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L'eau jaillissante, le pain de vie

 

 

Gilles Castelnau

           

 



Jean 4.5-14

Jésus arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là se trouvait le puits de Jacob. Fatigué du voyage, il s’assit au bord du puits. C'était environ la sixième heure.

Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit :
- Donne-moi à boire.

Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres.

La femme samaritaine lui dit :
- Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis samaritaine ? Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains.

Jésus lui répondit :
- Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive.

- Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; d'où aurais-tu donc cette eau vive ?

Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ?

Jésus lui répondit :
- Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mmais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

 

 

 

Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif,
et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui
une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle

Quel contraste font ces paroles de Jésus avec ce terrible chant de l’ivrogne de Baudelaire :

Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.

L’horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s’assouvir
D’autant de vin qu’en peut tenir
Son tombeau ; – ce n’est pas peu dire :

Je l’ai jetée au fond d’un puits,
Et j’ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
– Je l’oublierai si je le puis !

Je pense aux alcooliques mourant toujours de soif, tentés de prier Dieu pour qu’il leur permette de recevoir miraculeusement l’argent d’une nième bouteille de vin.
Je pense aux malades qui prient pour leur guérison, prières épuisantes et bien décourageantes.
Je pense aux couples battant de l’aile qui demandent à Dieu de leur rendre l’amour du premier baiser.

Je pense aux employés doutant d’eux-mêmes en raison des humiliations que leur infligent les petits chefs et les DRH et qui souhaitent que Dieu les en délivre.

Je pense à tous ceux qui achètent des billets de loterie et qui prient pour que Dieu fasse sortir leur numéro.

Je pense à des affichettes répandues partout dans la ville de Palerme disant : « Sainte Lucie, délivrez-nous de l’impôt payé à la Mafia »

Tous ceux qui prient pour qu’un Dieu tout-puissant vienne surnaturellement à leur aide.

 

La moitié des gens se sentent de nos jours, dit-on, tristes, anxieux, en colère, impuissants et coupables, inquiets. Jugent le futur inquiétant, l’humanité condamnée, et 39 % hésitent à faire des enfants !



La « Parole » intérieure, source d’eau jaillissante

Jésus dit aussi un peu plus loin après avoir multiplié les pains :

Je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim
(Jean 6. 5-14 ; 33-35)

 

Mais il précise bien que ce n’est pas un « miracle » destiné à nourrir les gens mais qu’il s’agit d’un « signe » désignant une nourriture intérieure, le « pain de vie », la « Parole qui est la vie et la lumière des hommes » :

 

Au commencement était la Parole

Toutes choses ont été faites par elle,

En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. (Jean 1)

 

De même, il dit à la Samaritaine qu’il donne une « eau vive jaillissant jusque dans la vie éternelle. »

 

Plutôt que par des miracles surnaturels, la créativité de Dieu se manifeste en nous par la revitalisation que donne un pain de vie, une eau jaillissante en nous. Il dira plus loin un Souffle régénérant.

Il agit en nous. Notre énergie s’enracine en lui. Mais il n’agit pas sans nous.

 

La « Parole », présence intérieure régénérante, recréatrice.

 

Dynamisme créateur de la vie et de la lumière des hommes.

 « Il faut naître de nouveau » disait Jésus à Nicodème.

Il faut arrêter de prier en s’imaginant qu’un Dieu tout-puissant va régler nos problèmes du haut du ciel, alors que c’est à nous de le faire – avec sans doute l’aide de nos prochains – animés que nous sommes par l’Esprit de Résurrection qui nous réoriente et nous rend capables, comme disait Paul,
« de faire infiniment au-delà de ce que nous demandons ou pensons. » (Ephésiens 3.20)



Dynamisme créateur


Dieu ne multipliera pas les pains pour ceux qui ont faim mais il suscitera à Colluche l’idée des Restaurants du Cœur, aux paroisses les services d’entraide et surtout aux services de l’État l’élaboration des lois sociales nécessaires.

Il n’enverra pas d’argent à l’alcoolique pour acheter son vin mais suscitera dans son entourage le mouvement bénéfique de la Croix Bleue ou des Alcooliques Anonymes qui réorienteront et redynamiseront son espérance.

