23 avril 2020
Le silence permet de puiser à la Source de la vie
et d’entendre les révélations de la Nature
Nana Veary, une sage hawaïenne, sait de quoi elle parle :
« Dans le silence il n’y a ni affirmation doctrinale, ni négation. seulement le sentiment de la plénitude de Dieu. Dans le silence on est au-delà des mots et des idées. Plus le silence est total, plus la méditation est profonde.
L’expériences spirituelle que chacun éprouve dans le silence doit être gardée sainte et sacrée.
Plus on la conserve secrète et sacrée, plus grande est sa force : et c’est alors une expérience mystique. »
Pour Nana Veary la véritable expérience mystique se vit chez soi dans le silence.
« Ni affirmation doctrinale, ni négation. La force de l’expérience est dans le silence qui nous emmène au-delà des paroles et des pensées. »
Il ne s’agit pas du silence face à l’injustice mais du silence face à la contemplation spirituelle.
Pourquoi Veary nous incite-t-elle à garder « secrète et sacrée » cette expérience spirituelle ? Serait-ce pour que nous l’approfondissions davantage ou peut-être pour nous préserver de tout orgueil spirituel ?
Maître Eckhart lui aussi préconise le silence :
« La Parole est cachée au fond de notre âme. On ne l’entend pas, on ne la connaît pas tant qu’on ne lui a pas fait de place. Il faut faire taire toutes les autres voix, tous les sons et établir un silence pur, un silence calme. »
C’est le calme qui permet la rencontre du Divin. La Parole divine cherche à nous parler mais nous devons nous taire pour la laisser parler. Et cette rencontre est bien au-delà de nos paroles.
Rumi a dit :
« J’ai parlé au sage
je lui ai demandé
les secrets du monde.
Il m’a répondu :
Chut ! laisse le silence
Te révéler lui-même
les secrets du monde. »
Frankel
Lorsque le spécialiste du cerveau Andrew Newberg montra que lors d’une méditation profonde on dépasse le niveau de la pensée habituelle et on pénètre dans « l’infini », le psychologue mystique hassidique Estelle Frankel lui répondit :
« Notre cerveau est évidemment programmé pour faire l'expérience de l’état mystique d’unité que nous nommons "Dieu" et que les cabalistes appellent en hébreu Ein Sof ("sans fin")."‘Ein Sof" désigne l'aspect illimité et transcendant de la divinité qui est au-delà de toute forme... Lorsque on émerge de cet état de grâce notre être intérieur s'ouvre plus pleinement et de nouvelles profondeurs de notre âme nous sont révélées. »
Une telle révélation nous est donnée lorsque nous parvenons à être à l’aise dans le silence.