous agissons avec foi.

Libérés des dogmes, c’est finalement la foi et non la certitude doctrinale qui fait que nous sommes des « croyants ».

 

 


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