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Exclure la critique « biblique » LGBT

Clobbering « Biblical » Gay Bashing

Mark Sandlin

pasteur de l’Église presbytérienne des États-Unis
président de ProgressiveChristianity.org







9 juillet 2021

traduction Gilles Castelnau

 



Le christianisme et la haine « biblique »

Nous les chrétiens, nous sommes bons pour bien des choses. Aider les autres, être bien habillé le dimanche. Citer la Bible. Organiser des repas fraternels. Aider les autres membres de l’Église. Célébrer des mariages, des enterrements, des cultes. Mais ce qui est peut-être notre principale spécialité est de mal interpréter la Bible puis de courir partout pour en parler. Honnêtement nous avons des compétences de fou.

L’histoire confirme tout à fait cela. Nous avons utilisé la Bible pour soutenir, promouvoir et imposer quantité de choses non-chrétiennes : esclavage, holocauste, ségrégation, oppression des femmes, apartheid, Inquisition, violence familiale, toute sortes d’exploitation et on pourrait établir une liste sans fin.

Bizarrement, quand on demande à un théologien quel est le cœur de la doctrine de l’Église, il répond toujours : « l’amour ». L’amour et la grâce.
La grâce et le pardon.

Très bien. Quel que soit le terme utilisé, il emploiera un mot qui indiquera le contraire de l’oppression, de la domination, de la haine et de l’exclusion que l’Église a pourtant pratiquées.

Ces atrocités ont été le résultat du désir de l’Église de se substituer à Dieu, comme si un groupe de chrétiens se trouvait particulièrement aimé et choisi par Dieu et pouvait avoir une connaissance complète de sa volonté. Et naturellement ceux qui pensent ainsi appartiennent toujours au groupe dominateur qui se croit béni. Tant mieux pour eux.

Pourtant Jésus a bien montré que nous ne devions pas nous mettre à la place de Dieu et que, à la différence de ce que beaucoup s’imaginent, il nous aime tous également.
Et pourtant, on le fait toujours. Mais lorsque nous avons faussement joué le rôle du juge céleste, nous réalisons que nous n’avons pas eu raison.
Nous prenons conscience, en pratiquant une lecture historique et critique des lettres du Nouveau Testament, qu’en réalité Paul n’était pas pour l’esclavage et que nous n’avons pas raison de le citer pour justifier l’esclavage (ou la domination des femmes, le racisme etc) : dans la Bible c’est toujours l’amour qui gagne. Toujours.



La haine en d’autres mots


Bien sûr nous avons « adouci » notre utilisation de la Bible. Nous avons appris à dire « haïr le péché, aimer le pécheur » mais cela ne nous empêche pas d’identifier dans notre discours le péché et le pécheur. Celui dont l’orientation sexuelle est homosexuelle, bi-sexuelle ou queer ne peut pas plus se distinguer de sa sexualité qu’un hétérosexuel ne le peut. Comme si l’on disait : « aimer la pizza et détester sa garniture ». La pizza n’existe pas sans sa garniture. Il n’est pas vrai que nous aimons quelqu’un si nous ignorons ses orientations.

Je pense que notre « adoucissement » du langage a beaucoup à voir avec avec le fait qu’il nous rend « meilleurs » mais n’améliore guère la situation des LGBTQ. La relation d’amour-haine (surtout de haine) que l’Église entretient avec ce groupe ne fait que les enfermer dans un sombre réduit qui les conduit pour certains au suicide. L’Église et son comportement à leur égard sont responsables de la plus grande partie de leurs souffrances, de leur anxiété, de leurs doutes d’eux-mêmes, de la maltraitance qu’ils subissent et qui en mène jusqu’à la mort.

Tout ceci n’est pas vraiment de l’amour.
Ni de la grâce.

Mais montre que nous avons certainement besoin d’être pardonnés.
Beaucoup de chrétiens perdent leurs références dans ces circonstances et sont tentés d’affirmer ce qu’ils ont envie de croire plutôt que de suivre l’enseignement de Jésus qui est, il est vrai, souvent difficile à admettre. Entre parenthèses, Jésus n’a jamais dit un mot sur l’homosexualité mais il a dit d’arracher notre œil « s’il est pour nous une occasion de chute » (Matthieu 5.29), ce qui nous rendrait évidemment tous aveugles beaucoup plus sûrement que le fameux « œil pour œil, dent pour dent ».