Il ne guérira pas miraculeusement le malade comme à la Grotte de Lourdes mais lui renouvellera le courage d’affronter dans la paix sa maladie – et sa mort – et rendra son regard serein.

Il n’arrangera pas lui-même les relations d’un couple mais leur fera rappeler par des amis ou par la Bible l’amour positif et bienveillant qui suscite le bonheur de l’autre et renouvelle l’amour mutuel.

Il ne délivrera pas les Palermitains de l’impôt exigé par la Mafia, mais leur donnera le courage d’y résister et l’esprit d’entraide pour se regrouper et soutenir leurs dirigeants honnêtes.

 


Blocages


Mais justement Jean dénonce dès le début de son Évangile, les fausses, idées, les blocages spirituels et religieux qui détournent du soutien que Dieu donne.
Son premier récit est celui des noces de Cana. Jésus y transforme l’eau rituelle des purifications de la tradition juive en excellent vin de noces. Il est suivi des marchands chassés du Temple.
Il ne convient plus de mettre sa confiance dans l’efficacité de rites religieux comme les ablutions rituelles ou les sacrifices d’animaux que l’on supposerait capables de nous intégrer à l’Alliance de Dieu. La Présence créatrice de Dieu fait monter en nous la joie de vivre comme un vin de noce et nous libère des obligations religieuses rituelles. On comprend que l’on reçoit la vie et la lumière des hommes par la seule présence de la Parole qui s’est incarnée en Jésus et qu’il nous transmet 

A Nicodème, maître juif, qui disait qu’on ne peut pas rentrer dans le sein de sa mère pour naitre à nouveau, Jésus affirmait qu’il ne faut pas raisonner en termes matériels mais en une spiritualité renouvelée : « tu es maitre en Israël et tu ignores ces choses ! »

Il libère aussi la femme de sa spiritualité samaritaine opposée à celle de Jérusalem, au profit de la source d’eau vive jaillissant librement en elle.

On comprend que cette force, cette réorientation intérieure étaient étouffées par l’attachement à des règles matérielles, des traditions religieuses qui détournent de la pleine présence divine qui, seule, sauve et renouvelle.



On reconnaît la présence de l’eau jaillissante, du pain de vie en éprouvant de la joie lors du relèvement d’un alcoolique

On comprend aussi que c’est la présence de la créativité Dieu, que Jésus-Christ nous faisait connaître, dont le dynamisme est créateur de la joie de la vie.

 

On ne reconnaît pas la présence de l’eau jaillissante lorsque des gens cherchent le sens de leur existence en pratiquant des rites de purification qui manifestent, certes, une véritable fidélité mais dont les contraintes sans joie, loin de développer la vie du fidèle, valorisent plutôt ses renoncements. Le Christ, justement, changeait l’eau des tristes purification rituelles des juifs en excellent vin de fête.

 

On ne reconnaît pas la présence souriante et libératrice de Dieu, par exemple, dans les préoccupations incessantes des végétariens, des végétaliens et des vegans.

 

Jean devait considérer qu’il y avait là une grave déviation de la Bonne nouvelle de l’Évangile puisqu’il commençait son Évangile justement par le remplacement de l’eau des rites de purification juifs par le bon vin de fête, par son refus d’offrir des sacrifices à Dieu dans le Temple.

Évidemment on peut se demander quels gestes, quels signes il accomplirait aujourd’hui, pour indiquer à  notre population les erreurs spirituelles à éviter.


 

Dieu agit en nous pour y susciter la joie de vivre. Notre énergie s’enracine en la sienne. Il n’agit pas sans nous. Jésus ne nous propose aucune conception doctrinale, dogmatique de l’existence de Dieu. Pour le comprendre il n’est que de considérer l’Élan de vie qui monte en nous et qui est sa Parole créatrice.

Quant à Jésus lui-même, il n’est, de même, que de considérer l’Élan de vie qui s’est incarné en lui et qu’il nous transmet de la part de Dieu.
Et
nous vivrons pleinement de sa présence qui nous nourrit comme du pain de vie et nous abreuve comme une eau jaillissante jusque dans la vie éternelle, afin que nous n’ayons plus jamais ni faim ni soif de rien.

 

 

 

 

 

 


 

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