La Bible, manuel de sexualité

Certains utilisent la Bible comme un véritable manuel de sexualité supposé dire ce qui est acceptable ou non aux yeux du Seigneur notre Dieu, ce qui délimiterait le groupe de ceux qu’il est permis de juger et dont nous pouvons dire tout le mal que nous pensons puisqu’il est clair que la sainteté est de notre côté.

Mais en réalité, la Bible n’est en rien un manuel de sexualité. Par exemple, non seulement elle promeut le mariage d’un homme et d’une femme, mais elle ajoute qu’ils doivent être tous deux de la même foi. Elle précise que l’épouse doit être soumise à son mari (Éphésiens 5.22) mais aussi qu’elle justifie de sa virginité sous la menace d’être lapidée (Deutéronome 22.20-21). Et d’ailleurs il serait mieux que le mariage soit arrangé par les familles (Genèse 24.37-38).

Mais il y a mieux :
Si une femme devient veuve et si elle n’a pas de fils, elle doit épouser le frère de son défunt mari et coucher avec lui jusqu’à ce qu’elle ait un fils (Marc 12.19)
La Bible montre aussi qu’il est bon d’avoir des concubines. De nombreux « hommes de Dieu » étaient mariés et au moins trois d’entre eux avaient plusieurs concubines (Abraham, Caleb, Salomon) tout en demeurant de bons « hommes de Dieu ».

Dieu a souvent béni des polygames (Ésaü, Jacob, Gédéon, David, Salomon).

Rien de tout cela n’est très attrayant.
Faire des choix

Nous avons pour la plupart suffisamment progressé dans notre connaissance des écrits bibliques pour savoir qu’il convient de les situer dans leur contexte historique et nous récusons donc les « obligations   éthiques que je viens de mentionner. Mais nous n’avons peut-être pas poussé notre travail jusqu’à relire les versets que l’on appelle les « versets excluants ». Excluants dans la mesure où ils sont régulièrement utilisés pour exclure les gay et ceux qui s’efforcent de leur rendre leurs droits.

On peut remarquer que, de toutes les situations que je viens de mentionner, l’orientation sexuelle est la seule qui ne dépend pas d’un libre choix personnel. La polygamie, les concubines, épouser le frère et son mari défunt sont des situations que l’on choisit librement et à propos desquelles nous avons décidé librement d’ignorer l’enseignement des textes bibliques. L’orientation sexuelle n’est pas un choix libre (certains, il est vrai le prétendent mais nos connaissances scientifiques sont indiscutables et je n’entre pas dans cette fausse discussion).

Il est aussi intéressant de remarquer qu’il est considéré comme un libre choix de juger et de marginaliser les homosexuels, les bi-sexuels et les queer et beaucoup moins d’être homosexuel, bi-sexuel ou queer.

Puisqu’il est si difficile de se libérer de ces versets excluants, étudions-les brièvement l’un après l’autre.
Avant de commencer, mettons-nous d’accord sur un point : quand la Bible a été écrite, on considérait la terre comme plate, le soleil tournait autour de la terre et l’idée même qu’une personne pouvait avoir une quelconque orientation sexuelle était tout à fait inconnue.
Ce concept n’est apparu que dans le courant du 19e siècle.
Il est vrai que quelques versets bibliques mentionnent des relations homosexuelles (pratiquement tous entre hommes). Mais notre reconnaissance actuelle de l’orientation sexuelle nous fait prendre conscience du fait que ces auteurs n’en avaient pas la moindre idée et ne prétendaient en rien en parler. Que cherchaient-ils donc à dire dans ces versets « excluants ». c’est ce que nous allons voir brièvement.



Les versets excluants

Genèse 19.1-11
Les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir ; et Lot était assis à la porte de Sodome. Quand Lot les vit, il se leva pour aller au-devant d'eux, et se prosterna la face contre terre.
Puis il dit :
- Voici, mes seigneurs, entrez, je vous prie, dans la maison de votre serviteur, et passez-y la nuit ; lavez-vous les pieds ; vous vous lèverez de bon matin, et vous poursuivrez votre route.
- Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit dans la rue.
Mais Lot les pressa tellement qu'ils vinrent chez lui et entrèrent dans sa maison. Il leur donna un festin, et fit cuire des pains sans levain. Et ils mangèrent.
Ils n'étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les gens de Sodome, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu'aux vieillards ; toute la population était accourue.
Ils appelèrent Lot, et lui dirent :
- Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions.
Lot sortit vers eux à l'entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui.
Et il dit :
- Mes frères, je vous prie, ne faites pas le mal !
Voici, j'ai deux filles qui n'ont point connu d'homme ; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu'il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes puisqu'ils sont venus à l'ombre de mon toit.
Ils dirent :
- Retire-toi !
Ils dirent encore :
- Celui-ci est venu comme étranger, et il veut faire le juge ! Eh bien, nous te ferons pis qu'à eux.
Et, pressant Lot avec violence, ils s'avancèrent pour briser la porte.
Les hommes étendirent la main, firent rentrer Lot vers eux dans la maison, et fermèrent la porte.
Et ils frappèrent d'aveuglement les gens qui étaient à l'entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, de sorte qu'ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte.


A la fin, les gens de la ville n’ont pas eu ce qu’ils voulaient. Ils voulaient dominer les étrangers. Ils voulaient les humilier comme le faisaient les les guerriers après avoir pris une ville et à l’époque l’humiliation avait lieu lorsqu’un homme se trouvait « en-dessous » comme c’était le cas des femmes. Après tout, celles-ci étaient considérées comme la propriété des hommes, faibles, douces, inférieures aux hommes.
Sodome est mentionnée plusieurs fois dans la Bible comme le modèle du péché. Et que pouvait être le péché ? Des textes, entre autres, d’Esaïe, de Jérémie et d’Ézéchiel le disent.


Esaïe 1.10-17

Écoutez la parole de l'Éternel, chefs de Sodome !
Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe !
Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Éternel.
Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ;
Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.
Quand vous venez vous présenter devant moi,
Qui vous demande de souiller mes parvis ?
Cessez d'apporter de vaines offrandes :
J'ai en horreur l'encens,
Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ;
Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités.
Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ;
Elles me sont à charge ;
Je suis las de les supporter.
15 Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ;
Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas :
Vos mains sont pleines de sang.
16 Lavez-vous, purifiez-vous,
Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ;
Cessez de faire le mal.
17 Apprenez à faire le bien, recherchez la justice,
Protégez l'opprimé ;
Faites droit à l'orphelin,
Défendez la veuve.

Dans ce texte d’Esaïe, le péché est de pratiquer l’injustice, ne pas soutenir les opprimés, les orphelins et les veuves.


Jérémie 23.14

Mais dans les prophètes de Jérusalem j'ai vu des choses horribles ;
Ils sont adultères, ils marchent dans le mensonge ;
Ils fortifient les mains des méchants,
Afin qu'aucun ne revienne de sa méchanceté ;
Ils sont tous à mes yeux comme Sodome,
Et les habitants de Jérusalem comme Gomorrhe.


Dans ce texte c’est l’adultère.


Ézéchiel 16.48-49

Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, Sodome, ta sœur, et ses filles n'ont pas fait ce que vous avez fait, toi et tes filles.
Voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur. Elle avait de l'orgueil, elle vivait dans l'abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l'indigent.


Ici le péché est de ne pas aider les malheureux et les indigents.
Le péché n’est donc pas d’être gay. Le péché de Sodome était de manquer d’hospitalité, de ne pas être juste, de maltraiter et haïr les étrangers, de ne pas s’occuper des marginalisés. Après tout, dans la société d’aujourd’hui, qui est plus marginalisé et maltraité que les LGBTQ. Et ce n’est pas réjouissant.


Lévitique 18.22

Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination,


Lévitique 20.13

Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux.

Dans les commandements du Lévitique on trouve celui de tuer les enfants désobéissants, l’interdiction de manger les fruits de mer (Dieu n’aime pas les crevettes !), l’interdiction de se faire couper les cheveux sur les côtés (et moi qui aime les Beattles !), l’interdiction de toucher et de manger du porc (pas de bacon au petit déjeuner !) ainsi que l’interdiction du contrôle des naissances par la méthode du compte des jours et du sexe gay. C’est à cause de cette mention que je parle de tout cela.

La section du Lévitique où se trouvent ces versets excluants est nommée « code de pureté ».

Premièrement, la pureté dépend premièrement de conserver les choses comme elles « doivent » être. « Doivent » est mis entre guillemets car les raisons de cette « obligation » n’avaient aucune base objective et ceux qui les avaient imaginées ignoraient les arguments scientifiques à une époque où la science, comme du moins nous la comprenons aujourd’hui, n’existait pas encore. Les raisons qui les motivaient étaient pour la plupart basées sur des observations superstitieuses. Une importante partie de ce code de pureté était basée sur l’idée que le monde fonctionne selon des règles prédéfinies et permanentes : tous les poissons ont des nageoires, tous les animaux aux sabots divisés ruminent, la vie est transmise par le sperme mâle (les femmes ne sont que le lieu d'incubation). Et ce qui n’adhère pas à cette vision millénaire du monde et une « abomination » ou plus précisément « impure ».

Deuxièmement, le code de pureté définissait les Israélites comme n’étant pas Cananéens. Il en est ainsi lorsque certains chrétiens reçoivent le Vendredi-saint la marque de cendre sur le front ou pratiquent quelque renoncement durant le carême, ce qui est également une manière de manifester que « nous ne sommes pas eux. »   

Il est vrai qu’il y a aussi d’autres raisons qui justifient certaines lois (comme il y a d’autres raisons pour les renoncements du carême), mais ces deux-là sont les plus significatives et ce sont elles qui expliquent les versets excluants.
En conséquences, qu’allons-nous faire de ce code, nous chrétiens de l’âge scientifique et en principe éclairés ? Nous savons que les crevettes sont bonnes à manger (en tous cas pour la plupart d’entre nous). C’est pourquoi, en ce qui me concerne, j’emprunte à Benjamin Franklin sa citation : « elles sont délicieuses et sont donc la preuve de l’amour que Dieu nous manifeste. »

Finalement, nous pouvons dire que le Lévitique était une bonne chose pour le peuple de Dieu tel qu’il se comprenait et comprenait le monde il y a 3000 ans. Mais en ce qui concerne les coquilles Saint-Jacques, l’interdiction de toucher et de manger du porc, de couper nos mèches de cheveux et nos barbes, de lapider les enfants qui n’ont pas respecté leurs parents, nous avons pris l’habitude de n’en rien faire dans la mesure où elles ne sont aujourd’hui que stupidité.
Tous les poissons n’ont pas de nageoires, certains sont en forme de virgule rose et sont délicieux avec un verre de Riesling. Tous les animaux à sabots fendus ne rumient ruminent pas. Certains se roulent dans la boue et nous procurent d’excellents breakfast. Je vous conseille d’y envelopper une crevette, de les faire griller ainsi : je vous promets que Dieu ne vous foudroiera pas et lorsque vous y aurez mordu vous conviendrez que ce n’est en rien une abomination (elle pourrait, il est vrai, être légèrement « impure » si vous ne l’avez pas bien déveinée).

Ces versets excluants étaient basés sur la conception de l’époque du sexe et de la sexualité qui était aussi peu informée que celles du soleil, des poissons, du porc ou des raisons de lapider les enfants. Il serait temps aujourd’hui d’abandonner ces perspectives archaïques et d’apprendre à reconnaître ce qui est réellement une abomination aux yeux de Dieu : le manque de compassion et d’amour, l’attitude de jugement à l’égard des autres, ainsi que la pratique et la promotion de la haine.



Romans 1. 26-28

Dieu les a livrés à des passions infâmes ; car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature ;
et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes.

Tant mieux pour vous, mesdames ! Jusqu’à présent vous étiez exclues des questions d’éthique de la Bible mais ce texte vous fait rejoindre les hommes.

Il est clair qu’il y a une grande différence entre ce que Paul entend enseigner d’une part et d’autre part la signification excluante que lui donnent certaines personnes : Paul ne parle pas ici d’homosexuels ayant entre eux des relations homosexuelles consenties.

Il faut savoir que, dans le monde romain, la plupart des relations de même sexe était la prostitution masculine avec de jeunes garçons. Ce que Paul condamne donc la pédérastie et la prostitution que tout le monde réprouve de nos jours.

Il condamne peut-être aussi les relations de même sexe que des prêtres des Dieux de la fertilité méditerranéenne pratiquaient et auxquelles ils donnaient une signification religieuse.

En dehors de ces deux interprétations les lecteurs de l’époque ne devaient rien comprendre.

L’interprétation qui me semble la plus convaincante est celle qui se focalise sur le mot « naturel ». L'usage « naturel » de la femme. Ce mot a conduit certains à parler des relations LGBTQ comme « anti-naturelle », alors même qu’on les trouve dans la nature (une étude mentionne qu’elles apparaissent dans 1500 espèces animales). Mais ils donnent au mot « nature » le sens de « normal ».

Il faut remarquer qu’en réalité, le mot qu’emploie ici Paul est le grec physikos qui ne signifie pas « naturel » mais tend à désigner ce qui arrive naturellement dans la création de Dieu. Paul s’intéresse à ce qui appartient à notre nature et non à ce qui serait acceptable, « normal » aux yeux des hétérosexuels. Paul semble parler de relations de même sexe dans lesquelles l’un des partenaires au moins ne serait pas véritablement consentant, pour lequel la chose ne serait pas dans sa nature.

Compris de cette manière, il serait également coupable pour un homosexuel d’avoir des relations homosexuelles. Cela serait contre sa nature. Il ne serait pas né ainsi. Ironiquement, ceux qui disent aux LGBTQ que ce verset de l’épitre aux Romains les adjure d’arrêter d’être ce qu’ils sont, les pousse en réalité à commettre le péché d’aller contre leur propre nature.
En fait, ce texte a tellement été utilisé contre l’homosexualité que l’on s’imagine qu’il a intentionnellement été écrit dans ce but. Il n’en est rien.


Romains 1. 29-31

Étant remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité, rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d'intelligence, de loyauté, d'affection naturelle, de miséricorde.

Dès le verset 29, Paul établit une liste de péchés si extensive que chacun se retrouve forcément dans l’un d’eux. « Nous sommes tous pécheurs, montre Paul, vous ne pouvez pas le nier. » Et donc nous nous opposons tous à ce que nous avions été créé pour être. Combien de fois avons-nous fait quelque chose, senti la culpabilité ou la honte et avons-nous dit : « Je n’aurais pas dû faire cela, cela ne me ressemble pas. »
Comme Paul le dit plus loin :
Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.

Comme il le dit au début du chapitre 2 :
O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses.



1 Corinthiens 6. 9-10
Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu.


1 Timothée 1. 9-10
Sachant bien que la loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers, les impudiques, les infâmes, les voleurs d'hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine,


J’ai joint ces deux textes excluants car ils utilisent de la même manière le même mot grec arsenokoitēs qui signifie « prostitué homme ». Il peut aussi désigner « le client d’un prostitué homme », « un agresseur de jeune garçon » etc. Ce mot est donc difficile à traduire, d’autant plus qu’il ne se trouve dans la Bible que dans ces deux textes et d’autre part qu’il est fort possible qu’il ait été créé par des judéo-chrétiens entendant rendre ainsi un mot hébreu dont le sens serait aujourd’hui perdu. La seule chose dont les biblistes sont sûrs est qu’il ne saurait désigner une simple relation homosexuelle de deux hommes.

Un autre mot apparaît dans le texte de I Corinthiens : malakos qui signifie littéralement « doux ». Il est utilisé pour désigner des choses aussi diverses que des soldats faibles (doux) au combat, des hommes menant une vie extravagante et protégée (une vie « douce »). Rien qui soit obligatoirement sexuel.
Si Paul avait voulu mentionner une attitude soumise dans la relation homosexuelle (ce qui ne désigne pas n’importe quelle relation homosexuelle), il est vraisemblable qu’il aurait utilisé le mot kinaedos qui est courant dans ce cas-là. Restons-en donc là.


Versets excluants

Cette étude des versets « excluants » montre que les textes bibliques ne qualifient pas l’homosexualité de péché et que si on veut néanmoins le faire, c’est parce qu’on en a personnellement la conviction. Mais ce serait une prétention abusive de le faire au nom de Dieu. C’est ce qu’on appelle « prendre le nom de Dieu en vain ».
Et dans ce cas Paul répond :
O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. (Romains 2.1)


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